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On tracera donc, sur le plan à réduire, des carrés, dont les côtés auront 14 millimètres, un cinquième; et ces carrés correspondront à ceux de 1 centimètre tracés d'avance sur le papier destiné à recevoir la réduction de ce pian, faite à l'échelle de 1 à 50,000, comme on l'entend ici.

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L'harmonie des carrés ainsi établie, on s'occupera de la réduction du plan, en employant le procédé ordinaire et pour apporter plus d'exactitude à cette réduction, on devra diviser en dix parties la ligne formant chaque côté des carrés de centimètres ce qui donnera, pour chaque centimètre carré, cent millimètres carrés. (1)

Chacun de ces millimètres carrés, représentera à l'échelle de 1 à 50,000 qui nous occupe, 25 ares ou perches métriques prises sur le terrain; revenant à un peu moins d'un demi-arpent d'ordonnance. (2)

A l'échelle de 1 à 20,000, ce millimètre carré pris sur le papier, représentera 4 ares, ou perches métriques; un cinquantième d'arpent d'ordonnance,

(1) Pour faciliter l'usage de ce procédé, on pourra pro. curer aux personnes qui le désireront, des feuilles de papier toutes divisées en carrés de millimètres, tracés en encre pâle. Ces feuilles auront les dimensions que comportera l'usage auquel on les destine, et contiendront depuis un décimètre carré, jusqu'à neuf décimètres et même seize. On peut juger de l'effet de ces carrés sur le papier, en examinant la figure 4 de la planche jointe au No. V de ces Annales; sur quoi il convient d'observer que l'encre, employée pour obtenir l'épreuve de cette figure, est trop noire, et qu'on donnera aux carrés la teinte du crayon.

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(2) Nous disons un peu moins d'un demi arpent d'ordon, parce qu'on sait que l'hectare ne vaut que 195 perches carrées, la perche de 22 pieds de longueur.

ou très-près de deux perches carrées de 22 pieds de longueur chacune.

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Enfin à l'échelle de 1 à 5,000, le millimètre carré tracé sur le papier, ne représentera plus que 25 mètres carrés, ou centiares revenant à plus de 6 toises et demi carrées, ou 227 pieds carrés. (1) Et même si on alloit jusqu'à l'échelle de 1 à 2500 le millimètre carré, du plan réduit, n'offriroit alors que 6 centiares, 52 milliares, revenant à une toise soixante quatre centièmes carrés quante neuf pieds carrés.

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D'après ce qui vient d'être dit, on voit aisément qu'avec du papier, sur lequel se trouveront à l'avance tracés des carrés de millimètres, on pourra, aussitôt après avoir déterminé le rapport de l'échelle d'un plan quelconque, et tracé sur ce plan des carrés proportionnels, en exécuter la réduction à celle des échelles décimales qu'on croira devoir adopter.

Nous n'entrerons pas dans de plus grands détails sur ce point; parce que nous croyons les explications qui précédent suffisantes, pour faire bien connoître le procédé au moyen duquel on peut, avec exactitude célérité et économie, ramener à l'une des échelles décimales, adoptées pour le service de l'administration, une partie de bois quelconque dont le plan aura été levé à quelque échelle que ce soit : et obtenir ainsi (à l'échelle qu'on voudra prendre) la configuration de cette partie des bois.

Nous parlerons dans un prochain article, des moyens d'en déterminer l'étendue et la position, relativement aux objets qui l'environnent.

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(1) Le rapport exact est de 226 pieds de pied carrés.

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SECTION II. AMÉLIORATIONS.

S. VI. Ouvrages nouveaux.

Il existe épars dans un grand nombre d'ouvrages sur l'histoire naturelle, sur les arts et sur l'agriculture, des articles précieux, applicables à l'économie forestière. On y en trouve même qui traitent particulièrement de cette partie importante de l'économie publique. Mais ils sont perdus pour la plupart des forestiers, qui ne se trouvent pas en position de se procurer ces ouvrages, souvent trèsvolumineux et d'un prix excessif; ou qui n'ont pas le temps de les consulter, et d'en extraire ce qui pourroit les intéresser; ou enfin qui ignorent, soit l'existence de ces écrits, soit les matières forestières qui peuvent s'y trouver. C'est donc leur offrir un travail utile, que de réunir dans ces annales, des extraits raisonnés de ces articles, toutes les fois qu'ils peuvent être de quelque importnace pour la science des forêts.

Au nombre des ouvrages dont nous entendons parler, se trouve en première ligne, le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, publié en 1803, chez Déterville, à Paris, ouvrage en vingt-quatre volumes in-8°., avec un grand nombre de figures tirées des trois règnes de la nature. Ce dictionnaire renferme aux mots plante, arbre, bois, forét, et sous les noms de tous les arbres forestiers, des art. d'un très grand intérêt. Nous nous bornerons à donner l'analyse de deux ou trois de ces articles, qui nous paroissent les plus importants, par l'ensemble des observations exactes, des vues justes, des préceptes raisonnés qui s'y trouvent, et par la manière claire, précise et élégante dont ils sont assez généralement écrits.

Nous commencerons par l'article bois, traité par M. DUTOUR.

« Bois, sylvæ, lignum. Que ce mot rappelle et fait naître d'idées et de sentimens ! Quelle reconnaissance il doit éveiller dans nos cœurs pour l'auteur de la nature! Ce sont les bois qui ont protégé l'enfance des sociétés. L'homme sauvage y trouva sa première nourriture, y établit sa première cabane; et depuis, l'homme civilisé en a tiré toutes ses jouissances. C'est avec les matériaux immenses pris dans les bois, qu'il a bâti des villes, fondé la navigation, et fabriqué la plupart des instrumens de l'agriculture et des autres arts. Avant la connoissance du fer, un morceau de bois aiguisé sur la pierre, et endurci au feu, tenoit lieu aux hommes de bèche ou de charrue. L'arc et les flèches, furent les premières armes qu'ils employèrent, pour faire la guerre aux animaux dont ils avoient à se défendre, ou dont la chair pouvoit les nourrir. Ce fut d'abord sur le bois qu'ils gravèrent les images de ceux d'entr'eux qui s'étoient distingués dans les combats ou par quelque grand service rendu à leur peuplade. Lorsqu'ils se réunirent, la première fois, pour honorer les dieux, les bois furent les seuls temples qu'ils choisirent. Presque toutes les nations de l'antiquité avoient leur bois sacré; la riante imagination des Grecs peupla ces lieux de Faunes, de Sylvains, de Nymphes, appelées Dryades, et nos ancêtres en firent le sanctuaire auguste de la divinité. C'est au milieu des forêts de la Germanie, et des Gaules, et aux pieds des chênes antiques, que les druides exerçoient leur culte religieux. Ces hommes simples et purs, regardoient les bois comme un des plus beaux présens du ciel; et, pour l'invoquer, ils préféroient leur enceinte à un lieu fermé

de murs. Quel lieu, en effet, plus magnifique, et plus imposant qu'une belle forêt ! Le silence qui y règne, la voûte azurée qui la couronne, l'élévation et la majesté des arbres qui la composent, leur ombre plus ou moins épaisse, le frémissement de leurs feuilles qui se mêle aux chants variés des oiseaux toutes ces choses portent l'ame au recueillement, et font naître en elle un sentiment d'admiration pour le Grand-Etre; ne nous étonnons donc point, que la solitude des forêts, ait été consacrée à la religion par les anciens peuples; elles ont aussi servi très-souvent d'asile aux foibles. Dans tous les temps, les hommes qui ont voulu se soustraire à l'oppression, se sont réfugiés dans les bois qu'ils ont abattus défrichés ou rendus productifs.

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« Les bois sont formés, par la réunion dans un même lieu, d'arbres de toute espèce et de toute grandeur. Ces superbes végétaux tiennent le mier rang parmi leurs semblables, et ne sont pas. moins utiles à leur conservation qu'à celle de l'homme et des animaux. Ils concourrent aussi à l'harmonie des tableaux variés qu'offre partout la nature. Si les forêts et les bois n'existoient pas, quel spectacle monotone et triste n'offriroit pas la terre et comment ses habitans pourroient-ils espérer d'en obtenir quelques fruits? Ce sont les bois qui la fertilisent, en renouvelant chaque année à sa surface tous les principes fécondans. Ils couvrent et découvrent la cime des montagnes, soutiennent et affermissent le sol sur la pente rapide des coteaux, et enrichissent les plaines de leurs débris. Au fond des vallées, le long des fleuves et sur le bord des mers ils forment des rideaux épais et verdoyans qui en dessinent les contours, et qui différemment nuancés, tantôt présentent un tableau sombre, et

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