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pendant, pour la facilité, et même pour prévenir toute erreur (puisqu'il sera apporté alors plus d'attention aux calculs qu'on se verra obligé de faire deux fois) rappeler les mesures anciennes; en indiquant leur valeur comparée aux mesures décimales qu'il ne faut jamais, (on le répète) négliger d'employer (1).

(1) Cette faculté de rappeler les anciennes mesures, qui est autorisée par l'arrêté du 13 brumaire an IX dont on vient de parler, donne cependant quelquefois lieu à un inconvénient qu'on doit éviter et qu'il est d'ailleurs facile de reconnoître : c'est que, les arpenteurs peuvent faire d'abord leurs calculs en mesures anciennes, qu'ils convertiront ensuite en nouvelles mesures. S'agit-il, par exemple, de construire un fossé auquel ils jugent convonable de donner six pieds d'ouverture, ils établissent leurs calculs en toises, et se piquant ensuite d'une sorte d'exactitude inutile, ils indiqueront ce fossé comme devant avoir 1 mètre 949 millimètres, au licu de prendre tout simplement 2 mètres. Faudra-t-il onvrir une laie de trois pieds au moins, on les verra lui donner 974 milimètres et demi; comme s'il n'étoit plus commode de se fixer à la longueur du mètre entier. Au surplus, les arpenteurs forestiers ne sont les seuls auxquels cette observation peut s'appliquer; car n'a-t-on pas vu, il y a peu de temps encore, des projets de monumens dont les dimensions indiquées en mètres, centimètres et millimètres n'étoient que des dimensions de toises, pieds, pouces en nombre rond; ce qui prouvoit évidemment que le projet avoit été établi d'après les anciennes mesures.

pas

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Il ne reste aujourd'hui de celles-ci que la division sexagesimale de la circonférence du cercle qui a été maintenue pour les travaux du cadastre et pour ceux des arpenteurs forestiers, par trois motifs principaux: le 1er. est le grand nombre de diviseurs du nombre 360; le 2. la grande quantité d'instru mens construits d'après cette division; le 3. toutes les tables de logarithmes, faites et publiées dans ce système; mais cette circonstance particulière, qui ne s'applique qu'à un seul objet, est une sorte d'exception qui confirme la règle générale de laquelle on ne doit point s'écarter.

Le cubage des pièces de bois pour le service de la marine

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S. IV. Nature du sol.

Il faut donner des détails sur la nature du terrain où se trouve placé le bois à décrire, et ne négliger aucune des circonstances qui peuvent influer plus ou moins sur la qualité de ce bois, sur la possibilité d'y laisser prolonger utilement la croissance du taillis, et d'y élever de la futaie avec avantage.

S. V. Le taillis.

Trois choses sont à considérer dans un taillis son essence, son âge, sa qualité.

L'essence peut en général se trouver la même, surtout dans une partie de bois peu considérable: mais cela se rencontre moins fréquemment dans une forêt, ou, à raison de son étendue, l'age du taillis ne peut être égal; puisqu'on y fait ordinairement des coupes annuelles.

La qualité du taillis peut varier également.

Il est donc nécessaire de ne négliger l'examen d'aucun de ces points; ce qui oblige à considérer séparément chaque coupe d'une même partie de bois et à exprimer cette coupe d'une manière distincte sur le plan.

s'est fait, pendant ces dernières années encore, en pieds, que l'on convertissoit en stères; mais cette manière d'opérer vient d'être proscrite, au moyen du nouveau tarif en mesures décimales récemment imprimé, de l'ordre du Ministre de ce département. (Voyez l'annonce de cet ouvrage, page 47 de ce numéro.)

On ne sauroit donc trop recommander aux arpenteurs d'employer, dans les élémens des calculs relatifs à leurs opérations, les mesures nouvelles, dont l'usage est d'ailleurs impérieusement prescrit par la loi, à peine d'amende

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S. VI. La Futaie.

Quant à la futaie, indépendamment de son essence, de son áge et de sa qualité, il faut donner le nombre des pieds d'arbres.

Chaque arbre doit être rangé dans la classe qui lui appartient, soit à raison de son áge, soit à raison de son essence, soit enfin à raison de sa qualité.

De cette manière, on préparera convenablement les bases de l'évaluation à faire; puisqu'en remplissant l'objet des observations qui précèdent, on sera parvenu à bien faire connoître ce qui s'appelle le matériel du bois à estimer.

Passons à la détermination de sa valeur.

DEUXIÈME OBJET, VALEUR DES BOIS.

La valeur d'un bois se compose de deux choses principales, savoir:

1o. La valeur du sol;

2o. Celle de la superficie.

S. I". Valeur du sol.

La valeur du sol doit être déterminée, abstraction faite de la superficie, qui devient la matière d'un examen séparé.

Pour fixer la valeur d'une partie de terrain quelconque, il faut en comparer la qualité avec celle des terrains, de diverses classes, situés dans la même commune, ét après avoir connu la valeur de l'hectare (ou arpent métrique) (1) de chacune de ces classes

(1) C'est ainsi que, dans les travaux du cadastre, on

voir si le sol qu'on est appelé à estimer doit être rangé dans la première, dans la seconde ou dans la troisième classe de la commune de la situation, ou des communes environnantes.

S'il se trouve sur le même territoire d'autres bois que ceux à estimer, et que la valeur de ces autres bois soit bien connue, on considérera si le sol des bois, dont la valeur est ainsi constante et publique en quelque sorte, se trouve de qualité égale, supérieure ou inférieure à celle des bois qu'il s'agit d'es

timer.

S'il n'existe pas sur le territoire de la commune où se trouve placé le bois dont l'estimation est à faire ou dans les environs, d'autres bois qui puissent servir de terme de comparaison, on cherchera a déterminer la valeur de celui à estimer, d'après le revenu ou le produit qu'il est susceptible de donner.

Ce produit, si ce bois est assez étendu pour présenter des coupes annuelles, se calculera d'après le prix de la vente de ces coupes; et une fois le produit annuel connu, la valeur du sol la valeur du sol pourra être aisément

fixée.

On passera ensuite à l'estimation de la superficie, S. II. Valeur de la superficie.

La superficie d'un bois se compose, comme l'on sait, de taillis et de futaie.

désigne, le plus ordinairement, l'hectare; parce que l'arrêté du 13 brumaire an IX, permet de le faire, et même d'employer le mot perche, pour désigner l'are. Néanmoins, pour éviter toute confusion, l'usage semble avoir admis dans toutes les opérations forestières, les mots hectare et are, quand on veut désigner les mesures nouvelles ; ceux d'arpent et perche paroissant plus particulièrement réservés aux anciennes mesures, que les énonciations d'anciens actes ou plans obligent souvent rappeler.

Taillis. Le taillis doit être estimé, à raison de la feuille, et par chaque coupe séparément, à cause de la différence d'âge.

Si donc, par exemple, un taillis est amenagé à 20 ans (âge qu'on suppose celui auquel la coupe doit en être fixée pour éviter tout dépérissement) et que le produit de l'hectare de ce taillis, coupé à 20 soit (on le suppose) de 400 fr.; on divisera 400 par 20; ce qui donnera 20 fr. pour chaque feuille par hectare.

ans,

Alors le taillis d'un an sera évalué 20 fr., celui de deux ans 40 francs, et ainsi de snite, jusqu'aux 20 années, qui forment, (on le suppose toujours) le terme le plus avantageux de la révolution.

On doit, avons nous dit, considérer, dans cette évaluation, chaque coupe séparément et dans un terrain, supposé de même qualité mais inégalement peuplé de bois, ou dans lequel il se trouve des vides trop peu considérables cependant pour être mesurés séparément et déduits de l'étendue de la coupe) on doit, d'après une supputation approximative dire que ces vides ont paru devoir êtes fixés à un dixième (plus ou moins) de la valeur de cette

coupe.

Mais il n'en est pas moins vrai qu'il faut quand on veut opérer avec soin, que chaque coupe, d'âge différent, soit scrupuleusement examinée et évaluée séparément.

Une fois la valeur du taillis réglée, on s'occupera de la futaie.

Il faut, pour la futaie, distinguer les baliveaux de l'âge de la révolution, afin d'en déterminer le nombre et la valeur ceux du deuxième et du troisième âge peuvent quelquefois, sans danger, être cumules

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