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tiers du bois de peuplier, je pense qu'il ne faudroit. appliquer aucune courroie sur ce doublage, et que les coquillages ni les plantes ne pouvant y trouver aucune nourriture, la carène resteroit à la mer aussi nette que lorsqu'elle est recouverte de cuivre; de sorte que le doublage que je propose seroit aussi favorable à la marche du vaisseau que le doublage en cuivre. Agréez, etc. Signé DUCREST.

S. III. Ouvrages nouveaux.

lle. et dernier Extrait de l'article Bois du nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle; traité par M. DUTOUR.

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Nous avons consacré une première partie de notre article sur l'instruction que nous analysons à réfuter une erreur échappée à Buffon, relativement à la manière de faire croître du bois; et nous avons, à cette occasion, fait connoître quelques méthodes. employées, ou qu'on peut employer, pour repeupler des terrains en friche qu'on ne voudroit par défoncer en totalité. Nous allons, maintenant, terminer l'analyse de l'intéressant article de M. Dutour, sur l'économie forestière, en continuant d'y mêler les observations qui nous paroîtront utiles. La discussion que nous établissons ainsi avec les auteurs dont nous annonçons les ouvrages, et le rapprochement que nous faisons de leurs préceptes ou de leurs observations, avec ce qui se pratique tous les jours dans les forêts, et les résutats qu'on obtient, sont des moyens propres à fixer définitivement nos idées sur ce qu'il y a de bon ou de douteux dans leur théorie. Nous ne nous dissimulons pas que les systèmes que nous avons à combattre quelquefois, sont souvent établis sur des raisonnemens puissans et difficiles à détruire, et qu'il en est même auxquels des écrivains d'un grand poids.

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ont imprimé le cachet de leur approbation. Mais cette circonstance, qui ne peut que nous engager à mettre plus d'attention dans nos examens et plus de circonspection dans nos critiques, ne doit pas nous réduire au silence, quand l'expérience ou la raison démontrent les erreurs que nous rencontrons. Au reste s'il nous arrive de nous tromper nous-mêmes, la critique fondée qu'on peut faire de nos propres observations, ne peut que nous être agréable, puisqu'elle servira à conduire au but que nous nous proposons, et à éclaircir des objets sur lesquels il existeroit une diversité d'opinions. C'est surtout en ce point qu'un Journal forestier peut devenir utile et contribuer aux progrès de la science; cette espèce d'arène ouverte à tous ceux qui s'occupent de la partie physique des bois, et où chacun peut combattre les erreurs et les mauvaises pratiques, offre un moyen assuré d'étendre, et de rectifier nos connoissances et de résoudre enfin des questions depuis si long-temps agitées et toujours restées indécises,

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Nous passons à l'extrait de l'article de M. Dutour.

« Le chêne, dit cet auteur, étant le plus utile de tous nos arbres indigènes, doit être aussi le plus multiplié; cependant il faut avoir égard aux localités, au mode de croissance, et aux différens besoins de la société. La valeur intrinsèque et absolue des arbres, n'est pas toujours la mesure du bénéfice qu'ils procurent; il se compose des rapports qui existent entre les avances et le produit, quelle que soit la plantation la facilité de l'exploitation des bois, la certitude et la promptitude de leur débit, doivent entrer pour beaucoup dans ce calcul. Ainsi il sera avantageux de planter le chêne à portée des mers et des fleuves; les chataigniers, les cytises des Alpes, dans

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les pays de vignobles, ainsi que les autres bois propres à fournir des échalas (1). On préférera les ormes et les frênes pour le charronage de terre et de mer. Le mélèse, les piceas et les sapins rendront beaucoup auprès des grandes villes, où on sait les employer à la charpente; les bois noirs seront préférés pour les pays de forges, leurs charbons y étant plus propres. Si on consulte les climats, les pays, les les sites, on plantera des pommiers dans la Picardie, des châtaigniers dans le Limousin, la Marche et le Berry; des noyers dans le Nivernois et le Bourbonnais, des mûriers en Languedoc et en Provence; les landes de la Sologne, du Bordelais et du Berry, se couvriront d'arbres verts, dont on tirera de la résine. Toute la famille des peupliers, celle des saules, les aulnes, les platanes, seront particulièrement affectés aux rivières, aux étangs, aux canaux ; l'orme, le chêne et le hêtre, aux grandes routes; l'orme, dans les terres franches et légères du midi; le frêne, dans les terres fortes du nord; enfin on pourra planter des arbres de différentes espèces le long d'une même route, à mesure que le terrain variera. Partout on choisira celles qui rapportent le plus, soit parce qu'on les coupe plus souvent, soit parce qu'elles ont plus de valeur; dans les mauvais terrains, on préférera les arbres à racines traçantes. Ces diverses plantations donneront au propriétaire ou à ses enfans, ou à l'état, un revenu assuré, que tous les fléaux des récoltes, les insectes, l'eau, le feu, la gelée, la grèle et la foudre, ne sauroient leur enlever, au moins en totalité: il suffira de garantir les jeunes arbres de la dent des animaux.

(1) Pár exemple les acacias.

ans,

<< Tout bois un peu grand doit être divisé en cer taines portions, et on n'en peut couper chaque année qu'une partie; c'est ce qu'on appelle mettre en coupe réglée. Lorsque l'on veut faire une futaie, on laisse croître le bois, sans le couper, pendant trente ans, ou du moins vingt-sept et jusqu'alors on l'appelle taillis; ce n'est que d'un beau taillis qu'on fait une futaie. (1) Pour savoir si on laissera croître un bois en futaie, ou si on le coupera en taillis, on doit examiner et connoître la nature du fond, celle du bois, son âge, le nombre des arbres propres à la futaie ou au taillis, les endroits où ils ne viennent pas bien et les places vides. Il faut éclaircir les plants destinés pour futaie, avant qu'ils aient trois ans, ne laisser qu'une seule tige sur pied, de peur qu'ils ne croissent qu'en touffes, et les élaguer avec soin (2).

M. DUTOUR donne ensuite l'explication de plusieurs termes forestiers, mais comme ils sont connus de tous les praticiens, nous les passons sous silence.

« Coupe des bois. Quelque respect, continue l'auteur, qu'inspire une forêt, quelqu'agréable que soit un bois, il faut pourtant un jour y mettre

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(1) M. Dutour dit ailleurs, qu'on appelle futaie, le bois qu'on a laissé croître au-delà de trente à quarante ans, et qu'à cet âge il porte le nom de futaie sur taillis. C'est une erreur si tout le bois est destiné à croître en futaie; car alors c'est une futaie pleine. Entre quarante et soixante ans, ajoute t-il, c'est demi-futaie; après ce terme, le bois est hautefutaie; et quand il a passé deux cents ans, temps auquel il est sur le retour, on l'appelle ordinairement vieille futaie.

(2) Nous avons déjà parlé de l'utilité de ces opérations, at en même-temps des précautions qu'elles exigeroient, si alles étoient adimises par nos règlemens.

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la hache. Mais à quel âge, à quelle époque doiton l'abattre, pour que le propriétaire en retire un plus grand bénéfice, sans qu'il en résulte aucun dommage pour la société? Cette question n'est pas facile à résoudre. L'homme impatient de jouir la décidera bientôt; mais l'administrateur éclairé, le sage économe, en chercheront la solution dans le grand livre de la nature. Il est reconnu que dans les premières années, le bois croît toujours de plus en plus; que la production d'une année, surpasse celle de la précédente, jusqu'à ce que parvenu à un certain age, son accroissement diminue. L'économe doit-il saisir ce point, ce maximum, pour tirer de son bois tout le profit possible; oui sans doute, dira-t-on; car, s'il attend, il perd inutilement l'intérêt de ses avances; et la place qu'occupent les arbres laissés sur pied, lorsqu'ils sont parvenus à leur dernier degré d'accroissement, n'étant point libre, il éprouve en les conservant, une seconde non-valeur ajoutée à la première. Sous ce point de vue, la question semble décidée. (1) Mais à quel indice reconnoîtra-t-on le maximum de l'accroissement d'un arbre; et où trouvera-t-on l'échelle qui en marque les degrés progressifs ? Duhamel

(1) Il est encore une autre raison qui doit engager à exploiter les arbres, lorsqu'ils sont parvenus au terme de leur accroissement, laquelle est fondée sur la qualité supérieure du bois à cette époque. Duhamel a prouvé, par ses expériences sur l'âge auquel il convient d'abattre les arbres, et Hartig par celles qu'il a faites sur la combustibilité des bois, que les arbres sur le retour sont, et comme bois de service, et comme bois de chauffage, bien inférieurs en qualité, à ceux qui ne font qu'arriver à leur parfait accroissement.

(Note des rédacteurs).

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