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matière colorante et l'acide malique, par la distillation, est dans le même état que l'acide du bois purifié, et cependant on l'appelle vinaigre distillé, ou acide acétique. Plusieurs vinaigriers de Paris le vendent même sous le nom simple de vinaigre.

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Deuxième question. Sous le point de vue de la salubrité, cet acide partage-t-il les avantages du vinaigre de vin? est-t-il, comme le vinaigre, sans inconvénient? son usage n'offre-t-il rien de nuisible à l'économie animale?

Réponse.-L'acide du bois étant de l'acide acétique pur, ne présente rien que de salubre pour l'économie animale, et, s'il est toujours préparé avec le même soin que celui qui a été présenté à l'Institut, par MM. Mollerat, l'on pourra avec sûreté l'employer à tous les usages auxquels sert le vinaigre de vin.

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Troisième question. -Peut-on, dès lors, sans conséquence, permettre que, sous le nom de vinaigre, cet acide soit mis dans la consommation en concurrence avec le vinaigre de vin, et pour l'usage de la table? Réponse. Puisque l'acide acétique du bois ne peut-être en aucune manière nuisible à la santé, l'on peut permettre sans conséquence, qu'il soit mis dans la consommation; quant à la dénomination de vinaigre de bois, on n'est point dans l'usage de distinguer les vinaigres par les noms des substances d'où ils tirent leur origine; ainsi l'on ne distingue point; pár des noms différens les vinaigres fabriqués avec le cidre, le poiré, la bière, l'alcool, la gomme, l'amidon, etc. quoiqu'ils soient employés aux mêmes usage que le vinaigre de vin. Signé, FOUCROY, BERTHOLLET, VAUQUELIN. La classe approuve le rapport, et en adopte les conclusions. Certifié conforme à l'original. esecrétaire perpétuel pour les sciences naturelles, Signé, CUVIER.

S. III. Ouvrages nouveaux.

No. 1. Nouveau Manuel forestier, traduit de l'allemand de M. DE BURGSDORFF, et adapté à nos localités, par M. BAUDRILLART, premier commis à l'Administration des forêts, et membre de plusieurs sociétés savantes (1).

Cet ouvrage est déjà connu de la plupart des fo restiers; nour n'en parlerons donc que comme d'un livre qui a pris son rang dans les bibliotheques forestières, et sur lequel l'opinion est formée; cette opinion est telle qu'elle a dû être conçue en voyant paroître l'ouvrage sous les auspices du gouvernement. On a dû s'attendre à y trouver de l'exactitude dans les descriptions qui tiennent à la science; de la clarté dans l'exposition des principes; une distribution régulière et naturelle dans l'ordre des matières; de bonnes méthodes de culture, d'exploitation et d'aménagement; des préceptes à cet égard, appuyés sur la raison et l'expérience; enfin, un travail qui fût utile à toutes les classes d'employés, et aux propriétaires forestiers. Quelque étendue que fût cette espérance, elle s'est réalisée, et l'on a trouvé dans le nouveau Manuel tous les avantages qu'il promettoit; avantages que le traducteur a su faire ressortir, et auxquels il a ajouté par des notes instructives et un grand nombre d'articles qui lui appartiennent. Il a senti que si les traductions qu'il avoit

(1) Deux forts volumes in-8., avee 29 figures et beaucoup de tableaux, dont un sur grand-aigle.

Prix, pour Paris, 15 fr.; et 19 fr. par la poste.

A Paris, chez Artuus-Bertrand, libraire, rue Hautefenille,

données précédemment des ouvrages de M. Hartig sur la culture et sur la combustibilité des bois, avoient pu se passer de notes et d'explications, il n'en étoit pas ainsi d'un système général d'économie et d'administration forestière, établi par un auteur étranger. Il a reconnu qu'il falloit faire remarquer les bonnes pratiques généralement répandues; distinguer celles qui ne convenoient qu'à certaines localités. ou seulement à celles pour lesquelles l'ouvrage avoit été fait, des usages que réclame notre territoire ou notre systême de législation; indiquer ce qu'on pouvoit emprunter et ce qu'on devoit se garder d'imiter. Il a da enfin "discuter avec son auteur, et lutter pour ainsi dire avec lui toutes les fois que la théorie de cet écrivain eût pu être dangereuse pour nous. Telle a été, en effet, la tâche que le traducteur s'est imposée, et qu'il paroît avoir remplie.

Le compte qui a été rendu du nouveau Manuel Forestier dans plusieurs journaux, confirme notre opinion sur l'utilité de cet ouvrage; et pour achever de le faire connoître, nous allons transcrire ce qu'en a dit le Moniteur.

« La science forestière, si étendue dans ses détails; si variée dans son application, pour élever, conserver, aménager utilement les bois, est une des branches les plus fécondes de la prospérité publique. Nous lui devons nos jouissances pour le présent, nos espérances pour l'avenir.

Elle a fixe, depuis des siècles, l'attention du gouvernement, et après les dévastations et les défrichemens sans exemple dont nous avons été les témoins, elle est devenue l'objet de sa vive sollicitude.

Une administration éclairée, bien loin de se décourager à la vue du mal qu'elle avoit à réparer, a redouble de zèle et de constance, pour opérer avec une ac

tivité toujours croissante le bien qui, dans d'autres circonstances, ne se seroit opéré que lentement; elle a invoqué tous les secours et toutes les lumières qui pouvoient seconder ses projets d'utilité publique ainsi que ses vues d'économie, tout autant qu'elles pouvoient être compatibles avec ses efforts d'amélioration. De-là ces nombreuses pépinières répandues sur le sol de l'Empire; ces plantations innombrables d'arbres sur les routes, sur les terres vagues; delà ces conquêtes faites sur la mer, dans des landes abandonnées, sur des sables que l'on crut frappés de stérilité, et qui communiqueront de proche en proche des principes de végétation, que la persévérance et la ténacité de l'industrie leur a fait contracter; de là ces défrichemens si étendus, si considérables.

Ces lacunes, ces clairières qui déshonoroient nos forêts; se couvrent d'arbres qui s'annoncent avec une prospérité que l'administration ne cesse de solliciter par des instructions et des circulaires, dont la collection deviendra un jour le meilleur ouvrage classique pour la pratique forestière.

Le succès de ses vues tient principalement à son empressement de répandre une instruction solide, exempte de préjugés et des abus de la routine, dans cette classe si intéressante des ses employés, à qui elle confie l'application des principes sur lesquels sont fondés la naissance, la culture, la vigueur des arbres qu'elle transmettra à des générations encore éloignées.

C'est dans ces vues qu'elle a adopté les ouvrages utiles qui concourent à ses projets de prospérité, et qu'elle a distingué particulièrement le nouveau Manuel forestier de M. de Burgsdorff, adapté à notre système d'administration forestière.

M. Baudrillart avoit déjà préludé à cet intéressant ouvrage, par la traduction de celui de M. Hartig, sur la culture des bois à l'usage des forestiers(1); ces deux ouvrages sont marqués au coin de l'utilité publique, et ajoutent à nos richesses agricoles et forestières, qui rendront toujours chers les noms de Buffon, de Duhamel, de Tellès-d'Acosta de Varenne-Fenille, de Dralet, de Poederlé, de Dumont Courset, et d'un petit nombre d'autres, qui semblent avoir presque épuisé dans leurs recherches en administration, ou en expériences de culture tout ce qu'on peut dire d'utile à cet égard.

Dans le premier chapitre, qui sert d'introduction, l'auteur s'occupe des connoissances fondamentales qu'il faut exiger de ceux qui doivent occuper des emplois forestiers, et avant de les leurs confier, il veut les assujétir à un examen qu'il juge de la plus haute importance. Cet examen doit avoir pour objet, entr'autres, des connoissances d'histoire naturelle, qui embrassent les élémens, les propriétés de la terre à sa surface, les divisions des plantes, soit herbacées, soit ligneuses, la description des parties ligneuses des arbres, de leurs racines, de leur tronc de leur tige, de leurs boutons, de leurs feuilles, etc. Dans la deuxième section, il traite des terres, de leurs diverses propriétés, le tout considéré sous le rapport de la culture des bois, et relativement au climat et aux diverses expositions. Ce chapitre renferme tout ce qu'on doit savoir sur les sols secs humides, marécageux; sur les terres fortes et compactes, poreuses; sur les sables, les pierres, les terres mélangées, etc..

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(1) Il se trouve à la mêmes adresse, et chez MARCHANT, libraire pour l'agriculture, rue des Grands-Augustins, H., 20

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