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en an, li paiement des dites sixcante mil libres, a deux paiemens et as deus termes desusdis, tant et si longuement comme nostre dessusdite werre durra. Et avectout che, nous rewardei son estat, et considere pour le grande emprise de le werre ou il est mis, mius poursiwir et maintenir li avons 1

de denier,

dont il a de nous lettres roiales ki en font clore et plaine mension.

(A côté, en marge.) Et ainsi est-il a savoir, ke ledit cuens de Flandre de son fait commenche guerre au roi de Francre, ou ce le roi de Franche le commenche sous lui, ke nos devons aider et aiderons au conte de Flandres par nos gens et par nos alloyes souffisamment et en bone foy, toutes les fies kil no mandera en bone foy, de nostre ayde il ne se porra disporter, et devons aussy faire tous nos alloyes et cascuns en son coste, commencher were au roi de Franche qant les cuens de Flandre le quidra. Parche ke li roi de Franche ait mais de povoir de greveler conte de Flandres, et doivent estre toute ceste wiere durant, tout li autre enfans ke chel cuens sera apres lui en cheste alloianche et des hoirs ki conte seront, est il bien deseure distente kil et li roy dengleterre dhoir en hoir, doivent estre ensaule alloyes encontre le roy de Franche et ses hoirs roys de Franche, et leurs alloyes et lor aidans, a tous jours.

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Accord au sujet du mariage d'Édouard, prince de Galles, · avec Isabelle.

Nous Henri sire de Blamont, Jehan sire de Kuyc chevalier, et Jakeme de Donze, prevost del eglise nostre dame de Bruges, clers et recheveur au conte de Flandres, procureur de noble home nostre

Se trouve en blanc dans la pièce.
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chier seigneur le conte de Flandres, dessus dit, faisons savoir a tous, ke sous les covenances faites sour le mariage ki doit faire entre mon seigneur Edward, fils de tres haut prince et noble Edward, par la grace de Dieu roy dengleterre, seigneur dyrlande et duc da quitaine, et de damoisiele Philippe, fille a nostre seigneur le conte dessus dit, ou de damoisiele Ysabel, seur a le dite damoisiele Philippe, seun estoit ke de damoisiele Philippe le mariage ne puist avenir, fust le piechement le roy de France, ki par devers luy le tient, ou ke sele morust devant ce kele mariage se fesist, ou par aucune autre ocoison, quele kele fust, ne comme il est planiement contenut es lettres des convenances sour ce faites; nous, comme procureur no chier seigneur le conte devant dit, ke toutes les choses es dites convenanches contenues, avons jure, jurames, les larmes de lui, et fianche, et les tenroit et rempliroit loiaument et en boine foi, sans venir encontre par lui ne par autrui.

Nous a cui li roi par ce ken se propre persone na mie use a jures, comandes et povoir dona de jurer en larmes de lui, et fianchier toutes les choses et cascunes delez contenues es lettres des convenanches dou mariage devant dit, avons juret en larmes de nos chiers seigneurs le roy devant dit, et fianchie jurames et fianchames en la presence de lui, ke toutes les choses et cascunes delles contenues es dites convenanches, il tenroit et rempliroit sans venir encontre, en tout ne en aucune partie par lui ne par autrui.

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WARMINIA,

DOMAINE DE L'ABBAYE DE ST-BAVON-LEZ-GAND.

NOTICE

par M. A. DE VLAMINCK,

Membre correspondant, & Termonde.

Parmi les domaines que l'abbaye de St-Bavon-lez-Gand obtint de la munificence de ses protecteurs, il en est un dont la possession paraît n'avoir été que de bien courte durée si, toutefois, le nom sous lequel il est mentionné dans les anciennes chartes doit être interprété dans le sens qu'y attachent les auteurs modernes. Nous voulons parler de Warminia, que l'on s'accorde généralement à prendre pour le village actuel de Wetteren.

Citée pour la première fois dans l'acte confirmatif délivré en 864, sous le sceau de Charles-le-Chauve ', la villa Warminia apparaît de nouveau en 976. L'abbé Othelbold

Commissaires rapporteurs : MM. le chev. L. DE BURBURE et A. PINCHART.

Et in pago Bracbantense in villa Uuarminia similiter cum omnibus suis adiacentiis et in uilla Flithersala cum omnibus que ibidem pertinere noscuntur et villa Gisingasule similiter cum cunctis appendiciis suis (Acte du 11 octobre 864, SERRURE, Cartulaire de St-Bavon, p. 4.)

Hoc est in pago Bragbatinse uillam Uuarminiam cum ecclesiis duabus et omnibus adiacentiis et uillam Flithersele cum ecclesia et omnibus appendiciis et Papingehem et Bauingehem cum ecclesia et Gisingasela cum ecclesia et omnibus adiacentiis earum. (Acte du 19 janvier 976, IBID., p. 12.)

en parle encore dans sa fameuse lettre à la comtesse Ogive (1019-1030)', après quoi elle s'évanouit en quelque sorte, sans même laisser de traces dans les documents postérieurs. Fut-elle aliénée ou échangée vers cette époque contre d'autres biens, ou l'enleva-t-on de force à son propriétaire ? Rien ne nous l'apprend. A l'appui de cette dernière hypothèse, on peut faire valoir, il est vrai, qu'Othelbold, en adressant ses doléances à la femme de Baudouin IV, se plaignit de ce que la villa Warminia eût été usurpée par la comtesse Uda, probablement Adèle, comtesse de Thuringe, qui possédait vers ce temps divers biens dans le Brabant, et fut illégalement détenue par elle. Cependant, il est malaisé d'admettre que la revendication d'un domaine aussi important, comprenant deux églises paroissiales avec leurs annexes, et dont la propriété antérieure dans le chef de l'abbaye était non-seulement attestée par une jouissance continue et patente, mais aussi par des titres en règle, n'ait pas été suivie de restitution. En effet, s'il est avéré que les établissements monastiques furent souvent en butte aux vexations et aux empiétements des seigneurs féodaux, il n'est pas moins certain que la protection dont les comtes de Flandre entouraient les institutions de l'espèce, empèchèrent toujours ces spoliations de se maintenir. D'ailleurs, les droits des abbayes étant garantis par des actes authentiques, l'usurpation ne pouvait s'étendre qu'à la jouissance précaire des revenus, la propriété du fonds restant incommutable et imprescriptible.

Mais, dès lors, comment expliquer le silence absolu que gardent les actes ultérieurs de l'abbaye de St-Bavon

Et Uda comitissa uillam Uuarminiam cum mansis XV et suis appendiciis. (Lettre écrite entre les années 1019 et 1030, SERRURE, Cartulaire de St-Bavon, p. 18).

relativement au domaine en question? Pourquoi la confirmation canonique des églises de Warminia ne figure-t-elle pas comme celle de tant d'autres autels dans les chartes émanées des évêques de Cambrai? Ce problème historique n'ayant jamais été examiné à fond, quelques recherches pour parvenir à sa solution ne sauraient paraître dénuées d'intérêt.

Examinons, en premier lieu, si le nom de Warminia correspond réellement à celui de Wetteren, ainsi que les auteurs l'ont prétendu '.

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Wetteren, aujourd'hui gros bourg, ayant une population de dix mille âmes environ, assis sur l'Escaut dans une situation avantageuse et pittoresque, semble avoir été habité durant la période gallo-romaine. Les antiquités que l'on a découvertes sur son territoire autorisent cette supposition. M. Wauters, sur la foi d'indications assez vagues, pense que les Romains auraient jadis traversé l'Escaut de ce côté, pour entrer dans la Ménapie'. Quoi qu'il en soit, la première mention certaine que l'on trouve du nom de la localité ne remonte pas au-delà de la fin du XIe siècle. Manassés, évêque de Cambrai, donna en 1098 l'autel de Wetteren (Wethre) avec ses dépendances aux chanoines de sa cathédrale. Il renouvela cette donation par ses

1 MIRÆUS et FOPPENS, Opera diplom., t. I, pagorum, p. 109.

p. 97.

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P. 344.

IMBERT, Geographia WARNKOENIG et GERARD, Hist. des Carolingiens, t. II,

– J. BROECKAERT, Geschied. van Wetteren, bl. 11. 2 DE BAST, Recueil d'antiquités, t. I, Wetteren, bl. 7 en volgende.

p. 93.

BROECKAERT, Gesch. van

3 Nouvelles études sur la géographie ancienne de la Belgique, dans la Revue trimestr., vol. de janvier 1867.

4 Igitur non lateat tam futuros quam presentes christianos quod pro anima inea et anniversario meo quotannis celebrando altare de Wethre cum appenditiis suis ad mensam canonicorum sancte Marie eorumdem carissima petitione perpetualiter tradidi, et ab omni persona liberum permanere concessi. (LE GLAY, Glossaire topogr. de l'ancien Cambrésis, p. 25.)

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