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rédigée dans le même sens, et en leur fournissant toutes les informations dont ils pourraient faire usage, afin de coopérer au résultat heureux qui mettrait un terme aux peines de Sa Majesté et aux souffrances de ses fidèles Sujets."

A la suite de ce Message, le Roi a donné communication de la Lettre qu'il a écrite à Son Altesse Royale le Duc de Calabre, et dont Votre Excellence trouvera ci-jointe une Copie. Sa Majesté a en même tems annoncé qu'elle jugeait utile, sous plusieurs rapports, d'appeler le Duc de Gallo auprès de lui, afin que la Conférence des Plénipotentiaires lui fit connaître directement la détermination des Souverains Alliés qui a motivé la conduite du Roi, et pour qu'il puisse rendre compte au Prince, Duc de Calabre. Les Plénipotentiaires, ne voyant de leur côté aucun inconvénient à cette mesure, y ont consenti sans difficulté.

Tels ont été, Monsieur le Comte, les résultats des communications qui ont eu lieu jusqu'ici par rapport aux affaires de Naples. Pour seconder, autant qu'il est en nous, la conduite du Roi envers le Prince son Fils, nous vous invitons:

1°. A faire connaître et à certifier à Son Altesse Royale le Prince, Duc de Calabre, que les déterminations des Souverains Alliés sont en tout conformes à la Lettre qui lui a été écrite par le Roi, son Père;

2o. A déclarer qu'il appartient maintenant à Son Altesse Royale de juger et d'apprécier, et de faire juger et de faire apprécier par ceux qu'il admettra à ses conseils, d'une part les avantages qu'un oubli spontané des événemens du 2 Juillet et des résultats qu'ils ont eus, offrirait au Royaume des Deux-Siciles; de l'autre, les calamités inévitables auxquelles le Royaume serait livré, s'il refusait d'obéir à la voix paternelle de son Roi.

3o A représenter à Son Altesse Royale combien il est urgent de prendre les moyens les plus prompts et les plus convenables pour faire cesser la situation affligéante dans laquelle se trouve le Royaume, tant par les convulsions qui en agitent l'intérieur que par les dangers qui le menacent du dehors.

Votre Excellence voudra bien communiquer la présente Dépêche au Prince Duc de Calabre, en assurant Son Altesse Royale que les Souverains Alliés réunissent sincèrement leurs vœux à ceux de son auguste Père, pour que la conduite de Sa Majesté produise le plus heureux effet, prévienne toute mesure de rigueur que les Souverains n'adopteraient qu'avec un profond regret, et rétablisse le plus promptement possible l'ordre et la paix dans le Royaume des Deux-Siciles.

S. E. Le Comte de Stackelberg.

NESSELRODE.

No. 21.-Circular (B.) to the Austrian, Prussian, and Russian Ministers at Naples.

MONSIEUR LE COMTE,

Laybach, le 4 Janvier, 1821. Aux instructions que nous transmettons à Votre Excellence, par notre principale Dépêche de ce jour, se trouve réunie la traduction de la Lettre que Sa Majesté Sicilienne adresse à son auguste Fils. Nous y joignons l'explication sur la nature de la garantie à laquelle Sa Majesté Sicilienne s'est vue dans l'obligation de consentir, puisqu' elle a été exigée par ses Alliés, dans l'intérêt général de la Péninsule Italienne. Ce gage indispensable de la tranquillité d'Italie serait la présence temporaire d'une Armée d'Occupation, qui n'entrerait dans les Etats de Sa Majesté qu'au nom des Puissances, décidées à ne laisser subsister plus longtems à Naples un régime imposé par la rebellion, et attentatoire à la sûreté de tous les Etats voisins. Cette armée se trouverait sous les ordres du Roi; l'occupation ne serait jamais qu'une mesure transitoire, et elle ne pourrait, en aucun cas, porter la moindre atteinte à l'indépendance politique du Royaume des Deux-Siciles.

Vous pourrez informer Son Altesse Royale le Duc de Calabre, que vous êtes instruit de la détermination prise à cet égard par les Puissances Alliées. Si Son Altesse Royale vous engage à la rendre publique vous vous conformerez à ses intentions, et vous pourrez dans ce cas aisément annoncer la marche immédiate des Troupes, et rassurer les esprits à Naples, en faisant connaître avec franchise le véritable but et la nature de l'occupation. Si toutefois Monseigneur le Duc de Calabre jugeait plus prudent de garder le silence sur cette garantie, Votre Excellence suivrait fidèlement l'exemple de Son Altesse Royale.

Il nous reste à vous prévenir, que d'après les arrangemens faits entre les Cabinets Alliés, aucune contribution de guerre ne sera imposée au Royaume des Deux-Siciles, dans le cas où une improbation spontanée des événemens du 2 et du 6 Juillet, rendrait inutile que les Puissances Alliées recourent à la force des armes.

Dans la supposition contraire, si la guerre éclatait, il leur serait impossible d'empêcher que le Royaume n'en supportât toutes les conséquences. Ces dispositions des Alliés augmentant la responsabilité dont se chargeraient les hommes qui feraient peser sur leur patrie les suites d'un entêtement semblable. Vous êtes autorisé à informer Monseigneur le Duc de Calabre, de ce qui a été résolu à Laybach, quant aux conditions d'une dispense ou d'une nécessité d'une contribution de guerre.

La connaissance de ce fait sera sans doute utile à Son Altesse Royale, pour apprécier dans toute leur étendue les avantages qu'offre aux Napolitains la preuve de confiance que le Roi leur demande. Il dépendra du Prince de donner aux résolutions des Puissances

Alliées à ce sujet une publicité entière, ou de les laisser ignorer, suivant que Son Altesse Royale le trouvera plus conforme aux intérêts du Roi et de ses Peuples.

En attendant, comme ce sont deux choses très différentes que de donner de la publicité à une mesure et de l'avouer, s'il arrivait que vous fassiez interroger par quelque Napolitain, tant sur la question d'une occupation transitoire, que sur les moyens d'épargner au Pays une contribution de guerre, il serait indigne d'une politique loyale de dissimuler sous l'un ou sous l'autre de ces rapports, la détermination des Puissances, et Votre Excellence n'hésiterait point à faire connaître la vérité.

S. E. Le Comte de Stackelberg.

NESSELRODE.

No. 22.-Note Verbale of the French Chargé d'Affaires.

Naples, le 9 Février, 1821. M. le Chevalier de Fontenay, Chargé d'Affaires de Sa Majesté Très-Chrétienne, dans une audience particulière qui lui a été accordée le 9 Février, 1821, par Son Altesse Royale le Prince Régent, a déclaré verbalement au Prince, que les Ministres Plénipotentiaires du Roi son Maitre à Laybach, lui avaient fait connaître qu'ils avaient adhéré aux instructions communes envoyées aux Ministres d'Autriche, de Prusse, et de Russie, dans l'espérance de pouvoir éloigner les périls qui mena. cent la Nation Napolitaine.

M. le Chargé d'Affaires a ajouté qu'il lui avait été prescrit d'unir ses démarches à celles des mêmes Ministres, toutes les fois qu'elles tendraient à applanir les voies de la conciliation en faveur du Roi et du Royaume de Naples, et d'épargner à ce Pays les maux inévitables qu'entraineraient une guerre et une résistance inutiles.

Pour Copie conforme,

Le Secrétaire d'Etat, Ministre des Affaires Etrangères,
LE DUC DE GALLO.

No. 23.-The Sicilian Minister for Foreign Affairs to the British Envoy. (Traduction.) Naples, le 10 Février, 1821. APRÈS les communications officielles faites à Son Altesse Royale le Prince Régent par les Envoyés de Russie et de Prusse, et le Chargé d'Affaires d'Autriche, au nom des Puissances réunies à Laybach, et relatives aux déterminations prises à l'égard du Royaume des Deux-Siciles, le Gouvernement Royal ne saurait demeurer plus longtems dans l'incertitude sur l'objet de la réunion des Forces Navales Britanniques, stationnées depuis plusieurs mois dans la rade de Naples.

En conséquence le Soussigné, chargé du Porte-feuille des Affaires Etrangères, d'après les Ordres qu'il en a reçu de Son Altesse Royale, s'adresse à Son Excellence M. le Chevalier à Court, Envoyé Extraordinaire et Ministre Plénipotentiaire de Sa Majesté Britannique, pour le prier de vouloir bien lui faire connaître avec précision les instructions

SICILY, AND GREAT BRITAIN, AND FRANCE.

1173 qu'il a reçues à ce sujet de sa Cour, se flattant que, par suite d'une telle communication, le Gouvernement pourra connaître clairement la manière dont le Cabinet d'Angleterre considère la question Napolitaine, qui excite tant d'intérêt dans toute l'Europe.

Dans cette attente, le Soussigné renouvelle, &c. S. E. Le Chevalier à Court.

LE COMMANDEUR PIGNATELLI. [Une Note conforme a été remise au Chargé d'Affaires de France.]

No. 24.-The British Envoy to the Sicilian Minister for Foreign

Affairs.

Naples, 11th February, 1821. THE Undersigned has the honour to acknowledge to his Excellency the Duke of Gallo, Minister for Foreign Affairs, the receipt of the Note addressed to hin by his Excellency the Commander Pignatelli, charged, ad interim, with the Portfolio of Foreign Affairs, intimating the necessity of a further explanation of the motives, which induce the British Government to keep so large a Naval Force stationed in the Bay of Naples-an explanation rendered necessary by the communications made to His Royal Highness the Prince Regent by the Ministers of Austria, Russia, and Prussia, in the name of the Powers assembled at Laybach. The Undersigned acknowledges the justice of this appeal made to him, and has therefore no hesitation in giving a frank declaration of the intentions of his Government.

The British Squadron at anchor in this Bay is simply a Squadron of Observation, the presence of which is sufficiently explained by the critical circumstances of the Country, and the necessity for providing for the security of the persons and property of British Subjects under all possible chances.

The British Government, faithful to the principles it has always professed, is determined to maintain a strict Neutrality, and to take no part, either directly or indirectly, in the War, which there seems to be but too much reason to apprehend, is upon the point of breaking out. It will interfere in no way with the affairs of this Country, unless such interference should be rendered indispensable by any personal insults, or danger, to which the Royal Family may be exposed. Not foreseeing the possibility of such a case, the Undersigned flatters himself, that nothing will alter the peaceable attitude in which Great Britain is placed. The Undersigned takes this opportunity, &c.

H. E. The Duke of Gallo.

WILLIAM A COURT.

No. 25.-The French Chargé d'Affaires to the Sicilian Minister for

Foreign Affairs.

Naples, le 12 Février, 1821.

LE Soussigné, Chargé d'Affaires de Sa Majesté Très-Chrétienne, a

reçu la Note que Son Excellence M. le Commandeur Pignatelli, Chargé du Portefeuille des Affaires Etrangères, lui a fait l'honneur de lui adresser le 10 Février, et dans laquelle, d'après les Ordres de Son Altesse Royale le Prince Régent, il lui a manifesté le désir d'avoir des éclaircissemens sur l'objet de la réunion de Forces Navales Françaises dans la Baie de Naples.

Les circonstances difficiles dans lesquelles ce Royaume se trouve depuis plusieurs mois, ont dû rendre nécessaire la présence des Bâtimens du Roi dans ces parages, pour y protéger les intérêts du commerce et veiller à la conservation des Sujets Français et de leurs propriétés.

Le Soussigné n'hésite pas enfin à déclarer aujourd'hui à Son Excellence M. le Duc de Gallo, Ministre des Affaires Etrangères, que l'Escadre Française se bornera à remplir les devoirs pacifiques qui lui sont préscrits dans l'intérêt des Sujets de Sa Majesté Très-Chrétienne, toutefois autant que la sureté et la dignité de la Famille Royale ne se trouveront point compromises par des circonstances qu'il ne peut et ne doit prévoir.

Le Soussigné saisit cette occasion de renouveler, &c. Le Commandeur Pignatelli.

DE FONTENAY.

No. 26.-Speech of The Prince Regent of Sicily, on the opening of the National Parliament.-Naples, 13th February, 1821.

MESSIEURS LEs Députés,

(Traduction.)

Au moment de fermer votre Sesssion Ordinaire, je vous ai annoncé que peut-être je serais dans la nécessité de demander, en vertu de la Constitution, une convocation extraordinaire du Parlement. Voici le moment arrivé où, avec une véritable satisfaction, je me vois de nouveau au milieu des Représentans de notre Nation.

Il s'agit en ce moment de délibérer sur l'objet le plus important qui se soit jamais présenté à votre examen. Constamment attaché aux principes que j'ai émis, et résolu de rester uni avec la Nation, je n'ai point négligé de faire connaître à la Députation Permanente les nouvelles que nous avions reçues, et qui pouvaient intéresser la Nation. J'ai également ordonné au Ministre des Affaires Etrangères qu'il vous fasse un Rapport exact et fidèle de sa mission, surtout ce qui concerne les résolutions prises par le Congrès de Laybach, et qui nous ont été communiquées, sur ce qui a rapport à notre état politique et sur nos relations avec les Puissances Etrangères. J'ai également ordonné aux autres Ministres de vous donner tous les éclaircissemens que vous pourriez demander, ou qui serviraient à vous faire connaître particulièrement nos ressources, tant sous le rapport de nos forces de terre et de mer, que sous celui des Finances.

Je suis persuadé que les plus sages réflexions et la médiation la plus profonde présideront à vos discussions dans une affaire de si haute importance, qui intéresse en même temps l'honneur et la félicité de

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