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les charrons, les charpentiers, les menuisiers et les autres ouvriers d'art.

Les concessionnaires pourront se procurer les objets qui leur seront indispensables en échange de leurs produits.

« Cette dissémination des relégués permettra de les utiliser selon leurs aptitudes et elle aura également l'avantage de les soustraire au contact des natures vicieuses qui ne manqueraient pas d'exercer une influence délétère sur ceux qui voudraient revenir au bien.

« Pour obtenir ce résultat sans grandes dépenses pour l'État, il suffira de mettre à la disposition des relégués de bonne volonté les outils nécessaires pour l'installation de leurs cases et pour l'exercice de leurs professions.

Quelques-uns de ces relégués se sont déjà mis à construire des cases, des briqueteries, des charbonnières; d'autres enfin ⚫ travaillent à l'extraction des pierres d'une carrière située sur le versant nord du plateau de Saint-Jean, et la magnifique pierre de taille qu'ils parviennent à extraire servira à l'Administration pour les constructions définitives à élever dans « cette localité ».

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Mais tout en reconnaissant qu'un certain nombre de relégués avaient manifesté l'intention de travailler, le chef du service judiciaire est obligé de constater que d'autres ne travaillent que dans le but de se procurer du tafia et que, malgré la surveillance dont ils étaient l'objet, il s'était produit de nombreux cas d'ivresse

Malheureusement ce vice invétéré chez la plupart des récidivistes est difficile à combattre et devient la cause des maladies qui ont atteint une grande partie des hommes du premier convoi. Sur 58 relégués employés à la société forestière, 51 sont entrés à l'hôpital à la suite d'excès alcooliques que l'administration de cette société n'avait pas su empêcher.

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Discipline.

Cependant la discipline, à la Guyane, malgré les motifs exposés plus haut, semble avoir été meilleure qu'en NouvelleCalédonie.

Ainsi, la proportion des punitions pour 100 hommes punis, ne s'est élevée qu'à 33.99 p. 100 à la Guyane, et elle a atteint 80 p. 100 en Nouvelle-Calédonie. Il ne faut pas croire toutefois que la population pénale de la première de ces deux colonies soit meilleure que celle de la seconde.

Au contraire, ce sont les relégués les plus mal notés qui sont dirigés sur la Guyane. Il faut donc attribuer cette différence à ce fait que dans le principe il fut accordé une certaine liberté aux relégués, qui échappèrent ainsi aux rigueurs des règlements. Ce système pouvait être appliqué sans trop d'inconvénients dès le début lorsque le nombre des récidivistes était restreint. Mais il eût été dangereux de persévérer dans cette voie, et lorsque l'Administration des colonies eut acquis la certitude que les récidivistes profitaient de cette liberté pour s'enivrer et pour déserter les chantiers, elle crut devoir rappeler à l'administration locale que le seul moyen de tirer parti de ces hommes et de les empêcher de se laisser ainsi aller à leurs déplorables penchants, était de les soumettre à une discipline plus rigoureuse. (Dépêche du 15 février 1888.)

D'ailleurs, avant de donner aux relégués une liberté relative, il importait de procéder le plus rapidement possible à l'édification des cases démontables en bois et plus tard des cases en fer et en briques, et d'utiliser briques, et d'utiliser pour ces constructions la bonne volonté de ceux qui possédaient des aptitudes spéciales pour les travaux de bâtiment. Il était indispensable notamment de se préoccuper de construire la prison où doivent être subies immédiatement les peines prononcées contre les relégués, conformément à l'article 37 du décret du 26 novembre 1887. Ces travaux, eu égard à la défectuosité de la

main-d'œuvre des récidivistes, nécessiteront d'ailleurs un certain délai et je ne pense pas qu'il soit possible, avant quelque temps, d'appliquer dans son entier le programme tracé par le chef du service judiciaire.

15 évasions se sont produites; mais tous les évadés, ne connaissant pas les bois, vaincus par la fatigue et la faim, sont revenus peu de temps après se constituer prisonniers.

de

La Guyane n'a pas toujours eu la réputation d'insalubrité Climatologie excessive qu'elle possède aujourd'hui. Jusqu'en 1852, malgré la Guyane ("), divers essais malheureux, elle a passé pour une colonie relativement saine. Il est vrai de dire qu'à cette époque on s'en rapportait pour juger le pays et le climat au chiffre de mortalité des troupes. Or, les troupes dans nos colonies françaises forment un groupe à part, soumis à des conditions spéciales et les résultats observés dans ce milieu ne peuvent pas être généralisés

Ainsi, de 1878 à 1885, 4,371 soldats d'infanterie de marine ont passé à la Guyane. Il y a eu 29 décès, ce qui donne comme moyenne o. 66 p. 100. Mais si de ce total on retranche les hommes morts d'accidents ou pendant la traversée de France à Cayenne, il ne reste que 16 décès que l'on peut attribuer à la colonie; on arrive ainsi, pour une période de 7 ans, au chiffre infime de o. 36 p. 100. Il est évident que si l'on applique à tout le pays la statistique de la troupe, on fait de la Guyane la contrée la plus salubre du globe et on s'expose à de cruelles déceptions.

Mais si, en se basant sur la mortalité des troupes, on a, jusqu'en 1852, exagéré en bien l'état sanitaire de la Guyane,

(Toute cette partie du travail a été puisée dans un travail de M. le docteur Hache, ancien médecin de 1re classe de la marine.

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on est tombé dans l'excès contraire depuis la création de
transportation.

On pourrait objecter d'abord que, en tablant sur les ré-
sultats fournis par la transportation, on s'adresse à un groupe
particulier de condamnés soumis à des conditions morales et
hygiéniques qui ne sont pas celles de l'homme libre et que les
chiffres obtenus ne peuvent être acceptés comme représentant
l'état sanitaire exact de la colonie. Mais, lorsqu'il s'agit des
récidivistes, c'est-à-dire d'individus comparables à tous les
points de vue aux transportés, on n'a pas à tenir compte de
cette objection et on doit prendre pour base la mortalité de la
transportation donnée par le tableau suivant, résumé des sta-
tistiques officielles de 1852 à 1887.

État de la mortalité à la Guyane depuis 1852 jusqu'en 1887.

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En jetant un regard sur la dernière colonne, on constate qu'à part les deux années 1855 et 1856, pendant lesquelles l'épidémie de fièvre jaune avait sévi avec une grande violence, et l'année 1853, pendant laquelle ont eu lieu les premiers défrichements, la proportion des décès varie entre 4 ou 5 et 8 ou 9 p. 100.

Nous laisserons donc de côté les maladies épidémiques ou sporadiques, qui ne doivent être considérées que comme des accidents, pour ne nous occuper que des maladies endémiques.

Parmi les maladies endémiques qui existent à la Guyane, il y en a trois surtout qui méritent d'attirer l'attention; ce sont : 1° Les affections paludéennes;

2° La dysenterie;

3o L'anémie.

Les maladies d'origine paludéenne sont plus communes sur le continent que dans les îles. Le marais, avec ses alternatives

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