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GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE NAPOLÉON BUONAPARTE, né en 1769, 15 août, de Charles Buonaparte et de Létitia Ramolini, fut élevé au collège d'Autun, à l'École Militaire de Brienne, et ensuite à celle de Paris, aux frais du gouvernement. 1787 Sous-lieutenant dans le régiment d'artillerie de Lafère. 1789 Il part de Paris avec Paoli pour se rendre en Corse. 1792 Lieutenant-colonel de la garde nationale d'Ajaccio. 1793 Banni de l'île de Corse avec sa famille.

>> Débarque à Marseille. Officier d'artillerie et chef de bataillon au siège de Toulon.

1794 Destitué par ordre du comité de salut public. 1795 Réintégré, destitué et emprisonné. Il obtient sa liberté;

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il part pour Paris, sollicite de l'emploi ; il est nommé commandant de l'artillerie en Hollande; ne part pas. (Voir page 12.)

5 octobre. Id. de l'artillerie à Paris, à la fameuse journée du 13 vendémiaire.

10 octobre. Id. en second de l'armée de l'Intérieur à Paris, sous Barras; ensuite commandant en chef.

1796 23 février. Général en chef de l'armée d'Italie.

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8 mars. Épouse Joséphine-Rose Tascher, veuve d'Alexandre Beauharnais. (Voir page 27.)

>> 8 mars. Part pour l'Italie.

1797 26 octobre. Le directoire, effrayé de l'ambition et des progrès de Napoléon en Italie, le nomme commandant en chef de l'armée d'Angleterre.

1798 2 avril. Il part pour Brest, et prend le commandement de l'expédition d'Egypte.

1799 23 août. Abandonne son armée en Egypte.

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16 septembre. Arrive à Paris, conspire avec l'abbé Sieyes et son frère Lucien.

9 novembre. Dissout le corps législatif à Saint-Cloud. Il se nomme premier consul provisoire.

» 24 décembre. Premier consul à terme.

1802 22 avril. Premier consul à vie.

1804 18 mai. Empereur des Français; sacré et couronné par le pape Pie VII, le 2 décembre de la même année.

806 26 avril. Couronné roi d'Italie par le cardinal Caprara.

1805 16 décembre. Il fait dissoudre, par son lâche sénat, son mariage avec Joséphine.

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1810 6 janvier. L'officialité de Paris, présidé par le cardinal Maury, déclare la nullité du mariage, quant au spirituel. 11 mars. Ses succès en Allemagne pendant les années 1808 et 1809, forcèrent l'empereur d'Autriche à lui donner en mariage Marie-Louise, archiduchesse d'Autriche, princesse vertueuse, née à Vienne le 12 décembre 1791.

De ce mariage, Napoléon-François-Charles-Joseph, prince impérial, roi de Rome, né à Paris le 20 mars

1814 11 avril. Napoléon Buonaparte renonce pour lui, ses successeurs et descendans, ainsi que pour tous les membres de sa famille, à tous droits de souveraineté et de pouvoir sur l'empire Français et le royaume d'Italie, et sur tout autre pays.

11. Son traité avec les puissances alliées et le gouvernement provisoire.

20. Il part de Fontainebleau pour se rendre à l'ile d'Elbe. 6 mai. Il arrive à l'île d'Elbe.

1815 20 mars. Il revient à París, reprend la qualité d'empereur des Français ; et installe son gouvernement.

1er juin. Son Champ-de-Mai.

11. Sa dernière campagne.

18. Sa fuite après la bataille du Mont-Saint-Jean.

22.

29.

Il abdique une seconde fois, mais en faveur de son fils.
II part de Paris.

15 juillet. Se livre à discrétion à la flotte anglaise, en
rade à Rochefort, qui le conduit à l'île Sainte-Hélène.
(Voyez page 570.)

Napoléon est évidemment très-supérieur à ses frères, et même à tout ce qui l'entouroit, par la force de sa pensée, par l'activité des opérations, et par tous moyens de gouvernement. C'est lui qui a créé cette foule d'avanturiers qui le soutenoit. Plus puissant par une politique artificieuse et cruelle que par un véritable génie; plus adroit que fort; plus menaçant qu'imposant, et incapable d'être grand à quelque élévation qu'il parvienne; astucieux jusqu'à la perfidie quand il a besoin de tromper; souple jusqu'à la bassesse quant il craint; implacable et féroce au delà de toute expression quand il veut se faire crain

xvj dre: il n'aime que la guerre et le pouvoir, et il rapporte tout à ces deux passions, sans savoir précisément ce qui fait le grand capitaine et ce qui fait le grand roi. Il a triomphé comme Attila et régné comme Tibère à une violence incurable de son caractère, Napoléon joint un aveugle entêtement sur tous les points. Pendant quinze ans Napoléon a toujours eu des valets en titre, disposés à toutes les bassesses, à tous les excès et à tous les crimes. On est obligé de donter si ses plus grands forfaits ne lui appartiennent pas. Une action épouvantable commise à son service, constatoit une espèce d'adoption, et il avouoit ce lien et le proclamoit, et le consacroit avec une intrépidité qui navroit le cœur. Quand un de ses sicaires s'étoit souillé pour lui, d'une de ces taches qui ne s'effacent plus, il s'empressoit de la montrer à la nation, à l'Europe, lui donnoit une préfecture, une ambassade, un ministère, on en faisoit un roi.

GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE

Napoléon est doué de la connoissance des hommes à un degré assez rare, mais il ne s'en est servi que pour manifester le profond mépris que lui inspiroient les Français; il n'a jamais ignoré les véritables dispositions de la France; mais il les a toujours réprimées par l'action d'une police impitoyable, dont on ne sauroit compter les victimes.

Napoléon n'étoit propre au gouvernement que chez un peuple d'esclaves; il ne savoit exercer l'autorité que pour luimême; et, indifférent sur les moyens, il ne varioit point sur le but. Il a tout ce qu'il faut de fermeté pour mériter la réputation d'un homme de tête, et tout ce qu'il faut d'activité pour mériter celle d'un homme d'exécution; mais il lui manque les qualités essentielles d'un souverain: celles d'un homme de bien et d'un homme d'honneur; il n'a pas même les dernières vertus d'uu chef de parti, celles qui rendent l'usurpation tolérable aux esprits foibles et aux âmes communes : son caractère implacable ne s'est jamais fait aimer de personne.

Napoléon a tenu les rènes de l'empire d'une manière ferme, après avoir brisé tous les ressorts de l'esprit public; mais cesrènes devoient échapper à sa main de fer, dès que le joug sous lequel les Français étoient courbés se souleveroit un moment. Enfin, après un règne de quatorze ans, pendant lequel sa formidable puissance n'avoit qu'à s'accroître d'heure en heure il l'a si bien perdue, qu'il a été obligé d'y renoncer lui-même pour la première fois au milieu de soixante mille soldats, encore armés pour lui seul; il abdique une seconde fois volontairement, après avoir pris la fuite pour la sixième fois dans les circonstances difficiles.

Napoléon ne convenoit point à la France; il convenoit tout au plus à quelque peuple à demi-sauvage, qui auroit besoin d'un maître belliqueux et d'une gloire inquiète, mais qui seroit trop barbare encore pour attacher un juste prix aux lois et à la liberté; nous le répétons, cet homine funeste est le phénix de sa famille, et se feroit remarquer au besoin dans une famille

de tyrans qui vaudroit mieux que la sienne. La postérité impartiale le placera peut-être un peu au-dessous de Mahomet et de Gengiskan, mais au-dessus de Mazaniel, et mème de Robespierre. (Anonime en 1815.)

BUONAPARTE (Joseph), né en 1768, 7 janvier, A Ajaccio ; fut élevé chez son oncle, chanoine en Toscane. 1792 Commis dans les bureaux du district d'Ajaccio, secrétaire de la société populaire.

1793 Employé chez un commissaire ordonnateur à Marseille, et ensuite commissaire des guerres.

1794 1er août. Marié à Marie-Julie, fille de Clary, riche né

gociant et fabricant de savon de Marseille, née le 26 décembre 1777, et sœur de la femme du général Bernadotte, prince-royal de Suède.

1797 Ambassadeur à Rome; menace le pape Pie VII de recommencer la guerre s'il ne renvoyoit pas de son sexvice le général Provera.

1798 Dépaté au corps législatif (conseil des cinq-cents). 1799 Conseiller d'état.

1801 9 février. Signe à Lunéville, en qualité de ministre plénipotentiaire de la république française, le traité de paix entre la France et l'Autriche.

1804 Prince français.

1805 Grand électeur de l'empire.

1806 Roi de Naples et de Sicile.

1808 6 juin. Roi des Espagnes et des Indes.

1814 Il est chassé de son royaume, revient à Paris, et conserve le titre de roi Joseph.

30 mars. Se sauve de Paris la veille de l'entrée des alliés à Paris, avec des voitures chargées de meubles, d'or, d'argent et de vins.

1815 Revient, après le retour de Napoléon de l'île d'Elbe. Se sauve en Suisse après la seconde abdication de son frère, etc.

Il a eu de sa femme:

Charlotte-Zénuïde-Julie, infante, née le 8 juillet 1801;
Charlotte, sa sœur, infante, née le 31 octobre 1802.

b.

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GÉNÉALOGIE DE LA FAMILLE

Joseph est un homme insignifiant, sans caractère, quí, s'il n'avoit pas été roi, pourroit se faire oublier de l'histoire. A l'exception de l'infamie de ses mœurs, il pouvoit jouer le rôle de Lascazas, mais il a préféré celui du bourreau de Pizarre; il a coûté à l'humanité le sang d'un million et demi d'hommes.

Il étoit connu pour avoir une tête foible, un cœur foible, un esprit foible; il ne lui a manqué qu'un peu d'énergie pour refuser d'être un exécrable tyran; mais il a consenti à tout ce que son monstre de frère a voulu de lui, et c'est ainsi qu'il est parvenu à régner pendant quelques années en Espagne sur des cadavres.

Son frère Napoléon lui écrivit de Charleroi, en date du 16 juin 1815, pour lui annoncer la perte du général Letort, et l'ordre qu'il avoit donné de confisquer les biens des traîtres qui formoient des rassemblemens à Gand. Il ajoute : « Le doux Joseph a trouvé cette mesure trop rigoureuse; il ne se souvient donc plus de ce qu'il a fait des traitres qui ne voulurent jamais le reconnoître comme roi d'Espagne? » ( Ibidem. )

BUONAPARTE (Lucien), né en 1770.

1792 Président d'une société de Jacobins forcenés à Ajaccio. 1793 Banni de sa patrie, et débarque à Marseille.

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Garde-magasin à Saint-Maximin, département du Var, où il dirige la société populaire.

1794 Se marie avec la fille de l'aubergiste où il logeoit, à SaintMaximin, en a une fille.

1796 Épouse à Paris, en secondes noces, la veuve d'un agent de change, fille de M. Bleschamps, ancien commissaire ordonnateur de la marine.

Il a de ce mariage six enfans.

1799 Député au corps législatif (conseil des cinq cents).

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9 novembre. Président du corps législatif à la fameuse journée de Saint-Cloud.

Conseiller d'état, ministre de l'intérieur.

- 1801 15 janvier. Quitte le ministère de l'intérieur, se brouille avec son frère Napoléon, part pour l'Italie avec trois on quatre millions qu'il s'étoit procurés pendant les douze mois de son ministère.

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