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chemins de fer, la vapeur, les télégraphes électriques, le percement gigantesque du mont Cenis, etc., toutes les inventions, qui se rattachent directement ou indirectement au transport (1), doivent, si l'on en croit même les inventeurs, être bientôt classées à l'arrière plan. Dernièrement, ainsi que le racontent les journaux de Berne, un marin français a proposé au conseil fédéral un système de son invention pour la navigation aérienne, en lui faisant observer que la Suisse possédait les meilleurs ports pour ce genre de navigation. Le conseil a mis la proposition ad acta. L'inventeur demandait la nomination de deux commissions pour éprouver son système. Quelque temps auparavant, un Américain avait proposé de réunir Berne au Valais, en perçant le Jungfrau et en couvrant les frais de l'entreprise avec le produit des filons d'or qui seraient immanquablement découverts dans l'opération.

pour sa femme Théodora, les fit brûler: « Je suis empereur, lui ditil, et vous me faites patron de galères. En quoi les pauvres gens pourront-ils gagner leur vie si nous faisons encore leur métier ? » Paroles pleines de sens et qui s'adressent à tous les monopoles.

(1) En 1857, les résultats du mouvement maritime se traduisaient ainsi pour les premiers mois de 1857 :

Il est entré en 1857 22,116 navires portant ensemble 3,552,910 tonneaux, contre 21,868 navires et 3,408,718 tonneaux en 1856, 19,477 navires et 2,768,258 tonneaux en 1855.

Il est sorti en 1857 13,477 navires portant 2,194,234 tonneaux,

1 Montesquieu, de l'Esprit des lois, liv. XX, chap. XIX.

En présence de tout ce mouvement (1) qui se lie étroitement au transport maritime, la législation déjà existante et codifiée doit donc veiller à la garantie de tous; il importe dès lors aux magistrats, aux négociants, armateurs, chargeurs, capitaines et autres gens de mer d'en connaître la saine interprétation (1).

Il importe aussi au progrès incessant de notre navigation, que le législateur se pénètre des be

contre 12,183 navires et 1,920,203 tonneanx en 1856, 11,588 navires et 1,694,277 tonneaux en 1855.

Le mouvement de la navigation sous pavillon français et étranger se résume pour les onze premiers mois de 1857, par l'entrée de 24,022 navires d'un tonnage de 3,866,061 tonneaux, et par la sortie de 14,626 navires contenant 2,378,994 tonneaux. En 1856, il était entré 23,916 navires jaugeant 3,754,779 tonneaux, et l'on comptait à la sortie 13,378 navires avec 2,106,480 tonneaux.

Voy. au surplus, pour le commerce général de la France en 1856, notre introduction, p. 4 et 5.

(1) Les capitaines, maîtres après Dieu 1 sur mer, doivent notamment remplir toutes les prescriptions que la loi leur impose.

1 « Ceux qui descendent sur mer, dans des navires, faisant le com« merce parmi les grandes eaux, voient les œuvres de l'Eternel et ses « merveilles dans les lieux profonds; car il commande, et il fait surgir << un vent de tempête qui élève les vagues de la mer; ils montent aux « cieux, ils descendent aux abîmes; leur âme se fond d'angoisse; ils « branlent et chancellent comme un homme ivre, et toute leur sagesse « leur manque. Alors ils crient à l'Eternel dans leur détresse, et il les « délivre de leurs angoisses; il arrête la tourmente, la changeant en << calme, et les ondes sont calmes; puis ils se réjouissent de ce qu'elles << sont apaisées, et il les conduit au port qu'ils désiraient. » (Psaume CVII, vers. 23 à 30.)

soins de l'époque et mette la législation en rapport avec les exigences commerciales.

Exposer les règles qui gouvernent le droit maritime suivant le Code français, les rapprocher de celles fournies par les législations étrangères, indiquer les améliorations que la législation réclame dans un intérêt général, tel a été, dans cet ouvrage, le but auquel ont tendu tous nos efforts, et nous aurions reçu la plus précieuse récompense de nos travaux, si nous avons pu l'atteindre, en rendant accessible à tous les esprits la science du droit maritime, dans ses parties essentielles.

INTRODUCTION.

François Ier (Lit de Justice, de janvier 1518) a dit que la jurisprudence est un labyrinthe tortueux et obscur dont l'entrée semble interdite au plus grand nombre des sujets et dans lequel les hommes les plus éclairés s'égarent.

En réunissant les matériaux de notre Dictionnaire des Assurances maritimes, annoncé dans notre Dictionnaire des Assurances terrestres, nous avons eu constamment cette pensée présente à l'esprit, et elle nous a guidé dans la forme nouvelle que nous donnons à notre travail dans l'intérêt des négociants auxquels il importe de connaitre, d'une manière certaine mais précise, les principes du Droit Maritime tels que les énonce notre Code.

Ce Droit comprend les assurances, les droits et obligations du capitaine, des armateurs, etc., etc.

Aujourd'hui la fortune publique prend la route des mers, et, plus que jamais, l'assurance doit la protéger.

« De toutes les parties du Droit Maritime, la plus importante et la plus riche en applications est, sans contredit,

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