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TABLEAU

DE LA

CONDUITE DU GOUVERNEMENT CONSULAIRE

ENVERS

La France, l'Angleterre, l'Italie, l'Allemagne, et
surtout envers la Suisse.

SECONDE ÉDITION.

Augmentée d'un SUPPLÉMENT À L'INTRODUCTION, et

d'un APPENDICE SUR LA SUISSE.

Par SIR FRANCIS D'IVERNOIS.

A LONDRES:

De l'Imprimerie de Cox, Fils, et Baylis, No. 75, Great Queen-Street,

Lincoln's-Inn-Fields.

Se trouve à Londres, à Hambourg, etc. chez les principaux
Libraires Français.

Avril, 1803.

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INTRODUCTION.

CET écrit aura le sort de tous ceux que j'ai publiés sur le même sujet.

Les presses de Paris ne manqueront pas de le signaler encore comme m'ayant été dicté par les ministres Britanniques, et néanmoins je ne serais nullement surpris, qu'à la seule inspection du titre, ces ministres lé désapprouvassent: mais je le serais beaucoup, je l'avoue, si ceux d'entr'eux qui auront le temps de le lire et de le méditer, ne me savaient pas gré de ma persévérance à éclaircir une question à laquelle se rattachent, en premier ressort, la durée de la paix et les destinées du continent.

Entre le petit nombre d'Anglais qui prennent encore quelqu'intérêt aux finances Françaises, les uns repousseront peut-être mon ouvrage comme un cri de guerre; d'autres comme l'apologie d'une paix qu'ils désapprouvent.

En Allemagne, où j'ai eu bon nombre de cen

ceux-ci ne manqueront pas de relever que mon seul argument pour faire ressortir les convenances de cette paix, est l'appauvrissement de la nation Française. Or, comme c'était aussi le seul que j'eusse employé pour déconseiller à ses ennemis de mettre bas les armes, deux ou trois citations

b

isolées leur paraîtront suffisantes pour inculper ma sincérité ou ma logique, peut-être même l'une et l'autre.

Le fameux Barrère me lancera quelque nouveau pamphlet, où il rapprochera en deux colonnes le bien et le mal que je dis de l'administration Consulaire; d'où il conclura qu'un historien qui distribue ainsi avec la même profusion, les éloges et le blâme, ne mérite aucune confiance, et que tout écrit de ce genre, n'est évidemment qu'un libelle où le mensonge s'est menti à lui-même (1).

Tandis que les Français, partisans de la révolution et de son chef actuel, diront que je reviens à la charge pour ébranler son autorité, les Français royalistes me reprocheront, au contraire, d'avoir indiqué le seul moyen propre à la consolider, en lui recommandant l'économie. Du reste, comme je m'expose à les blesser tous également sur un point où l'amour propre national est toujours en chair vive, ils se réuniront volontiers pour m'accuser encore de dénigrer la France par mes calculs, de m'être fait le grand avilisseur de ses inépuisables ressources..

Avant qu'on me prête mille et mille autres intentions que je n'ai point, je vais exposer celles qui m'animent.

Autant j'avais fondé d'espoir sur l'appauvrissement de la république conquérante et sur le déficit

(1) Réponse d'un Républicain Français au Libelle de Sir Francis d'Ivernois, naturalisé Anglais, contre le premier Consul de la République Française; par l'auteur de la lettre d'un citoyen Français à Lord Grenville, Paris, Frimaire, an IX.

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