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DES INCAS.

TOME SECOND.

A PARIS,

Chez PRAULT fils, Quai de Conti, vis-à-vis
la defcente du Pont-Neuf, à la Charité.

,

M. DC C. XLIV.

AVEC APPROBATION ET PRIVILEGE DU ROY.

PREFACE

DU SECOND VOLUME.

A

ces,

PRE's avoir rapporté dans la première Partie l'Hiftoire & la fuite Chronologique des Rois du Pérou, cette feconde Partie traitera en détail de la Religion ou Culte des Incas, de leurs Cérémonies, de leurs Mœurs de leurs Sciende la fituation & de l'étendue de leur Pays, de ce qu'il produifoit, de leurs habillemens, de leur industrie, & enfin de ce que l'on connoît de l'Hiftoire naturelle de cette partie du nouveau monde. La plûpart de ces articles font mêlés dans l'original avec les faits hiftoriques, & fouvent confondus entre eux. On a tâché de simplifier ici les matiéres, en les féparant les unes des autres, en les rapprochant fous

le même point de vûe, & en les rangeant par Chapitres, quoiqu'elles ne le foient pas dans le texte Efpagnol, ni dans la première traduction de cette Hiftoire.

L'on fent bien que malgré les foins que l'on a pris pour mettre plus d'ordre dans cet ouvrage, il s'en faut encore beaucoup qu'il ne foit mis à fa perfection. Le peu de connoiffance que nous avons de ce qui s'eft paffé dans le Pérou avant que les Espagnols y pénétraffent eft une excufe plus que fuffifante pour ce qui regarde l'hiftorique. Le défaut d'Obfervateurs dans le pays du monde où l'on feroit peut-être le plus à portée de faire des découvertes dans toutes les parties de la Phyfique, n'en eft pas une moins bonne pour ce qui concerne les Sciences. Si les Efpagnols n'étoient pas auffi indifférens qu'ils le font pour leur progrès; les Mines du Potofi ne feroient fans doute pas les

feules fources dont on tireroit des richesses dans le Pérou. Nous aurions des connoiffances exactes de tout ce que produit cette riche partie de l'Amérique, comme nous en avons de ce qui fe trouve en Europe. La découverte du Quinquina, ou plûtôt l'ufage que les Efpagnols en ont appris des Indiens, eft un garant prefque fûr des excellentes chofes qu'il y auroit à recueillir dans ce vafte pays. Croiroit-on que ce même Quinquina, dont on fait ufage, & dont on connoît les vertus falutaires depuis plus d'un Siécle? Croiroit-on qu'il n'eft bien connu en Europe que depuis que M. de la Condamine en a envoyé à l'Académie Royale des Sciences une exacte description en 1738?

Cette feule réflexion fuffit pour nous faire regarder le Pérou comme un pays où les Sciences n'ont point encore pénétré. L'on ne s'y eft appliqué jusqu'à présent qu'à chercher

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