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d'ouverture qu'à la partie inférieure; les hélices du serpentir. sont droites et plongent dans la partie inférieure, de sorte que le liquide le plus chaud qui se trouve à la partie supérieure s'écoule dans la colonne, et que la portion destinée à le remplacer arrive au milieu du liquide renfermé dans la seconde capacité, où un mouvement imprimé à la masse les mélange intimement. Le réfrigérant est rempli de vin qui s'échauffe par la condensation des vapeurs, en sort par la partie supérieure et sert à alimenter le chauffe-vin: des tuyaux verticaux communiquant avec chacune des hélices des condensateurs permettent de ramener à volonté dans la colonne les liquides ayant perdu la plus grande partie de leur alcool ou petites-eaux qui y éprouvent l'effet que nous avons indiqué précédemment.

Un réservoir placé au-dessus de tout le système est destiné à fournir à l'appareil la quantité de liquide alcoolique nécessaire, dont la quantité est réglée par un flotteur.

Le liquide qui retombe dans la chaudière doit être épuisé d'alcool, cependant, pour ne pas s'exposer à en perdre quelques portions, cette chaudière communique avec une autre placée inférieurement; c'est sous cette dernière que l'on brûle le combustible, et la seconde est chauffée par les produits de la combustion.

Il est facile de voir combien cet appareil est préférable à ceux dont nous avons parlé précédemment; conduit par un ouvrier intelligent, il fournit des produits d'une force voulue, et offre cet avantage, qu'il faut très peu d'eau pour condenser les produits, ce qui présente un grand avantage dans quelques localités. Il est dû à Cellier-Blumenthal, et a été perfectionné par Ch. Derosne.

Pour se faire une idée exacte du prix de revient de l'alcool obtenu au moyen des divers appareils distillatoires, il faut comparer la dépense à faire pour leur acquisition et leur conduite: nous emprunterons cette comparaison à M. Dubrufaut, en rapportant seulement les totaux.

Appareil simple.

Chaudière, ses serpentins accessoires pouvant fournir 500 lit. de vapeur par heure, pour 10 mètres carrés de surface de chauffe; 6,700 fr.

En comptant, sur 300 jours de travail, l'intérêt de cette somme à 15 pour o/o et réparations,

Houille pour la distillation du vin', à 1/8 d'eaude-vie à 22o, à 5c le kil. et pour rectification de 800 kilog. de petites-eaux,

Main-d'œuvre, I garçon, 2 aides,

Total,

3 f. 30 c.

40

6

49 f. 30 c.

Pour obtenir 1805 litres d'eau-de-vie à 22° d'un vin riche à 1/8, par conséquent une pipe de 600 litres coûterait en frais de fabrication, 16 f. 33 c. La comparaison des autres appareils aura lieu sur des données semblables, car si on opérait sur du vin plus riche ou plus pau vre, la proportion du combustible varierait.

Dans les appareils à chauffe-vin, l'élévation de la température d'une partie du liquide par la condensation des vapeurs diminue la quantité de combustible nécessaire pour l'opération, en permettant de distiller plus d'alcool avec la même quantité, comme on va le voir dans le compte suivant.

Appareil à chauffe-vin.

Prix de l'appareil distillatoire, comme précé

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L'intérêt de cette somme à 15 pour o/o, par an et réparations, produit par jour, sur 300 de tra

vail par an,

3 f. 75 c.

Combustible pour la distillation, et la rectification, 40

Main-d'œuvre d'hommes,

Total,

6

49 f. 75 c.

17

Avec lesquels on obtient, en 12 heures, 2714 litres d'alcool à 22°, au lieu de 1805 litres dans l'appareil précédent ; ce qui donne pour une pipe de 600 litres, 11 f. au lieu de f. 16 c. Ainsi, la dépense pour la conduite de l'appareil se trouve faiblement augmentée par l'intérêt du capital employé, et comme on n'a fait qu'y ajouter un chauffe-vin, on n'a point économisé de combustible; mais comme il a passé une beaucoup plus grande quantité de liquide alcoolique dans un temps donné, la dépense générale s'est trouvée diminuée de toute cette proportion.

Les appareils dans lesquels on a ajouté un rectificateur, offrent un avantage marqué sur les précédents, par l'enrichissement qu'a éprouvé le liquide distillé, par la séparation d'une quantité proportionnelle d'eau, par l'élévation de température du liquidé destiné à la distillation, et parce que l'on n'a pas de petites eaux àredistiller, voici le prix de revient de l'alcool obtenu avec cet appareil.

Appareil à rectificateur, d'Adam et de Bérard.

L'appareil complet, formé de deux chaudières, un chauffe-vin et leurs accessoires,

2214 f. c.

L'intérêt à 15 pour o/o, et les réparations don-

nent par jour, en supposant 300 jours de

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Avec lesquels on obtient 718 litres d'eau-de-vie à 18°, et pour une pipe de 600 litres, 8 fr. 70 c. au lieu de 11 fr. et 17 fr.'16 c.

Si de ces appareils nous passons à ceux à distillation continue, nous trouverons encore une différence très sensible dans la dépense à faire pour obtenir un alcool d'une force donnée. Par leur moyen, les vinasses qui tombent dans la chaudière peuvent être expulsées immédiatement, et l'on peut avoir à volonté tous les degrés de force alcoolique, en faisant parcourir aux vapeurs une portion plus ou moins considérable de l'appareil que nous avons décrit précédemment.

Il y a trois dimensions d'appareils, la première pouvant distiller 10 à 12,000 litres d'eau-de-vie en 24 heures, coûtent 5,000 f.; la seconde, pouvant en distiller 6,000, coûte 2,600, et enfin, la troisième, dans laquelle on passe 3,000 litres, revient à 1800 f. Nous comparerons l'appareil moyen avec les précédents.

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Intérêt du capital à 15 pour o/o, et réparations, par jour, `en comptant un travail de 300 jours,

Combustible,

Main-d'œuvre, un homme à 4 fr. (Un seul peut

conduire trois appareils )

Total,

o f. 6 c.

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Au moyen desquels on obtient 393 litres d'eau-de-vie à 22°, ce qui donne pour une pipe de 600 litres, 7 f. 16.

Ainsi, nous aurons pour 600 litres d'eau-de-vie à 22°, une dépense de

Par l'appareil simple,

à chauffe-vin,

à condensateur,

à distillation continue,

17 f. 16 c.

II

8 70

7 16

Nous devons faire observer que dans tous les cas, il faut brûler une certaine quantité de combustible pour porter à l'ébullition le liquide alcoolique placé dans l'appareil; ces calculs ont été faits pour la distillation commencée. Nous devons faire remarquer aussi que la dépense totale à faire, sera d'autant moindre que les appareils peuvent donner plus de produits, surtout dans la distillation continue, où un seul homme peut, sans difficulté, conduire trois appareils ; de sorte que si on devait faire peser sur un seul, le prix de sa journée, on éléverait, dans un rapport considérable la valeur du produit.

Relativement à la distillation continue, il est nécessaire d'ajouter une remarque, c'est que pour les vins renfermant plus de 1/4 de leur volume d'alcool à 33°, le vin renfermé dans l'appareil ne suffit pas à la condensation, et alors il est nécessaire d'y mêler de l'eau ou des vinasses, qui en diminuent la richesse ou de porter à la partie supérieure de l'appareil une certaine quantité d'eau ou de vinasses froides, qui compléteraient la condensation ; en résumé, il faut pour qu'un vin, devant fournir de l'alcool à 22o, puisse servir seul à la condensation et à la réfrigération des vapeurs, qu'il ne soit pas plus riche que 2/11° de son volume à 22o, ou qu'il ne renferme pas plus de 1000 litres d'alcool à ce degré, contre 4656 litres d'eau.

Nous aurions pu décrire dans cet article un grand nombre

d'appareils distillatoires; mais, peu répandus ou entièrement abandonnés, ce que nous en aurions dit n'aurait eu qu'un intérêt bien secondaire : nous avons dû nous borner à ceux qui forment pour ainsi dire ici des types auxquels tous les autres peuvent être rapportés.

L'emploi du vide n'offre réellement d'avantage que pour le traitement des substances qui éprouvent par l'action de la chaleur quelque altération; mais c'est alors une évaporation plutôt qu'une distillation, et jusqu'ici ce n'est que pour le préparation du sucre qu'il a été appliqué avec succès: nous nous en occuperons à cet article.

C'est rarement aussi que l'on opère à une pression supérieure à celle de l'atmosphère; dans ce cas, les appareils rentrent dans la classe des chaudières à haute pression : quant aux distillations au bain-marie, elles peuvent être effectuées dans tout appareil distillatoire, en plaçant dans une enveloppe d'une dimension convenable le vase distillatoire et remplissant cette enveloppe d'eau, ou d'un liquide, comme l'huile ou des dissolutions salines, destinés à élever la température au point convenable. On peut de cette manière obtenir une température de 100°, ou de beaucoup supérieure: mais l'emploi de l'huile et des sels of fre des inconvénients assez graves par l'odeur de la première et leur action sur les métaux. On peut, quand on a besoin d'une température élevée, opérer avec de l'eau soumise à une pression plus ou moins forte, réglée par des soupapes et des rondelles fusibles, comme dans les machines à vapeur; mais alors on éprouve des difficultés pour la fermeture des appareils, à cause de la dimension des ouvertures. La fermeture Moulfarine (. ALAMBIC) peut être, dans ce cas, employée avec beaucoup d'avantage; elle est bien préférable aux boulons, qui exigent beaucoup de temps pour être placés, et qui ne procurent souvent qu'une jonction imparfaite.

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Lorsqu'il s'agit de condenser les vapeurs provenant d'une di stillation, il y a deux conditions principales à remplir et qui consistent à employer les surfaces qui condensent le plus possible, et la moindre proportion d'eau qui puisse être mise en usage. Une lame de cuivre de 1 mètre carré de surface et de 2 à 3 millimètres d'épaisseur, en contact à l'une de ses surfaces

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