Page images
PDF
EPUB

sa solidité; on chauffe faiblement les parois de la caisse en plaçant du feu au-dessous.

Quand les caisses ont été bien mastiquéos, on les éponge avec de l'eau potable, et on les laisse ensuite remplies d'eau douce pendant quinze jours, en les épongeant de nouveau avant leur embarquement; par ce moyen on enlève les parties fuligineuses qui donneraient à l'eau une saveur désagréable.

Pour préserver l'eau de l'altération, il faut qu'elle soit en contact avec du fer. M. Da-Olmi place dans chaque caisse trois plaques de tôle des dimensions suivantes.

Pour les caisses de deux hectolitres, 125 de longueur sur la largeur de la grande bonde;

Pour les caisses d'un hectolitre, o"95 de longueur sur la largeur de de la grande bonde.

Ces plaques ont ooo3 d'épaisseur ; elles doivent être parfaitement décapées; on les plie en équerre sur leur bord supérieur à o 326, et on pratique dans ce bord deux trous qui correspondent avec ceux qui sont pratiqués au-dessous de la caisse près du couvercle, et on les fixe avec des vis, de manière qu'elles restent verticales.

Lorsqu'une caisse est vide, on en enlève les plaques préservatrices que l'on n'y replace qu'en les remplissant d'eau douce après les avoir bien décapées; quand les caisses ont été remplies d'eau de mer, il faut bien les éponger avant d'y introduire de l'eau douce.

Dans les régions équatoriales et dans les pays chauds, il faut tenir les caisses remplies constamment d'eau douce ou d'eau de mer, parce que la chaleur ramollirait le mastic et en diminuerait l'adhérence avec le fer.

La bonté de ce procédé a été prouvée par des expériences faites à Brest et l'embarquement de caisses préparées par ce procédé, qui y ont été ouvertes après un voyage aux Antilles. L'eau qu'elles renfermaient a été trouvée clairc, d'une limpidité parfaite, très bonne et présentant seulement un léger goût balsamique qui n'est nullement désagréable.

La marine anglaise s'approvisionne d'eau de la Tamise qui, dans la place où on la puise, est ordinairement trouble et présente une mauvaise odeur; après quelque temps elle s'éclaircit

et perd son odeur. Il résulte d'expériences faites à ce sujet par le docteur Bostock, que de l'eau puisée à King's scholar pond @saver était remplie d'ordures, d'une odeur très fétide: après une semaine, il s'y était formé un précipité noir considérable; le liquide surnageant était opaque, coloré et presque aussi odorant que l'eau primitive; cette couleur et cette odeur se dissipèrent entièrement par la filtration sur du sable ou du charbon,

Après quelques semaines, l'eau était devenue plus claire, la plus grande partie du précipité était élevé à la surface et formait une couche de quelques centimètres d'épaisseur; mais l'odeur était toujours repoussante, peut être même plus qu'auparavant: après deux mois, l'eau etait entièrement transparente et sans odeur désagréable, mais toujours un peu colorée. Après la formation de l'écume, il se sépara de l'eau de larges pellicules après lesquelles étaient attachées des bulles de gaz; ces pellicules disparurent an bout de quelques jours, et le liquide s'éclaircit; les sels dégagés renfermaient de l'acide carbonique, hydro-sulfurique et peut-être de l'hydrogène carboné.

L'eau du Nil est trouble pendant toute l'année, et pendant l'inondation elle renferme jusqu'à 8 grammes de matières en suspension par litre. Pour la clarifier, on se sert de pierres poreuses ou d'amandes. Le premier procédé plus coûteux n'est employé que par les riches. Voici comment, d'après M. F. D'Arcet, on pratique l'autre.

On remplit d'eau trouble une jarre de terre moins poreuse que celle que l'on emploie dans l'autre cas, et on frotte toutes les parois intérieures avec un pain d'amandes, circulairement de bas en haut, puis on agite l'eau fortement en tout sens, et après l'avoir couverte, on la laisse en repos pendant 4 à 5 heures, l'eau est alors clarifiée; si on l'agitait, le dépôt s'y ferait très mal. Au Sennaar et à Dougolah, en Nubie, on se sert également de fèves, de haricots, et même de graines de ricin. L'eau n'est jamais parfaitement limpide.

On prépare les pains en pilant les amandes douces ou amères et en enformant des pains gros comme des œufs.

A ce procédé imparfait, M. F. D'Arcet a substitué l'action de l'alun déjà employé au même effet. Avec os,50 d'alun par litre d'eau trouble, on obtient en une heure une clarification

complete, et preg 15 lefest anabogue, mais enge plus de temps: on suspend in gms cristal anu bout du fl, et cale promène en tous sens dans les premières couches d'eau jusqu'à ce qu'on voie fy former des focons volumineux; on retre Falm et on lasse le précipité se former. Quand on emploie l'alun en poudre, il faut que celle-ci soit très fine.'et dosée sur une quantité donnée d'eau: on jette le sel sur l'eau, ou bien on dissout ce sel, on verse la liqueur dans l'eau en l'agitant, et on laisse reposer.

Distillation de l'eau de mer. On ne peut contester que la distillation de l'eau de mer ne puisse offrir de grands avantages à la navigation. Dans son voyage autour du Monde, le capitaine de Freycinet en a fait usage pour une partie de son équipage, et de cet essai il est résulté que l'eau obtenue par ce moven est d'excellente qualité.

L'appareil construit par MM. Clément et de Freycinet, se compose d'un foyer destiné à brûler de la houille ou du bois, d'une petite chaudière, et de deux condenseurs. Le foyer est aussi fumivore que possible.

La chaudière est cylindrique, et divisée par deux diaphragmes verticaux, percés d'un grand nombre de trous et placés à quelque distance l'un de l'autre; ils sont destinés à rompre les mouvements de l'eau produits par l'oscillation du bâtiment.

On pourrait diminuer la perte de chaleur qui a lieu pendant le vidage et le remplissage de la chaudière, en disposant dans son intérieur une spirale dont l'origine au centre recevrait l'eau de la mer qui entrerait dans l'alambic, et dont l'extrémité opposée correspondant à la vidange ne permettrait d'issue à l'eau salée qu'après un long circuit, pendant lequel elle serait suffisamment saturée pour être évacuée; mais dans un petit appareil cette disposition aurait de l'inconvénient.

Le couvercle, un peu bombé en dehors, est percé de trois ouvertures, dont l'une est au centre et porte un tuyau qui traverse les diaphragmes et descend jusqu'au fond pour y conduire l'eau de mer déjà échauffée par la condensation de la vapeur; les deux autres reçoivent des tuyaux qui conduisent l'eau dans les condenseurs, qui ne sont autre chose que des serpentins en étain, plongés dans l'eau de mer entretenue froide par un

courant continu de bas en haut, et dont 1/5 environ se rend dans la chaudière; l'excédent avec l'eau de la chaudière se rend dans un réservoir, d'où on l'enlève avec les pompes.

La grille a oTM35 de longueur sur om50 de largeur; la capacité du tuyau est de 50 litres; le conduit de la chaudière, 4 décimètres carrés; le canal sous la chaudière et autour, 6 décimètres carrés; la section de la cheminée a 10 décimètres.

La chaudière, om80 de diamètre, et om50 de hauteur; les ouvertures et les conduits pour la vapeur o"04; la surface de chaque serpentin est de 6 décimètres carrés.

5 kil. 6 de houille produisent 38 litres d'eau distillée par heure.

L'eau présente une odeur désagréable tant qu'elle n'a pas été aérée; elle doit être bien battue avec l'air avant de l'employer.

L'appareil entier occupe un espace de 10m cubes; il fournit jusqu'à 8 litres d'eau par homme, et l'équipage est de 120. Un appareil pouvant donner 1000 litres d'eau par jour coû terait 2,000 fr.

Dont l'intérêt journalier, à 12 p. %, donne
La houille, à 5 fr. les 100 kil.
Main-d'œuvre

Total.

I

o f. 66 c.

7

50

2

50

10

66

En supposant 10 fr., le litre d'eau reviendrait à 1 centime. En comparant ces résultats à ceux de l'eau embarquée, on trouve que pour un voyage de long cours, on n'embarque pas pour moins de quatre mois, il faut donc pour 1,000 litres par jour des barriques pouvant renfermer 120,000 litres, ou 500 barriques de 240 litres chaque ; le prix de chacune est d'environ 15 fr., ce qui donne 7,500 fr., dont l'intérêt à 20 pour cent donne par jour 4 f. 16 c.

L'embarcation de 500 barriques exige des transports, de la main-d'œuvre et un temps précieux; à 1 fr. 50 c. par barrique, on a

Total.

6 00

[blocks in formation]

Ainsi 1,000 litres d'eau reviendraient à 10 fr. 16 centimes. En adoptant les caisses en fer, le prix du capital employé

serait beaucoup plus grand, et on tronve que l'eau revient alors à 10 fr. au moins.

En considérant maintenant la question sur tous les points de vue, on trouve une grande économie sur le combustible employé pour la cuisine et le blanchissage. Pour un équipage de cent vingt hommes, on embarque environ quarante stères de bois pour quatre mois : on peut en économiser la moitié, ce qui donne 250 fr., en estimant le stère à 12 fr. 50 centimes, la dépense totale de l'alambic ne s'élevant qu'à 900 fr.

La chaleur abandonnée par la condensation de la vapeur pourrait être utilisée par la cuisson des aliments et le chauffage de l'eau pour le blanchissage.

La place économisée par l'application de la distillation est très considérable : un bâtiment expédié pour les Indes pourrait utiliser les 4/5 de celle que remplissait l'eau d'embarcation.

A ces avantages on peut ajouter les suivants : la quantité d'eau douce devenue plus abondante, on peut cultiver quelques plantes potagères pour les malades, nourrir plus d'animaux, et laver le linge à l'eau douce.

L'embarquement des barriques exige souvent que l'équipage se mette à l'eau par des temps mauvais et froids; on est obligé fréquemment à faire de l'eau dans des rivières marécageuses et saumâtres, et l'on a, dans beaucoup de cas, moins de peine à em barquer du bois que de l'eau. Sur les côtes encore sauvages, comme celles de la Nouvelle-Hollande, on trouve plus facilement du bois que de l'eau douce. Sur certaines côtes habitées par des peuples civilis és, on ne peut faire de l'eau qu'en payant: on se procurerait peut-être plus avantageusement du combustible; enfin la navigation ne sera plus retardée par des relâches forcées, longues et dispendieuses. H. GAULTIER DE CLAUBRY. EAU DE JAVELLE. V. CHLORURES.

EAU-DE-VIE. (Chimie industrielle.) Les liqueurs fermentées soumises à la DISTILLATION donnent un produit plus ou moins riche en alcool, suivant le mode suivi pour l'obtenir : ce produit a une saveur particulière, suivant l'espèce de substance qui lui a donné naissance, et cette saveur est quelquefois telle ment marquée, qu'elle ne peut être supportée qu'en la masquan1 avec divers aromates communs, comme le genièvre, parexemple'

« PreviousContinue »