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caoutchouc que le bord de la bouteille vient presser. Elle a audessus d'elle, et à très peu de distance, l'ouverture inférieure du cône. Par la partie supérieure du cône, on introduit un bouchon de liége, et au moyen d'une tige refoulée par une vis de pression, on l'enfonce dans le cône de manière à ce qu'il forme le plafond supérieur de cette partie du robinet. Quand la bouteille est pleine, sans la bouger de place, on enfonce le bouchon d'une nouvelle quantité pour le faire sortir en partie du cône et pénétrer dans le goulot; puis alors on cède avec le pied qui soutient la bascule, en même temps que, par un nouveau mouvement de la vis de pression, on achève de faire sortir le bouchon de l'intérieur du cône.

L'embouteillage des caux gazeuses n'est pas sans danger; beaucoup de bouteilles ne résistent pas à la pression et volent en éclats. L'opérateur doit avoir la main qui saisit la bouteille armée d'un gant de buffle épais, qui soit assez montant pour garantir également le bras. La bouteille, pendant qu'elle se remplit, reste entourée par un demi-cylindre en cuivre qui tourne librement sur le robinet: il est amené entre l'opérateur et la bouteille pendant que celle-ci se remplit. Un grillage en fil de laiton épais, permet de suivre des yeux, sans danger, l'ascension du liquide. Au moment de boucher, l'on détourne l'armure de cuivre en la faisant tourner sur elle-même; on saisit la bouteille et on y adapte le bouchon.

Quand les bouteilles on été remplies et que le bouchon a été ficelé, on plouge le bouchon et la tête de la bouteille dans un vernis résineux. La qualité que l'on recherche dans ce vernis, c'est qu'il soit adhérent et que cependant il se détache complètement par le choc. La recette suivante donne un bon résultat. Colophane, liv. 1/2; craie pulvérisée, 1 liv. 1/4; essence detérébenthine, 4 onces; rocou, 1/2 once. On fait d'abord fondre la colophane, on ajoute l'essence, puis la craie et le rocou.

On commence à remplacer les ficelles et le mastic par une petite calotte de plomb que l'on serre hermétiquement contre le col de la bouteille au moyen d'un tour de corde animé ďun mouvement de rotation. M. Dupré, fabricant de capsules métalliques, a inventé une petite machine fort commode pour arriver à ce résultat.

La planche ci-jointe donnera une idée exacte de la disp osition relative des pièces qui composent l'appareil de Genève.

Fig. 378.

En adaptant

un manomètre au vase de compres

sion, j'ai étudié

les phénomènes qui se produisent

pendant que l'on

charge l'eau de

gaz carbonique et pendant que l'eau gazeuse est mise en bouteilles.

consé

Quelque précaution que j'aie prise, je n'ai pu arriver à faire absorber à l'eau une quantité d'acide carbonique égale en volume à celle qui forme l'atmosphère supérieure du tonneau. Lors que l'eau contient cinq fois son volume de gaz, que par quent un espace d'un litre en renferme cinq litres, le même espace dans l'atmosphère gazéiforme qui est à la surface de l'eau s'est trouvé presque constamment être de 6 litres; et la différence est bien plus grande quand on n'a pas pris la précaution de débarrasser l'appareil de l'air atmosphérique : celui-ci s'accumule dans le tonneau, et il exerce quelquefois une pression de à 8 atmosphères sur de l'eau qui n'est chargée que de 3 à 4 volumes de

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gaz.

A mesure que l'on soutire de l'eau gazeuse (avec le robinet à simple courant), le vide qui se fait graduellement dans le récipient a pour effet de diminuer de plus en plus la pression à la surface du liquide, de permettre à l'eau déjà faite de laisser dégager une partie du gaz dont elle est chargée. A mesure que le gaz libre se dilate pour remplir le nouvel espace vide qui s'est formé, l'eau abandonne une partie d'acide carbonique qui compense en partie le premier effet. De ces deux effets contraires, résulte un décroissement de la pression lent et régulier qui se continue jusqu'à la fin de l'opération. Les résultats du calcul et ceux de l'expérience marchent assez d'accord dans le commencement de l'opération; mais à mesure qu'elle avance, les écarts deviennent toujours plus considérables. Les mouvements du manomètre signalent parfaitement le phénomène mixte qui

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nous occupe. Chaque fois que l'on remplit une bouteille, le manomètre descend, puis on le voit sensiblement remonter pendant l'intervalle nécessaire pour boucher une bouteille et en présenter une nouvelle au robinet.

La pression superficielle s'accroît davantage quand l'opération est faite avec plus de lenteur; or, comme cet accroissement résulte de la déperdition d'acide carbonique qui est faite par l'eau, il faut en conclure que moins on prend de temps pour mettre en bouteilles et plus les résultats sont avantageux. De là un des avantages du système qui permet de boucher les bouteilles sur place.

Système de Bramah.

Dans le système de fabrication des eaux gazeuses inventé par Bramah, la même pompe aspire en même temps l'eau et le gaz et les refoule en même temps dans un réservoir commun. Ce réservoir est d'une petite capacité; mais à mesure qu'il se désemplit par le tirage de l'eau gazeuse, la pompe fournit sans de manière à ce que cesse une nouvelle quantité d'eau et de gaz, le travail puisse durer aussi long-temps que l'on veut sans être

interrompu.

La machine de Bramah se compose, 1° d'un gazomètre ordinaire qui sert de réservoir au gaz carbonique. Il n'a pas besoin d'être gradué, car ici le gaz se mesure par la pression intérieure de l'appareil, et non plus exactement par le volume qui en a été absorbé par la même raison, il peut être d'une assez faible capacité, il suffit qu'il puisse être alimenté aussi vite par le dégagement de gaz, qu'il est épuisé par sa soustraction, g. 379.

2o D'un vase C qui contient l'eau ou la dissolution saline qu'on veut charger de gaz.

Fig. 379.

3o D'une pompe D qui puise le liquide et le gaz, et les refoule dans le récipient.

Fig. 380.

4o D'un condensateur sphérique ou ovale, dans lequel le gaz et l'eau viennent se réunir,

Le piston P de la pompe est placé inférieurement. Il est formé par un cylindre en cuivre poli qui passe à travers une couronne en cuir embouti.

L'extrémité supérieure du corps de pompe est fermée par une plaque à vis Z, fig. 380, portant un tuyau qui conduit à la boîte à soupape b. Celle-ci renferme deux soupapes; l'une C qui donne passage au liquide et au gaz dans le corps de pompe; l'autre d qui les laisse échapper et leur ouvre le chemin dans le vase récipient.

Au-dessous de la boîte à soupape se trouve le tuyau h, fig. 381, qui passe sous le sysFig. 381.

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Fig. 382.

tème des soupapes. Il commu nique par une de ses extrémités t au gazomètre, et par l'autre ! avec le vase e qui contient de l'eau. Les robinets i servent à régler, l'un l'arrivée du gaz, et l'autre l'arrivée du liquide, et par conséquent à régler le degré de saturation de l'eau.

Le tuyau e porte le mélange refoulé par la pompe dans le récipient, fig. 382; celui-ci est en fonte étamée, ou mieux encore, il est doublé en argent. Π

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est muni, 1° d'une ouverture d'introduction; 2° d'un agitateur aa qui est mis en action par le même moteur que la pompe; 3o d'une soupape de sûreté S; 4° d'un manomètre m ; 5o d'un fort tube en verre v extérieur qui sert à faire connaître à chaque instant la hauteur du liquide dans le récipient; 6° d'un robinet pour retirer l'eau gazeuse (1).

Quand on veut faire marcher cet appareil, on met l'eau dans le vase C, et l'on remplit le gazomètre de gaz; on met alors la pompe en jeu, et l'on ouvre les deux robinets i'i d'une quantité convenable que l'expérience fait bientôt connaître; en même temps on tient ouverte la soupape du récipient, jusqu'à ce qu'il soit entièrement rempli : c'est afin de chasser l'air atmosphérique qu'il contient. On retire alors une partie de l'eau, et pendant tout le temps que dure l'opération, on tient le récipient rempli au tiers de sa capacité, ce qu'il est facile de reconnaître par la hauteur du liquide dans le tube v; on règle le mouvement de la pompe, de manière à ce qu'elle fournisse constamment une quantité d'eau égale à celle qui est tirée par le robinet. Par ce moyen la continuité du travail s'établit, et la machine, une fois en mouvement, ne s'arrête que lorsqu'on veut suspendre la fabrication. Toutes les précautions nécessaires pour ne pas perdre de gaz pendant la mise en bouteilles et pour se mettre à l'abri des accidents, sont les mêmes que celles que nous avons données pour l'appareil de Genève. Seulement ici l'usage du robinet à double courant ne peut trouver son application.

La quantité dont chaque robinet doit rester ouvert est bientôt connue par l'habitude. On a pour guide encore la qualité de l'eau qui est tirée et l'indication du manomètre; il doit indiquer une pression de 7 atmosphères. Si la pression intérieure devient trop forte, la soupape de sûreté se soulève et donne passage au gaz excédent. On peut la faire communiquer avec le gazomètre, de manière à ne pas perdre le gaz qui sort alors de l'appareil.

(1) Voyez, pour les détails de la construction, le Bulletin de la Société d'Encouragement. M. Vielcazals, mécanicien, rue du Faubourg-SaintDenis, no 68, a simplifié cet appareil, qu'il construit avec beaucoup d'habileté et à un prix peu élevé ; il est en possession de fournir tous ceux qui sont démandés à Paris.

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