Page images
PDF
EPUB

de cuivre, et le bronze est si peu déformé, qu'on peut alors le bronzer et qu'il est susceptible de servír comme s'il était neuf.

On recueille avec soin la matière qui se trouve au fond du vase dans lequel on a opéré, et on la traite pour en retirer l'or par l'un des procédés qui seront indiqués à l'article Doreur. Pour se préserver de tout accident, l'ouvrier doit travailler sous la forge de doreur et y activer la ventilation.

DÉFÉCATION. V. SIROPS.

H. GAULTIER DE CLAUBRY.

DÉFONCEMENT. (Agriculture.) Le défoncement des terrains destinés à la culture, s'il était bien compris et judicieusement exécuté serait, saus contredit, une des parties les plus importantes de l'art agricole. J'y mets cette restriction, parce que, si défoncer c'est déplacer le fond, il en résulte qu'il est des cas où il est sans doute nuisible de ramener ce fond à la superficie ou de le mélanger, tels que celui, par exemple, où le soussol présente un tuf ou une argile ténace, impropres à la végétation; mais lorsqu'un sol cultivé est uniquement composé de bonne terre végétale, à la partie la plus profonde de laquelle il ne manque que d'être ramenée à un état convenable d'ameublissement et de perméabilité, et d'être exposée aux influences atmosphériques, pour développer toute sa fertilité naturelle, non-seulement on obtient, par le défoncement, ce double résultat, mais encore on ramène sous l'action de l'air des parties non épuisées, dont le terreau soluble fournit abondamment à la nutrition des plantes.

Généralement, un défoncement à deux pieds suffit dans le plus grand nombre des cultures, ainsi que dans la plantation des bois. Il est cependant des jardius légumiers, des vergers, des pépinières où l'on défonce jusqu'à trois et quatre pieds de profondeur.

Dans une terre légère, le défoncement peut s'opérer à la bêche. On ouvre en avant de soi une jauge au fond de laquelle on laisse tomber la première levée du fer de bêche de la seconde tranchée. On jette la terre du second fer de bêche et celle du troisième s'il y a lieu, dessus la première, en favorisant, par quelques coups du tranchant de l'outil la division et le mélange des couches successives, et l'on continue ainsi. La jauge qui se

.

retrouve alors à l'extrémité du défoncement se comble avec la terre de la jauge du départ, que l'on ramène à la brouette. Si le sol est argileux, serré et compact, on emploie l'espèce de pioche que l'on nomme tournée, et l'on rejette la terre à la pelle dans la jauge qui doit avoir au moins trois pieds de large; en ayant soin, comme quand on se sert de la bêche, que les différentes couches du sol soient bien mélangées, que les mottes trop grosses soient cassées ou divisées avec la tête ou la pointe de l'outil, et que la tranche soit toujours perpendiculaire sur toute la profondeur convenue du défoncement.

Les LABOURS profonds qu'on obtient à l'aide de la charrue, ne sont pas précisément des défoncements, mais ils en approchent beaucoup par leurs bons effets dans les sols qui sont de nature à les recevoir. C'est une pratique que ne sauraient trop encourager les comices agricoles qui se forment aujourd'hui de toutes parts. Un seul trait de soc peut atteindre une profondeur de onze à douze pouces; et l'on peut faire passer le soc une seconde fois dans le même sillon. Dans ce cas, il faut quelque temps pour que le sol devenu par ce déchirement profond trop poreux ou trop cru, soit propre à la culture du blé, mais il l'est éminemment à celle des racines, et les soins que celles-ci exigent rapprochent doucement les molécules de la terre sans lui faire perdre la plus grande perméabilité que les labours profonds lui ont procurée, et dont les céréales profitent ensuite avec un grand avantage. C'est par des considérations de même nature que la meilleure saison pour les défoncements est l'entrée de l'hiver. Voyez LABOUR. SOULANGE Bodin.

DÉFRICHEMENT. (Agriculture.) Le défrichement diffère du défoncement en ce qu'il s'arrête à la superficie cultivable des sols, et tend seulement à les mettre en état de recevoir les différents végétaux soumis à la culture artificielle, en les débarrassant d'abord de ceux qui y croissaient naturellement. Sous ce point de vue général et élevé, le retournement d'un sol qui était précédemment couvert de graminées cultivées en prairies, d'arbres exploités en bois, pour le convertir en terre de labour, n'est pas précisément un défrichement; c'est un travail de rotation, un assolement décennal ou séculaire. On défriche tous Jes jours, pour semer ou planter immédiatement, des forêts qui

couvrirent le sol sans interruption pendant de longues années. La friche est l'opposé de la culture; la première est un état naturel, et l'on peut dire qu'elle n'a ni inconvénients ni avantages absolus. La seconde est le fait de l'homme. Bonne en soi, lorsqu'on ne peut l'établir que par des défrichements, elle a des inconvénients et des avantages relatifs. Nous ne sommes pas à nous repentir, en France, du défrichement inconsidéré des terrains en pente et du déboisement des montagnes.

Mais il est dans nos plaines de vastes superficies qui peuvent être utilement défrichées. Telles sont les landes et bruyères de plusieurs départements de l'Ouest et du Midi. On évalue à plus de sept millions d'hectares les terres qui sont encore incultes dans les différents départements de la France: c'est environ la septième partie du territoire. Toutefois, avant de mettre la main à l'œuvre, il faut bien peser les circonstances qui engagent à défricher. S'il y a des temps plus propres que d'autres à la culture des céréales, il y en a qui sont plus propres aux bois, aux pâturages naturels, si nécessaires à la santé non moins qu'à la nourriture des troupeaux.] . L'aliénation successive des forêts de l'état a entraîné des défrichements dont les conséquences retomberont sur l'état lui-même. Mais quand on entreprendra de défricher dans la vue de substituer à des landes improductives, des bois d'une valeur plus ou moins grande qui, outre les avantages recueillis par la génération actuelle, amélioreront encore les fonds au profit des races futures, on aura été véritablement utile au pays et à soi-même. Il est facile, en effet, de sentir de quel intérêt seraient, pour les contrées ci-dessus désignées et pour la France entière, des entreprises qui auraient pour résultat de créer d'abord des forêts et bientôt des établissements industriels dans des étendues de terrains condamnés, depuis si long-temps, à la stérilité, et où les moyens d'exploitation seraient si faciles.

Les défrichements se font à la main ou à la charrue. Le premier procédé convient pour de petites portions de terrain. On emploie, suivant les localités, la pioche et la coignée, la piemontaise, sorte de pic à pointe et à taillant, excellente pour couper les grosses racines des arbres saus changer d'outil, la tournée ordinaire, diverses sortes de houes plus ou moins fortes, appropriées à la nature et à l'état des sols, et dans quelques

endroits de fortes fourches en fer à deux et à trois dents. On extrait les pierres, suivant leur grosseur et leur nature, soit à l'aide du pic et du coin, soit par l'action de la poudre, ou bien en les faisant fortement chauffer. Lorsque les friches consistent en anciennes pâtures couvertes de faibles broussailles, on commence par écroûter le sol, et on en brûle ensuite les produits végéto-terreux. (Voy. ÉCOBUAGE.)

Le défrichement à la charrue s'obtient à l'aide de labours successifs, dont le premier doit être assez profond pour déraciner, culbuter et ramener à la surface les fortes plantes dont on veut affranchir le sol. Quand les gazons sont suffisamment desséchés ou pourris, on donne un second labour dans le même sens, mais un peu plus profond que le premier, ou bien on promène sur le terrain, dans la direction des sillons, une herɛe roulante dont le double rouleau et les deux traverses antérieure et postérieure du cadre sont munis de fortes dents de fer. Un troisième labour en travers et un second hersage achèvent de purger et d'ameublir le sol. S'il est destiné à porter des céréales ou à être mis en prairie, on achève de le nettoyer en y cultivant d'abord des plantes qui doivent être binées, sarclées ou buttées. La charrue la plus propre aux défrichements des terrains remplis de racines ligneuses, est celle de M. Trochon, dont le soc plat et acéré est muni d'un large coutre forgé dans la même pièce de fer, et qui présente encore trois autres coutres de longueurs inégalement progressives, dentés à la partie basse; ce qui donne à l'instrument la forme et l'effet d'une scie. A l'aide de cet instrument, auquel on peut atteler jusqu'à dix chevaux, M. Trochon a pu défricher des landes couvertes de grands ajoncs, avec une dépense qui n'a SOULANGE BODIN. excédé 100 fr. l'hectare. pas DÉFRICHEMENT. ( Administration.) Les communes et établissements publics ne peuvent faire aucun défrichement de leurs bois sans une autorisation expresse et spéciale du Gouvernement; ceux qui l'ordonneraient ou l'effectueraient, sans cette autorisation, seraient passibles des peines portées ci-après contre les particuliers pour les contraventions de même nature. (Code forest., art. 91.)

Pendant vingt ans, à dater de la promulgation du Code forestier (21 mai 1827), aucun particulier ne pourra arracher ni

Γ

défricher ses bois qu'après en avoir fait préalablement la déclaration à la sous-préfecture, au moins six mois d'avance. Cette déclaration doit indiquer le nom, la situation et l'étendue de bois qu'il se propose de défricher. Pendant ces six mois, l'administration celle des Forêts) peut faire signifier au propriétaire son opposition au défrichement. Dans les six mois, à dater de cette signification, il doit être statué sur l'opposition par le préfet, sauf recours au ministre des finances.

Si, dans les six mois après la signification de l'opposition, la décision du ministre n'a pas été rendue et signifiée au propriétaire des bois, le défrichement peut être ordonné. (Idem, art. 219.-Ord. royale, du 1er août 1827, art. 192.)

La loi seule a pu entraver la faculté de défricher des bois, et porter ainsi atteinte à un droit de propriété. Lors donc que le propriétaire a fait, six mois à l'avance, sa déclaration de l'in tention de défricher, il faut, pour que le défrichement soit prohibé ou punissable, qu'il survienne dans ce même délai une opposition de l'administration des Forêts, et que cette opposition soit signifiée au propriétaire. Toutes autres marques d'improbation administrative notifiées au propriétaire, telles, par exemple, qu'un arrêté du préfet s'opposant au défrichement, seraient insuffisantes. C'est ce qu'a jugé la Cour de cassation, par un arrêt du 15 mai 1830.

En cas de contravention à l'article 219 ci-dessus, le propriétaire est condamné à une amende calculée à raison de cinq cents francs au moins et de quinze cents francs au plus par hectare de bois défriché, et, en outre, à rétablir les lieux en nature de bois, dans le délai fixé par le jugement. Ce délai ne peut excéder trois années (Cod. forest., art. 220.)

Faute par le propriétaire d'effectuer la plantation ou le semis dans le délai fixé par le jugement, il y est pourvu à ses frais par l'administration Forestière, sur l'autorisation préalable du préfet, qui arrête le mémoire des travaux faits et le rend exécutoire contre le propriétaire. (Idem, art. 221.)

Les dispositions ci-dessus sont applicables aux semis et plantations exécutées par suite de jugements, en remplacement de bois défrichés. (Idem, art. 222.)

Sont exceptés des dispositions de l'article 219: 1o les jeunes

« PreviousContinue »