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délaissement, mais bien, au contraire, de délais pendant lesquels il lui est interdit d'exercer cette action. En conséquence, e n'est qu'après l'expiration de ces délais que l'assuré peut jouir de ceux qui lui sont accordés pour les autres cas par l'article 373 du Code de Commerce. On a voulu ainsi laisser aux ssurears l'espoir de voir cesser l'embargo. Voici quelles sont, à ce sujet, les dispositions de l'art. 387 du Code de Commerce. En cas d'arrêt de la part d'une puissance, l'assuré est tenu de faire la signification à l'assureur dans les trois jours de la réception de la nouvelle. Le délaissement des objets arrêtés ne peut être fait qu'après un délai de six mois de la signification, si l'arréta eu lieu dans les mers d'Europe, dans la Méditerranée ou dans la Baltique; qu'après le délai d'un an, si l'arrêt a eu lieu en pays plus éloigné. Ces délais ne courent que du jour de la signification de l'arrêt. Dans le cas où les marchandises arrêtées seraient périssables, les délais ci-dessus mentionnés sont réduits à un mois et demi pour le premier cas, et à trois mois pour le

second cas. »

Pendant les délais portés par cet article, les assurés sont tenus de faire toutes diligences qui peuvent dépendre d'eux, à l'effet d'obtenir la main-levée des effets arrêtés. De leur côté, les assureurs peuvent, ou séparément, ou de concert avec les assurés, faire toutes démarches à même fin.

En cas de prise, si l'assuré n'a pu en donner avis à l'assureur, il peut racheter les effets sans attendre son ordre; mais il est tenu de signifier à l'assureur la composition qu'il a faite, aussitôt qu'il en a les moyens..

L'assureur a le choix de prendre la composition à son compte, oud'y renoncer; il est tenu de notifier son choix à l'assuré, dans les vingt-quatre heures qui suivent la signification de la composition. S'il déclare prendre la composition à son profit, il est tenu de contribuer sans délai an 'paiement du rachat dans les termes de la convention, et à proportion de son intérêt; et il continue de courir les risques du voyage, conformément au contrat d'assurance. S'il déclare renoncer au profit de la composition, il est tenu au paiement de la somme assurée, sans pouvoir rien prétendre aux effets rachetés.

Lorsque l'assureur n'a pas notifié son choix dans le délai

susdit, il est censé avoir renoncé au profit de la composi

tion.

Lorsqu'il y a prise, l'assuré peut faire le délaissement, et il n'y a pas lieu d'examiner si la prise est faite ou non conformément au droit des gens. De manière ou d'autre, c'est une fortune de mer, et l'espérance d'une restitution, dans le cas d'une prise injuste, n'est point une raison pour exclure ou retarder l'abandon. . ASSURANCES. AVARIE. - PRÊT A LA GROSSE. AD. TRẺBUCHET. DEMOLITION (Construction.) La marche à suivre pour exécuter une démolition est nécessairement susceptible de varier, en raison non-seulement de la nature des constructions à démolir et de celle des matériaux dont elles peuvent être composées, mais encore de l'usage subséquent qu'on veut faire de ces matériaux. Il est bon sans doute, dans tous les cas, de prendre pour la plus grande conservation de ces matériaux, tous les soins et toutes les précautions qui ne seraient pas susceptibles d'augmenter outre mesure les frais de démolition; mais cela devient d'autant plus important, que les matériaux ont plus de valeur soit par eux-mêmes, soit par les tailles et autres façons qu'ils peuvent avoir reçues et qu'il peut y avoir intérêt de conserver, et sur-tout lorsque, comme cela arrive quelquefois, on a occasion de faire plus ou moins immédiatement le ré-emploi de ces matériaux, dans des circonstances, ou à peu près, ou entièrement semblables à celles dans lesquelles ils étaient déjà employés. Le cas où l'on aurait à démolir un édifice pour le reconstruire sur un autre emplacement, mais dans les mêmes dimensions et suivant la même disposition, est nécessairement celui où il peut être convenable de prendre les plus grands soins.

Si donc une démolition a lieu dans la vue seulement de supprimer une construction devenue ou inutile ou hors d'usage, etc., on devra, autant que possible, préférer le mode le plus expéditif, et par conséquent le moins coûteux, et il suffira qu'il fasse éprouver, sur les matériaux, le moins possible de perte et de déchet. On serait alors presque toujours dupe d'y employer des ouvriers payés à la journée, c'est-à-dire suivant le temps qu'ils y passeraient, attendu que, à moins qu'ils ne soient parfaitement surveillés et dirigés, ils pourraient perdre ou mal uti

liser une partie de ce temps; le plus sûr est de faire faire ces sortes de démolitions à la tâche, soit d'après la constatation préalable des quantités et natures des ouvrages à démolir, soit, ainsi qu'on l'a fait souvent avec succès, d'après celles des matériaux provenant de la démolition, le démolisseur ayant alors tout intérêt à les conserver le plus possible. Dans ces différents cas, les prix peuvent en être débattus et fixés à l'avance, ou arbitrés après coup.

Il n'est pas impossible, sans doute, d'employer le même mode d'exécution et d'estimation, pour des démolitions dont les matériaux doivent être plus ou moins ménagés ou même réemployés dans des circonstances plus ou moins semblables. Mais il pourrait arriver souvent que le désir de se rendre le prix de táche plus profitable ne portât l'ouvrier à se relâcher des soins nécessaires, et qu'il en résultât quelque perte sur les matériaux mêmes, ou au moins sur leurs tailles ou autres façons; et, bien qu'il ne soit pas impossible, par un marché bien rédigé, de rendre le démolisseur responsable de ces sortes d'accidents, dans bien des cas de cette nature, et sur-tout quand les matériaux ont un certin prix, le plus sûr est d'employer à ces démolitions des ouvriers choisis avec discernement, bien dirigés et surveillés, et payés à la journée.

Dans tous les cas, on ne saurait trop prémunir les ouvriers contre les accidents auxquels leur imprudence et leur témérité naturelles les exposent dans les démolitions, plus encore que dans les constructions mêmes; et cela est sur-tout important pour celles qu'ils effectuent à la táche, attendu qu'alors ils font quelquefois écrouler à la fois, soit par la sape, soit même par la mine, des portions de constructions très considérables; ce qui ne peut avoir lieu sans danger qu'au moyen de précautions toutes particulières. GOURLIER.

DENSITÉS. (Physique.) Les corps renferment sous le même volume plus ou moins de matière, c'est-à-dire, qu'ils sont plus ou moins denses. Pour obtenir la densité des corps ou leur pesanteur spécifique, on pèse ces corps sous le même volume: on rapporte les densités des gaz à la densité de l'air prise pour unité; pour les liquides et les solides, on prend l'eau pour terme de comparaison.

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Densités des gaz. On pèse un ballon de huit à dix litres, successivement vide, plein d'air, et du gaz dont on veut la densité. Soient P le poids du ballon vide; P' celui du ballon plein d'air; P" celui du ballon plein de gaz soumis à l'expérience. P'-P sera le poids de l'air et P"-P celui du gaz sous le même volume.

Comme les dénsités sont proportionnelles aux poids, sous le même volume, on aura, en prenant la densité de l'air pour unité, la proportion

1:x:: P'-P : P"-P

P"-P

D'où x=

P-P

1

.

Ainsi, pour avoir la densité d'un gaz, il faut diviser le poids de ce gaz sous un certain volume, par le poids d'un même volume d'air.

Si l'air et le gaz étaient pesés à la même température et à la même pression, l'opération précédente serait parfaitement exacte. Mais il arrive assez rarement que la pression et sur-tout la température ne changent pas, pendant le courant d'une expérience. C'est pourquoi l'on ramène par le calcul tous les résultats à une même température, qui est celle de la glace fondante, et à une même pression, qui est la pression moyenne om,76.

Soient la température de l'air et H la pression au moment de l'expérience.

On sait que les poids sont proportionnels aux pressions; on aura donc, si l'on représente le poids de l'air à o",76 par X, la proportion suivante :

P-P:X:: H: 0,76; d'où X=

(P'—P) 0,76.

H

Pour ramener le poids corrigé de la pression à zéro, il faut remarquer que de o à i un certain volume d'air augmenté dans le rapport de 1 à 1+ at; a étant le coëfficient de la dilatation des gaz, le poids sous le même volume doit décroître dans le même rapport. Ainsi il faudra multiplier le poids corrigé par 1 + at. (P'-P) 0,76 × (1+at)

Le poids à zéro sera donc·

H

On ferait les mêmes corrections pour le gaz, et ce sont les deux poids ainsi corrigés qu'on mettrait dans la première proportion.

C'est en opérant comme nous venons le dire, que MM. Biot et Arago ont trouvé 18,299 pour le poids d'un litre d'air à zéro

et oTM,76.

L'histoire des aérostats serait naturellement placée ici : il en a été question à l'article AÉROSTAT.

Densités des liquides. On a fait choix d'un grand ballon pour déterminer les densités des gaz, parce qu'ils pèsent peu sous un volume assez notable, par exemple, sous plusieurs litres les liquides ayant un poids beaucoup plus considérable, on se borne à les peser dans un flacon à l'émeri de la capacité de 30 à 60

grammes.

Soient donc P le poids du flacon plein d'air; P' celui du flacon plein d'eau, et enfin P" celui du même bocal, plein du liquide dont on veut la densité: P'-P sera le poids de l'eau ; P"-P celui d'un égal volume du liquide. Si l'on représente la densité de l'eau par l'unité, on aura la densité du liquide par la proportion :

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La densité de ce liquide, rapportée à l'eau, est donc égale au poids d'un certain volume de ce liquide, divisé par le poids d'un égal volume d'eau. Il est inutile de tenir compte de la pression, parce que les liquides ne sont, pour ainsi dire, pas compressibles. On se dispense de la correction relative à la température, en opérant à une même température. Il est facile de remplir cette dernière condition, en plaçant tous les liquides, ainsi que l'eau pure à laquelle on les compare, dans une grande cuve qu'on entretient à une température constante.

Le procédé que nous venons de décrire est celui qu'on suit dans tous les laboratoires.

Dans quelques cas particuliers, on emploie un autre procédé, lequel est fondé sur le principe d'Archimède. On sait que ce principe consiste en ce qu'un corps plongé dans un fluide perd de son poids, un poids égal au volume de fluide déplacé. On pésera donc un corps successivement dans l'air, dans l'eau et dans le liquide: les pertes qu'il éprouvera dans l'eau et dans le

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