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Dans le département de la Seine, la surveillance la plus rigoureuse est exercée par les soins du Préfet de police sur l'état sanitaire des bestiaux et des chevaux. Il existe à ce sujet une ordonnance de police du 17 février 1831 qui, en rappelant les dispositions des anciens réglements, prescrit elle-même les mesures les plus efficaces pour prévenir la propagation des maladies contagieuses. Nous ignorons ce qui se pratique dans les autres départements; mais il est bien à désirer que cette partie importante de la police rurale ne soit pas un seul instant perdue de vue par les fonctionnaires qui en sont chargés. A. TREBUCHET.

ÉPONGE. (Technologie, Commerce.) L'éponge est un polypier marin que les zoologistes rangent dans le règne animal. Celle dont on fait usage habituellement, est formée d'une multitude immense de filaments très déliés, qui s'entrecroisent dans une foule de directions, et produisent ainsi des corps, affectant des formes variables, qui sont perforés d'un grand nombre d'ouvertures de différentes dimensions. Pendant leur vie, clles sont enduite d'une humeur visqueuse et gluante.

Les éponges demeurent fixées sur des rochers et se pêchent presque exclusivement dans la Méditerrannée.

Les usages des éponges sont assez nombreux : celles qui sont très fines sont employées pour la toilette ou pour le pansement de certaines plaies; celles qui sont grossières servent pour nettoyer les chevaux, les harnais, les voitures suspendues et pour laver des parquets.

On trouve dans le commerce plusieurs espèces d'éponges que nous allons d'écrire, en suivant les renseignements donnés. dans le Traité des productions naturelles, etc., des commerçants et des courtiers près la Bourse de Paris.

Eponge fine-douce de Syrie. Cette éponge a la forme d'une coupe conique, évasée, à bords tantôt minces, tantôt arrondis, elle paraît recouverte d'une multitude de poils raides et courts. Sa surface externe est convexe, est percée de très petits trous; mais sa surface interne offre des ouvertures quelquefois très grandes et qui permettent le passage de la lumière. Au sorti de la mer, elle est blonde, mais après avoir été lavée et pré parée, elle devient d'une couleur jaune-fauve; elle acquiert

quelquefois un volume considérable, et est susceptible d'être blanchie.

Elle nous parvient dans des balles de crin dont le poids est variable.

Eponge fine-douce, de l'Archipel. Cette éponge a beaucoup de rapports avec la précédente, mais sa texture est moins fine; elle offre d'assez grandes cavités, percées par des ouvertures assez larges. Sa base est moins étendue que celle de la variété précédente.

On reçoit cette éponge en balles de crin, de quatre-vingts à cent kilogrammes.

Eponge fine-dure, dite Grecque. Cette éponge est plus dure que la précédente, elle est moins concave, et présente des ouvertures petites, serrées et régulières sur sa partie latérale. La partie supérieure est percée de trous plus grands qui ne la traversent pas. Elle pâlit par les opérations qu'on lui fait subir pour la préparer. Nous la recevons enveloppée dans des balles de crin.

Eponge blonde de Syrie, dite de Venise. Cette éponge est dense, serrée, de couleur blonde, plus foncée vers la partie qui était adhérente au sol que vers celle qui lui est opposée. Elle présente plusieurs ouvertures bordées de cils raides et piquants; ces ouvertures sont profondes et terminées vers la partie inférieure de l'éponge par des fibres grossièrement entrelacées. Cette éponge est fixée sur un fond rocailleux; elle pâlit et prend une apparence moins fine par la préparation. Elle nous arrive en balles de crin de soixante à cent vingt-cinq kilogrammes.

Eponge blonde de l'Archipel, dite de Venise. Cette éponge a une texture compacte, et présente des ouvertures qui la perforent entièrement ou en partie seulement. Elle renferme beaucoup de sable qui en augmente considérablement le poids. Par la préparation sa couleur devient d'un blond fauve, plus foncé que celui de l'éponge de Syrie. On la reçoit en balles de crin de cent à cent quatre-vingts kilogrammes.

Eponge géline. Éponge cylindrique, droite, percée de pla sieurs grands trous à la partie supérieure, dont le principal la traverse d'outre en outre. Les ouvertures de ces trous sont bor

lés de cils. Sa texture est fine; sa couleur qui est fauve, devient ougeâtre du côté de la racine.

Cette éponge vient des côtes de Barbarie, et nous arrive en hapelets, emballés dans une toile.

Eponge brune de Barbarie, dite de Marseille. Éponge alonée, elliptique, dure, dense, d'un tissu grossier, recouverte l'une boue noirâtre et visqueuse. Elle est couleur d'amadou et levient pyriforme par le lavage. On l'emploie principalement our les lavages à l'eau seconde. Nous la recevons en balle de oile renfermant vingt-quatre chapelets, pesant chacun cinq à ix kilogrammes.

Éponge de Salonique. Forme circulaire, très aplatie; tissu ssez serré et peu élastique; percée de petits trous qui ne la traversent pas. On trouve, vers sa racine, qui équivaut en surface peu près à la moitié de celle de l'éponge, des fibres solides et le couleur de sang.

Elle nous vient en chapelets renfermés dans des balles de lifférents poids.

Eponge de Bahama. Cette éponge affecte deux formes principales: 1° celle d'une masse arrondie, surmontée de mamelons alongés, ressemblant au pis d'une vache; 2° celle d'une masse aussi arrondie, mais terminée par deux surfaces courbe qui s'entrecoupent et forment un bizeau au milieu de l'éponge. Elles ont toutes deux une racine assez grande et de couleur rouge. Cette éponge a une surface rase, son tissu est fin, mais il a si peu de cohésion que l'on doit éviter de l'acheter. Elle a été introduite dans le commerce par les Anglais.

Les éponges renferment beaucoup de matières étrangères, telles que des fragments de rocailles, des cailloux, du sable, des débris de madrépores et de têts de mollusques. Leurs fibres sont souvent recouvertes d'un enduit variable par sa consistance, sa couleur et sa nature; et ce n'est qu'après les avoir débarrassé de toutes ces substances qu'elles deviennent propres au

service.

Pour les débarrassser du sable, de l'argile desséchée et de la matière qui enduit leurs fibres, on les bat et on les lave dans de grandes quantités d'eau sans trop les froisser, mais pour enlever les autres parties, on est obligé de les faire sortir à la main, ce

qui exige une assez grande dépense et détruit quelquefois le tissu des éponges, à cause des déchirements que l'on est obligé de leur faire éprouver pour amener ces corps étrangers au dehors. Les cailloux siliceux ne peuvent être extraits que de cette manière; mais on a imaginé de traiter les éponges par de l'acide hydrochlorique très affaibli pour dissoudre les parties calcaires. et ce moyen qui n'est point dispendieux, réussit fort bien. Il suffit pour cela d'avoir des cuves renfermant de l'acide hydrochlorique, amené à la densité de 8 à 10° tout au plus, en y ajoutant de l'eau, et d'y faire macérer les éponges jusqu'a ce que les impuretés qu'elles renfermaient ayent disparues; ensuite on les lave à grande eau, et on les fait sécher.

Dans ces derniers temps on a employé l'acide sulfureux, et sur tout le chlore, pour blanchir les éponges, et ce dernier moyen sur-tout a parfaitement réussi. Il n'est mis en usage que pour les éponges très fines, destinées à la toilette. Il en affaiblit pen le tissu et leur donne plus de valeur.

Les chirurgiens font quelquefois usage de l'éponge pour empêcher des plaies de se cicatricer en les tenant constammen! ouvertes, ou pour les dilater. Pour cela, les éponges sont préparées de deux manières : 1° à la cire, 2° ficelées. Pour préparer les éponges à la cire, on les coupe par tranches; on les plonge dans de la cire fondue, puis on les comprime assez fortement jusqu'à ce que la cire soit solidifiée. Pour avoir des éponges fice lées, on les mouille et on enroule autour, en la serrant forte ment, une ficelle que l'on a fixée par une extrémité, puis on les conserve en cet état. Préparées par l'un ou par l'autre moyen. les éponges occupent un très petit volume. Si l'on en coupe un fragment, et si on l'a introduit dans une plaie, il s'y gonf et en dilate l'ouverture. Les éponges ficelées sont préférées aux éponges préparées à la cire, parce qu'elles agissent plus efficaA. BAUDBIMONT.

cement.

ESSENCE. Voy. HUILES VOLATILES. ÉPUISEMENT. (Mécanique.) Épuiser des eaux c'est le extraire d'un endroit pour les porter dans un autre.

Généralités. Parmi les cas d'épuisement qui se présentent en industrie, celui des eaux souterraines qui menacent de rempla les travaux de minc, est sans aucun doute l'un des plus intéres

sants et l'un des plus difficiles. C'est de ce cas que nous allons

nous occuper.

Les eaux qui se montrent dans les mines sont contenues dans des couches de sables perméables, ou dans des cavités plus ou moins étendues que présentent des couches minérales d'une autre nature. Elles proviennent toujours de réservoirs placés à la surface et alimentés par les eaux de pluie. Ce fait est aujourd'hui hors de doute, les personnes qui désireraient en avoir des preuves peuvent consulter un excellent article sur les puits artesiens de M. Arago, inséré dans l'Annuaire du bureau des longitudes de 1835.

Souvent ces eaux souterraines en grande abondance et pressées par une colonne liquide d'une hauteur considérable, exposen le mineur aux dangers les plus imminents. Les moyens de s'en débarrasser varient suivant les circonstances.

Galeries d'écoulement. Lorsqu'un gîte minéral, couche, amas ou filon (Voy. l'article EXPLOITATION) est exploité dans le sein d'une montague au dessus du fond d'une vallée qui n'est pas très éloignée, il est facile de donner écoulement aux eaux. On se garde alors de l'attaquer, comme le font quelquefois les mineurs inexpérimentés, par la crête qui se montre au jour. On ouvre une galerie dans le flanc de la montagne, à partir du fond d'une vallée et à travers les bancs de rocher pour aller le rejoindre. On donne à cette galerie une légère pente vers la valfait descendre lée, et on y des canaux, par toutes les eaux souterraines qui pourraient incommoder les ouvriers travaillant dans la portion du gîte exploitée au dessus. Ces eaux s'écoulent naturellement dans la vallée.

Ainsi, ff fig.399, représentant un filon, g g', est la galerie d'écoulement qui sert aussi à l'extraction du minerai.

Dès qu'on veut exploiter une portion de gîte placée au. dessous du fond de la vallée, ou sous un pays de plaine, il

fig. 399.

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