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personnes qui ne soient embarrassées d'aucun fardeau. Pour peu qu'il en dut être autrement, il conviendrait d'augmenter plus u moins cette dimension.

I

Pour les escaliers ordinaires, tels que ceux des bâtiments 'habitation, etc., dans lesquels il arrive fréquemment que lusieurs personnes se rencontrent, il est à peu près indispenible l'emmarchement soit d'au moins 1 mètre (plus de 3 que ieds), et cette dimension est également la moindre qu'on doive onner, autant que possible, aux descentes de cave, afin de ouvoir y faire passer facilement les pièces de vin et autres Jes lus usuelles. Il ne peut du reste qu'être avantageux d'augmen'r cette dimension, de moitié environ par exemple.

Enfin, pour les escaliers susceptibles d'être fréquentés par un and nombre de personnes, ou auxquels on veut donner plus 'apparence, l'emmarchement peut être porté à 2, 3 mètres et lus.

En général, pour déterminer l'emmarchement d'un escalier, est bon de prendre en considération s'il monte entre deux murs roits, ou si l'un des côtés est limité seulement par une rampe hauteur d'appui. Cette dernière circonstance, laissant plus de cilité à la circulation, peut permettre, si l'emplacement est 1 peu restreint, d'adopter un emmarchement moins considéble.

Nous parlerons maintenant du giron, c'est-à-dire de la rgeur de la marche mesurée dans le sens de la direction de escalier, et par conséquent perpendiculairement à l'emmarche

lent.

25 centimètres ou 9 pouces sont à peu près la moindre ditension qu'on puisse adopter pour tout escalier auquel on veut onner quelque facilité, et ce ne serait que dans des cas forcés, pour des escaliers de très peu d'importance, qu'on devrait se écider à adopter une dimension moindre, et qui, dans aucune rconstance, ne devrait pas être au-dessous de 22 centimètres 3 pouces). En la portant, au contraire, de 27 à 33 centimètres 10 à 12 pouces), on obtiendra à peu près toute la facilité ésirable, et c'est la plus grande largeur qu'on donne ordinaiement aux marches. Cependant, soit dans quelques escaliers e luxe, soit dans d'autres où l'on veut obtenir une grande

facilité d'ascension, on va quelquefois jusqu'à 35 et 38 centimè tres (13 à 14 pouces) et même plus.

Il importe de remarquer que ces dimensions ne comprennes! point la saillie des Moulures qu'on pratique ordinairement sur le devant des marches, tant comme ornement que pour éviter le dauger, en cas de chûte ou de choc, de l'angle vif que formerait sans cela la rencontre des faces horizontale et verticale. Ces moulures, ordinairement composées d'un demi-rond et d'un filet, ont à peu près de 4 à 5 centimètres (1 pouce et demi à 2 pouces), dont le giron se trouve augmenté quelquefois. C'est dans le même but qu'aux escaliers simples et sans moulures, on établit assez ordinairement en chanfrein, la partie inférieure du devant de chaque marche, de manière a augmenter aussi un peu le giron de la marche qui se trouve immédiatement au-dessous.

Quant à la hauteur de la marche, on pose ordinairement e principe que, réunie au giron, elle doit, dans tous les cas, des ner à peu près 48 centimètres ou 18 pouces. Il en résulterait que. dans les cas où ce giron est le plus étroit, la hauteur devrait le être à peu près égale, ce qui la porterait jusqu'à 23 et 25 cent mètres (environ 8 à 9 pouces). Mais une telle hauteur serait impraticable, et ne saurait être tolérée que daus des cas tou! à-fait extrême ou sans aucune importance. 20 centimètres, ou peu près 7 pouces, sont déjà une hauteur un peu considérable en circonstances ordinaires, et 14 à 16 centimètres (à peu prè 5 à 6 pouces) sont beaucoup plus convenables. On voit aussi que cette dernière dimension, réunie à la plus grande largeur de giron ordinaire que nous avons indiquée, satisfait au principe que nous venons de citer; la largeur de la marche est alor double de sa hauteur, et par conséquent, sa pente est inclinée de 26 à 27 degrés à l'horizon, circonstances également favors bles pour la facilité du parcours, et pour le bon effet de l'escalier. Quelquefois même, pour augmenter encore cette faci lité (par exemple pour des escaliers destinés à être parcours par des hommes chargés, par des malades, des vieillards, des enfants) on diminue cette hauteur jusqu'à environ 13 centimètres ou 5 pouces, en augmentant légèrement la largeur du giron. On le fait encore pour des escaliers de luxe, pour

les

rendre en même temps plus doux et plus grâcieux, et l'on ne craint pas alors d'augmenter assez sensiblement la largeur, ainsi que nous l'avons précédemment indiqué.

On appelle paliers les parties de plein pied qui existent au niveau du sol de chaque étage, et qui séparent les diverses revolutions dont se compose un escalier. Lorsqu'un étage est peu élevé, et ne comprend qu'un nombre de marches assez peu considérable, une vingtaine au plus, par exemple, il peut, sans inconvénient, être établi en une seule révolution; mais, passé ce nombre, et même au-dessous lorsque cela est possible, il est bon de diviser chaque étage en deux ou plusieurs révolutions séparées par des paliers de repos, d'une étendue telle qu'après avoir mis le pied sur la dernière marche de la révolution inférieure, on puisse, avant de rencontrer la première marche de la révolution supérieure, faire un ou plusieurs pas ordinaires ('on sait que le pas ordinaire sur un plan horizontal est d'à peu près 65 centimètres ou 2 pieds).

Le mieux, sans doute, serait que la même largeur de giron et la même hauteur de marche régnassent dans toute la hauteur de l'escalier; mais il suffit qu'il en soit ainsi pour chaque étage; et même, chacun des étages ayant ordinairement le même développement, tandis que le deuxième étage a moins de hauteur que le premier, le troisième moins que le deuxième, et ainsi de suite; il est tout naturel et fort convenable d'en profiter pour rendre successivement chaque étage plus doux à monter que celui qui le précède. Il importe, toutefois, que ces dimensions ue varient pas trop fortement d'un étage à celui qui le suit.

Nous allons, à présent, indiquer succinctement quelles sont les principales dispositions qu'on peut adopter pour un escafier.

La plus simple, et, en même temps, celle dont le tracé et l'exécution présentent le moins de difficultés, et qui procure," en résultat, le plus de commodité, est celle d'après laquelle ou la totalité de l'escalier, ou au moins chacun des étages, ou chacune des révolutions dont il se compose, est en ligne droite, les différentes marches étant alors toutes tracées perpendiculairement à cette direction, et par conséquent toutes parallèles entre elles.

Une disposition moins simple, mais qui présente également peu de difficultés, est celle des escaliers tournants, soit sur plan carré, soit sur plan circulaire. Dans l'un et l'autre cas, la division des largeurs de giron doit se faire sur une circonférence de cercle, tracée du point central de l'escalier même, et passant par le milieu de la largeur de l'emmarchement ; et les marches, au lieu d'être parallèles, tendent alors toutes au centre. Il est né cessaire, dans cette disposition, que l'extrémité de l'emmarchement, du côté du point du centre, soit assez éloigué de ce dernier point pour que la largeur de giron, en cet endroit, ne soit pas trop minime. Ces sortes d'escaliers sont, en résultat, presque toujours moins commodes que les escaliers droits; mais ils ont l'avantage de pouvoir être établis dans un espace moins étendu, et, sous ce rapport, ils conviennent comme escaliers de dégage ment. Ils doivent, au contraire, être évités autant que possible dans tous les cas qui exigent beaucoup de facilité.

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Quelque nombreuses et diversifiées que soient les différente dispositions qu'on peut adopter pour un escalier, elles rentrent toutes plus ou moins dans l'une ou l'autre de ces deux dispositions principales, ou sont quelquefois un composé de l'une et de l'a tre. La nature de cet ouvrage ne nous permet aucunement d'entrer dans le détail de la manière de procéder qu'on doit suivre dans les différents cas qui peuvent se présenter; et d'ailleurs, l pratique et l'expérience peuvent seules en donner une connais sance suffisante. Nous dirons seulement que, pour les escalier composés tant de parties droites que de parties ou biaises, circulaires, ou simplement tournantes, etc., le tracé devient plus difficile en ce que, si l'on en traçait isolément chaque par tie distincte, suivant les principes qui viennent d'être indiqués. les parties biaises ou tournantes paraîtraient souvent d'autant moins commodes que les parties droites le seraient plus, et qu'il devient, dès lors, presque toujours nécessaire d'adopter une cer taine obliquité pour les marches droites, ou au moins pour celles qui avoisinent les marches dansantes (c'est-à-dire au droit des parties tournantes), afin d'avantager d'autant ces dernières que dès lors on ne fait pas tendre exactement au point de centre. C'est là une de ces choses de tact et de tâtonnement que la pratique peut seule enseigner.

Dans ces différentes dispositions, les marches peuvent, comme dans presque tous les anciens escaliers, être portées dans des MURS, ou d'un côté, dans un mur, et de l'autre dans un noyau plein et montant de fond. Ce mode de construction est, sans aucun doute, le plus solide, mais il est en même temps le moins favorable à la commodité et à l'agrément ; et presque toujours, maintenant, les marches ne sont portées dans un mur que d'un seul côté, et de l'autre, c'est-à-dire à leur extrémité du côté du centre de l'escalier, sur un noyau évidé et suspendu, formé ordinairement de limons surmontés d'une rampe à jour à hauteur d'appui, ce qui, en laissant plus d'aisance, a aussi l'avantage de permettre d'embrasser d'un seul coup d'œil toutes les parties de l'escalier.

Quelquefois aussi, ce noyau n'existe pas, et les marches portent et sont maintenues l'une sur l'autre au moyen des coupes, assemblages et armatures nécessaires.

Eufin, dans les escaliers importants et d'un emmarchement considérable, les marches sont quelquefois soutenues par des VOUTES Ou par des vousS URES,etc.

En ce qui concerne la nature des matériaux, le Bois offre généralement plus de facilité d'exécution et plus d'économie, mais en même temps moins de solidité et de garantie de durée. On l'emploie pour la plupart des escaliers des constructions industrielles, telles que ateliers, magasins, etc., ou des bâtiments d'habitation ordinaire, ou enfin pour les escaliers accessoires des bâtiments plus importants, etc. Il peut, du reste, choisi et employé avec plus ou moins de recherche, servir également à des escaliers de luxe.

L'emploi de la PIERRE entraîne presque toujours quelques difficultés, quelques sujétions d'exécution, et surtout une dépense toujours assez considérable; mais en même temps il peut procuyrer toute la solidité et toute la beauté désirables. C'est donc l'espèce de matériaux qu'on doit preférer dans les circonstances, où l'une ou l'autre de ces qualités est particulièrement nécessaire.

Depuis quelque temps, on a fait à l'exécution des escaliers une heureuse application des facilités que procure la fonte de FER, application d'autant plus convenable qu'elle peut avoir

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