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ÉTAMPE. (Technologie.) Pièce de fer, chargée d'acier, portant en creux ou en relief un profil quelconque destiné à être reproduit sur le fer chaud, forgé sur l'étampe ou entre les étampes: opération nommée Etampage.

L'étampe est un outil de première nécessité pour le forgeron, qui, privé de son aide, serait quelquefois dans l'impossibilité absolue de forger certaines pièces, et dans d'autres cas y consacrerait beaucoup plus de temps, en faisant une consommation plus considérable de fer et de charbon. Nous n'entreprendrons pas de décrire toutes les formes de l'étampe, dont la nature est de varier à l'infini, selon les profils qu'il s'agit de reproduire; il suffira pour s'en former une idée précise de choisir un exemple au moyen duquel nous pourrons dire comment l'étampe se fabrique et s'assujétit sur l'enclume.

Pour faire comprendre quelles sont les facilités que donne l'étampe et combien son emploi est économique, figurons-nous qu'il faille exécuter en fer forgé un grand nombre de pièces, ayant la forme représentée par la fig. 427, ou tout autre analogue. On conçoit au premier coup d'œil que pour y parvenir, soit au tour, soit à la lime, il faudrait un morceau de fer rond ayant c d pour diamètre et d b pour gueur: au moyen de la forge et de l'étampe un morceau qui aura moins de la moitié en longueur, c'est-à-dire, cg ou dh sera suffisant. Il y aura donc profit à faire une étampe.

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fig. 427.

Si l'on veut tout d'un coup faire le vase, il faudra que les deux coquilles de l'étampe soient travaillées avec soin par un ouvrier habile et même par un graveur en creux; alors, si le forgeron a agi convenablement, il restera peu de chose à faire lorsque la pièce sortira de ses mains. Il ne faut pas croire cependant que l'ornement qui se trouve sur la ligne g h viendra à la forge; on aurait tort de le tenter, et il serait prudent, dans la fabrication de l'étampe, de ne point se donner la peine de le faire, car on ne parviendra à faire sortir le vase pur qu'en le tournant et le retournant dans l'étampe. D'une autre part, on doit réserver

en i un trou de la grosseur du mamelon qui termine le vase par le haut; ce trou sera formé par la rencontre des deux cannelures semi-circulaires qui termineront les coquilles de l'étampe. Sans cette attention, il sera pour ainsi dire impossible de réussir dans l'opération, car, ou l'on aura mis trop de fer et alors on ne pourra parvenir à faire joindre les coquilles, ou bien on n'en aura pas mis assez et il se trouvera des flaches. Au moyen du trou, le fer excédent trouve une issue, et rien ne s'oppose à la parfaite exécution de la pièce on coupe l'excédant à froid après l'opération. Mais rarement on arrive au degré de perfection dont nous venons de parler; c'est à l'ouvrier à calculer la valeur de la main-d'œuvre, et à apprécier si la dépense première d'une étampe parfaite et les frais des chaudes plus nombreuses qu'il devra donner, ne surpasseraient pas les frais occasionés par la perte de matière, de temps et d'outils, si l'étampe était moins parfaite. Assez souvent il se contentera de donner aux coquilles de son étampe une forme ébauchée, sauf ensuite à terminer ses pièces, à l'aide du tour, de la lime ou du burin. Ainsi, par exemple, dans notre figure, il façonnera son creux, soit suivant la ligne ee, soit suivant celle ƒƒ, ou tout autre qui lui paraîtra plus convenable. Dans ce cas, il économisera la matière de deux manières, 1° en ne laissant que le moins possible d'ouvrage à faire au tourneur; 2o en faisant moins de chaudes; et l'on sait qu'à chaque chaude grasse il se perd une quantité considérable de fer.

Pour faire les coquilles d'une étampe, on choisit un fer convenable pour la force, qu'on charge d'acier. Les étampes en fer ne servent qu'une fois ou deux, et alors les frais de maind'œuvre sont trop considérables. Avant de faire la soudure de l'acier, il convient de donner une forme préparatoire approchant de celle qu'on devra donner en définitive; il est prudent d'en agir ainsi, car il faut ménager les chaudes de l'acier qui s'al tère par un trop fréquent retour au feu. Lorsque cette forme est donnée, on amorce et on soude l'acier. Dans les opérations subsė. quentes, il faudra moins chauffer. On remet au feu la coquille préparée, on la chauffe couleur cerise, un peu pâle, et avec des repoussoirs, on enfonce les endroits creux, en ayant soin de ne pas faire refluer l'acier sur les bords, car alors il ne se trouverait

plus que du fer au fond des creux. On doit faire en sorte, en pratiquant ces enfoncements, que le creux soit partout de dépouille. Les repoussoirs doivent être faits avec soin, et l'on doit en s'en servant les mettre souvent à l'eau, afin qu'ils ne soient point détrempés par leur contact prolongé avec le fer rouge; on doit aussi retourner de temps en temps la coquille afin de faire tomber la paille de fer qui, refoulée, ferait un mauvais effet.

S'il s'agit d'une petite étampe, on fera à soie ou à queue la coquille qui doit être en dessous, posée sur l'enclume, et celle de dessus en forme de chasse, ainsi que nous allons l'expliquer dans l'instant. Après que les repoussoirs auront rempli leur office, et après avoir recuit, on emploiera le foret, la lime, le burin, les rifloirs, puis l'on s'occupera de la trempe.

Mais c'est surtout pour façonner de longues barres qu'on emploie les étampes. Comme ces dernières sont alors creuses en ligne droite, le profil apparent aux deux bouts, leur fabrication est bien plus facile à exécuter, et tout bon serrurier, un peu habile, peut faire lui-même son étampe. Si la moulure ne doit avoir lieu qu'en dessus, comme lorsqu'il s'agit de forger la main courante du revêtissement d'une rampe d'escalier ou d'un balcon, on se sert d'une étampe simple, et c'est avec le marteau ordinaire qu'ou frappe sur le revers du fer rouge posé sur l'étampe. Assez souvent on fait plusieurs profils sur une même étampe, ainsi que nous l'avons représenté fig. 428 dans laquelle fig. 428.

on peut remarquer en a une canelure

propre à la forge des cylindres et des baguettes ou demi-cylindres, et dans laquelle on peut même faire une astragale en faisant refluer le fer des deux côtés :

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en b, sur le milieu, une plate-bande quart-de-rond entre deux carrés, qu'on peut également faire à double carré, en faisant refluer le fer; et enfin en c uue doucine pour chambranlé,

et autres encadrements qu'on peut auss varer anos que rela est indiqué par des lignes ponctuées.

Nous avons réuni dans cette même figurt nem maniers de fixer l'étampe sur l'enclume, tanto, as qum le voter d, on fait relever l'extrémité de l'étampe, on place u in de tringle dans l'espèce de rainure que forme le report: ams les bouts de cette tringle, dépassant de chaque cine.. on enveuppe wn fil d'archal indiqué dans la figure par des lignes poncurs d lequel il est ensuite fixé par des broches après le hill. Tanit anasi qu'on le voit en e de la même figure, on rahat, des mots non chargés d'acer de l'étampe de chaque côté de l'enciune, et si l'on juge que ce moyen est encore insuffisant, on pause des chevilles en fer dans des trous pratiqués au rebord de ces bouts rabatius, lesquelles chevilles s'engagent également dans le Lillot, le tout ainsi qu'il est démontré dans la figure.

fie. 129.

C'est sur ces étapes simple qu'on étire et qu'on profile les barres. Sont encore ranges dans la classe des étampes sinples celles qui, bien que composées de defx pièces ne for ment pourtant qu'un seul et même instrument. Ainsi la fig. 429 représente une étampesimple servant à forger des gouges et tous autres outils canelés. et aussi à forger des cylindres Soit a, fig. 429 le corps d'une étampe propre à forger le cylindres et à étirer les fers ronds de même genre que a. fig.428 se fixant sur l'enclume au moyen de la soie b, s'engageant dais l'oil du tranchet; on conçoit qu'on pourra forger sur cette étampe des cylindres et des fers en gouttière, en se servant d'une chasse ronde et de travers pour former la canelure; mais dans ce second cas, la partie extérieure de la gouttière, celle en contact avec l'étampe sera seule régulière, celle en contact Avec la chasse sera irrégulière. Si, comme dans la fabrication des gouges de tourneur, il est important, au contraire, que la cannelure soit correcte dans le creux, et qu'il importe peu que

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l'extérieur soit fait avec autant de soin, on tournera et on trempera un cylindre d'acier c s'ajustant dans la cannelure de l'étampe a, terminé par les bouts par des tourillons d sur lesquels tourneront librement deux morceaux de fer e, dépassant le diamètre du cylindre. Ce cylindre, placé sur l'étampe, ne pourra plus la quitter, et l'on pourra forger sur la demi-circonférence formant saillie, les lames évidées, comme celles de sabres, de rasoirs, et tous autres objets concaves. C'est ainsi que la même étampe pourra servir à deux opérations opposées. Ces rouleaux sont bien préférables à ceux à queue qu'on ajuste dans les cannelures pratiquées dans la table des enclumes: au moyen d'une étampe de cette sorte, la table de l'enclume reste plane, ce qui est toujours un grand avantage.

Quand la barre qu'il s'agit de profiler offre une moulure qui n'est point de dépouille, il faut avoir recours à l'étampe double dont nous avons eu occasion de parler au commencement de cet article, en faisant connaître les avantages généraux de l'étampe; mais alors il s'agissait d'une étampe à coquille : c'est celle qu'on emploie pour forger les sphères, les glands, les pommes de pins et autres ornements de ce genre; mais lorsqu'il s'agit d'étirer une barre en maintenant un profil contiuu et qui n'est point de dépouille, comme lorsqu'on doit, par exemple, faire une main courante, dont la coupe est représentée fig. 430, on fait l'étampe dans fig. 430.

la forme dont les fig. 431 et 432 donnent une idée satisfaisante. On commence par préparer un calibre en tôle,

représentant la coupe voulue, fig. 430, puis on marque sur ce calibre la ligne de dépouille a a; la partie supérieure de cette ligne devra former la moulure de l'une des étampes; la partie inférieure à cette ligne formera l'autre étampe. Ainsi dans l'exemple, qui peut être mal choisi (il ne faut pas s'arrêter à la figure, pourvu que la démonstration soit claire), la ligne a sera la limite du profil dans les parties supérieure et inférieure de l'étampe. La partie supérieure, fig. 431 sera beaucoup plus élevée qu'elle ne l'est dans le dessin c'est dans cette partie

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