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1° Exploitation des gites métallifères.

Soit A. Un gite metallifère très incliné à l'horizon, et d'unè épaisseur faible ou moyenne (entre 13 de mètre et 3 mètres enviren). C'est le cas que présente la plupart des riches filons métallifères exploités au Harz, en Cornouailles, en Saxe, etc.

Du point où l'on a atteint le gîte, à une certaine distance de, la surface, on pousse une galerie suivant la direction ou galerie d'alongement aussi loin que possible dans le sein même de la masse métallifère et une galerie suivant l'inclinaison, puis en partant de l'une et de l'autre galerie on en ouvre d'autres équidistantes entre elles suivant la direction et suivant l'inclinaison. Les galeries suivant la direction étant ordinairement éloignées de 20 à 25 mètres et celles suivant l'inclinaison de 40 ou 50 mètres, elles ont toute l'épaisseur du gite pour hauteur.

Au moyen de ces galeries on extrait une certaine quantité de minerai et on étudie le gîte sur une grande surface tout en cernant des massifs que plus tard on abattra.

fig. 447.

La fig. 447 représente le plan d'un filon ainsi divisé en massifs: abcd, a' b'c' d' sont deux de ces massifs en voie d'exploitation par des méthodes que nous allons décrire.

Ces premiers travaux ainsi que ceux qui ont pour but d'atteindre le gîte portent le nom de travaux préparatoires.

On perce de nouveaux puits ou bien on prolonge des galeries inclinées jusqu'au jour afin d'établir un courant d'air dans les excavations souterraines. Nous nous bornerons ici à cette simple indication. Plus loin, à l'article VENTILATION DES MINES, on trouvera plus de détails sur ce sujet.

Les massifs sont abattus par gradins droits ou par gradins

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renverses.

Lorsqu'on exploite par gradins droits, on attaque le massif a

bc dà l'angle a dans la partie supérieure et on exploite par tranches successives en disposant les ouvriers par gradins comme nous l'avons indiqué en parlant du percement des galeries.

Les ouvriers placés sur les gradins ont alors à leur droite et à leur gauche les roches stériles dans lesquelles lè filon est intercalé (toit et mur). Au fur et à mesure qu'ils avancent ils posent des traverses qui s'engagent dans des mortaises pratiquées dans lerocher et sur ces traverses ils établissent des planchers p p'-sur lesquelles ils déposent une partie des matières stériles (GANGUES) qui sont mélangées intimement avec le minerai proprement dit composant le filon et qu'ils séparent au marteau et à la main. Ces matières forment un remblai qui, remplaçant le minerai enlevé, soutient les parois de l'excavation; l'ouvrier se ménage un chemin à travers ou sur ces remblais pour le transport des minerais exploités à la galerie inclinée ou cheminée k, et ces minerais élevés par un treuil au niveau de la galerie d'allongement la plus voisine, sont conduits au puits ou à la galerie d'extraction.

Le massif a' b'c'd' abattu par gradins renversés a été attaqué à l'angle b'. Les mineurs travaillent debout sur un tas de déblais que supporte un fort plancher b' p, établi au bas du massif ou sur de petits plauchers mobiles placés devant les gradins.

L'ouvrier exploitant par gradins droits est plus commodėment placé que lorsqu'il exploite par gradins renversés. Il se fatigue moins, il opère plus facilement le triage du minerai et le minerai peut être élevé immédiatement au niveau des galeries d'allongement supérieures aux massifs, lesquelles communiquent quelquefois directement avec le puits d'extraction, tandis que dans le cas des gradius renversés, il faut toujours faire descendre le minerai dans la galerie inférieure pour ensuite l'élever de nouveau.

D'un autre côté, lorsqu'on exploite par gradins renversés, l'abattage est plus facile et la dépense en boisage moins grande.

Aussi l'exploitation par gradins droits est-elle préférée pour l'exploitation des minerais précieux tels que les minerais d'argent dans les pays où le bois est commun, la poudre et la maind'œuvre à un prix modéré (Harz); lorsqu'au contraire le minerai a moins de valeur, que le bois est rare, que la poudre et la

main-d'œuvre coûtent cher, c'est la méthode par gradins renversés que l'on choisit (filons de cuivre de Cornouailles).

B. Le gite étant très incliné (sous un angle dépassant 45 de grés) et très épais.

Si l'épaisseur ne dépasse pas quatre mètres on peut d'abord en exploiter une portion épaisse de 1 1/2 à 2 mètres, comme on exploiterait isolément un filon de cette épaisseur, puis exploiter l'autre portion de la même manière. Si l'épaisseur devient considérable, qu'elle atteigne par exemple 18 à 20 mètres, le procédé le plus avantageux est celui qui a reçu le nom de Méthode par ouvrage en travers. Nous allons le décrire :

Soit un filon ou une couche épaisse et très inclinée, on perce un puits vertical P, fig. 448, dans la roche du mur et parvenu à une certaine profondeur, on va rejoindre le filon par une galerie horizontale T, à travers bancs. A l'extrémité de cette galerie, le long du mur du filon et en partie dans le mur, on pousse une galerie d'alongement G d'environ deux mètres de hauteur jusqu'à une très grande distance du point de départ à droite et à gauche. Au-dessus de cette galerie, on en pousse une autre G', au dessus de la galerie G' une galerie G" et ainsi de suite en s'arrangeant de telle façon que les ouvriers travaillant dans une de ces galeries soient toujours de quelques mètres en avant sur ceux qui travaillent dans la galerie immédiatement supérieure. A l'extrémité de la galerie G, au point e, fig. 449 et en plusieurs fig. 448. fig. 450.

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fig. 449.

autres points e' e", etc., on ouvre dans le filon même, du mur

au toit, des galeries horizontales de même hauteur que la galerie G, et de 1 1/2 mètre de largeur que l'on boise si la nature du gîte le réclame, puis on revient du toit au mur en enlevant les boisages et remplissant la galerie des débris stériles provenant du triage des minerais et du percement des puits ou des autres galeries, ce qui, en termes techniques, s'appelle remblayer la galerie. Cela fait, on enlève de la même manière de nouvelles tranches t', t", "", contiguës aux premières en se rapprochant de la galerie T. De la galerie G', on ouvre également des galeries en travers f'f", fig. 450, du toit au mur immédiatement au-dessus des galeries remblayées de l'étage inférieur; de la galerie G”, on ouvre des galeries h, h'... en montant sur les remblais des galeries ƒ, f'..., et ainsi de suite en remontant vers la surface.

le

On voit par la fig. 450, qui est une coupe du filon en exploitation, que les galeries en travers ou traverses ouvertes en même temps du toit au mur, sont placées en retrait les unes sur les autres. En résumé, la méthode par ouvrage en travers consiste à abattre le minerai par grandes tranches en commençant par bas du gîte et remontant vers le haut, ces tranches elles-mêmes. sont découpées au moyen de galeries par tranches plus petites, et on monte sur les remblais des galeries inférieures pour exploiter les tranches supérieures. On enlève ainsi la totalité du minerai.

Le minerai de dix étages successifs est ordinairement conduit par la galerie T au puits d'extraction. A la hauteur du onzième étage, compté de bas en haut, on ouvre une seconde galerie à travers bancs pour le service de dix étages supérieurs, puis à la hauteur du vingt-unième étage une troisième, etc.

Quand le minerai ou les roches encaissantes ont peu de consistance, on ménage de distance en distance des massifs intacts. Plus tard ensuite, lorsque les déblais intercallés sont tassés, on abat les massifs.

Le minerai étant exploité au-dessus de la galerie T, si on veut l'exploiter au dessous, on prolonge le puits, on ouvre de nouvelles galeries à travers bancs et on laisse un massif de minerai pour soutenir les remblais de la partie exploitée.

La méthode par ouvrage en travers a été appliquée à l'exploitation d'un filon très épais ou amas de minerai de fer au Stahlberg dans le nord de l'Aliemagne.

Si le minerai était très ébouleux et que les parois du gite fus sent solides, on pourrait l'exploiter par un procédé suivi près de Liège pour l'exploitation d'une couche de schiste alumineux e qui diffère peu de la méthode par ouvrage en travers.

On attaque alors le gîte dans le haut au lieu de l'attaquer dans le bas. Pour cela, parvenu à six mètres environ de la surface da sol, en fonçant un puits vertical dans le mur, on rejoint le gile par une galerie à travers bancs, on ouvre une galerie d'alongement d'environ deux mètres de hauteur le long du mur puis des galeries en travers dans le minerai, du mur au toit, de même haateur que la galerie d'alongement et séparées les unes des autres par des massifs de faible épaisseur. Les galeries en travers, tu égard au peu de consistance du minerai, doivent être fortement boisées; arrivé au toit, on revient en arrière en enlevant avec précaution une partie des boisages et on provoque ainsi dans chaque galerie l'éboulement d'une tranche de minerai de même largeur que la galerie et d'une hauteur égale à la distance da toit de la galerie à l'affleurement, on recueille le schiste éboulé et on l'extrait. Six mètres au-dessous de la première galerie, à travers bancs on en perce une seconde, on ouvre une seconde galerie d'alongement le long du mur, on perce de nouvelles ga leries en travers dans le minerai au-dessous des premières et on provoque l'éboulement d'une partie de la tranche de six mètres comprise entre l'étage supérieur et l'étage inférieur.

Dans le pays de Liège, le toit et le mur des parties exploitées se rapprochant, compriment les massifs abandonnés de manière à former au bout d'un certain temps une nouvelle couche plus mince qu'on exploite.

Quand le minerai n'a pas grande valeur, on ouvre à différentes hauteurs dans le sein du gite des galeries en croix et chaque étage de galeries est séparé de l'étage immé liatement superieur ou inférieur par un massif que l'on nomme estau.

Les piliers cernés par les galeries à differents étages et les galeries elles-mêmes doivent se trouver exactement les uns au-dessus des autres afin qu'il n'y ait pas de porte-à-faux. Le minerai des estaux et des piliers est abandonné; les galeries ne sont pas remblayées.

C. Le gile étant peu ou médiocrement incline et

f

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