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gaz, on donne aux gradins de grande dimensions (quelquefois 10 mètres de front, sur 15 mètres de profondeur) et on place plusieurs mineurs devant chaque gradin; si le gaz se montre en grande abondance, on diminue les dimensions des gradins.

fig. 455.

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Des différentes méthodes que nous venons de passer en revue chacune présente des avantages et des inconvénients darticuliers qui la font préférer ou rejeter suivant les circonstances.

Nous avons déjà montré que la première, celle des massifs longs, telle qu'elle est appliquée à Liège, convenait darfaitement lorsqu'on avait à redouter des irruptions subites d'eau ou de gazou des éboulements. Elle convient encore lorsque le gaz est répandu en abondance dans la mine, parce qu'en construisant les remblais derrière soi de manière à ne laisser qu'une voie étroite contre les parois des tailles, on force le courant d'air frais qui parcoure cette voie à en bien raser les côtés et à emporter ainsi jusqu'aux moindres particules de gaz.

La méthode par massifs courts, de Silésie, a l'avantage de ne fort peu, pas exiger de remblais ou au moins de n'en exiger que mais elle se prête moins bien à la ventilation, et comme l'abattage du charbon s'opère dans deux directions différentes, elle donnerait lieu à une grande quantité de menu si les fissures naturelles du charbon ne se montraient que dans une seule direction.

Les méthodes par piliers seront surtout applicables toutes les fois que l'abattage aura lieu avec la même facilité à peu près dans deux directions qui se croisent. Nous avons déjà indiqué dans quelles circonstances l'une ou l'autre de ces méthodes pouvaient être adoptées.

En suivant la méthode par grandes tailles, on pourra éclairer et inspecter un grand nombre d'ouvriers à la fois, ne creuser qu'un petit nombre d'entailles verticales, abattre d'énormes massifs à la fois, et enfin conduire le courant d'air sur une grande longueur sans qu'il fasse de coude. La perte en charbon ne s'élève pas au-delà de 1/8 à 1/10. Ce sont là des avantage qu'aucune des autres méthodes ne présente au même degré ;

mais, d'un autre côté, en abattant le charbon par grandes tailles on met à découvert une partie considérable du toit en même temps, on s'expose ainsi davantage aux risques d'éboulement, et on consomme beaucoup de remblais pour soutenir le toit derrière soi. On suit toutefois cette méthode en Angleterre pour des couches dont le toit est ébouleux, et elle a été adoptée en Belgique dans une mine où le dégagement du gaz était très abondant, pour l'exploitation d'une couche presque verticale. Les ouvriers étaient alors placés les uns au-dessus des autres sur des planchers, et les entailles du toit au mur étaient très rapprochées. Elle est rarement appliquée dès que l'épaisseur de la couche dépasse 2,257 pieds.

Quant à la méthode par gradins, elle présente, outre certains avantages qui lui sont communs avec la méthode par grandes tailles, dont elle n'est qu'une modification, celui de placer les ouvriers de la manière la plus convenable pour qu'ils se gênent le moins les uns les autres, ce qui fait qu'elle est presque exclusivement adoptée pour l'exploitation des couches inclinées qui n'ont pas une très grande épaisseur. En outre, elle permet de ne jamais mettre à découvert une grande portion du toit à la fois.

B. Les couches de houille étant très épaisses et peu inclinées, on peut leur appliquer l'une quelconque des méthodes d'exploitation usitées pour les gîtes épais métallifères, méthodes à la description desquelles nous prions le lecteur de se reporter.

La plupart des couches épaisses du département de Saône-etLoire sont exploitées par estaux et piliers, mais cette méthode occasione une perte de charbon qui s'élève jusqu'à 11/15 de la quantité totale. L'exploitation par assises et remblais sucessifs en commençant par les assises inférieures, exige une quantité de remblais que l'on a souvent de la peine à se procurer. Dans le Stafforshire, on exploite une couche de dix mètres d'épaisseur par une méthode toute particulière qui participe des avantages et des inconvénients des précédentes.

Elle consiste à diviser d'abord par la pensée le plan de la couche en un certain nombre de carrés autour desquels devron étéménagés des massifs de charbon, et qui deviendront autant de cases ou compartiments distincts qui communiqueront par une

galerie étroite, percée dans un des massifs d'enceinte avec une même galerie d'allongement principale. Dans chacun de ces compartiments on commence par enlever sur toute son étendue et contre le mur de la couche une bande ou assise de charbon de peu d'épaisseur, en ménageant toutefois quelques piliers pour soutenir la portion supérieure de la couche.

Les ouvriers exploitent cette bande en travaillant par gradins renversés, comme ils le feraient s'ils exploitaient une couche de même épaisseur. Dès qu'elle est entièrement abattue, sauf la portion réservée pour les piliers, ils creusent tout autour des compartiments et des piliers, de bas en haut, des entailles jusqu'à une bande d'argile ou une fissure naturelle horizontale qui subdivise la couche, et soutiennent provisoirement la bande de charbon cernée par les entailles, au moyen d'étais en bois ou en fonte, puis en retirant ces étais ils font ébouler la bande de charbon; une quatrième, une cinquième bande sont ainsi abattues successivement, jusqu'à ce qu'on arrive au toit; et enfin lorsqu'on veut abandonner la mine, les massifs et piliers de charbon sont amincis et abattus aussi bien que possible, en partant d'un point éloigné du puits principal et revenant vers ce point.

On enlève, par cette méthode, une proportion plus forte de charbon que par la méthode des estaux et piliers puisque le déchet ne dépasse pas de 4/10 à 5/10, et on évite la dépense des remblais, mais on produit une grande quantité de menu et on expose les ouvriers à de très grands dangers. On m'a assuré qu'il y en avait beaucoup de tués ou blessés par la chute des bancs de charbon qu'ils faisaient ébouler, et je n'ai pas eu de la peine à le croire en assistant à l'abattage des assises supérieures d'un des compartiments. Les ouvriers, pour en provoquer la chute, retiraient d'abord les étais avec précaution, et dès qu'ils entendaient un craquement ils se sauvaient. L'éboulement n'ayant pas lieu, ils revenaient et retiraient de nouveaux étais, puis se sauvaient encore jusqu'à ce qu'enfin la houille se détachât par énormes quartiers qui se brisaient avec un bruit sourd vraiment effrayant.

On a exploité des couches de houille épaisses de trois ou quatre mètres seulement dont le toit était solide en deux étages seulement; on commençait par le supérieur et le toit descendait sur la portion inférieure de la couche sans beaucoup se fracturer.

A Rive de Gier, une couche épaisse de dia mérve ST ID rellement divisée en deux parties par une bande de schise p cée à peu près au milieu de sa hauteur. On expose le parte férieure en ménageant des piliers. Le sol des gueries eum m schiste tendre, les piliers s'y enfoncent, le schise se proufe aus les galeries, et atteignant la portion superieure de un conce sert à soutenir les ouvriers qui l'exploitent comme is ore ploité la partie inférieure.

C. La couche etant epaisse et très inclinée.

On l'exploite par piliers et galeries ouvertes à erant veaux sans remblais ou par ouvrage en travers. Cette dernier méthode est appliquée depuis quelques années à Teplomm de la couche épaisse du Creusot, et on se procure des rencias soit en les amenant du jour, soit en poussant dans la roche sek des galeries à l'extrémité desquelles on forme des excavations cloche au toit desquelles on provoque des éboulements.

Telles sont les principales méthodes en usage pour l'expia tion des minerais métallifères, des substances salines et pierresses, et des combustibles fossiles. Nous terminerons cet article par un exposé concis des moyens usités pour le transport dans in mines, l'extraction par le puits et la circulation des homme, suivi d'un résumé général des principales règles dont l'expa tant de mines ne doit pas s'écarter.

Moyens de transport du minerai au jour. On conduit le mirerai du fond des tailles ou galeries d'exploitation au jour ou au bas du puits principal, par les galeries ouvertes derrière l'ouvrier dans le gite même, ou ménagées au travers des remblais.

On effectue le transport au moyen d'hommes, de femmes ou d'enfants, de chevaux, de la gravité ou de machines fixes voy. art. CHEMIN DE FER' sur le sol des galeries, sur des limandes on sur des madriers que l'on pose sur le sol, et qui constituent de véritables chemins de bois, sur des chemins de fer ou sur des ca naux navigables.

Les hommes, les femmes ou les enfants, dans quelques mines mal organisées, portent les charges sur leur dos, et, dans d'autres, poussent des brouettes ou traînent des chariots à de petites distances sur le sol de la galerie ou sur des chemins de fer.

Les femmes ne sont pas employées seulement pour le transport du minerai: dans quelques mines de houille du nord, elles abattent le charbon comme les ouvriers du sexe masculin.

Dans les mines métallifères, où souvent les galeries sont étroites et sinueuses, les hommes poussent des espèces de chariots particuliers qui portent le nom de chiens de mine. Un chien de mine se compose d'un caisse étroite et profonde portée sur deux essieux et quatre roues. Les deux roues de devant sont plus petites que celles de derrière. Le chariot roule ordinairement sur des chemins en bois composés de deux files de madriers écartés de quelques centimètres. Dans les circuits, l'ouvrier, s'appuyant sur son bord postérieur, le fait basculer d'une petite hauteur sur l'essieu de derrière, en sorte qu'il ne repose plus que sur les deux grandes roues. La charge est distribuée de manière à faciliter ce mouvement. On évite ainsi les frottements qui auraient lieu lorsqu'on voudrait tourner avec des chariots portant sur deux essieux fixés parallélement l'un à l'autre ou changeant difficilement de position.

Une cheville verticale, se rattachant à la caisse du chien, porte un petit galet horizontal qui, se plaçant dans la rainure, entre les madriers, l'empêche de dévier.

Dès que la distance dépasse une certaine limite, on substitue aux hommes les chevaux pour traîner les chariots, qui roulent sur le sol des galeries ou sur des routes en fer.

peu

Les chariots revenant toujours à vide, les circuits fréquents étant inévitables, les distances parcourues rarement très grandes, et le de consistance du sol ou les dimensions des galeries ne permettant pas l'usage de chariots d'un grand volumé ou très pesants, l'effet utile du cheval ou des autres moteurs dans les mines est ordinairement moins grand qu'il ne le serait à la surface.

La force de la gravité ne peut être utilisée que dans les galeries inclinées. Quelquefois on fait rouler le minerai métallifère du haut en bas de grands couloirs inclinés, dont le fond est garni de planches, ou ce, qui vaut mieux, on remplit le couloir de minerai et on le maintient toujours plein en comblant le vide qui se forme dans la partie supérieure lorsqu'on retire du minerai dans la partie inférieure. Dans les mines de houille où l'on veut

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