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Voici la liste des ouvrages qu'on peut consulter sur la danaïde :

JOURNAL DES MINES, tome XXXIV, page 213; Rapport de Carnot,

ANNALES DE CHIMIE ET DE PHYSIQUE, tome VIII, page 303.
DICTIONNAIRE des Découvertes, tome IV, page 388.
MONITEUR, année 1813, page 843.

BOQUILLON.

DÉ. (Construction.) Assise en pierres, ordinairement de forme à peu près cubique, ayant quelquefois ses parements légèrement en talus pour obtenir plus de stabilité, et les angles de ces parements abattus en pan coupé pour moins gêner la circulation, et qu'on place sous un POTEAU en bois afin de préserver le pied de l'humidité du sol, ou même sous un pilier en pierre ou de maçonnerie, moëllons, briques, etc.

On voit, par ce qui précède, qu'un dé doit toujours être établi en pierre suffisamment dure et susceptible de résister à la charge et aux chocs, comme aussi à l'humidité. GOURLIER.

DÉBARDEURS. (Hygiène.) On désigne, à Paris, par ce mot, les ouvriers occupés à extraire de l'eau, les bois arrivés par trains on radeaux, et ceux qui déchirent les bateaux, servant au transport des marchandises provenant de l'Allier et de la Haute-Loire. Quelques mots suffiront pour faire comprendre l'importance de cette industrie.

Le nombre des trains qui arrivent à Paris dans le courant d'une année, est de six mille six cents; sur ce nombre quatre mille cinq cents n'amènent que du bois de chauffage, et deux mille cent, des bois de charpente et de construction. La masse du bois de chauffage transporté à Paris par les quatre mille cinq cents trains, représente la masse énorme de huit cent dix mille stères ou mètres cubes. Tous ces bois sont fournis par les affluents de la Seine et de la Marne.

Les bateaux déchirés tous les ans à Paris varient, pour leur nombre, de trois à quatre mille. Pour expliquer cette quantité, en apparence extraordinaire, de bateaux mis tous les ans hors de service, il suffit de dire que la Haute-Loire et l'Allier étant pour ainsi dire impraticables pour les bateaux qu'on voudrait remonter, on s'est bien gardé de donner à ces bateaux, qui ne font jamais qu'un voyage, la solidité qui est particulière à ceux qui naviguent sur la Seine-Inférieure: l'économie la

plus grande préside à leur construction; les planches qui les composent, réunies par de simples chevilles, ne sont pas altérées, et par conséquent peuvent être livrées au commerce comme du bois neuf, qu'elles remplacent dans une multitude de circonstances on pourrait dire de ces bateaux, qu'ils ne sont que du bois de construction amené à Paris d'une distance de quatre-vingt à cent lieues, mais disposé de telle manière, qu'il charrie et entraîne avec lui des marchandises d'une valeur bien supérieure à la sienne, et qu'on ne pourrait pas amener à Paris, avec quelque avantage, saus ce mode particulier de transport.

Pour déchirer ces bateaux et extraire ces bois de la rivière, il faut de toute nécessité que les ouvriers restent dans l'eau jusqu'au haut des cuisses, ce qui, joint à la pesanteur des objets qu'ils manient (1), rend leur métier un des plus rudes et des plus pénibles qui existent.

On a cru pendant long-temps que ce séjour habituel des extrémités inférieures dans l'eau sale, devait procurer aux débardeurs des maladies nombreuses : on en verra la nomenclature dans les traités de tous ceux qui se sont occupés des maladies des artisans; aussi, à différentes époques et jusque dans ces derniers temps, a-t-on proposé des prix pour la confection de moyens mécaniques, capables de remplacer les bras des hommes dans ces sortes de travaux, mais la question est restée jusqu'ici sans réponse, et plus de six cents ouvriers restent occupés à ces travaux pendant la majeure partie de l'année.

Les recherches auxquelles nous nous sommes livré sur le sort de cette classe d'ouvriers, démontrent que la plupart des maladies attribuées aux débardeurs ne sont que des suppositions, et que si la profession de ces hommes est une des plus pénibles, elle peut être rangée dans la classe des moins insalubres : ceci tient à l'élévation des salaires qui permet à ces ouvriers de se donner en abondance du vin, du café, et une nourriture substantielle. Que ne pouvons-nous exposer ici l'influence de cette

(1) Le poids d'un mètre cube de chêne rondin à la sortie de l'eau est de 500 kilogrammes; exposé à l'air pendant dix-huit mois, il ne pèse plus que 416 kilogrammes.

nourriture sur la conservation de la santé des ouvriers! nous en avons dit quelque chose à l'article ALIMENTS, auquel nous renvoyons.

Ceux qui désireraient des détails plus étendus sur le déchirage des trains et des bateaux; ainsi que sur la santé des débardeurs, les trouveront dans un Mémoire que nous avons inséré tome II des Annales d'hygiène publique et de médecine légale. PARENT-DUCHATELET.

DÉBITER, DÉBITAGE. (Arts manuels.) Le premier de ces mots a deux acceptions dans le langage technique. La moins usitée est celle où le mot signifie faire, produire. On dit qu'une machine ou un outil débite beaucoup, pour signifier qu'ils font beaucoup de besogne, qu'ils avancent beaucoup l'ouvrage. Mais, généralement, débiter signifie diviser, couper suivant des dimensions données. Le débitage des bois est l'action de les débiter suivant les formes exigées, soit pour le placement dans la composition d'un tout, soit suivant les besoins du commerce. Lorsqu'il s'agit de tirer plusieurs objets, des marches d'escalier, par exemple, d'un bloc de pierre, on dit que le bloc est débité, pour exprimer qu'il est coupé en morceaux de dimension, telle qu'en leur faisant subir une opération subséquente, ils puissent contenir la matière nécessaire pour une marche. Mieux une pièce est débitée, moins il y a de perte pour façonner ensuite les objets qu'on doit en tirer; l'action de débiter; ou du moins de tracer le débitage, exige un grand discernement; aussi est-ce toujours le maître ou le conducteur des travaux qui en est chargé. On débite quelquefois, dans certains cas, avec la hache ou d'autres outils; mais plus généralement, et même presque exclusivement, c'est avec la scie que cette opération a lieu ; et dans quelques professions, on a même des scies à ce destinées, qui se nomment scies à débiter : elles diffèrent des autres scies en ce qu'elles ont plus de voie, que les dents en sont plus écartées, et qu'elles sont, dans leur ensemble, disposées plutôt pour avancer promptement que pour couper régulièrement.

Nous venons de dire que l'action de débiter exigeait des connaissances étendues cela se concevra facilement si on considère que pour débiter un bloc et y trouver un plus grand nombre d'objets de dimension fixe, il faut le retourner en tous

sens, non-seulement pour juger par une opération de la pensée par combien de lignes il peut être traversé le plus avantageusement, mais encore pour reconnaître les défauts, les flaches, les gerces qu'il s'agit d'éviter: d'une autre part, il faut bien connaître la matière dont il est composé. S'il s'agit d'une pierre, il faut avoir égard à la literie, à la densité, au gisement: de cette première opération dépend le succès des opérations subséquentes. S'il s'agit d'une bille de bois, il y a de même une foule de considérations qui ne doivent point être négligées relativement au fil, à l'aubier, à la maille, etc. Il ne faut pas compter qu'on aura toujours à débiter en cubes ou en parallelipipèdes : s'il s'agit d'ivoire, de nacre, d'écaille, d'autres circonstances exigent d'autres prévisions.

On conçoit qu'il nous est impossible de donner des règles fixes pour un art qui consiste à n'en suivre aucune, dont l'application veut le coup d'oeil, le jugement, l'improvisation, l'àpropos. Nous allons donner quelques exemples du grand art du débitage, moins dans l'espoir qu'ils feront qu'on pourra débiter après les avoir lus, que dans celui de faire comprendre que celui qui n'a ni tact, ni sentiment, fût-il d'ailleurs un ouvrier exécutant dans la perfection, ne saura jamais débiter avec avantage.

Supposons d'abord qu'il s'agisse de trouver dans un tronçon d'ivoire deux disques d'une épaisseur et d'un diamètre déterminés, et que ce tronçon soit gercé, comme cela se rencontre souvent, du centre à la circonférence (voy. fig. 331), si l'on ne tient pas à ce que les disques soient pris en fil debout, il sera encore possible de les trouver dans ce morceau défectueux : en effet, la partie inférieure de ce rondin, en dessous de la ponctuée a b, pourrait seule fournir un disque. D'un autre part, si on débitait en suivant le diamètre cd, on n'obtiendrait également qu'un disque, mais, dans ce cas, le débitage serait plus avantageux que celui qui serait le résultat de la section par la ligne a b;

car, dans ce premier cas, la partie supérieure ab fournirait un disque gercé qui ne serait utile à rien, et la partie perdue.

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