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4, comme centre, on tracera l'arc bc, sur lequel on portera
la longueur CD, de sorte que la corde be soit égale à CD,
pais on tirera la ligne ac,
et l'angle de réduction sera terminé.
Fig. 354.

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On dessinera encore plus juste avec un compas de proportion en cuivre; le carton d'ailleurs a l'inconvénient de se trouer à l'endroit où l'on porte souvent la pointe du compas. Pour opérer, on procédera de la manière suivante :

Prenez avec le compas une grandeur quelconque sur l'original, posez une pointe du compas sur le point a, puis avec l'autre pointe décrivez l'arc de, prenez ensuite cette grandeur de, et portez-la sur votre copie; continuez de même pour toutes les mesures dont vous aurez besoin ; et votre dessin sera réduit, suivant la proportion qui existe entre la ligne CD, et la ligne AB.

Si, au lieu de réduire, on voulait grandir, la construction de l'angle s'obtiendrait par les mêmes principes, en prolongeant l'arc be, et faisant la corde be plus grande que ab, cet angle alors serait moins aigu, ou droit, ou obtus.

Il est à propos d'observer que plus l'angle devient obtus, moins les opérations sont justes : on fera bien de ne pas trop dépasser l'angle droit.

2o Des instruments de réduction. On a aussi pour réduire les dessins, des moyens mécaniques, tels que le singe de Buchotte, le pentographe, etc.; mais comme ils sont tous mauvais, il est inutile d'en parler, si ce n'est pour engager à

gues

ne pas s'en servir; il n'y a de bon que les moyens géométri ques; cependant le compas de réduction n'est pas à rejeter: c'es un instrument composé de deux branches de cuivre posées l'un sur l'autre : lorsqu'on l'ouvre, on forme une espèce de croix ou deux angles opposés au sommet, chaque branche est arméc d'une pointe d'acier, la tête ou le bouton qui les unit est à cou lisse, de sorte qu'en le reculant, on rend les branches plus lond'un côté que de l'autre, et les ouvertures comprises entre les pointes sont inégales. Pour graudir on prend les mesures avec les pointes les plus courtes, et on les reporte avec les pointes opposées; pour diminuer, on fait le contraire. On trouve encore sur les branches de ce compas des chiffres qui indiquent à quel endroit il faut mettre le bouton pour grandir dans un certain rapport; chiffres qu'il ne faut pas confondre, les uns indiquant les rapports des lignes, les autres, les rapports des surfaces qui sont bien différents, puisque si l'on fait le côté d'un carré double d'un autre, le carré sera quatre fois plus grand, et neuf fois, si le côté est triple. J'avertis que cet instrument a deux grands inconvénients, le premier, c'est qu'en prenant les mesures, le bouton glisse; le second, c'est qu'une pointe étant cassée ou même usée, les chiffres qui indiquent les rapports ne peuvent plus servir.

3o Copier ou réduire au carreau. Enfin, on se sert encore d'un moyen qu'on appelle copier au carreau; il n'est ordinairement employé que par les dessinateurs et les graveurs pour réduire de grands tableaux. On divise le tableau qu'on veut copier, en un certain nombre d'espaces égaux, tant sur la longueur que sur la largeur ; on tend des fils sur les points de division, de manière à former des carreaux dont on proportionne la grandeur à celle des objets qu'on doit dessiner. Pour les distinguer, on numérote deux rangées seulement de ces carreaux, l'une sur un bord horizontal, l'autre sur un bord vertical; on fait ensuite le même nombre de carreaux sur son papier, tel grand ou tel petit qu'il soit ; mais au lieu d'y tendre des fils, qui empêcheraient de dessiner, on tire des lignes au crayon pour former les carreaux, qu'on numérote également; cette préparation terminée, on dessine dans chaque carreau correspondant de sa copie, les objets qu'on aperçoit dans l'original.

Afin d'abréger ces opérations pour lesquelles il faudrait d'ailleurs ôter le tableau de son cadre, on a un châssis en bois divisé farance en carreaux formés par des fils tendus, de sorte qu'on d'a qu'à le poser sur le tableau qu'on veut copier.

Des moyens expéditifs.

Il arrive souvent dans la pratique qu'on est obligé de répéter plusieurs fois le même dessin. Pour abréger le temps et pour eviter l'ennui de faire plusieurs fois la même chose, on a recours aux moyens suivants.

1 Piquer. Lorsqu'on veut piquer un dessin, on le pose sur la feuille de papier destinée à recevoir la copie, et on le fixe par les quatre coins avec des pointes ou de la colle à bouche mise légèrement. Si on craint d'endommager l'original, on fera bien de poser sur les extrémités, deux règles sur lesquelles on mettra des plombs; cette préparation faite, on pique avec une aiguille emmanchée, tous les angles, toutes les extrémités des lignes et les centres des cercles ou des lignes courbes, si elles en ont. Afin de ne pas oublier de points, il faudra procéder avec ordre; pour cela, on commencera par piquer tous les points des contours d'une masse ou d'une ligne, qu'on terminera avant que d'entreprendre une autre partie.

Ceux qui n'ont pas assez d'habitude ou qui craindraient d'oublier des points dans un dessin très compliqué, pourront se tirer d'embarras en posant sur l'original une feuille de papier verni, au travers de laquelle ils piqueront. Sur cette espèce de papier, les points qu'on y fait se marquent en blanc ; il sera donc facile de voir ceux qui seront faits et ceux qui seront à faire.

Lorsqu'on a piqué un dessin, on peut se dispenser de le mettre au crayon et le passer à l'encre de suite; on a encore l'avantage de pouvoir mettre plusieurs feuilles de papier l'une sur l'autre, quatre ou cinq, par exemple, et de les percer toutes à la fois avec le piquoir. Tous les dessins qu'on ne peut faire à la règle, tels que l'ornement, le paysage, etc., ne peuvent pas se piquer, mais on peut les calquer et décalquer.

2o Calquer. C'est faire un dessin sur du papier transparent. Il y en a de plusieurs espèces : le papier huilé, le papier végétal,

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le papier pelure d'ognon, le papier vernis et le papier gélatine ou papier glace. Le papier huilé est celui qu'on emploie le plu souvent, parce qu'il est assez fort, et qu'on peut y mettre des teintes. On fera bien, avant que de l'employer, de passer dessus, une éponge humide seulement, sans eau, les lignes et les teintes prendront plus facilement ; ce papier a l'inconvénient de brunir en vieillissant, et de ne pouvoir être mis dans les cartons avec du papier blanc, l'huile qu'il contient y fait des taches; on devra, sous ce dernier rapport, s'abstenir totalement de calquer dans des ouvrages de prix.

Le papier végétal est beaucoup plus beau, plus mince et plus transparent, mais on ne peut pas passer de teinte dessus. Le papier pelure d'ognon est blanc, très mince et du plus beau grain; lorsqu'on a calqué le trait on peut le coller sur une feuille de papier épais et laver dessus, on pourrait même se dispenser de le doubler d'une autre feuille et le tendre sur une planche à dessiner comme il a été dit. Le papier verni est très transparent, mais l'encre ne prend pas dessus; on calque avec une pointe sèche, et les lignes se marquent en blanc : ce papier ayant l'inconvénient de se casser, et les cassures formant des lignes blanches aussi apparentes que les lignes qu'on a calquées, est toutà-fait à rejeter. Le papier glace ou gélatine n'est employé que par les graveurs. (V. GRAVEUR.)

Or, quel que soit le papier qu'on emploie, on le pose sur le dessin qu'on a l'intention de calquer; on le fixe avec des pointes ou de la colle à bouche, etc.; puis on dessine tout ce qu'on aperçoit au travers.

3° Décalquer. Ce n'est pas seulement pour abréger le temps qu'on décalque un dessin, c'est aussi pour éviter de tracer des lignes inutiles ou de salir la surface sur laquelle on doit dessiner. On s'en sert principalement pour lithographier ou graver.

Avant que de décalquer un dessin, il faut d'abord le calquer avec l'un des papiers indiqués : on a de plus une feuille de papier ordinaire enduite ou frottée, d'un côté, avec de la sanguine, du crayon noir ou de la mine de plomb. (On trouve dans le commerce ce papier tout préparé, qu'on appelle papier à décalquer.) On pose le côté frotté du papier à décalquer sur la surface de la feuille sur laquelle on doit dessiner; on pose encore

par-dessus le calque qu'on veut avoir, puis avec une pointe de cuivre ou d'ivoire, on passe sur toutes les lignes, en appuyant un peu, et la feuille enduite reproduit le dessin sur le papier ou sur la pierre.

On peut encore, en mettant alternativement une feuille de papier à décalqner et une feuille de papier blanc, faire plusieurs épreuves à la fois, mais il est difficile d'en faire plus de deux ou trois.

4 Calquer au carreau. Pour calquer au carreau, on applique Toriginal sur un carreau de vitre, on pose son papier par-derrière et on dessine tous les contours des objets qu'on aperçoit à travers. Afin d'être placé commodément, on a un carreau de vitre posé dans un châssis assemblé, à charnière, dans un cadre. Ce cadre étant sur une table en face d'une fenêtre, on ouvre le châssis à charnière, à la hauteur convenable, et on le fixe au moyen d'une tige et d'une crémaillère préparée pour cet usage. Après avoir avoir entièrement passé le trait à l'encre, si on a l'intention de laver son dessin, il faut indiquer légèrement au crayon les contours des ombres. Cependant on peut aussi le laisser au trait, et pour le rendre plus intelligible et produire plus d'effet, indiquer par des lignes plus grosses qu'on appelle coups de force, les arètes des saillies qui doivent porter ombre ; on peut aussi faire les lignes des premiers plans plus prononcées que celles des seconds plans, et les dégrader à mesure que les objets s'éloignent.

Le dessin d'après nature n'entre pas dans le plan de cet ouvrage. Pour rapporter au plan levé sur le terrain, voy. le mot PLANS.

Il est à propos de terminer cet article en faisant remarquer que l'importance du dessin est assez grande pour influer sur la prospérité de l'industrie, dont les produits sont recherchés en raison de l'attrait qu'on a su leur donner. En effet, on n'exécute rien sans en avoir au moins conçu le dessin : mais il ne suffit pas seulement d'étudier cet art pour obtenir plus ou moins d'adresse dans la main ; si on ne se forme pas le goût, si on n'a pas le sentiment des proportions et de l'harmonie, que pourra-t-on produire ?

D'un autre côté, on n'a pas encore su apprécier jusqu'à quel

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