constances imprévues, on voudrait ne pas donner suite à l'opération pour laquelle le marché aurait été passé, ou du moins n'en pas exécuter une partie plus ou moins importante. Nous verrons au mot MARCHÉ, que, dans ce cas, un entrepreneur peut prétendre non-seulement au remboursement de toutes les dépenses qu'il aurait déjà faites, mais encore au bénéfice que l'opération aurait pu lui procurer, à moins qu'une stipulation expresse ne lui en ait retiré le droit.

Des conditions spéciales doivent déterminer comment et à quelles époques auront lieu les paiements, soit pour à comptes pendant le cours des travaux et en raison de leur avancement, soit pour solde après la réception et les vérification et estimation définitives des travaux.

En ce qui concerne les bases de cette estimation, elles ont dû être posées, ainsi que nous l'avons dit précédemment, dans la seconde partie du devis ; il ne sera pas inutile de rappeler qu'on devra s'y conformer exactement pour tout ce qui aura été exécuté conformément à ce devis, comme aussi de stipuler que tout ce qui n'y aurait pas été prévu, sera estimé d'une manière proportionnelle ou au moins par analogie; et enfin que, dans tous les cas, tous les us et coutumes contraires à ces bases ne serout pas suivis.

Bien que la GARANTIE des travaux soit de droit, elle pourra, selon leur nature spéciale, faire l'objet de quelques stipulations particulières. Nous examinerons tout ce qui a rapport à ce point important, au mot GARANTIE.

Il faut encore prévoir le cas où, soit pendant le cours des travaux et à propos de quelque défaut d'exécution, soit après leur achèvement et au sujet de leur estimation, ou enfin pour tout autre motif, il s'élèverait des difficultés plus ou moins sérieuses sur l'interpretation ou l'application d'une ou de plusieurs des dispositions, soit du projet même, soit du devis. Dans tous les cas, il est bon, afin de ne pas entraver la marche des travaux, de laisser à la decision de l'architecte ou de l'ingénieur qui est chage de leur direction, les points les moins importants et qui se rapportent principalement a "execution même; mais il n'en peat car des des d Sola plus graves, et le jugement ew gpartert de doow, smor, puis aux publics,

aux tribunaux administratifs, c'est-à-dire, en premier ressort, aux Conseils de préfecture, et en appel, au Conseil d'état ; et pour les travaux particuliers, aux tribunaux ordinaires. Mais, principalement pour ces derniers travaux, il peut être utile, pour échapper aux lenteurs et quelquefois aux frais considérables que peuvent entraîner ces sortes de jugements, de stipuler que les parties s'en rapporteront à un ou plusieurs ARBITGES. Voir ce dernier mot.

Tels sont, du moins en ce que la nature de cet ouvrage nous permet de préciser, les principes d'après lesquels un devis doit être rédigé pour assurer, autant que possible, le succès de l'entreprise à laquelle il a rapport, et garantir les intérêts respectifs de tous ceux qui auront à y concourir. Nous espérons qu'ils auront justifié ce que nous avons dit en commençant relativement à la nécessité, de la part de l'architecte ou ingénieur chargé de sa rédaction, d'y apporter par lui-même les plus grands soins. Trop d'artistes regardent à tort cette tâche comme pouvant être confiée à des collaborateurs, quelquefois peu capables de la remplir. Si elle ne réclame pas autant de talent, ou pour mieux dire, le même talent que la composition du projet même, elle exige d'abord une connaissance intime de ce projet que son auteur seul peut posséder, et en outre la science d'un constructeur consommé, ainsi que la prudence et la prévision d'un administrateur habile. En un mot, si, dans les cas importants, un projet doit être la conception du génie, le devis doit toujours être l'œuvre de l'intelligence et de la raison.

On a essayé, à plusieurs reprises et dans plusieurs circon stances, de donner des modèles de devis. Un bon travail de ce genre pourrait sans doute avoir son utilité; mais moins pourtant, à notre avis, qu'on n'est assez généralement porté à le croire, par la raison qu'un devis doit nécessairement être dressé dans telle ou telle marche, dans tel ou tel sens, suivant la nature particulière de l'opération à laquelle il a rapport, et qu'un modèle ne pouvant être dressé qu'en vue d'un objet spécial, ne doit, par cela même, donner que des notions assez restreintes. Il ne saurait donc dispenser, dans tous les cas, des méditations qui peuvent seules conduire à des résultats convenables pour chaque cas particulier. GOURLIER.

DEXTRINE. V. FECULE.

DIAGOMÈTRE. ( Chimie industrielle.) Dans un grand nombre de circonstances il peut devenir important de vérifier la pureté d'une huile d'olives. Nous verrons à l'article HUILES l'application du nitrate de mercure à ce but, mais ce moyen laisse beaucoup à désirer; et comme le moyen mis en usage par M. Rousseau constitue un procédé tout particulier, et qu'à mesure que les sciences se perfectionnent, les procédés doivent acquérir un degré d'exactitude plus grand, nous décrirons dans un article particulier le Diagomètre, dont l'emploi est fondé sur des propriétés électriques, et qui peut devenir utile dans beaucoup d'occasions.

C'est en décomposant ou modifiant les corps suivant leur nature, qu'agit l'électricité, développée abondamment par les appareils électriques ou galvaniques ordinaires; mais quand on se sert d'appareils dans lesquels ce fluide n'offre qu'une très faible tension, elle produit des effets particuliers, soit relativement à son passage au travers des corps, soit par le transport des éléments qu'elle occasione, de manière à donner naissance à des composés qu'aucun autre moyen ne pourrait jusqu'ici permettre de former.

C'est sur l'application de la première de ces propriétés qu'est fondé le diagomètre.

Un des pôles de la pile galvanique communique avec le sol, le pôle opposé est isolé. Dans l'autre partie de l'appareil est une légère aiguille aimantée, très libre sur son pivot et dans le plan du méridien magnétique pris comme zéro d'un cercle gradué. Quand, au moyen d'un excitateur, on met cet appareil en communication avec le pôle, l'électricité agit sur l'aiguille et sur une lame de cuivre qui l'avoisine: la première, chargée d'une électricité de même nature, éprouve une déviation proportionnelle à la force de la pile: mais si on place sur la lame du cuivre un corps dont on veut éprouver la conductibilité, l'aiguille reste stationnaire ou dévie suivant la nature de la substance, et alors, d'après la vitesse de son écartement et le temps qu'elle met à parvenir au maximum de tension, on détermine le degré d'isolement qu'elle produit.

Par le moyen de cet instrument, M. Rousseau a reconnu que

de toutes les huiles, soit végétales, soit animales, celle d'olive avait seule la propriété de conduire très faiblement l'électricité, et la différence qu'elle offre avec les autres est telle, qu'en prenant un terme moyen, on trouve qu'elle conduit six cent soixante-quinze fois moins vite que les autres.

Deux gouttes d'huile de faîne ou d'œillette ajoutées à dix grammes d'huile d'olive, donnent déjà un mouvement quatre fois plus rapide à l'aiguille.

On s'aperçoit facilement combien il peut devenir utile de se familiariser avec l'emploi d'un semblable moyen : les industriels éprouvent souvent de la répugnance à faire usage des moyens qui leur paraissent hors de leur portée, et plutôt destinés à des recherches scientifiques qu'à des déterminations pratiques de l'atelier; c'est un préjugé qu'on ne saurait trop combattre, tout en accordant que plus les moyens sont simples, faciles à employer et moins ils sont scientifiques, plus facilement ils deviennent avantageux entre les mains des ouvriers; mais cette concession ne fait que rendre plus nécessaire l'application des procédés très exacts et minutieux, quand ils peuvent seuls conduire à un bon résultat.

La construction du diagomètre est très simple; la description suivante la fera bien comprendre :

moyen duquel on la place sur un pivot ik. Un arc divisé marque les degrés de déviation. Le conducteur métallique g, t, v, 1, k, reçoit l'électricité en g, où il a la forme d'un disque ou d'une tablette, et il la transmet au pivot k i et au petit plan d qui se trouve en présence de l'aiguille et à une petite distance du disque d'. L'appareil est placé sur un disque de résine ou de gomme-laque gg' et recouvert d'une cloche hh'. La pile sèche

p servant de source constante d'électricité est également placée sur un gâteau de résine. Pour mettre l'appareil en activité, on fait communiquer l'un des pôles avec le sol, et l'on conduit le fluide de l'autre sur la tablette g au moyen du fil fn, revêtu de gomme-laque et terminé par une petite boule en platine n. Aussitôt que la petite boule est en contact direct avec le disque g, l'aiguille est repoussée, et par la déviation qu'elle éprouve, on peut comparer les tensions de la pile à diverses époques. Pour comparer la conductibilité des huiles, on en place des volumes égaux dans un petit godet de métal h qui repose sur le disque g, et l'on a scin de faire toucher la boule de la même manière dans toutes les expériences.

H. Gaulthier DE CLAUBRY. DIAMANT. (Technologie.) Le diamant n'est point seulement un objet de luxe; il est employé pour couper le verre et pour graver dessus. Pour le premier de ces usages sur-tout, il serait difficile de le remplacer ; car il est le plus dur de tous les corps connus, qu'il peut rayer facilement, sans jamais pouvoir être entamé par aucun d'eux. Mais ce n'est point seulement à sa dureté qu'il doit le précieux avantage de diviser le verre avec tant de facilité; il paraît, d'après les recherches de Wollaston, que sa forme naturelle y entre pour beaucoup.

Le diamant se trouve dans la nature en cristaux qui présentent des modifications du système cubique des cristallographes. Il existe sous forme d'octaèdre, solide à huit faces triangulaires; sous forme de dodécaèdre, solide à douze faces rhomboïdales, et sous d'autres formes peu éloignées de celles-ci: mais ce qui est digne de remarque, c'est que les faces de ces cristaux sont courbes au lieu d'être planes, comme celles des autres minéraux. Les arêtes qu'elles forment par leur jonction sont quelquefois tranchantes et alongées; leur section perpendiculaire représente alors celle d'un coin à surfaces courbes; c'est ce coin qui, après être entré dans la petite fente qu'il a faite dans le verre, y détermine une pression latérale qui le divise.

Les substances dures et simplement aiguës raient le verre sans le couper; quand on leur donne par la taille la forme d'un coin semblable à celui dont il vient d'être question, elles acquièrent la même propriété que le diamant; mais leur usage est de