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moins longue durée; car, comme il a été dit, la dureté du diamant l'emporte sur celle de tous les autres corps.

Tous les diamants ne sont pas limpides, tous n'ont pas des dimensions qui permettent de les cliver et de les tailler; on est donc obligé d'en faire un choix. C'est parmi ceux qui ne peuvent être un objet de luxe, que l'on prend les diamants à couper le verre; le reste est pulvérisé pour faire de l'égrisée.

Les diamants les plus propres à couper le verre sont les octaédriques déformés et aplatis; une seule arête courbe et tranchante, aboutissant à deux arêtes latérales, suffit pour cet usage.

Quand le diamant est choisi, on l'ajuste dans un petit parallélipipède de métal, en l'y sertissant solidement. L'arête tranchante doit être disposée dans la longueur du parallelipipède, commencer en affleurant sa surface, et s'élever insensiblement au-dessus en allant vers les deux arêtes latérales. On ajuste un manche à ce petit solide sur la face opposée au diamant.

Le diamant disposé comme il vient d'être dit, ne peut couper que dans un seul sens, en allant de la partie le plus rapprochée du métal, à celle qui en est la plus éloignée.

Tous les diamants à couper le verre, n'ont pas la forme qui vient d'être indiquée; mais on doit choisir ceux qui s'en rapprochent le plus.

Des diamants taillés à faces courbes couperaient parfaitement le verre, et dureraient fort long-temps, si l'arête tranchante se trouvait disposée dans le sens d'une arête naturelle.

Tout diamant naturel ou tout éclat de diamant qui ne présente point les conditions qui le rendent propre à couper le verre, peut servir pour graver dessus, s'il présente une pointe aiguë. Pour faire des raies, comme celles qui se trouvent sur les instruments de verre gradués pour l'usage des chimistes et des physiciens, une pointe simple suffit; mais pour écrire des caractères ou des chiffres, il faut une pointe plus large dans un sens que dans l'autre, et dont le tranchant soit oblique, pour que l'on puisse facilement faire des pleins et des liaisons en tournant dans les doigts le style dans lequel il est enchâssé. A. BAUDRIMONT.

DIAPASON. V. PIANOS.
DIASTASE. V. ORGE.

DIGUES ET DUNES. 'Administration. La conservations des di ques élevées soit contre les torrents, rivieres et feuves, suc sur les bords des lacs et de la mer, est commise à l'administ tion publique. Lorsqu'il s'agit de les construire, la necessite m est constatée par le Gouvernement, et la dépense supportez gar les propriétés protégées, dans la proportion de leur interet arg travaux, sauf les cas où le Gouvernement croirat atle er uste d'accorder des secours sur les foads publics. Laida vi barrytembre 1807-)

Les dignes les plus importantes de la France sont celles de Pas-de-Calais. Eles se divisent en deux classes: la premiere classe comprend celles qui, au temps de la reconquête, przezgaient les terres alors existantes, la deuxième celles cruces pour la defense des coacemious depuis 1553.

Les digues de première classe sont :

A l'ouest de Calais, celle qui s'étend de la digue Carmin à la pente de Blancy, appelée la digue de Sangate;

A l'est, 1° les digues et danes entre la fortification et a première saline Taaf; les danes et la levée formant Tancien chemin de Calais a Gravelines; 3 le banc des Groseilles ; 4o la dique d'Arras.

Les digues de deuxieme classe se composent,

A Touest de Calais, de celles qui protégent la concession Moarca et qui s'étendent du poet à la digae Carmin.

A l'est, de celles formees pour la defense, r des quatre salines Taaf; 2° de la saline Robelin on Blanquart; 3° de la concession Valençai, dite les Hemmes: 4 echa, de la concession de Launay. Ces classications sont operees par l'ordonnance royale du 15 juillet 18:8, qui règle le mode de pourvoir à l'entretien des digues de première et de seconde classe, la composition et les attributions de la commission syndicale, les travaux d'entretien, leur execution et le mode de paiement; les travaux extraordinaires, leur mode d'execution et leur paiement, la comptabilite generale le os travazx, enfin la police des digues et des danes.

L'entretien des anciennes digas, c'esà-dire de celles de première classe, a heu zu moyen d'une cotisation sur toutes les terres qui, særs l'ex sence de ces à pues, seraient submer

gées, ou éprouveraient un notable préjudice. Cette cotisation est assise en raison des chances d'inondation et d'après les proportions déterminées par l'ordonnance."

Une commission syndicale, nommée par le préfet, est chargée spécialement de répartir, entre les intéressés, le montant des taxes reconnues nécessaires pour l'entretien ordinaire et les réparations extraordinaires des digues et dunes; d'examiner, modifier ou adopter les projets des travaux d'entretien; de proposer leur mode d'exécution, soit par régie, soit par adjudication; de passer les marchés ou adjudications; de vérifier les comptes des perceptions; de donner son avis sur tous les objets relatifs aux digues et dunes, lorsqu'elle est consultée par l'Administration, etc.

Les délibérations de cette commission sont soumises à l'approbation du préfet, par l'intermédiaire du sous-préfet qui donne

son avis.

Les fouilles et les trous faits par les particuliers dans le corps d'une digue sont punis, outre les frais de réparations, si elle est en première ligne, de cinq francs à quinze francs; si elle est en seconde ou troisième ligne, de deux francs à six francs. Le passage des voitures, chevaux et autres bestiaux sur les digues donne également lieu à une amende. Cependant, comme quelques-unes de ces digues, par la force de leur construction, leur revêtement solide et la pente presque insensible de leur talus vers la mer, n'ont éprouvé aucun dommage du pacage que leurs propriétaires ou leurs fermiers y ont entretenus pour leurs bêtes à cornes et moutons, et qu'en interdisant ce pacage, on eût rendu nulles de très grandes superficies de terrains et nui ainsi aux besoins de l'agriculture, on l'a toléré sur ces digues, jusqu'à ce qu'elles viennent à se détériorer.

Aucune fouille ne peut être faite dans les dunes de mer, et ce jusqu'à la distance de 100 toises de la caisse de la haute mer. Les fouilles et enlèvements de sables sont punis d'une amende de trois francs à quinze francs.

Il est défendu à tous autres que les proprietaires ou leurs ayants-droit, de couper ou arracher aucunes herbes, plantes, broussailles, sur les digues et dunes, sous peine d'une amende de trois francs à quinze francs, outre les frais de réparation.

Nul ne peut faire paître des bestiaux dans les dunes, sans l'autorisation de la commission syndicale. Il est interdit aux propriétaires d'y entretenir des lapins.

Toutes les réparations et dommages sont poursuivis par voie administrative, comme pour les objets de grande voierie. Les délits sont poursuivis par les voies ordinaires, soit devant les tribunaux de police correctionnelle, soit devant les cours d'assises, en raison des cas. (Loi du 16 septembre 1807, art. 27.) Celui qui a détruit ou renversé des digues, par quelque moyen que ce soit, en tout ou en partie, est puni de la réclu sion et d'une amende qui ne peut excéder le quart des restitutions et indemnités, ni être au-dessous de cent francs. Si l'on a usé de voies de fait pour s'opposer aux travaux dont elles sont l'objet et qui ont été autorisés par le Gouvernement, la peine est un emprisonnement de trois mois à deux ans, et l'amende du quart des dommages-intérêts au plus, et de seize francs au moins. Les moteurs de ces délits subissent le maximum de la peine. (Code penal, art. 437 et 438.)

Les réglements dont nous venons d'exposer les principales dispositions sont à peu près les seuls où il soit question des dunes. Il était difficile, en effet, de les soumettre à des dispositions législatives, et on a dù s'en rapporter à la prudence et à la sagesse des administrateurs.

A l'exception de quelques points de la Bretagne et de la Normandie, où elles sont hérissées de falaises, les côtes occidentales de la France sont généralement plates, sablonneuses et bordées de dunes immenses.

Portées au loin par les vents, les dunes frappent de stérilité les lieux qu'elles parcourent, et laissent sur tout le littoral de la France des traces de dévastation. Dunkerque, les côtes de Flandre, de Normandie, de Guienne et de Gascogne sont tourmentés par ce fléau. Dans le département de la Loire-Inférieure, j'ai vu un village entier, celui d'Escoublac, enseveli sous les sables. Près Saint-Pol-de-Léon, une immense étendue de terrain cultivé et habité, fut détruit, dans une seule nuit, par un ouragan terrible qui engloutit, sous un déluge de sable, les maisons et leurs habitants. Sur la même côte, les s ables de Sentec couvrent en entier la vieille église de Trenemach ; dans

le département des Landes, des Bénédictins ont été autrefois obligés d'évacuer leur monastère et de se réfugier dans une autre localité, et Montaigne nous parle des habitations ensevelies sous le sable sur le territoire de Médoc. Dans sa Géographie physique, Desmarets décrit les collines ambulantes qui se rencontrent au village d'Op-Octeren, à deux licues de Maleyq: « Des collines d'un sable très fin, dit cet auteur, s'y élèvent à environ cinquante pieds, et chaque année elles avancent de dix à douze pieds. Depuis soixante ans elles ont parcouru, dans la direction du Sud au Nord, vingt arpents de terre. Quand elles rencontrent des arbres, elles les enveloppent et nc les lâchent que lorsqu'elles continuent leur voyage, Pour les arrêter, on a crcusé de nombreux fossés, mais elles les ont franchis. Depuis ce temps, les paysans ne mettent plus d'obstacles à ces collines; elles continuent leur marche vers le Nord, abandonnant autant de terrain qu'elles en envahissent. »

Comme on le voit, les dunes ravissent à l'agriculture une grande étendue de terrain et appellent l'attention la plus sérieuse de l'Administration. Celles situées entre l'Adour et la Gironde, embrassent, avec les Landes, un espace de soixantequinze lieues carrées. Depuis trente ans environ, on s'est livré à la plantation des dunes, et de vastes forêts de pins maritimes s'élèvent déjà sur plusieurs des points qu'elles occupaient dans la Gascogne. Ces plantations sont les seuls obstacles que l'Administration puisse opposer à ce fléau, et ses efforts doivent avoir constamment pour objet de les encourager et de veiller à leur AD. TRẺBUCHET.

conservation.

DILATATION. (Physique.) La dilatation des gaz a été traitée à l'article ATMOSPHÈRE, celle des liquides et des solides à l'article CALORIQUE. V. l'article PENDULES pour les procédés de compensation.

DISETTE. (Économie politique, Commerce.) La peur de la disette a produit plus de maux que la disette elle-même. L'inégalité des saisons, celle des cultures, des accidents de toute espèce, exercent une grande influence sur les récoltes, que toute la puissance humaine ne saurait amener à un taux régulier. Il doit donc exister de nombreuses variations dans le prix des denrées, selon que l'année a été favorable ou malheureuse,

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