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long séjour en Égypte ; elle ne resterait pas plus de dix à douze jours, suppose-t-il.

N° 221

Signé: TISSOT.

Sir,

Le Comte de Granville à Sir E. Malet.

Foreign-Office, 5 octobre 1881.

Je vous ai transmis aujourd'hui une proposition que j'avais faite au Gouvernement Français, que les Représentants Anglais et Français au Caire aient à recommander au Gouvernement Égyptien de recevoir les Envoyés Turcs avec respect, mais de s'opposer avec fermeté à toute intervention de leur part dans l'Administration intérieure du Pays. Je vous envoie en même temps la réponse du Gouvernement Français, adhérant à la proposition.

J'ai par conséquent à vous prier de conseiller le Gouvernement Égyptien dans ce sens, de concert avec votre collègue Français.

Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

N° 222

Lord Lyons au Comte de Granville.
(Extrait.)

Paris, le 5 octobre 1881.

J'ai déjà eu l'honneur de faire savoir à Votre Seigneurie, par télégraphe, que, ayant communiqué à M. Barthélemy-SaintHilaire les instructions aux Chargés d'Affaires d'Angleterre et de France au Caire suggérées par Votre Seigneurie, j'ai été informé par lui qu'il est entièrement d'accord avec Votre Seigneurie, et que, par le fait, il transmettait précisément des instructions similaires au Chargé d'Affaires Français, lorsqu'il a reçu ma communication. J'ai l'honneur de transmettre ci-joint à Votre Seigneurie une copie de la lettre que j'ai écrite à ce sujet à M. Barthélemy-Saint-Hilaire. Les instructions de M. Barthélemy-Saint-Hilaire au Chargé d'Affaires Français sont, somme toute, identiques à celles qu'a préparées Votre Seigneurie, c'est-à-dire qu'elles sont envoyées dans le but de faire conseiller au Gouvernement Égyptien de recevoir les Envoyés

Turcs avec respect, mais de s'opposer avec énergie à toute intervention de leur part dans les affaires intérieures du Pays.

J'ai mentionné dans ma lettre que Votre Seigneurie avait envoyé des instructions au comte Dufferin pour engager la Porte à abréger le séjour des Envoyés Turcs en Égypte autant que possible. M. Barthélemy-Saint-Hilaire a envoyé des instructions dans le même but à l'Ambassadeur Français à Constantinople.

Signé LYONS.

ANNEXE AU No 222

Lord Lyons à M. Barthélemy-Saint-Hilaire.

Mon cher Ministre,

Lord Granville propose que les Gouvernements Anglais et Français recommandent aux Représentants au Caire de persuader au Gouvernement Égyptien de recevoir respectueusement les Envoyés Turcs, mais de s'opposer à leur ingérence dans l'administration intérieure de l'Égypte.

Lord Granville est désireux de savoir ce que pense Votre Excellence de cette proposition. Il a de plus donné des instructions à l'Ambassadeur de Sa Majesté à Constantinople, de presser la Porte de rendre le séjour de ses Envoyés en Égypte le plus court possible.

Croyez-moi, etc.

Signé: LYONS.

N° 223

Sir E. Malet au Comte de Granville.

Mylord,

Le Caire, le 6 octobre 1881.

J'ai l'honneur d'informer Votre Seigneurie que, en conformité des instructions contenues dans les télégrammes de Votre Seigneurie, à la date d'hier, je me suis rendu ce matin avec mon Collègue Français M. Sienkiewicz au palais d'Ismaïlieh pour voir le Khédive.

Nous informâmes Son Altesse que nos Gouvernements respectifs conseillent au Gouvernement de Son Altesse de recevoir les Envoyés Turcs attendus, avec tous les honneurs dus à leur rang, mais de s'opposer formellement à toute immixtion de leur part dans l'administration intérieure de l'Égypte.

Après une conversation dans laquelle Son Altesse exprima son adhésion aux vues indiquées par cet avis, il nous demanda de transmettre à nos Gouvernements respectifs sa gratitude pour la communication que nous avons été chargés de lui faire.

Ensuite nous allâmes ensemble au ministère de l'Intérieur, et nous fimes la même communication à Chérif-Pacha, Président du Conseil. Son Excellence nous demanda d'exprimer ses remerciements à nos Gouvernements respectifs, pour le conseil donné, et de leur demander de lui continuer leur protection. J'ai, etc. Signé: EDWARD B. MALET.

N° 224

Sir E. Malet au Comte de Granville.

(Par télégraphe.)

Le Caire, 6 octobre 1881.

Les Envoyés Turcs sont arrivés à Alexandrie ce matin. Le colonel Araby-Bey a quitté le Caire avec son régiment pour se rendre à El-Ouady.

N° 225

Signé : MALET.

Le Comte de Granville à Lord Lyons.

Mylord,

Foreign-Office, le 6 octobre 1881.

Je prie Votre Excellence de proposer au Gouvernement Français que Sir E. Malet et son collègue Français aient à informer le Khedive et Chérif-Pacha, qu'ils ont reçu l'ordre d'assister le Gouvernement de Son Altesse en maintenant l'autonomie en Egypte, telle qu'elle est établie par les firmans du Sultan, et qu'ils doivent employer leurs bons offices, en cas de besoin, pour restrcindre toute tentative de la part des Envoyés Turcs pour contrôler l'action du Ministère dans son essai de rétablir la confiance dans le Pays, et la discipline dans l'armée.

J'ai déjà autorisé Sir E. Malet à faire cette communication aussitôt que son collègue Français aura reçu l'ordre de se joindre à lui dans cette démarche.

J'ai, etc.

Signé : GRANVILLE.

N° 226

Le Comte de Granville à Sir E. Malet.

Foreign-Office, le 6 octobre 1881.

J'ai prié l'Ambassadeur de Sa Majesté à Paris de proposer au Gouvernement Français que votre collègue Français et vousmême, vous informiez le Khédive et Chérif-Pacha que vous avez reçu pour instruction d'assister le Gouvernement de Son Altesse, en maintenant l'autonomie de l'Egypte telle qu'elle est établie par le firman, et que vous devez vous interposer, en cas de néces sité, pour restreindre toute tentative, de la part des Envoyés Turcs, pour contrôler l'action du Ministère dans ses efforts pour rétablir la confiance dans le Pays et la discipline dans l'armée.

Vous pouvez agir dans ce sens, aussitôt que votre collègue Français aura reçu l'ordre de se joindre à vous dans la communication à faire au Khédive et à Chérif-Pacha.

Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

No 227

Le Comte de Dufferin au Comte de Granville.

(Par télégraphe.)

Constantinople, 6 octobre 1881. Le Ministre des Affaires Étrangères étant venu me voir, ce matin, j'ai saisi l'occasion de lui dire que, d'après l'opinion du Gouvernement de Sa Majesté, il est à désirer que le séjour en Égypte, des Commissaires qui y ont été récemment envoyés, soit aussi court que possible.

N 228

Le Comte de Dufferin au Comte de Granville.

(Par télégraphe.)

Constantinople, 7 octobre 1881.

En continuation de mon télégramme du 6 courant, j'ai déjà, en conformité aux instructions de Votre Seigneurie, insisté au

près d'Assim-Pacha, sur les funestes effets que produirait toute tentative de la part des Émissaires ottomans en Égypte, d'intervenir dans l'Administration intérieure ou le régime existant dans ce Pays, et hier, j'ai répété mes avertissements.

Signé: DUFFERIN.

N° 229

Le Comte de Granville à Lord Lyons.

Mylord,

Foreign-Office, 7 octobre 1881.

Égypte

Le Chargé d'Affaires et Consul général de Sa Majesté en a recommandé que, pour diminuer le danger d'une panique parmi la population étrangère du Caire et d'Alexandrie que l'absence d'un lieu de refuge pourrait occasionner en cas de troubles, un des vaisseaux de Sa Majesté vient stationner à Alexandrie.

Je propose de demander aux lords Commissaires de l'Amirauté, de donner des ordres nécessaires pour effectuer cette recommandation, et j'ai à requérir Votre Excellence d'informer le Gouvernement Français de l'intention projetée d'envoyer des vaisseaux de Sa Majesté dans le port d'Alexandrie, et de demander s'il a l'intention de prendre la même précaution. Je suis, etc.

Signé: GRANVILLE.

N° 230

Lord Lyons au Comte de Granville.

Mylord,

Paris, le 7 octobre 1881.

En conformité avec les instructions que j'ai reçues de Votre Seigneurie par télégraphe, la nuit dernière, j'ai écrit ce matin à M. Barthélemy-Saint-Hilaire pour lui proposer de faire transmettre aux Chargés d'Affaires d'Angleterre et de France au Caire l'ordre de faire ensemble une communication au Khédive et à Chérif-Pacha, leur disant qu'ils ont reçu pour instruction d'assister le Gouvernement de Son Altesse en maintenant l'indépen dance de l'Égypte telle qu'elle est établie par les firmans du Sultan, et d'intervenir en cas de besoin, pour restreindre toute tentative de la part des Envoyés Turcs pour contrôler l'action

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