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par les Cabinets intéressés. Je vous serai reconnaissant de me faire connaître, avec le moins de délai possible, si le Gouvernement Austro-Hongrois est disposé à adhérer à la rédaction du double projet que vous êtes invité à lui soumettre. Recevez, etc.

Signé: C. DE FREYCINET.

No 16

M. de Freycinet aux Ambassadeurs de la République Française à Berlin et à Rome.

Paris, 10 février 1880.

Depuis quelques temps des pourparlers étaient engagés entre nous et l'Angleterre pour concilier autant que possible, dans la formation projetée de la Commission de liquidation financière en Égypte, les vues communes aux deux Cabinets de Paris et de Londres avec celles que le Gouvernement Austro-Hongrois avait manifestées au mois d'octobre dernier, lors du voyage de MM. de Blignières et Baring à Vienne. Ces pourparlers suivis avec le vif désir d'arriver à une entente ont abouti à un remaniement du projet primitif de déclaration et de décret dont les termes avaient été concertés entre le Cabinet Anglais et nous. J'ai l'honneur de vous envoyer ci-joint, à titre d'information personnelle, ces deux documents sous leur forme définitive, tels qu'ils sont soumis aujourd'hui au Gouvernement Austro-Hongrois. Suivant le désir du Cabinet de Vienne, la rédaction nouvelle élargit les attributions de la Commission de liquidation et facilite l'accomplissement de ses travaux en chargeant les Contrôleurs de lui communiquer le budget de l'année courante ainsi que les budgets antérieurs et tous les documents complémentaires qui seraient de nature à l'éclairer. La France et l'Angleterre ont consenti en outre à prolonger l'existence de la Commission de trois mois après la publication du décret définitif de liquidation.

Je me plais à espérer que ces modifications obtiendront l'assentiment de la Chancellerie Austro-Hongroise et qu'elle nous tiendra compte de nos concessions en acceptant le texte que nous lui avons communiqué.

Il y a en effet urgence à arriver à une conclusion dans cette affaire. Elle intéresse au premier chef les nombreux créanciers de l'Égypte qui demeurent depuis si longtemps impayés et dont les réclamations sont aussi instantes que légitimes. Leur espoir repose en ce moment sur la prompte formation de la Commission qui sera chargée d'un règlement définitif et qui devra ainsi mettre un terme à une situation dont il est impossible de prolonger sans inconvénient les pénibles incertitudes. Au point où les choses en sont arrivées, si les Puissances ne parvenaient pas à s'entendre pour la formation de cette Commission spéciale, la liquidation ne pouvant être différée, devrait être cherchée par une autre voie, ou bien ces difficultés de plus d'un genre seraient à redouter. Nous persistons à désirer l'institution de la Commission qui est admise d'ailleurs en principe par tous les Cabinets, parce qu'à nos yeux elle représente le mode de procéder le plus simple, le plus rapide et le plus efficace pour sortir des embarras actuels.

En vous tenant au courant de l'état des choses, je ne pense pas que vous ayez, jusqu'à nouvel ordre, à prendre l'initiative d'aucune conversation à cet égard avec le Gouvernement auprès duquel vous êtes accrédité ; il me paraît préférable d'attendre que nous ayons connaissance de l'impression de la Chancellerie de Vienne; je vous en informerai dès qu'elle m'aura été marquée. Si, comme je l'espère, elle est favorable, le Cabinet de... n'élèvera sans doute pas d'objection pour sa part et nous pourrions dès lors envisager comme prochain l'accord de toutes les Puis

sances.

Signé : C. DE FREYCINET.

N° 17

M. de Freycinet au Baron de Ring.

Paris, le 12 février 1880.

Je reçois vos dépêches des 4 et 5 de ce mois. Je viens de communiquer au Gouvernement Autrichien le projet définitif pour l'institution d'une Commission de liquidation, sur les termes duquel je me suis mis d'accord avec l'Angleterre. Nous persistons à penser que la formation de cette Commission est le mode de procéder qui soulèvera le moins de difficultés pratiques. Je suis

d'ailleurs, pénétré, comme M. de Blignières et comme vous, de la nécessité d'une prompte solution, et je presse le Cabinet de Vienne de nous donner sa réponse sans retard.

Quant à l'affectation d'une partie des fonds Rothschild à l'arriéré du traitement des employés et du tribut, le Gouvernement Égyptien peut considérer notre consentement comme acquis; mais je doute que cela suffise à le tirer d'embarras. Au point de vue juridique strict, s'il s'agit d'une modification au décret du 15 novembre, il doit consulter toutes les Puissances dont le concours a été nécessaire pour la validité de ce décret même. La difficulté de cette procédure fait pressentir les complications auxquelles nous serons exposés si nous ne parvenons pas à constituer une Commission de liquidation munie de pouvoirs suffisants pour tout terminer.

Signé: C. DE FREYCINET.

N° 18

Le Comte de Montmarin à M. de Freycinet.

Vienne, le 13 février 1880.

J'ai remis aujourd'hui même au chef de la Section politique les projets de Déclaration et de Décret relatifs à la Commission de liquidation pour les affaires financières d'Égypte, qui se trouvaient joints à votre dépêche du 9 courant. J'ai eu soin de lui indiquer sommairement, d'après le sens de vos instructions, que le Gouvernement Français, entièrement d'accord avec le Cabinet de Londres sur cette question, s'était efforcé de développer les attributions de la Commission liquidatrice suivant le désir manifesté précédemment par le Gouvernement austrohongrois, notamment en ce qui concerne les rapports qu'elle serait appelée à entretenir avec les Contrôleurs généraux et la prolongation de ses pouvoirs pendant une durée éventuelle de trois mois.

Le baron Calice s'est borné à me répondre que son Gouvernement ne pouvait qu'être reconnaissant des dispositions conciliantes dont je lui reportais l'expression, mais qu'il devait, avant tout, soumettre les Documents que je laissais entre ses mains au baron Haymerlé. Il a ajouté, après une lecture rapide,

que, dans son opinion personnelle, il ne prévoyait pas que des objections bien sérieuses puissent être faites à la rédaction de ce double projet. Et, comme j'insistais au nom de la gravité des intérêts engagés, pour que la réponse du Cabinet AustroHongrois ne se fit pas trop longtemps attendre, il m'a donné à espérer qu'elle pourrait m'être communiquée dans quatre ou cinq jours.

Signé: MONTMARIN.

No 19

M. de Freycinet au Comte de Montmarin.

Paris, le 14 février 1880.

Je vous prie de ne rien négliger pour obtenir du Cabinet Autrichien une réponse aussi prompte que possible à la communication du projet de Déclaration et de Décret concernant l'institution d'une Commission de liquidation financière en Égypte. Si les Puissances ne parviennent pas à se mettre d'accord sur les termes de ce projet dans le plus bref délai, la situation en Égypte devient tellement pressante, que nous craignons d'être obligés d'abandonner l'idée d'une Commission internationale et de rechercher un autre moyen d'opérer la liquidation.

Signé: C. DE FREYCINET.

No 20

Le Comte de Montmarin à M. de Freycinet.

Vienne, le 15 février 1880.

J'ai communiqué avant-hier au baron Calice les projets de Déclaration et de Décret concernant l'institution d'une Commission de liquidation financière en Égypte, en lui demandant une réponse aussi prompte que possible. Il m'a fait espérer qu'elle me serait donnée demain lundi. Le baron Haymerlé, que j'ai rencontré hier dans la soirée, m'a dit à ce sujet que les

projets dont il s'agit ne lui paraissaient pas à première vue répondre entièrement au désir précédemment manifesté par son Gouvernement; que néanmoins il espérait pouvoir y donner son adhésion « principalement », a-t-il ajouté, « dans le but d'être agréable, en cette circonstance, au Gouvernement Français. » Si je puis obtenir demain une réponse précise, j'aurai soin d'en informer immédiatement Votre Excellence.

Signé: MONTMARIN.

No 21

M. le Comte de Montmarin à M. de Freycinet.

Vienne, le 16 février 1880.

Le baron Calice, dans la conversation que je viens d'avoir avec lui au sujet des projets concernant l'institution de la Commission de liquidation, m'a tenu à peu près le même langage que le baron Haymerlé dans l'entretien dont je vous ai transmis hier la substance. Le Gouvernement Austro-Hongrois, m'a-t-il dit, est porté à donner son adhésion aux deux projets dans leur teneur actuelle, bien qu'ils ne correspondent pas exacte. ment à ses demandes; il y serait déterminé surtout par le désir d'être, en cette occasion, agréable au Gouvernement Français et par l'espoir que ce dernier usera de réciprocité à son égard dans les questions se rattachant aux affaires d'Égypte, et qui l'intéresseraient particulièrement. Mais la question est encore à l'étude, a-t-il ajouté, et la décision définitive ne peut être prise avant un jour ou deux. J'ai insisté auprès du Chef de la Section politique afin que la réponse fût aussi prompte que possible, en me conformant aux instructions contenues dans votre télégramme du 14 de ce mois. « En tous cas, a repris M. Calice, le délai sera très bref et vous recevrez communication sans aucun retard des résolutions du Gouvernement sur ce point. Je ne manquerai pas de vous les faire connaître aussitôt que j'en aurai été instruit.

Signé: MONTMARIN.

D

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