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Société formée à Modène pour accueillir les ecclésiastiques.

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Les Panégyristes de saint Louis. Le triomphe de la Religión ou le Roi martyr, poème par feu J. F. de la Harpe.

357

Ordre du jour publié à Ancône par un officier napolitain. 360 Projet de loi sur l'observation des dimanches et fêtes. 362 Départ de M. l'ancien évêque de Saint-Malo, ambassadeur à Rome.

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Mandement de M. de Broglie, évêque de Gand. Lettre sur un ouvrage du P. Lambert, intitulé: La Vérité et l'Innocence vengées, contre les erreurs, etc., des Mémoires pour servir à l'Histoire Ecclésiastique, etc..... Ordonnance du Roi pour l'organisation du conseil d'Etat. 379 Réponse à la lettre d'un patriote allemand.

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Réflexions sur l'état de l'Église en France pendant le xvi. siècle, et sur sa situation actuelle. Mandement de M. de Boulogne, évêque de Troyes, pour la paix.

Arrivée de M. le cardinal Maury à Rome.

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Situation du royaume, présentée à la Chambre des Députés par les ministres du Roi.

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Fin de la Table du premier volume.

On souscrit pour cet ouvrage, chez Adrien LE CLERE, quai des Augustins, no. 35.

Il en paroît deux nos, par semaine, composé chacun de seize pages; prix, 25 fr. pour un an, 14 fr. pour six mois, et 8 fr. pour trois mois, franc de port par la poste; et pour les pays hors du royaume, 31 fr. pour un an, 17 fr. pour six mois, et 10 fr. pour trois mois, aussi franc de port.

L'AMI DE LA
DE LA RELIGION

ET DU ROI.

Sur la Providence dans la dernière révolution.

La Providence vient de frapper un de ces grands coups qui retentiront long-temps dans l'histoire, et qui formeront époque dans la suite des siècles. Le gouvernement oppresseur qui pesoit sur nous depuis tant d'années, vient d'être enfin renversé. Le fléau de la France et de l'humanité, le dévastateur de l'Europe, l'ennemi de la religion et de la morale, est tombé de ce faîte d'orgueil et de puissance où l'avoient porté son ambition, son audace et ses crimes. Nous pouvons nous écrier avec le Prophète : « Comment as-tu été précipité de si haut, Lucifer? comment l'ennemi des nations a-t-il été abattu? Tu disois dans ton cœur : Je monterai jusqu'aux cieux, je placerai mon trône dans les astres, je serai semblable au ToutPuissant, et voilà que tu es plongé dans l'abîme. Ceux qui te verront dans ta chute, se diront avec étonnement Est-ce donc là cet homme qui troubloit le monde, ébranloit les royaumes, faisoit de la terre un vaste désert, et détruisoit les cités (1) »? Il semble

(1) Isaïe, chap. xiv.

Tome I. L'Ami de la Relig. et du Roi. No. I.

que le Prophète ait eu en vue notre délivrance, tant les expressions qu'il emploie dans ce chapitre sont applicables à la domination et à la chute de notre orgueilleux et farouche usurpateur.

Qui pourroit méconnoître le doigt de la Providence dans cette mémorable révolution? qui seroit assez aveugle pour n'y pas voir son action puissante marquée en caractères frappans, ou qui seroit assez ingrat pour ne pas bénir cette miséricorde qui vient de se déployer d'une manière si éclatante? Il n'est plus permis au plus indifférent d'oublier que c'est Dieu qui a tout conduit dans ces grandes circonstances. C'est lui qui a opéré notre délivrance; c'est à lui que nous devous adresser nos actions de grâces. Les hommes ne sont que ses instrumens, et quels que soient leurs bienfaits, la source et le principe en sont dans celui qui fait tout mouvoir à son gré. Il élève et abaisse à son gré les flots de la mer. Il appelle les vents et les orages, et d'un souffle il ramène le calme. Il ébranle les nations jusqu'en leurs fondemens, il laisse les sions humaines se déchaîner, et tout, quand il le veut, rentre à l'instant dans l'ordre. Terrible dans ses vengeances, il n'est pas moins consolant dans ses faveurs, et s'il frappe avec force, il sait guérir avec douceur. Adorons cette Providence conservatrice qui a changé si subitement nos destins, qui, au milieu de notre naufrage, nous a présenté tout à coup une

pas

planche secourable, et qui, tirant le bien de l'excès même du mal, nous a fait luire, comme par enchantement, des jours sereins, quand nous étions au plus fort de la tempête.

Quel plus grand exemple pouvions-nous avoir de la puissance miséricordieuse du souverain maître des hommes et des choses! quelle étonnante révolution dans toutes les circonstances qui l'ont accompagnée! Il semble que le ciel eût inspiré à celui dont il se servoit pour nous châtier, cet esprit de vertige et d'erreur, avant-coureur d'une chute certaine. L'ivresse de son ambition et les illusions de son orgueil l'ont conduit à sa ruine. Il a consumé, dans des projets insensés, les troupes qui faisoient sa force et son appui. On diroit qu'il s'est entendu avec ses ennemis pour hâter sa perte. La manie des conquêtes l'a aveuglé. Il avoit dit comme Assur: Je vais déployer la force de mon bras et la supériorité de mes conseils. J'irai dans les contrées les plus éloignées, je bouleverserai les peuples, et j'arracherai les rois de leurs trónes. Dans sa folle jactance, il affectoit les formes ambitieuses d'un oracle, en même temps que dans son imprévoyance il s'avançoit en insensé, sans calculer ni les distances, ni les rigueurs du climat, ni les besoins des vivres, ni les forces humaines. Bientôt il lui fallut revenir honteusement sur ses pas. Il vit disparoître par milliers dans les neiges, les malheureuses victimes de son im

prudence et de son orgueil, et il s'échappa lâchement du milieu des dangers où il les avoit précipitées. Depuis, tout concourut à dissiper les illusions et l'enchantement qu'avoient pu' produire son charlatanisme et ses succès. Ce colosse de puissance fut sapé de toutes parts. L'Europe entière se ligua contre l'ennemi commun. En vain il appela à son secours les dernières ressources de la tyrannie expirante. Les levées en masse, les violences, le pillage, lés mesures les plus furieuses et les plus arbitraires prouvoient son impuissance et ses craintes. Il avoit aliéné le cœur des peuples; il se trouva au moment de la crise sans défense, et il tomba sans exciter ni intérêt ni même de pitié. Nous pouvons encore dire ici avec Isaïe : Le Seigneur a brisé cette verge superbe qui frappoit les peuples et les rois. La terre va jouir enfin du repos. Elle se livre à la joie. Les cèdres méme du Liban se félicitent en disant : on ne nous abattra plus. Les princes admirent la chute de celui qui les avoit si long-temps menacés d'un pareil sort. Ton orgueil a donc été humilié à son tour, lui dirent-ils.

Mais oublions l'artisan de nos maux, et abandonnons-le au mépris et à l'horreur qu'il mérite. Attachonsnous plutôt à suivre et à reconnoître les bienfaits de la Providence dans cette suite d'événemens inespérés. Les habitans de Paris surtout ont de plus grandes actions de grâces à rendre pour leur délivrance. C'est-là

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