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rante jours, pour se préparer à la fête de Pâques. (Voir Carême.) Le mot d'abstinence dans le sens de privation de quelque chose d'agréable par des vues de religion, est fort ancien dans notre langue. Jean de Méung a dit, en parlant des hypocrites ou faux dévots:

Maints, pour sembler plus honnestes,
Laissent à mangier chair de bestes
Tout temps sous nom de pénitente.
Et font ainsi leur abstinence,

Si comme en caresme faisons.

- (Roman de la Rose, v. 1681 et suiv.) ABUS (Appel comme d'). Mot spécialement employé pour désigner les entreprises des ecclésiastiques contre la juridiction et les droits des laïques, C'est au Parlement qu'on doit la ressource des appels comme d'abus, ressource imitée de la loi Præmunire d'Angleterre. En 1309, Pierre de Cugnières, avocat du Roi, proposa le premier ce remède contre les usurpations de l'Eglise.

ACACIA. C'est proprement l'arbre qui donne la gomme arabique, nommé ainsi par les Grecs (l'arbre sans malice), parce que la piqûre de ses épines n'est suivie d'aucun fàcheux accident. Mais on le confond actuellement avec un arbre originaire de l'Amérique septentrionale, d'où il fut apporté en France, avant l'année 1600, par Vespasien Robin, professeur de botanique au jardin de Paris, d'où lui est venu le nom de robi nier. L'acacia sert à faire de belles allées dans les jardins. Il est épineux; sa feuille est menue, et ses fleurs, qui sont blanches, rendent une odeur très agréable. On distingue un autre acacia, de la semence duquel on tire un suc qui porte le nom de suc d'acacia, et qui entre dans la composition de la thériaque. Le premier pied d'acacia, ou plutôt de robinier qui parvint en Europe, fut planté à Bruxelles, dans le jardin de l'Archiduc, qui fait maintenant partie de l'établissement scientifique créé par Dekin, et dirigé aujourd'hui par le savant Drapier: cet arbre y existe encore.

ACADÉMICIEN. Ce nom a d'abord été donné aux disciples de Platon, parce

qu'ils s'assemblaient dans un lieu nommé Académie. (Voyez ce mot.) Mais on compte ordinairement trois académies: l'ancienne, dont Platon fut le chef et le fondateur; la moyenne, qui fut fondée par Arcésilas; et la nouvelle, dont l'établissement est attribué à Carnéade. Dans les temps modernes, le mot académie ayant servi à désigner des sociétés savantes, le nom d'académiciens a été continué aux membres de ces différentes sociétés.

ACADÉMICIENNE. Ce mot a étẻ établi au sujet et en faveur de Mme. Deshoulières, que l'académie d'Arles s'est fait honneur de compter au nombre de ses membres, et qui a été la première femme qui ait reçu, en France, des lettres d'académicienne, en 1689.

en

ACADÉMIE. Lieu fort agréable et planté d'arbres, à six stades (un quart de lieue) de la ville d'Athènes, où Platon et ses disciples s'assemblaient. pour converser sur des matières philosophiques. Le nom d'Académie fut donné à cet emplacement, d'un nommé Academus, riche citoyen d'Athènes, qui en était possesseur, et vivait du temps de Thésée. Cimon, général athénien, embellit l'Académie, et la décora de fontaines, d'arbres et de promenades, faveur des philosophes et des gens de lettres qui s'y réunissaient. Cicéron, chez les Latins, donna par allusion le nom d'Académie à une maison de campagne qu'il avait près de Pouzzol. Ce fut là qu'il composa ses Questions académiques. On a donné depuis le nom d'acadèmies à différentes assemblées de savans qui s'appliquent à cultiver les sciences ou les arts. Lorsque Ptolémée Soter se fut assuré la possession de l'Egypte, il fonda, sous le nom de Musion, la fameuse académie d'Alexandrie, dans laquelle il réunit les philosophes les plus distingués de son temps et auxquels on dut la célèbre bibliothèque brûlée en 640 par ordre du farouche Omar. Cette académie fut long-temps le centre de l'instruction. Les poètes et les écrivains latins se formèrent à l'école des Grecs;

mais Rome n'eut point d'académie. Le premier établissement de ce genre, parmi les modernes, fut fondé par Charlemagne. Cette académie, dont il était membre, obtint une grande célébrité : elle répandit le goût des sciences, et je ta les premiers fondemens de la langue française, alors mélange barbare du langage des Goths, du latin et du vieux Gaulois; elle soumit à des principes cette langue qui devint la langue romance. Dans le siècle suivant, l'académie d'Oxford fut fondée, en Angleterre, par Alfred-leGrand. Vers la même époque, les villes de Grenade et de Cordoue eurent aussi des académies, que leurs fondateurs, les Maures, rendirent célèbres, par leur goût pour la poésie, la musique et les lettres. L'ACADÉMIE DES JEUX FLORAUX, fondée à Toulouse en 1325, est la plus ancienne des académies qui subsistent encore aujourd'hui. Ses membres prirent le nom de mainteneurs de la gaie science. Les prix que l'on y décerne consistent en fleurs d'or et d'argent, telles que la violette, le souci, l'amarante et l'églantine. Cette société, que Clémence Isaure fit son héritière, jouit encore d'une réputation méritée.

La renaissance des lettres, au quinzième siècle, fit éclore une foule d'académies, et notamment en Italie: la plus célèbre fut celle de la Crusca de Florence, à laquelle on doit le fameux vocabulaire qui porte son nom. La plupart des nations ont à présent des académies : les plus célèbres sont, la société royale de Londres et les académies de Berlin, de Madrid et de Saint-Pétersbourg. La France en compte plusieurs à Paris et quelques-unes dans les départemens. Voici les principales: L'ACADÉMIE FRANÇAISE, instituée en 1635 par le cardinal Richelieu, pour perfectionner la langue. En général, elle a pour objet toutes les matières de grammaire, de poésie et d'éloquence. Sa devise est: A l'immortalité.

L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLESLETTRES, dont les travaux ont pour objet les inscriptions, les devises, les médail

belles-lettres, dit Voltaire, formée d'abord, en 1663, de quelques membres de l'académie française, pour transmettre à la postérité, par des médailles, les actions de Louis XIV, devint utile au public, dès qu'elle ne fut plus uniquement occupée du monarque, et qu'elle s'appliqua aux recherches de l'antiquité, et à une critique judicieuse des opinions et des faits. » Cette société, composée d'un très petit nombre de membres, tint ses premières séances dans la bibliothèque de Colbert, et ne fut connue que sous le nom de petite académie, nom qui lui fut continué jusqu'à l'époque (1691) où M. de Pontchartrain, contrôleur-général, eut le département des académies. Ce ministre donna une attention particulière à la petite académie, qui devint plus connue sous le nom d'académie royale des inscriptions et médailles; cependant, elle ne reçut que 16 juillet 1701 le règlement définitif de son organisation. Sa devise est: Vetat mori. Cette académie, détruite en 1793 par la révolution, et rétablie dans l'ancien Institut, en 1803, par un décret consulaire, sous le nom de classe d'histoire et de littérature ancienne, a repris son premier nom, lors de la création du nouvel Institut, en 1816.

le

L'ACADÉMIE des sciences. Cette académie fut établie, en 1666, par les soins de M. Colbert. Les sciences physiques, les mathématiques, l'histoire, les belles -lettres et les matières d'érudition sont principalement de son ressort. Sa devise est: Invenit et perficit. Ce ne fut qu'en 1713 que le roi confirma par des lettres-patentes l'établissement des deux acadé

mies des sciences et des belles-lettres.

ACADÉMIE ROYALE DES BEAUX-ARTS; ACADÉMIE DES SCIENCES MORALES ET POLITIQUES. Voyez INSTITUT.

Louis XIV avait déjà fondé, en 1648, l'ACADÉMIE ROYALE DE PEINTURE ET DE SCULPTURE, et, en 1671, celle D'ARCHITECTURE. Voyez Luc (Academie de Saint-).

Louis XV établit l'ACADÉMIE DE CHIRURGIE, fondée en 1731 par les soins

les. « L'académie des inscriptions et de la Peyronie, et qui fut confirmée

par lettres patentes du 8 juillet 1748. ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE. Cette académie a été créée par une ordonnance du roi du 20 décembre 1820. Elle est instituée spécialement pour répondre aux demandes du gouvernement surtout ce qui intéresse la santé publique, et principalement sur les épidémies, les épizooties, les différens cas de médecine légale, la propagation de la vaccine, l'examen des remèdes nouveaux, et des remèdes secrets, les eaux minérales naturelles ou factices. Elle est, en outre, chargée de continuer les travaux de la Société royale de médecine et de l'Académie royale de chirurgie. L'académie est divisée en trois sections, une de médecine, une de chirurgie, et une de pharmacie. Il y a dans la section de médecine 30 honoraires et 45 titulaires; dans la section de chirurgie, 20 honoraires et 25 titulaires; dans la section de pharmacie, 10 honoraires et 15 titulaires : cinq titulaires de la section de médecine sont nécessairement choisis parmi les médecins vétérinaires. Il y a trois classes d'associés : des associés libres, au nombre de 30; des associés ordinaires, au nombre de 80, dont 20 seulement résidant à Paris; des associés étrangers au nombre de 30. Il y a, en outre, des adjoints résidans et des adjoints correspondans : le nombre des adjoints résidans peut égaler celui des titulaires de la section à laquelle ils sont attachés, le nombre des adjoints correspondans est indéterminé. Chacune des trois sections élit ses membres titulaires, ses membres honoraires et ses adjoints. Les associés sont élus par l'Académie entière. L'élection des honoraires, des titulaires et des associés n'est définitive qu'après avoir été approuvée par le roi. L'élection des adjoints doit être confirmée par l'Académie entière. Le premier médecin du roi est de droit président d'honneur perpétuel de l'Académie. ACADÉMIE ROYALE DE MUSIQUE. Cette académie fut établie en 1669. Nous en sommes redevables à l'abbé Perrin, introducteur des ambassadeurs auprès de Gaston, duc d'Orléans. Ce fut l'opéra

de Venise qui lui en donna l'idée. Ce théâtre fut, pendant quelque temps, nommé théâtre des arts. On connaît les vers de Voltaire sur ce bel établissement: << Il faut se rendre à ce palais magique, » Où les beaux vers, la danse et la musique, >> L'art de tromper les yeux par les couleurs, » L'art plus heureux de séduire les cœurs, » De cent plaisirs font un plaisir unique. » Voyez OPÉRA.

ACADÉMIE se dit encore, dans un sens particulier, des lieux où la jeunesse apprend à monter à cheval, et quelquefois à faire des armes, à danser, à voltiger, etc. Gui Allard dit que Pluvinel, élève de Pignatelli de Naples, fut le premier qui établit en France des académies pour monter à cheval. Il était du Dauphiné; il fut fait écuyer de la grande écurie d'Henri IV; ce fut lui qui apprit à monter à cheval à Louis XIII. Le roi, pour ce noble exercice, lui accorda le dessous de la galerie du Louvre, vis-à-vis le pont des Tuileries. Pour rendre ses écoliers habiles, Pluvinel eut chez lui des maîtres qui leur apprenaient à voltiger, à faire des armes, à manier la pique, à danser, dessiner, à jouer du luth, les mathématiques et les autres sciences nécessaires à un homme de condition. Il honora son école du nom d'académie.

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ACADÉMIE D'ARMES. Voyez MAÎTRES EN FAIT D'Armes.

ACAJOU. Tout le monde possède aujourd'hui des meubles en acajou, et l'on s'inquiète peu de l'histoire de l'arbre qui produit un bois si précieux. Le bois d'acajou provient de l'anacardier, arbre des Indes, dont on connaît deux espèces qui atteignent aux dimensions de nos plus grands chênes. Plusieurs autres arbres des pays chauds fournissent aussi du bois que l'on confond aveo l'acajou, tels sont ceux que les botanistes ont appelés cedrella et switenia. Ce nom d'acajou paraît au reste n'être que la corruption des mots caju et cazou, qui, dans les langues de racine malaise, désignent simplement le bois de tout arbre employé soit à la charpente, soit à la menuiserie, d'où sont venus les

noms de caĵu areng, qui est une sorte de bois d'ébène; de caju radja, qui est le canneficier; et de caju ular, qui est un vomiquier employé contre la morsure des serpens, etc. Encyclopédie moderne (1823). Ce n'est que depuis le commencement du dernier siècle que le bois d'acajou est connu en Europe. A cette époque, le frère du célèbre docteur Gibbons, commandant d'un bâtiment employé dans le commerce des Indes occidentales, rapporta, pour lui servir de lest, plusieurs madriers de ce bois, qu'il envoya à son frère le médecin, qui faisait bâtir alors une maison dans Covent-Garden; mais les charpentiers ayant trouvé ce bois trop dur pour leurs ou tils ordinaires, ne voulurent point le mettre en œuvre, et il resta oublié pen dant long-temps dans le jardin du docteur. Quelques années après, une boîte propre à renfermer des chandelles fut faite avec une planche de ce bois, qui se trouva par hasard parmi les madriers. Le menuisier se plaignit, ainsi que l'avaient fait les charpentiers, de la dureté du bois et de la faiblesse de ses instrumens. Le docteur lui conseilla d'en faire établir de plus forts; et enfin la boîte fut faite. Le docteur fut si satisfait de sa beauté qu'il voulut avoir un bureau du même bois : l'ouvrier qu'il employa, étant fort habile dans son métier, parvint à finir ce dernier ouvrage dans la plus grande perfection. M. Gibbons, enchanté de sa découverte, montra son bureau à ses amis. La duchesse de Buckingham-Shire l'admira, et pria le docteur de lui donner de quoi s'en faire faire un semblable pour elle-même. C'est ainsi que l'acajou s'est d'abord introduit en Angleterre, où il était déjà d'un usage universel vers le milieu 'du dix-huitième siècle, et ensuite dans les différens pays de l'Europe.

ACANTHE. C'est à son feuillage que l'acanthe doit sa célébrité. On dit qu'une jeune Corinthienne étant morte peu de jours avant un heureux mariage, sa nourrice désolée mit dans un panier divers objets qu'elle avait aimés, le plaça

près de son tombeau sur un pied d'acanthe, et le couvrit d'une large tuile pour préserver ce qu'il contenait. Au printemps suivant, l'acanthe poussa; ses larges feuilles entourèrent le panier, mais arrêtées par les rebords de la tuile, elles se courbèrent et s'arrondirent vers leur extrémité. Près de là passa un architecte nommé Callimaqué, il admira cette décoration champêtre, et résolut d'ajouter à la colonne corinthienne la belle forme que le hasard lui offrait.

ACCENT. Les Grecs paraissent être les premiers qui ont introduit les accens dans l'écriture. L'auteur de la méthode grecque de P. R. (p. 546) observe que la bonne prononciation de la langue étant naturelle aux Grecs, il leur était inutile de la marquer dans leurs écrits par des accens; qu'ainsi, suivant toute apparence, ils ne commencèrent à en faire usage que lorsque les Romains, curieux de s'instruire dans la langue grecque, envoyèrent leurs enfans étudier à Athènes. On songea pour lors à fixer la prononciation et à la faciliter aux étrangers; ce qui arriva, poursuit cet auteur, un peu avant le temps de Cicéron. Isidore, qui vivait il y a plus de douze cents ans, après avoir parlé des accens, que les Romains avaient pris des Grecs, parle encore de certaines notes en usage, dit-il, chez les auteurs célèbres, et que les anciens avaient inventées pour la distinction de l'écriture, et pour montrer la raison, c'est-à-dire le mode, la manière de chaque mot et de chaque phrase. « Aristophane de Byzance, grammairien qui vivait deux siècles avant Jésus-Christ, passe, dit M. Éloi Johanneau ( Encyclopédie moderne, tome I, page 150), pour avoir inventé les accens. Saint Augustin témoigne aussi que dès le quatrième siècle on voyait des esprits dans les manuscrits grecs de l'Ancien Testament. Winkelmann nous apprend qu'on a trouvé dans les manuscrits d'Herculanum, sur quelques lettres, des points et des virgules que nous nommons accens, et qu'on ne trouve plus de semblables marques dans les inscriptions faites

après le siècle d'Auguste. Les accens étaient marqués sur un vers d'Euripide écrit sur le mur d'une maison qui faisait le coin d'une rue d'Herculanum. »

ACCOLADE. Cérémonie qui consistait, dans l'ancienne chevalerie, à baiser à la joue gauche celui qu'on recevait chevalier, et à lui donner sur l'épaule ou sur le cou un coup du plat d'une épée nue. Les princes et les seigneurs donnaient l'accolade à ceux qu'ils faisaient chevaliers, comme une marque qu'ils devenaient leurs hommes, comme on parlait en ces temps-là, et qu'ils acquéraient un droit particulier sur leurs personnes et sur leurs armes. Cette cérémonie était fondée sur un ancien usage des Français, parmi lesquels, quand un homme, suivant le rapport des anciennes formules, ne pouvait pas payer à son créancier les sommes qu'il lui devait, il se rendait volontairement son esclave jusqu'à l'entier paiement de sa dette; et, pour marque de son engagement, il prenait le bras de son patron, et se le passait autour du cou, comme une manière d'investiture de toute sa personne. De nos jours, et dans notre pays, l'accolade est la cérémonie par laquelle une personne qui a reçu le brevet de la légion-d'honneur, est admise dans cet ordre.

ACCOMPAGNEMENT. Quoique l'origine de cet art ne remonte pas au-delà du dix-septième siècle, son histoire est assez obscure. Plusieurs auteurs en attribuent l'invention à Louis Viadana, maître de chapelle de la cathédrale de Mantoue, né à Lodi, en 1580. C'est du moins l'un des premiers musiciens qui en ont parlé et donné des exemples. Avant lui, la basse, soumise à des repos plus ou moins longs, était toujours écrite pour les voix, et la basse de viole ou la contre-basse jouait à l'unisson. L'invention de Viadana consista à écrire une basse instrumentale différente de la basse vocale en ce qu'elle n'était pas interrompue comme elle, d'où lui est venu le nom de basse continue, sous le quel l'accompagnement et même la

science de l'harmonic furent long-temps connus. L'utilité de cette invention devint plus importante par la découverte de la règle de l'octave due à Sabbatini de Pesaro. Les premières notions de l'accompagnement figuré furent exposées en 1703 par François Gasparini, directeur de musique au conservatoire de Venise. Peu d'années après, Rameau jeta une vive lumière sur la théorie de l'accompagnement en appelant l'attention des musiciens sur le renversement des accords. Kirnberger découvrit la loi des prolongations de consonnances. Enfin dans ces derniers temps M. Catel régularisa la considération des altérations d'intervalle, et M. Fétis a complété le système de l'harmonie et de l'accompagnement en 1824, par la découverte du mécanisme de la substitution dans les accords dissonnans.

ACCOUCHEMENS. Dès le temps de Jacob, l'art d'accoucher fut, selon Goguet, une profession particulière. «Il est aisé, dit-il, de reconnaître, par la manière dont Moïse s'explique, qu'il y avait alors chez les peuples de l'Asie des sages-femmes telles qu'il y en a aujourd'hui parmi nous. » Il paraît aussi qu'en Egypte, de temps immémorial, le soin des accouchemens était confié aux femmes. On pourrait même soupçonner, par les termes dont Moïse se sert, que les sages-femmes égyptiennes faisaient usage de quelque machine propre à faciliter l'enfantement c'était, autant qu'on le peut conjecturer, une espèce de chaise sur laquelle elles faisaient mettre la femme au moment du travail. On vient de voir que chez les peuples de l'Orient le soin des accouchemens avait été dans l'origine confié aux femmes. Il n'en a pas été de même chez les Grecs, dans les premiers temps. Il était expressément défendu aux femmes d'exercer aucune des parties de la médecine, sans en excepter même celle des accouchemens. Cette défense eut des suites très fâcheuses. Les femmes ne pouvaient se résoudre à appeler 'des hommes dans ces momens critiques :

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