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Robert de Béthune, avoué d'Arras; et ce titre était anciennement si recommandable, que plusieurs souverains se sont fait gloire de le porter. L'histoire nous apprend aussi qu'il y a eu des avoués des villes et des provinces, soit qu'ils eussent le gouvernement général, ou qu'ils fussent seulement les défenseurs de toutes les églises ou abbayes qui y étaient situées. On ne s'accorde sur l'origine de leur institution; les uns la font remonter au IVe siècle, les autres la placent au VIII.

pas

AVRIL. C'était le second mois de l'ancienne année romaine, c'est-à-dire de l'année de Romulus, qui commençait par mars, et qui n'avait que dix mois. Numa ajouta à cette année les deux mois de janvier et de février, et le mois d'avril se trouva alors le quatrième. Ce mois, qui, chez les Romains, était consacré à Vénus, ramenait chaque année un grand nombre de fêtes toutes relatives à la fécondité de la terre. Son nom même, aprilis, dérivé d'aperire, disait que la terre s'ouvrait alors à de plus douces influences, pour donner l'espérance des moissons et des fruits : et voilà sans doute pourquoi, selon Boucher, Virgile fait ouvrir l'année par le Taureau, qui n'est que le deuxième signe du zodiaque, quoique l'année astronomique commence par le bélier.

Candidus curatis aperit cum cornibus annum
Taurus.

Ovide, dans le quatrième livre des Fastes, rejette cette origine du mot aprilis. Il aime mieux en faire honneur à l'écume de la mer, dont Vénus était sortie, selon la mythologie grecque. C'est ainsi que ce poète ingénieux préfère presque toujours un mot galant à la vérité.

que

AVRIL (Poisson d'). Attrape, piége innocent l'on tend à quelqu'un le premier jour d'avril. « Donner un poisson d'avril, c'est, dit l'abbé Tuet (Matinées senonoises, ou Proverbes français, p. 81, Paris, an III), faire faire à quelqu'un une démarche inutile, pour avoir occasion de se moquer de lui. Cette mauvaise plaisanterie n'a lieu que le premier jour

vue,

d'avril. Quelques personnes lui donnent l'origine suivante: Louis XIII faisait garder à dans le château de Nanci, un prince de Lorraine dont il n'avait pás à se louer. Le prisonnier trouva le moyen de tromper ses gardes, et se sauva, le premier jour d'avril, en traversant la Meuse à la nage; ce qui fit dire aux Lorrains que c'était un poisson qu'on avait donné à garder aux Français. Nous doutons que ce mot soit la véritable origine du proverbe, qui doit être antérieur au règne de Louis XIII. Gilbert Cousin observe que de son temps on appelait en France poisson d'avril, celui qui fait le métier infâme de débaucher les

personnes du sexe, parce que le poisson dont il porte le nom chez le bas peuple, est excellent à manger dans ce mois-là. « C'est vers ce temps-là, dit le Duchat (Ducatiana, t. 11, pag. 530, Amsterdam, 1738), que le maquereau, qu'on appelle aussi poisson d'avril se laisse prendre. » Ecoutons Bellingen dans l'explication qu'il donne de cette expression, sauf à y ajouter telle foi que de raison: «Quant au mot de poisson, il a été corrompu, comme une infinité d'autres, par l'ignorance du vulgaire, et la longueur du temps a presque effacé la mémoire du terme original. Car au lieu qu'on dit présentement poisson, on a dit passion dès le commencement, parce que la passion du Sauveur du monde est arrivée environ ce temps-là, et d'autant que les Juifs firent faire diverses courses à Jésus-Christ pour se moquer de lui et pour lui faire de la peine, le renvoyant d'Anne à Caïphe, de Caïphe à Pilate, de Pilate à Hérode, et d'Hérode à Pilate; on a pris cette ridicule ou plutôt impie coutume de faire courir et de renvoyer d'un endroit à l'autre ceux desquels on se veut moquer environ ces jours-là. » ( L'ėtymologie des proverbes français, par Bellingen, liv. 1, pag. 44, édition in-8°, la Haye, 1656.)

AZOTE (GAZ). Quoique l'azote entre dans la composition de l'air atmosphérique pour 79/100es, ce gaz n'a été dé

couvert qu'en 1775 par Lavoisier. Cette découverte eut lieu quelque temps après celle que Priestley fit du gaz oxigène. L'azote pur est toujours gazeux; il est sans odeur, sans saveur; il éteint les corps en combustion, et sa pesanteur

spécifique est de 0,9757. Il est sans usage dans les arts et la médecine, mais il est employé dans les laboratoires. Il entre dans la composition des matières animales et de quelques matières végétales.

B

B. Cette lettre, la seconde de tous les alphabets anciens et modernes, à l'exception des langues éthiopienne et arménienne, indique le nombre deux chez les Grecs, signifiait trois cents chez les Romains et valait trois mille lorsqu'on mettait une ligne au-dessous du B. C'est le caractère par lequel on distingue les monnaies frappées à Rouen. Le double B (BB) est la marque de la monnaie de Strasbourg.

BABYLONIENS. Ce peuple célèbre de l'antiquité forma un royaume qui embrassa la presque totalité de l'Asie supérieure. La fondation de cet empire date de la chute de celui des Assyriens: on l'attribue à Bélesis et à Arbace. Toutefois l'histoire de ces temps reculés est si obscure, les monumens qui nous l'ont conservée si opposés entre eux, les systèmes des modernes sur cette matière si différens les uns des autres, qu'il est difficile de donner aucun sentiment comme certain et incontestable. La coexistence de Ninive et de Babylone, la lutte de ces deux états, leur prédominance alternative et l'invasion des Chaldéens (environ 630 ans avant Jésus-Christ) sont les seuls faits généraux qu'on puisse démêler dans cette histoire. Les principaux rois des Babyloniens sont Nabonassar (748-703); Nabopolassar (625-604 ); Nabuchodonosor (604-561 ); enfin, Nabonadius (556-538). Ce dernier fut assiégé et pris dans Babylone par Cyrus qui assujettit les Babyloniens aux Perses. Ainsi finit ce royaume après avoir duré deux cent dix ans depuis la destruction du grand empire des Assyriens.

TOME I.

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BACCHANALES. Fêtes que célébraient les Grecs et les Romains en l'honneur de Bacchus. Suivant Hérodote, elles prirent naissance en Egypte où elles étaient connues sous le nom de mystères d'Isis; le fameux devin Mélampus les apporta en Grèce, qui les accueillit avec transport. Les mystères de Bacchus se célébraient la nuit dans un lieu caché; un grand-prêtre présidait à la réception des initiés et recevait leur serment. Dans les premiers temps les bacchants et les bacchantes, personnes employées au cérémonial du culte du dieu du vin, se couvraient les joues du sang des victimes : ils préférèrent ensuite le jus des mûres, le gros vin ou la lie. Les hommes et les femmes se revêtissaient de peaux de bêtes et parcouraient les rues accompagnés des plus belles vierges et des matrones les mieux famées, portant sur leurs têtes des corbeilles ornées de rubans et remplies de pampre, de lière, de raisin et de fruits. Vers l'an de Rome 566 (186 avant Jésus-Christ), un certain Grec sans naissance et sans nom vint en Toscane et Ꭹ introduisit les bacchanales qui, peu de temps après, passèrent à Rome. On n'y reçut d'abord qu'un petit nombre d'initiés; mais bientôt on Ꭹ admit indifféremment tous ceux qui se présentèrent de l'un et de l'autre sexe. Ces mystères étaient assaisonnés des plaisirs du vin et de la bonne chère. Les ténèbres de la nuit donnant lieu à une licence effrénée, il s'y commettait toutes sortes de crimes et d'abcminations, et cela fut poussé à un tel point que l'on fut obligé de les défendre.

8

:

Un libertinage si affreux n'était pas le seul vice de ces assemblées nocturnes; il sortait de la même source une foule d'autres crimes tels que sont les faux témoignages, les empoisonnemens et enfin les meurtres, exécutés si secrètement, que l'on ne trouvait pas même les corps des malheureux pour leur donner 1 a sépulture.

BACHELIER. Dans l'origine de la chevalerie, on distinguait, dit Blanchard {Beautés de l'histoire de France, pag. 160, Paris, 1813), deux classes de chevaliers, les bannerets et les bacheliers. On n nommait banneret, titre le plus haut et le plus relevé de la chevalerie, celui qui, noble de nom et d'armes, se trouvait assez riche et assez puissant pour lever et entretenir à ses dépens cinquante hommes d'armes; il fallait que chacun de ces hommes d'armes eût, outre ses valets, deux cavaliers pour le servir. On appelait bachelier, ou bas chevalier, celui qui n'avait ni assez de bien, ni assez de vassaux pour fournir à l'état un pareil nombre d'hommes. Comme les gentils hommes étaient bacheliers de bonne heure, on a nommé autrefois les jeunes gens bacheliers, et les jeunes demoiselles bachelettes. Villon, en son Grand Testament, composé en 1461, s'exprime ainsi:

Mais que ce jeune bachelier

Laissast ces jeunes bachelettes.

vait inspirer, aimèrent mieux déchoir de la chevalerie que d'en partager l'honneur avec des gens de robe et de collége. Les nouveaux chevaliers furent regardés avec mépris; de là peut-être ce préjugé contre les légistes, que la révolution seule a pu dissiper en rabaissant l'orgueil de la noblesse d'épée. Le nom de bachelier n'est plus appliqué aujourd'hui qu'à ceux qui ont obtenu dans les facultés des sciences, des lettres, de médecine, de théologie ou de droit, le premier des trois grades qui s'y confèrent, appelé baccalauréat. C'est dans le XIII siècle que le degré de bachelier a commencé d'être introduit dans les écoles par le pape Grégoire IX.

BADAUD. Ce mot vient de l'italien badare, qui signifie regarder, s'arrêter, perdre son temps. « Si, dit Voltaire, on a donné ce nom au peuple de Paris plus volontiers qu'à un autre, c'est unique

ment

parce qu'il y a plus de monde à Paris qu'ailleurs, et par conséquent plus de gens inutiles qui s'attroupent pour voir le premier objet auquel ils ne sont pas accoutumés, pour contempler un charlatan, ou deux femmes du peuple qui se disent des injures, ou un charretier dont la charrette sera renversée et qu'ils ne relèveront pas. Il y a des badauds partout; mais on a donné la préférence à ceux de Paris.»

Paris est un grand lieu plein de marchands mêlés,
L'effet n'y répond pas toujours à l'apparence;
On s'y laisse duper, autant qu'en lieu de France;
Et parmi tant d'esprits plus polis que meilleurs,
Il y croît des badauds antant et plus qu'ailleurs.
(CORNEILLE, le Menteur.)

Jusque sous François Ier, on ne distinguait que deux classes de chevaliers, les bannerets et les bacheliers. Ce prince créa un troisième ordre composé de magistrats et de gens de lettres, qu'on appela chevaliers ès-lois, ou chevaliers lettrés. Par cette distinction accordée aux hommes célèbres dans les sciences, François Ier voulait faire comprendre à la noblesse qu'elle doit réserver une partie de son estime à des qualités qui concourent, avec les talens militaires, au bonheur et à la gloire de l'état. Cette création cependant produisit un effet contraire à celui que ce monarque s'était proposé. Ces fiers paladins, par une jalousie bizarre, que la seule ignorance pou- zor était comblé de gloire, lorsqu'un de

BAGDAD. Les historiens ne sont pas d'accord sur l'époque de la fondation de Bagdad. Les uns font remonter l'origine de cette ville à la première dynastie des rois de Perse, d'autres au commencement du VIIIe siècle sous le califat d'Almanzor. Probablement la ville bâtie à cette époque, le fut sur les ruines d'une autre plus ancienne portant le même nom. Voici, au reste, une anecdote sur sa fondation. Le calife Alman

ses officiers, passant dans une plaine agréable entre l'Euphrate et le Tigre, se recommanda aux prières d'un bon ermite qui desservait en cet endroit une espèce de chapelle consacrée au dieu Bag. En conversant avec le vieux solitaire, l'officier lui dit que son maître avait formé le projet de bâtir une ville qui devînt la capitale de l'empire, mais qu'il ne savait encore dans quelle partie de ses états il en jetterait les fondemens. « Si l'on en croit les traditions du pays, répondit l'ermite, un prince qui s'appellera Moclas doit élever dans cette contrée une cité qui deviendra fameuse : il n'est pas probable que ce temps soit arrivé, puisque votre maître ne porte point ce nom. » Quand l'officier eut rejoint Almanzor, il crut devoir lui rapporter ce discours. Mais à peine eutil prononcé le nom de Moclas, que le calife, transporté de joie, se prosterna la face contre terre, et remercia le ciel de lui avoir fait connaître l'endroit où il fallait bâtir la capitale de ses états. Puis remarquant l'étonnement de ses courtisans: «< Dans ma jeunesse, leur dit-il, mes frères et moi, nous avions quelquefois besoin d'argent. Afin de m'en procurer, je dérobai un bracelet à ma nourrice, qui s'étant aperçue de mon larcin, m'appela Moclas, nom d'un brigand alors fameux dans le Khorassan. Vous voyez, par le discours du solitaire, que ce Moclas ne peut être que moi, et que Dieu veut l'exécution d'un dessein formé depuis si long-temps. » Aussitôt le calife rassembla jusqu'à deux cent mille ou vriers, ramassa les matériaux les plus précieux, prodigua les trésors, et, en moins de quatre ans, vit s'élever une ville riche et superbe; ce fut Bagdad, qu'il appela Medinat-alsalam ( séjour de paix); mais le nom vulgaire de Bagdad (présent fait au dieu Bag) a prévalu. Sous le règne des Abbassydes, Bagdad a brillé pendant cinq siècles d'une splendeur sans égale en Turquie. Elle fut la capitale d'un grand empire, le siége du goût, des sciences et des arts, le centre du commerce de l'Asie, de l'Afrique et

de l'Europe, et renfermait une population immense. Depuis que les Mogols s'en emparèrent en 1258, elle a beaucoup souffert. Sa prospérité diminua constamment jusqu'au moment où elle tomba au pouvoir d'Amurat IV en 1638.

On y compte environ 80,000 habitans, dont 50,000 Arabes, 25,000 Turcs 1,500 chrétiens et 2,500 Juifs.

BAGNE. Ce mot, dérivé de l'italien Bagno, fut donné par les Italiens au bâtiment où l'on renferme à Constantinople les esclaves du sultan, parce que ce bâtiment contient des bains. C'est, au rapport de Tournefort, l'une des plus affreuses prisons du monde. Ensuite, on à appliqué ce nom à tous les lieux de détention destinés à l'esclavage et aux chiourmes des galères. Les bagnes de Tunis, de Tripoli et d'Alger sont distribués en petites chambres obscures, basses et voûtées, renfermant chacune quinze ou seize esclaves, couchés sur la terre, gardés par des sentinelles et livrés à la plus profonde misère. «J'ai vu à Alger, dit un voyageur, plus de seize cents esclaves; plus de cent succombent, chaque année, au désespoir ou à l'excès des fatigues. Renfermés tous les soirs dans un bagne, ils couchent nus, sur la terre, exposés au vent et à la pluie. Dès le point du jour, leurs gardiens les réveillent à coups de rottin, et les conduisent comme des troupeaux à leur pénible tâche. Les uns sont employés à l'arsenal, où la moindre faute leur attire cent coups de bâton sous la plante des pieds; d'autres, comme des bêtes do somme, sont condamnés à transporter d'énormes rochers qui les écrasent sou vent de leur poids; j'ai vu plusieurs de ces infortunés, retourner à la ville mu tilés et sanglans; j'en ai vu tomber sui les chemins, refuser, par faiblesse on par désespoir, de se relever sous le fouet de leurs bourreaux, et attendre dans l'immobilité, la mort qu'ils implo raient.» (Il est inutile de faire observer que cette relation est antérieure à la conquête d'Alger par l'armée française. { Il y a des bagnes à Gênes, à Naples,

à Malte, à Brest, à Toulon, dans plusieurs autres ports de l'Europe. En France, les forçats, depuis la révolution de 1789, ont le même costume, le même régime; ils sont assujettis aux mêmes travaux et obéissent aux mêmes chefs. Cette fusion, si nuisible à la morale, a rendu les bagnes des écoles de forfaits, où chaque condamné, loin d'apprendre à changer de conduite, s'endurcit davantage au crime et s'instruit dans l'art de le commettre. Il faut avouer toutefois que les règlemens de ces prisons ont été très améliorés, surtout en 1817, dans le port de Toulon. Les condamnés y sont séparés en différentes classes, d'après la durée de leur ban. Ils peuvent travailler pendant plusieurs heures pour leur compte, et s'assurer ainsi leur subsistance lorsque le temps de leur captivité sera achevé. Le gouvernement français a pris, en 1828, des mesures qui donnent lieu d'espérer que le régime intérieur des bagnes subira très incessamment de grandes améliorations, et en changeront entièrement l'économie. Voy. GALÉRIENS, BOTANY-BAY.

BAGUE. La mythologie nous explique à sa manière l'origine des bagues. Élle dit que Prométhée, depuis sa punition, ayant empêché par ses avis Jupiter de faire la cour à Thétis, parce que l'enfant qu'il aurait d'elle le détrônerait un jour, le dieu, reconnaissant de ce service, consentit qu'Hercule allât le délivrer. Mais pour ne pas violer son serment de ne jamais souffrir qu'on le déliât, il ordonna que Prométhée porterait toujours au doigt une bague de fer, à laquelle serait attaché un fragment de la roche du Caucase, afin qu'il fût vrai, en quelque sorte, que Prométhée restait toujours lié à cette chaîne. Les Chaldéens et les Egyptiens sont les premiers peuples chez qui nous trouvons l'usage de porter des bagues; les Hébreux dans le même temps en usaient aussi. Les Perses disent que Guiamschid, quatrième roi de la première race, en introduisit l'usage parmi eux. Les Grecs et es Romains les connurent plus tard, et

parmi ces derniers, personne n'en porta avant Scaurus, gendre de Sylla. On faisait des bagues de fer, d'acier, d'or, d'argent, de bronze, etc., et on les portait au petit doigt de la main gauche, ou au doigt que nous nommons l'annulaire; il y en avait de creuses et de solides. On les chargeait de pierres précieuses, et leurs figures ne variaient pas moins que leur matière. Voy. ANNEAU.

BAGUETTE divinatoire. Voy. RABDO

MANCIE.

BAILLI. On ne trouve aucune trace des baillis sous les deux premières races de nos rois; l'opinion commune est qu'ils ont été institués par les comtes et ducs qui, vers la fin du Xe siècle, se croyant souverains de leurs fiefs, partageaient les débris de la monarchie, et à la place desquels les baillis furent chargés de rendre la justice. La plus ancienne ordonnance de nos rois que l'on connaisse, concernant les baillis, fut donnée en 1190 par Philippe-Auguste, qui institua les baillis royaux, différens des simples baillis, en ce qu'ils leur étaient supérieurs. Leurs fonctions étaient de tenir les assises dans les provinces, de recevoir les plaintes des sujets lésés par les prévôts du seigneur, et de réprimer les vexations de ces derniers. C'est par ces espèces d'appel qu'ils ont, comme l'a remarqué le président Hénault, accoutumé les peuples à reconnaître la justice royale.

BAINS. Les Orientaux furent les premiers qui construisirent des édifices à l'usage des bains; les Grecs ne tardèrent pas à suivre cet exemple. La Grèce connaissait les bains chauds dès le temps d'Homère, comme il paraît par divers endroits de l'Odyssée; ils étaient ordinairement joints aux gymnases ou palestres, parce qu'en sortant des exercices on prenait le bain. Vitruve a donné une description fort détaillée de ces bains, par laquelle il paraît qu'ils étaient composés de sept pièces différentes, la plupart détachées les unes des autres et entremêlées de quelques pièces destinées aux exercices. Selon Pline, les bains ne fu

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