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avait été traité comme un vilain. Chez les Romains les coups de bâton n'étaient point infames.

BATONNIER DES AVOCATS. On ne sait pas précisément ce qui a fait donner ce nom à l'avocat qui, pendant un an, préside aux assemblées de l'ordre et à ses députations. Il y en a qui prétendent que c'est parce qu'il portait anciennement, aux cérémonies qui se fai saient à la Sainte-Chapelle le bâton de la confrérie de Saint-Nicolas, dont il était le chef. Bien que les avocats cessèrent en 1782 de participer à cette confrérie que les clercs du palais avaient établie en 1342, on n'en continua pas moins la qualification de batonnier au président annuel de leurs assemblées. Cette qualification a été maintenue par le décret impérial du 14 décembre 1810, ainsi que par les ordonnances royales du 20 novembre 1822 et du 27 août 1830.

BATTERIES A RICOCHET. Les batteries à ricochet ne portent le boulet, qui va par sauts et par bonds, que vers le commencement des faces des pièces attaquées. Elles ont été inventées par le maréchal de Vauban, qui les employa la première fois au siége d'Ath, en 1697.

BAUDRIER. Ce qu'on appelait autrefois baudrier, dit le Duchat, dans ses notes sur Rabelais, était proprement une ceinture de cuir, doublée d'un autre cuir, laquelle servait à mettre de l'argent, et à pendre aussi l'épée, lorsqu'on avait droit d'en porter une. Les empereurs donnèrent à ceux qu'ils voulaient honorer de la compagnie de leur suite, une courroye, pour marque de feur dignité où grade, appelée cingulum militare, c'est-à-dire ceinture militaire, que les officiers portaient, autant ceux qui servaient au palais et suite de l'empereur, que les capitaines et soldats des légions servant aux armées et garnisons. « Ceste courroye s'appeloit balteus, et de nos François baudriers, pour ce, comme j'ai dit, que volontiers elle estoit de cuir sec (que nous appelons

baudrier), auquel pendoit l'espée de ceux qui avoient droit de la porter; et ce baudrier estoit quelquefois change en escharpe, principalement quand c'estoit en guerre. » ( Cl. Fauchet, De l'origine des chevaliers, feuillet 11, 1600.)

BAUMIER. Ce furent Vespasien et Titus qui, dans leur triomphe, après la guerre des Juifs, montrèrent aux Romains le premier baumier. C'est cet arbrisseau qui donne le baume si connu sous le nom de baume de la Mecque, mais qui ne nous arrive souvent que fort altéré. Après la réduction de la Judée, le fisc, chez les Romains, s'était approprié le monopole du baume; et afin d'augmenter les profits, on avait cherché à multiplier le baumier en Égypte. On assure que cet arbrisseau ne se trouve plus maintenant qu'en Arabie, où il est cultivé uniquement pour le grand-seigneur.

BAVIÈRE. Royaume de la confédération germanique, composé de deux parties séparées par le royaume de Wurtemberg et le duché de Bade, l'une orientale ou sur le Danube, l'autre occidentale ou sur la rive gauche du Rhin. La

Bavière faisait anciennement partie du Noricum. Les Boïens, qui vinrent l'habiter sous Auguste, lui firent donner, par les Romains, le nom de Boïaria, duquel est dérivé celui qu'elle porte aujourd'hui. Ce pays, d'abord gouverné par des rois, étant tombé au pouvoir des Francs, fut gouverné par des ducs jusqu'à Charlemagne qui, s'en étant emparé, le fit administrer par des comtes. Il échut en partage à Louis-le-Germanique, en 843. Après avoir changé plusieurs fois de souverain, il tomba au pouvoir d'Arnold-le-Mauvais qui fut la tige de familles célèbres. Après diverses vicissitudes, la Bavière échut en 1180 à la maison de Witelsbach qui l'avait déjà possédée. Cette maison se partagea en deux branches, dont la cadette eut le duché de Bavière, l'aînée l'électorat palatin du Rhin. Maximilien-Joseph obtint, en 1806, le Tyrol avec le titre de roi de Bavière; il combattit contre la France

et reçut par le congrès de Vienne l'indépendance de son royaume, comme membre de la confédération germanique.

BAYADÈRES. Ce sont des femmes indiennes, consacrées au culte des dieux. Les ouvriers destinent ordinairement à cet état la plus jeune de leurs filles et l'envoient à la pagode, avant qu'elle soit nubile. Là, on les instruit dans l'art de la musique et de la danse. Leurs chants respirent la plus grande volupté et leurs danses sont extrêmement lassives.

BAYONNETTE ou BAIONNETTE. Cette arme, dont l'auteur reste inconnu, fat inventée en 1670 à Bayonne, d'où fui vient son nom.

Cette arme, que jadis, pour dépeupler la terre,
Dans Baïonne inventa le démon de la
guerre,
Rassemble, en même temps, digne fruit de l'enfer,
Ce qu'ont de plus terrible et la flamme et le fer.

(VOLTAIRE, la Henriade, ch. VIII.)

Cependant il paraîtrait, suivant les mémoires de Puységur, qu'on en faisait usage en 1642. Les Français s'en servirent pour la première fois en 1692 au combat de Turin. L'introduction de cette arme en Angleterre eut lieu en 1693. L'usage de la mettre au bout du fusil est de l'institution de Louis XIV. Avant lui, on s'en servait quelquefois, mais il n'y avait que quelques compagnies qui combattissent cette arme. Le premier régiment qui eut des baïonnettes, et qu'on forma à cet exercice, fut celui des fusiliers, en 1671, depuis Royal-Artillerie. Cette arme a été ensuite donnée à tous les autres régimens. Les troupes françaises sont très redoutables la baiounette au bout du fusil, ce qui a fait dire à un de nos littérateurs:

Que la baronnette homicide

Au devant de vos rangs étincelante, avidè,
Heurte les bataillons par le fer déchirés.
Le fer, amis! le fer! il presse le carnage :

avec

C'est l'arme du Français; c'est l'arine du courage, L'arme de la victoire et l'arbitre du sort.

Le fer!.. il boit le sang; le sang nourrit la rage, Et la rage donne la mort.

(LA HARPE.)

Dans le commencement on mettait la baïonnette dans le canon du fusil. Si le coup n'était pas tiré, on ne pouvait plus le faire, parce que la baionnette bouchait le canon. On a suppléé à cet inconvénient par le moyen de la douille qui embrasse en dehors le bout du canon; en sorte que la baionnette n'empêche ni de tirer ni de charger.

BAZAR. Ce mot, dérivé de l'arabe, signifie achat et échange de marchandises; mais on l'a appliqué au lieu où se fait en Orient le trafic de ces marchandises. Il y a deux sortes de bazar: les uns à ciel ouvert, comme nos marchés d'Europe, servent aux objets les moins précieux et d'un grand volume; les autres sont des constructions en pierre de forme carrée ou oblongue, surmontées de coupoles ou de dômes. L'intérieur de ces édifices est partagé symétriquement en compartimens composés chacun d'une boutique d'étalage et d'un magasin ou dépôt pour les marchandises. En Orient, les bazars sont presque toujours des monumens publics, le commerce y étant considéré comme une profession honorable. Le grand bazar de Constantinople a été construit par Mahomet II, en 1462. A l'instar des Orientaux, bazars s'établissent en France, et Paris en possède plusieurs.

des

BDELLOMÈTRE. Instrument propre à remplacer les inventé sangsues, en 1819 par le docteur Sarlandière ; il a l'avantage d'être d'un calcul plus sûr pour la quantité de sang que l'on veut tirer, et son mécanisme est réglé pour une plus prompte ou plus lente émis

sion.

BEFFROI. Tour ou clocher d'où l'on fait le guet, et où l'on sonne l'alarme. Telle est la définition que donne l'académie.

BEFFROI. Espèce de tocsin. « Quasi » bee effroi, dit Nicot, car il est expres» sément fait pour beer et regarder, ou » faire le guet en temps soupçonneux, » et pour sonner à l'effroi. » Il est à remarquer cependant qu'un instrument d'airain creux et sonore s'appelait bel en

nage, dans son Dictionnaire étymologique, appelle Lambert le Bègue. Il sortit de cette communauté un grand nombre de filles qui allèrent s'établir à Nivelle, en 1207, et de là se répandirent par toute la Flandre, en France et en Allemagne. Elles s'appelèrent béguines, du nom de leur fondateur. Leurs maisons, qu'on nommait bėguinages, naient plusieurs maisons renfermées dans un clos, avec une ou plusieurs églises, selon le nombre des béguines.

breton, et que de là peuvent venir l'anglais belfry et le français beffroi. (Ch. Nodier, Onomatopees françaises.) « Beffroy ou bafray ne signifie rien moins qu'une cloche grande ou petite, ains une bastille, tour ou machine de bois, de laquelle on se servoit du temps de la vieille guerre pour défendre quelque passage, ou pour favoriser les approches d'une ville assiégée. Ainsi, dit Joinville, le roi eut conseil de faire faire une chaussée par à travers la rivière; pour passer aux Sarrasins, et pour garder ceux qui feroient ladite chaussée, il fit faire deux baffrays qu'on appelle chasteils. Et chez Froissart, parlant du siége de Tournay, et d'autre part les Flamans assaillirent souvent ceux de Tournay et avoient fait nefs sur l'Escaut, beffroys et atournemens d'assaut. Et en un autre endroit : Les Anglois qui seoient devant la Réole avoient fait charpenter des beffroys de gros meyrien à trois estages, et seant chacun beffroy sur quatre réoles. Et plus bas : Menèrent les Anglois à force d'hommes ces deux beffroys jusques aux murs de la ville. J'avoue pourtant que beffroy se prend aussi pour clocher et pour toutes sortes de tours de pierre ou de bois; mais jamais pour cloche. Et en ce sens, nous lisons dans le même Froissard que le comte de Haynaut, voyant brûler son pays par les François, fit sonner les cloches au beffroy à la volée. Et afin d'oster toute équivoque, vous verrez, dans la vieille chronique de Flandre, que les Flamans ayant été défaits à Cassel par le roy Philippes de Valois, entre les autres peines dont il chastia ceux de la ville d'Ipre, il est remarqué qu'estant venu en cette ville, il fit dépendre la cloche qui pendoit au beffroy. (Le Laboureur, de l'Origine des armes, page 146, Lyon, 1658.)

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*BÉGUINES. C'est le nom qu'on donne dans les Pays-Bas à des filles ou à des veuves retirées du monde, mais non cloîtrées, qui, sans faire de vœux, se rassemblent pour mener une vie dévote et réglée. La première communauté de cet institut fut fondée à Liége, en 1173, par Lambert Beggh, que

compre

BÉLIER. Machine de guerre dont on se servait anciennement pour enfoncer les portes et battre les murailles des villes assiégées. On les appelait ainsi à cause de la ressemblance que la tête du bélier, c'est-à-dire de la poutre avec laquelle on frappait, avait avec la tête d'un bélier. « Aries, dit le P. de la Rue, machina cujus caput in arietis caput confor matum, in urbium portas magná vi librabatur. » Et l'on avait figuré la tête d'un bélier de préférence à toute autre, parce que c'est avec sa tête que se bat un bélier. Quelques-uns attribuent à Epéus, le même qui fabriqua le fameux cheval de Troie, l'invention du bélier. Au rapport de Vitruve, elle remonterait aux Carthaginois, qui auraient imaginé cette machine pendant le siége de Cadix. Polydus, Thessalien, la perfectionna pendant le siége que Philippe, roi de Macédoine et fils d'Amyntas, mit devant Bysance, aujourd'hui Constantinople. Quelques critiques prétendent que ce n'est ni aux Grecs ni aux Carthaginois que l'on doit attribuer l'invention du bélier, puisque les Juifs, en remontant jusqu'à David, connaissaient cette machine de guerre. Dom Calmet, dans sa dissertation sur la milice des Hébreux, nous apprend que le bélier était connu des peuples de l'Asie long-temps avant que les Occidentaux en eussent la moindre notion.

BÉLIER HYDRAULIQUE. Plusieurs machines hydrauliques, auxquelles on a donné le nom de bélier, ont été successivement imaginées par plusieurs physiciens: on pourrait citer celle inventée

par M. Pitot, pour mesurer la vitesse des eaux courantes ; celle qui est appelée pompe à volute, propre à élever l'eau, que M. Viallon présenta, en 1797, au lycée des arts; mais la plus remarquable est celle que MM. Montgolfier ont inventée en 1792, et présentée à l'institut national, sous le nom même de bélier hydraulique. Cette machine élève l'eau d'une rivière par le moyen de la vitesse du courant. « Le bélier hydraulique, dit l'auteur de l'Introduction du Dictionnaire des découvertes en France de 1789 à la fin de 1820, autant par son ingénieuse construction que par les services qu'il rend aux rts et à l'économie rurale, est digne d'occuper le premier rang parmi les découvertes modernes. Cette machine, l'une des moins dispendieuses qu'on ait pu imaginer, a mérité le prix décennal à Montgolfier, déjà célèbre par l'invention des aérostats. »

BELLE-DAME (BELLA-DONA). Cette plante, dont les feuilles ont diverses propriétés médicinales, a été ainsi nommée, parce qu'en Italie on en compose une espèce de fard à l'usage des dames. BELLE-DE-NUIT à longue fleur (Mirabilis longi-flora). Cette fleur, remarquable par le long tube de sa corolle et par son parfum, est originaire des montagnes du Mexique. C'est le célèbre Le Monnier, professeur de botanique au Jardin du Roi, qui l'a répandue en France.

BÉNÉDICITÉ. Chez les Romains, le chef de la maison ne se mettait jamais à table sans rendre hommage à la divinité, en répandant à terre ou dans le foyer quelques gouttes de vin. Depuis l'établissement du christianisme cet usage s'est conservé pendant long-temps en Provence, à la collation de la fête de Noël. Le bénédicité a remplacé chez les chrétiens la libation quotidienne des payens. Cette courte prière ne se fait guère maintenant que dans les couvens, dans les colléges et dans les pensions. BÉNÉDICTINS. Saint Benoît fonda cet ordre et ordonna la construction du monastère du Mont-Cassin vers l'an 529.

TOME I.

La réforme de cet ordre eut lieu en France, en 942, par Odon, abbé de Cluny; une autre réforme de l'ordre de saint Benoît fut établie sous la dénomination de Chartreux, par saint Bruno, en 1086. Ce pieux ecclésiastique fonda la même année le monastère de la Chartreuse, à cinq lieues de Grenoble. La congrégation de Saint-Maur, établie en France en 1621; les Feuillans, institués en 1580, par Jean de la Barrière; les BlancsManteaux, les Celestins, les Humiliés et les Trappistes sont des branches de l'ordre de saint Benoît. Les bénédictins, et surtout ceux de la congrégation de SaintMaur, nous ont donné ces hommes dont le savoir est devenu proverbial, et qui ont retrouvé, avec des peines infinies, les manuscrits antiques ensevelis dans la poudre des monastères. Leur entreprise littéraire la plus effrayante (car l'on peut parler ainsi), c'est l'édition complète des pères de l'église. S'il est si difficile de faire imprimer un seul volume correctement dans sa propre langue, qu'on juge ce que c'est qu'une révision entière des Pères grecs et latins qui forment plus de cent cinquante volumes in-folio. L'Angleterre, la Frise et l'Allemagne, reconnaissent pour leurs apôtres saint Augustin de Cantorbéry, saint Willibord et saint Boniface, tous trois sortis de l'institut de saint Benoit.

BÉNÉDICTINES. Quelques monastères de filles voulurent aussi suivre la règle de saint Benoît. La plus ancienne maison de Bénédictines a été celle de Sainte-Croix de Poitiers, que sainte Radegonde, reine de France, fit bâtir en 544.

BÉNÉDICTION. L'usage de donner la bénédiction remonte à la plus haute antiquité. Les patriarches au lit de la mort bénissaient leurs enfans et leur famille; les prophètes et les hommes inspirés donnaient des bénédictions aux serviteurs de Dieu et à son peuple; prêtres bénissaient solennellement le peuple juif dans certaines cérémonies. Cet usage a passé chez les chrétiens, et

les

ΤΟ

s'est toujours conservé chez les catholiques romains, parmi lesquels les bénédictions se pratiquent dans presque toutes les cérémonies. On bénit en effet dans l'église romaine, non seulement le peuple, mais encore les églises, les cimetières, les maisons et les campa

gnes.

BÉNÉDICTION de la rose d'or. Cette cérémonie fut instituée, en 1366, par le pape Urbain V, qui, voulant donner une marque particulière de son estime à Jeanne, reine de Sicile, bénit solennellement, le quatrième dimanche de carême, une rose d'or, et l'envoya à cette princesse. Il fit en même temps un décret par lequel il ordonna que, tous les ans, on en bénirait une semblable. La béné diction de cette rose se fait avec de l'encens, de l'eau bénite, du baume et du musc. Sa Sainteté en fait ordinairement présent à quelque église ou à quelque princesse du monde chrétien.

BENGALE. Le Bengale a été tantôt un royaume libre et tantôt un état dépendant du royaume de Bahar. Envahi en 1203 par les Afghans mahométans, il fut tributaire de l'empereur de Debly jusqu'en 1340, qu'il devint indépendant sous le sultan Sekonder. Ses descendans régnèrent jusqu'en 1538. Le Bengale fut alors conquis par Chere-Chah qui l'annexa de nouveau au royaume de Dehly dont il continua à dépendre jusqu'en 1765, époque à laquelle il fut cédé aux Anglais. Il s'y trouve néanmoins encore quelques radjahs qu'on peut considérer comme de grands feudataires. Les Français y possèdent Chandernagor; les Hollandais, Chinsoura; et les Danois, Serampour. Suivant Hamilton, la population du Bengale est de plus de 25,300,000 âmes; elle se compose d'Hindous Brahmistes, de Mongols ou Musulmans, d'Européens de différentes nations, et d'Arméniens. BERGAMOTE. La bergamote est une espèce de petite poire ronde et verte très estimée, et qui vient de Bergame en Italie. L'essence de bergamote se tire d'un citron produit par une branche de

citronnier entée dans le tronc d'un arbre de bergamote. On fait de l'écorce de cè citron des boîtes qu'on appelle aussi bergamote. (Manuel lexique.) On lit dans le Perroniana: «Je pensais que les poires que nous appelons bergamotes étaient ainsi nommées à cause de Bergame, et qu'elles étaient venues d'Italie; mais elles viennent de Turquie, car, en langue turque, beg veut dire un seigneur, et armot poire; c'est donc à dire poire du seigneur.»

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BERLINES. Espèce de carrosse qui tire son nom de la ville de Berlin, où il fut d'abord fabriqué. Philippe Chièse né à Orange, pomier architecte de Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg, est l'inventeur de la berline. Quelques-uns cependant en attribuent l'invention aux Italiens, et prétendent en trouver l'étymologie dans berlina, nom que ceux-ci donnent à une espèce d'échafaud sur lequel on faisait subir à des coupables une ignominie publique. (Dictionnaire des origines, etc., par une société de gens de lettres, Paris, 1777.) On appelle berlingot et plus souvent brelingot une berline coupée : c'est, comme on le voit, un diminutif de berline.

BERNARDINS. Ordre religieux fondé en France par saint Bernard, qui prit l'habit monastique en 1113. C'est une réforme de l'ordre de saint Benoît. Voyez Bénédictins.

BERNIESQUE. Style agréable et facétieux qui se rapproche du burlesque; mais qui est moins trivial et moins négligé. Il tire son nom de Berni ou Bernia, poète italien du XVIe siècle, qui mit l'Orlando de l'Arioste dans ce style.

BERRI. Cette ancienne province de France, qui forme aujourd'hui la majeure partie des départemens du Cher et de l'Indre, avait autrefois le titre de duché. Bourges en était la capitale. Elle tire son nom des Bituriges cubó. Ce pays fit partie de l'Aquitaine; Clovis l'enleva aux Visigoths qui l'avaient pris aux Romains. Il devint un fief héréditaire sous les comtes qui le gouvernaient. A ceux-ci succédèrent les vicom

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