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sivement aux princes et aux grands-seigneurs. (Voy. CIRE, CIERGES, CHANDELLES.) En 1787, le Journal de Paris a annoncé, sous le numéro 104, qu'on avait fait la découverte, en Hollande, d'une nouvelle espèce de bougies économiques, dans la composition de laquelle il entre principalement de la cire et de la fécule de pomme de terre. Nouvellement faites ces bougies duraient quinze heures, et seize à dix-sept heures quand elles étaient sèches: elles donnaient si peu de fumée, qu'une carte exposée à sa vapeur ne perdait pas sa blancheur. Elles ne tachaient point, et les gouttes tombées sur une étoffe quelconque s'enlevaient aisément et ne laissaient point de trace. On fait aussi des bougies avec des féces d'huile de poisson. Voy. le Journal des inventions et découvertes, imprimé en 1793, tom. 1, pag. 146.

BOUGIE stearique. Une patente d'importation avait été accordée en Angleterre, dans le mois de décembre 1825, à M. Mose Poole, pour l'emploi de l'acide stéarique (step, suif) dans la fabrication des bougies, acide découvert par M. Chevreul. Cette nouvelle industrie n'avait pas été mise à profit, à cause de plusieurs difficultés graves qu'elle présentait dans son application aux arts. Ces difficultés ont été heureusement vaincues par M. A. Cambacérès et compagnie, qui ont établi, en 1826, à Paris (*) une manufacture aujourd'hui en pleine activité. La bougie stéarique est plus blanche que celle de cire, et donne une flamme supérieure à toutes les bougies connues jusqu'à présent; elle est préférable à la bougie diaphane, en ce qu'elle résiste à la température des bals et des pays les plus chauds; l'acide stéarique n'étant fusible qu'à 70 degrés, tandis que le blanc de baleine, qui compose la bougie diaphane, l'est à 44. La mèche de la bougic stéarique, qui est nattée, a la propriété de s'incliner constamment à la même hauteur, ce qui empêche qu'il ne s'y forme au-dessus cet amas de char(*) Rue de Buffon, près du Jardin du Roi.

bon qui cause l'abaissement de la lumière dans les bougies. Toutes ces qualités, jointes à l'infériorité du prix auquel on la livre au consommateur, doivent assurer à ce beau produit des sciences chimiques un succès de préférence sur toutes les autres bougies.

BOUGIE. Instrument cylindrique lisse et flexible, employé dans les opérations chirurgicales, et dû à un médecin portugais, nommé Aldereto. Son disciple Amatus publia, en 1554, les premières observations relatives à son usage.

BOUILLOTTE. Sorte de brelan qui se joue à plusieurs personnes, et où le perdant cède sa place à un nouveau joueur.

Maintenant faudra-t-il, plus complaisant que sage,
Autour d'un tapis vert, jouet du sort volage,
D'heure en heure passer jusqu'à demain matin,
Et du gain à la perte, et de la perte au gain?
Car, quels que soient les lieux où le hasard m'appelle,
Je rencontre toujours la bouillotte éternelle.

(VIGÉE, Ma journée.)

« La bouillotte a remplacé le loto. On ne se présente plus maintenant en bonne maison, sans voir quatre ou cinq tables de jeu dressées pour une bouillotte, c'est-à-dire pour un brelan, où celui qui a perdu son argent cède sa place à celui qui veut perdre le sien. » (Note de l'auteur, à la suite du poëme.)

BOULANGER. «Il paraît, dit J. Peuchet, dans son Dictionnaire universel de géographie commerçante, que dans notre langue le mot boulanger vient de ce qu'autrefois on tournait les morceaux de pâte et qu'on faisait les pains ronds comme des boules. » La profession de boulanger, devenue aujourd'hui si nécessaire, était inconnue aux anciens. Les premiers siècles étaient trop simples pour apporter tant de façons à leurs alimens. Le blé se mangeait en substance comme les autres fruits de la terre; et après que les hommes eurent trouvé le secret de le réduire en farine, ils se contentèrent encore long-temps d'en faire de la bouillie. Lorsqu'ils furent parvenus à en pétrir du pain, ils ne préparèrent cet aliment que comme les

autres, dans la maison et au moment du repas. C'était un des soins principaux des mères de famille; et, dans un temps où un prince tuait lui-même l'agneau qu'il devait manger, les femmes les plus qualifiées ne dédaignaient pas de mettre la main à la pâte. «Abraham, dit l'Ecriture, entra promptement dans sa tente, et dit à Sara: Pétrissez trois mesures de farine, et faites cuire des pains sur la cendre. » « On ne peut point, dit Goguet, déterminer le temps où l'art de faire le pain a commencé à être connu dans la Grèce. La tradition faisait honneur de cette invention au dieu Pan. On voit par Homère que cette découverte devait être assez ancienne.» Nous remarquerons encore que dans les temps héroïques les femmes paraissent avoir été les seules qui se mêlassent du soin de préparer cet aliment. Les dames romaines faisaient aussi le pain. Cet usage passa dans les Gaules, et des Gaules jusqu'aux extrémités du Nord. Les boulangers ont commencé en Orient; les Hébreux, les Grecs, les Cappadociens, les Lydiens et les Phéniciens eurent des gens préposés pour faire le pain. Ces ouvriers ne passèrent en Europe qu'en l'an 583 de la fondation de Rome, c'est-à-dire après guerre de Macédoine; et les Romains ont été plus de 580 ans sans avoir de boulangers publics. Les boulangers ne tardèrent pas à passer de l'Italie dans les Gaules; mais ils parvinrent plus tard dans les pays septentrionaux. Le célèbre Borrichius dit qu'en Suède et en Norwège les femmes pétrissaient ellesmêmes le pain, vers le milieu du XIV, siècle. La France eut, dès la naissance de la monarchie, des boulangers, des moulins à bras ou à eau, et des marchands de farine appelés, ainsi que chez les Romains, pistores, ou en français pestores, puis panetiers, talmeliers et boulangers. Le nom de talmeliers est corrompu de tamisiers. Les fours banaux subsistaient encore à Paris avant le règne de Philippe-Auguste. Les boulangers de la ville fournissaient seuls Paris; mais l'accroissement de la ville apporta

la

quelques changemens, et bientôt il y eut boulangers de ville et boulangers de faubourg. Ce fut sous saint Louis que ce corps reçut ses premiers règlemens.: En 1810, M. Lambert, boulanger de Paris, inventa une machine à pétrir le pain. Elle consiste dans une caisse quadrangulaire en bois, pouvant tourner sur deux pivots à l'aide d'une manivelle. On met dedans la farine et l'eau, et l'on obtient un pétrissage parfait en agitant le tout pendant une demi-heure. L'opposition des ouvriers boulangers a mis pendant long-temps un obstacle insurmontable à la propagation de cette machine qui offre économie et propreté dans la fabrication du pain. En 1829, cependant, deux boulangeries mécaniques se sont établies; les bons résultats qu'elles produisent engageront sans doute les boulangers à renoncer insensiblement à l'opération du pétrissage à la main, qui entraîne avec elle tant d'inconvéniens. Voyez MOULIN, PAIN.

BOULETS. Le roi d'Angleterre, Édouard IV, ordonna en 1481 de fabriquer des boulets de fer, de pierre et de plomb. Les boulets d'étain sont employés de nos jours par les Japonais. En Europe, on faisait encore usage de boulets de pierre en 1564. Aujourd'hui ces projectiles sont en fer. Outre les boulets ronds, on emploie à la mer des boulets ramės ou à deux têtes. Ce sont deux demi-boulets joints ensemble par une barre de fer dont on se sert pour couper les manoeuvres et les mâts.

BOULET ROUGE. L'électeur de Brandebourg est le premier prince qui ait introduit avec succès l'usage des boulets rouges: ce fut au siége de Stralsund en Poméranie, en 1675. Les chroniques d'Angleterre rapportent cependant que la garnison française de Cherbourg brûla avec des boulets rouges, en 1418, les barraques construites autour de cette ville par les Anglais. L'effet de ces boulets rouges est terrible par la promptitude avec laquelle ils embrasent les matières combustibles qui en sont touchées.

pre

BOULEVARD. Ménage dit que ce mot vient de l'allemand bolwerk, qui signifie ouvrage de poutres. Ducange le dérive de burgwardus, composé de burg et de ward, mots teutons, dont le mier signifie bourg ou village, et le second garde. « Boulevard ou boulevart, dit Roubaud, italien balvardo, espagnol bolvarte, allemand boulewart, anglais bulwark, paraît composé du celte bal, qui signifie élévation, grandeur, force, puissance, et de ward, garde, mot également celte ou teuton, littéralement conservé dans l'anglais et l'allemand. Cette étymologie paraît infiniment plus naturelle et plus vraisemblable que celle de boule sur le vard, et autres semblables.» Selon Voltaire, on devrait dire boulevert, parce qu'autrefois le rempart était couvert de gazon sur lequel on jouait à la boule; on appelait le gazon le vert; de là le mot boule-vert, terme que les Anglais ont rendu exactement par bowling-green. C'est à Jean du Bellay, cardinal, archevêque de Paris, et en même temps lieutenant-général, que Paris doit ses boulevards. Ils furent commencés en 1536, dans le temps que les Anglais ravageaient la Picardie, et menaçaient la capitale. « Le cardinal du Bellay, lieutenant-général, instruit, dit Hurtaut (Dictionnaire historique de la ville de Paris), que les ennemis approchaient de cette ville, outre plusieurs tranchées, fit tracer des fossés et des boulevards depuis la porte Saint-Antoine jusqu'à celle Saint-Honoré. » L'on ne commença à les planter d'arbres qu'en 1668, et l'on n'acheva qu'en 1705. Dans plusieurs villes, et notamment à Paris, les boulevards ou fortifications qui les défendaient ayant été détruites, et le terrain converti en promenades, ces promenades ont conservé le nom de boulevard. Ce nom s'est même étendu à d'autres lieux plantés d'arbres, à l'imitation des promenades faites sur l'emplacement où il y avait eu précédemment des bastions, des courtines et autres ouvrages destinés à la défense des places, en un mot des boulevards. Un

poète a fait sur les boulevards de Paris, les vers suivans:

Que j'aime à contempler, sur ces remparts char

mans,

Le caprice du jour et les hommes du temps !
J'y vois, au fond d'un char, la stupide opulence
A peine d'un regard honorer l'indigence;
J'y vois le financier trancher du monseigneur,
I.a coquette aux yeux faux, la prude au ris mo-

queur;

Sur un coursier fougueux, paraît l'étourderie;
Tout auprès marche à pied le sage qu'on oublie.
Ces différens objets dissipent mon ennui, etc.

BOULINGRIN. L'invention de ce parterre nous est venue d'Angleterre, aussi bien que son nom qui a été fait de bowl, qui signifie boule, et de green, vert pré ou gazon. «Le jeu de boule (en Angleterre) n'est d'usage que dans les belles saisons, et les lieux où l'on joue sont des promenades délicieuses; on les appelle boulingrins. Ce sont de petits prés en carré, dont le gazon n'est guère moins uni que le tapis d'un billard. » (A. Hamilton, Mémoires de Grammont, tome 11, chap. 4.)

BOUQUIN, de l'allemand Buch, qui signifie livre. C'était le nom qu'on donnait dans l'origine aux livres qui nous venaient d'Allemagne. On l'applique aujourd'hui à tous les vieux livres dont fait peu de cas.

on

BOURBON (Ile). Découverte en 1545 par le navigateur portugais Don Mascarenhas, cette île fut prise en possession en 1649 par Flacourt, au nom du roi de France. Elle fut cédée par Louis XIV, en 1664, à la compagnie des Indes orientales; elle devint alors une des échelles de l'Inde, et les navires allant à Madagascar eurent ordre d'y toucher. Poivre y introduisit le giroflier et les autres arbres à épices. Le 8 juillet 1810, l'ile Bourbon fut attaquée et prise par les Anglais. Elle fut restituée à la France le 2 avril 1815, par suite du traité de Paris. Pendant la durée du régime républicain on l'avait nommée île de la Réunion.

BOURDALOUE. Nom d'une sorte de tresse ou de cordon de chapeau, dont l'invention est attribuée au fameux père Bourdaloue. On a donné aussi ce nom

à une étoffe assez simple dont les femmes s'habillèrent pendant quelque temps. «Le P. Bourdaloue, selon le rapport de Richelet, au mot bourdalou, prêchant un jour contre la magnificence des habits des femmes, en toucha si fort la plupart, qu'elles se réformèrent, et changèrent leurs superbies étoffes en de plus modestes, qui furent alors et qui sont encore à présent nommées bourdalou. » ( Manière de parter la langue française, page 176, Lyon, 1697.)

BOURDON (cloche). Voyez NOTREDAME.

pays

BOURGOGNE. Ancienne province du royaume de France qui renfermait plusieurs petits pays, savoir: le Mâconais, le Charolais, le Briennois, le Châlonnais, l'Autunois, le Dijonnais, l'Auxois, l'Auxerrois, le Pays de la Montagne, la Bresse, le Bugcy, le Pays de Gex, de Dombes et le Valromey. Elle forme aujourd'hui les départemens de Saône-et-Loire, de la Côted'Or, de l'Yonne et de l'Ain. Les Bourguignons, peuple de l'ancienne Allemagne, habitaient primitivement les bords de la Vistule; mais ils passèrent ce fleuve en 406, lors de la grande invasion des Vandales, et, sous Gondicaire, ils s'emparèrent successivement du entre le Rhône et les Alpes. Le royaume qu'ils fondèrent fat gouverné par cinq rois jusqu'en 534 qu'il tomba au pouvoir des rois Francs qui se le partagèrent. Il affecta une grande indépendance sous les successeurs de Clovis. Réprimé sous Charlemagne, il fut divisé en trois parties lors du démembrement de cette maison. Bozon fut créé duc de la Bourgogne cisjurane en 879, et Rodolphe fut couronné roi de la Bourgogne transjurane en 888. Les deux Bourgognes furent réunies sous Conradle-Salique en 1032, mais s'éteignirent tout-à-fait au commencement du XIII. siècle. Une troisième partie de la Bourgogne était restée à la France. Le pre

mier duc fut Richard-le-Justicier. Les ducs continuèrent à tenir ce duché jusqu'en 1001 qu'il retourna au roi de

France Robert, qui en passa le titre à son fils Henri, lequel, étant monté sur le trône de France en 1032, donna le duché de Bourgogne en apanage à son frère Robert, qui fut la tige de la première maison héréditaire de Bourgogne. Cette branche subsista 329 ans, et s'éteignit en 1364 dans la personne de Philippe de Rouvre. Le duché de Bourgogne échut ensuite par succession à Jean, roi de France, qui le donna à son quatrième fils, Philippe-le-Hardi. Ge dernier prince fut la souche de la deuxième maison de Bourgogne qui finit avec Charles-le-Téméraire, en 1477, après avoir eu 113 ans d'existence. Ce fut alors que Louis XI réunit pour toujours le duché de Bourgogne à la couronne de France. L'histoire des ducs de Bourgogné est une des parties les plus intéressantes de nos annales. On peut voir à ce sujet l'excellent ouvrage de M. de Barante.

BOURRACHE. Cette plante, originaire de la Syrie, a été naturalisée en Europe où elle se multiplie abondamment dans nos jardins. Dès le XVa. siècle on l'employait en Espagne comme médicament. Elle ne semble pas avoir été connue des anciens. Nicolas Myrepsus, écrivain des premières années du XIV. siècle, a, le premier, cité cette plante dont les propriétés médicinales sont aujourd'hui contestées.

BOURREAU. Le dernier officier de justice, dont le devoir est d'exécuter les criminels. Chez les Israélites, tout le peuple ou les parens d'un homme tué, ou quelques autres personnages semblables, selon les différens cas, exécutaient les sentences de mort. On se faisait honneur de ces exécutions, qui n'avaient alors rien d'infamant. Chez les Romains, les bourreaux étaient à-peu-près regardés comme ils le sont aujourd'hui en France; la loi des censeurs les privait de domicile. Chez les Grecs, cet office n'était point méprisé, puisque Aristote met le bourreau au nombre des magistrats. On rapporte à l'an 1260 ou 1264 l'origine dunom de bourreau donné

aux exécuteurs de la haute justice. Ils le doivent, dit-on, à un clerc nommé Richard Borel, qui possédait le fief de Bellemcombre, à la charge de pendre les voleurs du canton. Sa qualité d'ecclesiastique le dispensait sans doute de les exécuter de sa propre main; mais il fallait qu'il les fit exécuter par la main d'autrui il prétendait que le roi lui devait les vivres tous les jours de l'année, en conséquence de cette charge.

BOURRÉE. C'est une danse fort gaie; on croit qu'elle vient d'Auvergne: elle est en effet d'un usage très ancien dans cette province. Mouret a fait de jolies bourrées; il a porté ce genre d'airs et de danse dans ses ballets. On l'a peu suivi, cette danse ne paraissant pas assez noble pour le théâtre de l'Opéra.

BOURSE. Dans le temps même des anciens Romains, il y avait des lieux où les commerçans s'assemblaient dans les villes les plus considérables de l'empire. La bourse que quelques-uns prétendent avoir été bâtie à Rome, l'an 259 après la fondation de cette ville, c'est-àdire 493 ans avant la naissance de JésusChrist, fut nommée Collegium mercatorum (l'assemblée des marchands). C'est sous le nom de bourse que l'on désigne, dans les grandes villes de l'Europe, le lieu où les marchands et les banquiers traitent de leurs affaires, parce que les négocians de Bruges, ville autrefois très florissante pour le commerce, tenaient leurs assemblées dans une place au bout de laquelle était un magnifique hôtel qui appartenait à la famille de WanderBourse. Les marchands et les banquiers de Paris s'assemblaient ci-devant dans un lieu situé dans la grande cour du Palais, au-dessous de la galerie Dauphine, lequel lieu était appelé place du Change. En 1724, l'arrêt du conseil qui établit une bourse pour la ville de Paris, la fixa rue Vivienne; l'arrêté du directoire exécutif, du 18 nivôse an IV, la transporta dans l'église des Petits-Pères; elle se tint ensuite dans le Palais-Royal, et définitivement rue des Filles-SaintThomas. Le palais de la Bourse et du

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tribunal de commerce, est situé entre les rues des Filles-Saint-Thomas, de Notre-Dame-des-Victoires, de Feydeau, et la prolongation de la rue Vivienne jusqu'au boulevard. Elevé sur l'emplacement du couvent des Filles-Saint-Themas, d'après les dessins de M. Brongniart, qui n'a pas vécu assez long-temps pour voir son ouvrage achevé, ce beau monument, dont la première pierre fut posée le 24 août 1808, a été terminé en 1827, sous la surveillance de M. Labarre. Cet édifice est remarquable par sa belle disposition, le caractère de son architecture et le luxe de sa construction. Sa forme est celle d'un parallelogramme ayant deux cent douze pieds de long sur cent vingt-six pieds de large. Soixantesix colonnes d'ordre corinthien, de trente pieds de hauteur et trois pieds de diamètre, supportées par un soubassement d'environ huit pieds, forment l'extérieur de la Bourse : elles sont surmontées d'une attique, qui cache presque entièrement le toit, où le fer seul a été employé. Un perron de seize marches occupe toute la largeur de l'édifice du côté de l'occident, et conduit au péristyle, qui règne tout autour, entre les colonnes et le corps du bâtiment, percé de deux rangs de croisées en demi-cintre, d'une fort bonne ordonnance. Ces croisées éclairent au rez-de-chaussée les bureaux des agens-de-change et des courtiers de commerce. Les greffes et les archives sont placés dans l'attique. La grande salle, la salle de la Bourse proprement dite, est placée au centre de l'édifice, et reçoit le jour du haut par une lanterne vitrée : elle a cent seize pieds de long et soixante-seize de large; on calcule qu'elle peut contenir deux mille personnes, sans y comprendre une galerie qui l'entoure, et qui communique avec elle par une suite d'arcades non interrompue, formant ainsi une espèce de bas-côté. C'est dans cette galerie que se trouve l'entrée des bureaux des agens-de-change et des courtiers de commerce. Un superbe escalier conduit à une galerie supérieure absolu

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