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obligations des chevaliers errans. Afin de surprendre plus sûrement les ennemis qu'ils allaient chercher, ils ne marchaient qu'en petites troupes de trois ou de quatre, ayant soin, pour ne point se faire connaître, de changer ou de déguiser leurs armoiries, ou de les cacher en les tenant couvertes d'une housse. L'espace d'un an et d'un jour était le terme ordinaire de leur entreprise. Au retour ils devaient, suivant leur serment, faire un récit fidèle de leurs aventures, exposer ingénûment leurs fautes et leurs malheurs. Voyez encore dans nos romans l'empressement des dames et des demoiselles pour le les recevoir et les servir dans les châteaux. (Memoires sur l'ancienne chevalerie, note 5 sur la cinquième partie.)

CHEVALET. Le chevalet était un instrument de torture dont les anciens se servaient pour tirer l'aveu des coupables il fut même en usage chez nous à l'égard des militaires, avec cette différence que parmi nous le chevalet n'était qu'un instrument de correction, et que chez les anciens il fut quelquefois un instrument de mort. Il ne fut d'abord employé que pour les esclaves ; mais, dans la primitive église, plusieurs chrétiens ont souffert ce genre de martyre, qui consistait à être assis sur un cheval de bois dont le dos était aussi aigu qu'une lame très fine, ce qui rendait cruelle la position de celui qu'on plaçait dessus. Ce dos était plus ou moins aigu, selon qu'on voulait faire plus ou moins souffrir la victime qu'on y avait fait asseoir.

CHEVAU-LÉGERS de la garde du roi. C'était, sous l'ancien régime, une compagnie de cavalerie composée de deux cents hommes, et qui fut ensuite réduite à cinquante. Ils furent amenés, eu 1570, de Navarre à Henri IV, qui les mit au nombre de ses gardes en 1593; il leur accorda en même temps les priviléges dont jouissaient deux compagnies de gentilshommes de sa mai

son,

dits au bec de corbin, qui cessèrent dès lors de servir à la garde ordinaire

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de sa majesté, et furent réservés seulement pour les grandes cérémonies. Les chevau légers étaient ainsi appelés parce qu'ils étaient armés à la légère. Il fallait faire preuve de noblesse pour être reçu dans cette compagnie, dont le roi était capitaine, et l'on n'y était admis que sur le certificat du généalogiste des

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CHEVES du roi.

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Les Asiatiques, les Africains et les peuples d'Europe qui n'étaient ni Grecs ni Romains portaient les cheveux très longs, tandis que ceux de la Grèce et de Rome, les Lacédémoniens exceptés les portaient courts. En Asie, jusqu'à l'introduction du mahométisme, on a porté les cheveux longs. Les rois de Perse chargeaient même leur tête de chevelures posticles, et ce n'est que depuis que les longues chevelures ont disparu. Vers la fin de la république et sous les empereurs, les Romains prirent le goût de friser leurs cheveux et de les parfumer à la manière des Asiatiques. On peut douter que les perruques, telles que nous les portons, aient été connues des Romains; s'ils en avaient, elles étaient tout au plus faites de cheveux peints et collés ensemble. On sait cependant qu'ils portaient des cheveux postiches, puisque Ovide, Martial et Juvénal se moquent de certains vieillards qui s'imaginaient tromper la Parque par leur chevelure blonde, et des femmes qui se rajeunissaient avec des cheveux étran gers. Les anciens Gaulois regardaient les longs cheveux comme une marque d'honneur et de liberté ; César les leur fit couper aussitôt qu'il les eut soumis à sa domination. « La longue chevelure, en France, était autrefois la marque distinctive entre les Francs et les peuples subjugués. La nation subjuguée devait porter les cheveux courts. Les serfs avaient la tête rase. Les ecclésiastiques, pour marquer davantage leur servitude spirituelle, se la rasaient entièrement, et ne conservaient qu'un petit cercle de cheveux. On jurait sur ses cheveux, comme on jure aujourd'hui sur son hon

veux à une

neur : les couper à quelqu'un, c'était le dégrader, le flétrir. On obligeait ceux qui avaient trempé dans une même conspiration, de se les couper les uns aux autres. Frédégonde coupa les chemaîtresse de son beau-fils, et les fit attacher à l'appartement de ce prince. L'action parut horrible.» » (Essai hist. sur Paris.) C'était un raffinement politesse, chez les premiers Franhis, de s'arracher un cheveu en rencontrant un ami, et de le lui offrir. Au commencement du règne de François Ier, on portait encore les cheveux longs; ce prince se les fit couper à cause d'une plaie qu'il avait à la tête; les courtisans imitèrent l'exemple du roi; le peuple le suivit, L'usage qui durá près de deux cents ans de porter les cheveux courts et la barbe longue vient encore de ce prince; voici comment ce fait est rapporté : «En 1521 la cour était à Ro» morantin : le roi, accompagné d'un » grand nombre de jeunes seigneurs » aussi étourdis que lui, s'avisa d'aller » assiéger le comte Saint-Pol dans » maison. Ce dernier avait avec lui plu>>>sieurs de ses amis, et entre autres le capitaine de Lorges (Montgommery): >> ils soutinrent l'assaut en se défendant » avec des boules de neige, des œufs et » des pommes cuites on s'échauffa

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» bientôt, et, à défaut d'autres armes l'imprudent Montgommery saisit un » tison ardent, qu'il lança sur les assail» lans : le roi fut atteint et dangereuse » ment blessé au menton.» (Biographie universelle, Montgommery.).

CHEVRE. Désignation d'un genre de quadrupèdes dont l'espèce, plus multipliée que celle de la brebis, est moins généralement connue. Tout le monde connaît la chèvre domestique, et les services qu'elle rend journellement aux pauvres et aux infirmes; son poil non filé peut être employé en teinture pour former le rouge de bourre; il entre dans la fabrication des chapeaux. Lorsqu'il est filé on en fait diverses étoffes, telles que le camelot, le bouracan; des couvertures de boutons, des étoffes

appelées poils de chèvre, dont les plus beaux tissus nous viennent d'Angleterre. Les chèvres d'Angora, en Natolie, ont le poil très long, très fourni, et si fin qu'on en fait des étoffes aussi belles et aussi lustrées que nos étoffes de soie. Les chèvres d'Angora se mêlent et produisent avec les nôtres, même dans nos climats. MM. Ternaux et Jaubert, les premiers, ont introduit en France, en 1818, les chèvres du Thibet, dites cachemires avec le poil de ces animaux, ils ont fabriqué des châles qui rivalisent avec les plus beaux que l'on tirait des Indes, à grands frais, avant que ces manufacturiers nous eussent affranchis de ce tribut, que le luxe nous avait assez nouvellement imposé. Voyez Cλ

CHEMIRE.

CHIFFRE. Ce mot, selon plusieurs étymologistes, vient de sephira ou siffra, dont la racine est saphar, tirée soit de l'arabe, soit de l'hébreu, où elle signifie compter, nombrer. « L'invention des caractères numériques doit être fort ancienne, dit Goguet (De l'origine des lois, des arts, etc., t. 1, pag. 209). En effet, ajoute-t-il, les cailloux, les petites pierres, les grains de blé, etc., étaient bien un secours suffisant pour faire des opérations arithmétiques; mais ils n'étaient point propres à en conserver le résultat; le moindre événement suffisait pour déranger des signes aussi mobiles que ceux dont je parle. On était donc exposé à perdre en un moment le fruit d'une longue et pénible application. Il était cependant d'une nécessité absolue, dans plusieurs occasions, de conserver les résultats des opérations arithmétiques. Il fut par conséquent nécessaire d'inventer de bonne heure des signes qui pussent servir à représenter les faits avec exactitude. On ne peut douter que les Égyptiens n'eussent imaginé des caractères arithmétiques avant le temps où ils ont connu les caractères alphabétiques. On sait, par les témoignages de Diodore, de Strabon et de Tacite, que les souverains qui avaient fait élever des obélisques avaient eu soin d'y faire marquer

le poids d'or et d'argent, le nombre d'armes et de chevaux, la quantité d'ivoire, de parfums et de blé que chaque nation soumise à l'Egypte devait payer. Il est donc certain que, parmi les différentes figures qu'on voit sur ces monumens, il y en a quelques-unes destinées à exprimer des nombres. »

CHIFFRES ARABES. L'origine des chiffres numériques appelés communément chiffres arabes, est couverte d'obscurité. Le nom qu'on leur donne dérive de l'opinion généralement reçue qu'ils ont été transportés de l'Orient dans notre Occident, et que c'est des Sarrazins ou Arabes que l'Europe les a reçus. Le Nouveau Traité de diplomatique, publié en français, reconnaît l'incertitude des conjectures faites sur ce sujet. Les uns rapportent l'origine des chiffres aux Grecs, les autres aux Romains, ou aux Celtes, ou aux Scythes, ou aux Carthaginois, ou aux Egyptiens. Toutefois le plus grand nombre des modernes attribue aux Indiens l'honneur revendiqué en faveur de tant de peuples. Le temps, qui altère tout, a apporté quelque différence entre nos propres chiffres et ceux des Arabes nos maîtres, ou entre les chiffres des Indiens et ceux des Arabes, leurs disciples, en sorte qu'aujourd'hui la forme ou la place primitive de certains chiffres se trouve changée. Notre zero, par exemple, vaut cinq chez les Arabes; et, chez les Indiens, notre neuf vaut sept, et notre huit vaut quatre. Il n'y a pas lieu de s'étonner de ces changemens: nous savons combien d'altérations ont subies, en divers temps, les lettres de notre alphabet. Ce qui, par exemple, est un P chez les Latins est un R chez les Grecs; ou, en d'autres termes, la lettre P des Grecs a le même son et la même valeur que la lettre R chez les Romains. Le Clatin est un S chez les Grecs, etc. Leonardo Fibonacci, Pisan, qui introduisit en Italie les nombres ou chiffres arabes, en 1202, les appelle non pas chiffres arabes, mais chiffres indiens. Quelques-uns ont déféré à un moine grec, nommé Planudes,

l'honneur de s'être servi le premier de ces chiffres; d'autres en donnent la gloire à Gerbert d'Aurillac, premier pape français, sous le nom de Sylvestre II. Les Espagnols la revendiquent pour leur roi Alphonse X, à cause des tables astronomiques dites alphonsines; mais les fondemens de toutes ces prétentions paraissent très peu solides. Ce qu'il y a de certain, c'est que ces chiffres étaient connus en Europe avant le milieu du XIII. siècle. D'abord on n'en fit usage que dans les livres de mathématiques, d'astronomie, d'arithmétique et de géométrie; ensuite on s'en servit pour les chroniques, les calendriers et les dates des manuscrits seulement. Que ce soit Gerbert ou un autre qui nous ait transmis ces chiffres, il est certain qu'ils n'avaient pas tout-à-fait la forme des chiffres arabes dont nous nous servons aujourd'hui. Quelques auteurs curieux se sont amusés à nous donner l'histoire de ces caractères depuis Gerbert jusqu'à nous, et nous voyons par les anciens manuscrits qu'ils ont beaucoup changé. Ces chiffres ne parurent sur les monnaies, pour marquer le temps où elles avaient été fabriquées, que depuis l'ordonnance de Henri II, rendue en 1549. Si l'on en croit Lobineau, ce n'est que depuis le règne de Henri III que l'on commença en France à se servir, écrivant, des chiffres arabes. Les Russes ne s'en servent que depuis le voyage du czar Pierre-le-Grand. Ils avaient été introduits en Angleterre vers le milieu du XIII. siècle, en 1233, et portés en Italie vers le même temps. L'Allemagne ne les reçut qu'au commencement du XIV. siècle, vers 1306.

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CHIFFRES ROMAINS. On mit un I pourun, II pour deux, III pour trois, et IIII pour quatre, parce que ces lignes représentent les quatre doigts de la main sur lesquels on a coutume de compter; et le V, qui vaut cinq, est marqué par le cinquième doigt, ou le pouce, lequel étant ouvert forme un V avec l'index; et deux V joints par la pointe font un X; c'est pourquoi l'X vaut dix. Il y a une autre

raison du chiffre où l'on mit un D pour cinq cents, un L pour cinquante, un C pour cent, et un M pour mille. Anciennement on faisait un M comme un I ayant une anse de chaque côté, ce qui avec le temps a été séparé en trois parties, de cette sorte CIO. Ainsi c'est toujours M qui signifie mille, parce que c'est la première lettre du mot latin mille; et le D, ou I, vaut cinq cents, parce qu'il est la moitié de ce mille ancien. L vaut cinquante, comme moitié du C, qui valait cent, parce que c'est la première lettre de centum. Or, les anciens faisaient leur C comme un long E qui n'aurait pas de barre au milieu, de sorte qu'en le coupant en deux la moitié forme un L, qui vaut cinquante. (Borel, Trésor des recherches, etc., in-4°., 1655.)

CHILI. Pays de l'Amérique méridionale, borné à l'est par la chaîne des Andes qui le sépare de Buenos-Ayres, à l'ouest par le grand Océan, et au nord par une portion de Buenos-Ayres qui le sépare du Pérou; découvert en 1536 et 1537, par Diégo de Almagro, l'un des conquérans du Pérou. Longtemps avant l'arrivée des Espagnols, cette contrée portait le nom sous lequel elle est connue aujourd'hui. Les naturels du pays le dérivent d'un oiseau du genre des grives, dont le cri a quelque ressemblance avec le mot Chili. Depuis la mer, ce pays s'élève graduellement jusqu'aux Andes, mais d'une manière irrégulière. Santiago, qui en est la capitale, se trouve déjà à une élévation de huit cent dix mètres environ. Le Chili jouit d'un des climats les plus agréables de la terre, surtout le long des côtes, où la chaleur est tempérée par les brises de la mer, tandis que, dans l'intérieur, elle est habituellement de 25°. de Réaumur. Le sol de cette contrée n'a pas encore été exploré complètement par les naturalistes, cependant l'on sait qu'il est généralement d'une très grande fertilité. Lorsque les Espagnols envahirent le Chili, l'or abondait non seulement dans les rivières et dans les torrens, qui en charient des morceaux aplatis par le frotte

TOME I.

ment, mais aussi dans les mines qui commencent à très peu de profondeur; toutefois depuis trois siècles, le produit de ces mines a beaucoup diminué, ainsi que M. de Humboldt en a fait la remarque. Parmi les productions végétales, il en est plusieurs qui donnent des couleurs. très propres pour la teinturerie, telles sont l'indigo, la palke-nalka qui rend les laines d'une belle couleur noire, l'oxalis rosea d'une belle teinte violette, etc. Les Incas du Pérou avaient fait du Chili une province de leur empire. Ce n'est qu'en 1540, après une nouvelle expédition, dirigée par Pierre Valdiva, que cette contrée se soumit sans difficulté. Au commencement de ce siècle la puissance espagnole, déchirée par les guerres, tomba en décadence, et le Chili, à l'exemple d'autres colonies, s'occupa en 1810 de son affranchissement; en 1822 il se constitua en une république représentée par un congrès. (Voy. le Dict. géographique universel. )

CHIMIE. «< Presque tous les étymologistes, dit Dutens, conviennent que la chimie a été cultivée premièrement en Egypte, patrimoine de Cham, de qui elle est supposée avoir pris le nom de xuíz, chemia, sive chamia, science de Cham. Au psaume 105, l'Egypte est appelée terre de Cham. Plutarque, dans Isis et Osiris, parle d'un canton d'Egypte qu'il appelle Chemis, quasi Chamis. On donne encore une autre étymologie de ce mot, en le faisant dériver de l'arabe chema, occultare, la chimie étant un art caché; ou du grec xv, fondre, xvuòs, suc science qui apprend à connaître l'action intime et réciproque des corps les uns sur les autres. Cette même science a porté différens noms : on l'appela science hermétique, parce que l'on prétendait que les préceptes en étaient tracés sur les colonnes d'Hermès. On lui donna le nom d'art spagyrique, composé de deux mots grecs, σάo et veic, je sépare et je réunis; le nom de chrysopée et d'argyropée, quand elle n'avait d'autre but que la transmutation des métaux: elle fut aussi appelée alchi¬

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mie; elle reçut enfin le nom de chimie, qu'elle a conservé. » De toutes les sciences, la chimie est peut-être la seule qui soit de création moderne. Quelques procédés routiniers pour extraire et employer le petit nombre de métaux connus dans l'antiquité, l'art de préparer quelques couleurs minérales, la connaissance de quelques sels, telles étaient les données des anciens en chimie: aucun médicament tiré du règne minéral ne figurait dans la matière médicale des Grecs. Ce ne fut guère qu'à l'époque où les Arabes cultivèrent les sciences que la chimie fut considérée comme telle. Rhazez, Albucasis, Mésué, Geber, furent, parmi les médecins de cette nation, ceux qui firent connaître le plus grand nombre de préparations chimiques. Mais bientôt les préjugés et la superstition du temps étendirent leur influence sur cette science ce fut comme moyen de rechercher la pierre philosophale et une panacée universelle que la chimie fut cultivée depuis le VII. jusqu'au XVII. siècle: c'est alors qu'elle porta exclusivement le nom d'alchimie. (Extr. du Dict. abrėgė des sciences médicales.) La direction vicieuse que suivaient les alchimistes, et qui devait perdre la science, favorisa la découverte de plusieurs corps. Au milieu de ces combinaisons sans choix ni méthode, on découvrit l'alcool, l'éther, l'ammoniaque; quelques préparations de l'antimoine, du mercure; la poudre à canon, et plusieurs produits qui portèrent le nom de ceux qui les trouvèrent, jusqu'à la réforme opérée dans la nomenclature chimique. Parmi les alchimistes, quelques-uns furent recommandables, et peuvent encore être consultés; mais à peine aperçoit-on quelques traces de méthode dans leurs écrits. Tel était l'état de la science au XVII. siècle. Le commencement du XVIII., encore plus fertile en découvertes chimiques, vit naître un homme qui sembla devoir alors fixer la science: Stahl, né en Prusse, imagina la théorie du phlogistique. Boerhaave soutint la nouvelle doctrine de tout l'é

clat de son nom et de ses talens. Parmi les sectateurs de la théorie stahlienne, l'on peut citer Bacon, Macquer, Baumé, les deux Rouelle, Freind, Gaubius, Bucquet. Black, en 1755, fut le premier qui prouva que le gaz des effervescences n'est pas de l'air. Meyer créait une théorie qui avait pour base le passage d'un certain principe nommé causticum ou acidum pingue, dans ans les corps brûlés; il expliquait ainsi les phénomènes de la calcination. On voit que çe chimiste avait trouvé, sans s'en douter, la véritable théorie de la combustion. Cette découverte resta long-temps perdue pour la science. De 1755 à 1783 on pouvait compter des noms illustres : Woulff, Priestley, Bergmann, Guyton de Morveau, dont le nom sera longtemps célèbre par la découverte qu'il a faite du moyen de désinfecter l'air par l'emploi du chlore, Enfin parut Lavoisier, qui jeta, en 1783, les fondemens de la chimie pneumatique. La France regrettera long-temps ce chimiste qui joignit un si noble caractère à un si rare talent. Depuis, Fourcroy, Berthollet, Chaptal, Vauquelin, coordonnèrent ces élémens, et, par une nomenclature basée sur les principes chimiques eux-mêmes, non seulement facilitèrent l'enseignement, mais donnèrent à la science un plus facile accès dans le champ des découvertes. Bien que la théorie de Lavoisier semblat fixer la science, elle a subi de grandes modifications depuis plusieurs années : de nouveaux métaux ont été découverts en Angleterre, par Davy, dans les alcalis, qui ne sont que des oxides métalliques, etc. Les travaux de MM. Berzelius, Thénard, ont enrichi la science de plusieurs découvertes, et MM. Thomson, Ampère, Gay-Lussac, OErsted, etc., prouvent jusqu'à l'évidence que l'électricité joue le premier rôle dans la plupart des phénomènes chimiques. M. Orfila, par des expériences suivies avec soin, a jeté un grand jour sur l'action des poisons; il a fait connaître plusieurs procédés à l'aide desquels on

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