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que mois, de visiter les pauvres malades qui se rendaient ou se faisaient transporter à Saint-Côme. Tous les confrères devaient s'assujétir à la théorie, à la manière d'opérer, ainsi qu'aux maximes établies par le règlement. Cet article, essentiellement nuisible aux progrès de l'art, détermina plusieurs chirurgiens étrangers à déserter Paris. En 1437, cette confrérie fut agrégée à l'Université; et, en 1561, on lui permit d'avoir un bâtiment contigu à l'église de Saint-Côme, pour y placer les malades qui, au premier lundi de chaque mois, venaient s'y faire panser. Les membres de cette confrérie étaient chirurgiens de longue robe, et les barbiers-chirurgiens, établis en communauté sous la direction de Jean Pracontal, premier barbier du roi, étaient chirurgiens de robe courte. Les étudians de cette dernière classe parvinrent à se faire admettre par la faculté de médecine, en qualité d'écoliers de cette faculté. Cette admission fut, au XVIo. siècle, la source de soixante années de procès entre les chirurgiens de robe longue et les chirurgiens de robe courte. Malgré ces obstacles que, dans ses premiers pas, rencontra l'art chirurgical, il a suivi la marche progressive de toutes les autres connaissances humaines. (Dulaure, Histoire de Paris, 2o. édit., tome II, page 4. )

CHLAMYDE. Du grec λps (cotte d'armes), que les Latins appelaient paludamentum. La chlamyde était, en temps de guerre, ce qu'était la toge (toga) en temps de paix. Au rapport de Strabon, la chlamyde était plus ovale que ronde; c'était, en général, un vêtement de gens de guerre; elle couvrait l'épaule gauche, et, pour n'être pas embarrassante en marchant, elle était courte, et s'attachait sur l'épaule gauche avec une agrafe, afin que le bras droit fût libre. Chez les Athéniens la chlamyde était aussi un vêtement de jeunes gens, c'est-à-dire de ceux qui, depuis dix-huit jusqu'à vingt ans, étaient préposés à la garde de la ville, et qui se préparaient par conséquent à la guerre.

CHLORE (Chimie). La découverte de ce corps est due à Schéele qui la fit en 1774. Désigné par lui sous le nom d'acide marin déphlogistiqué, il reçut des auteurs de la nouvelle nomenclature celui d'acide muriatique oxigené, et bientôt ensuite de Kirvan celui de gaz oxi-muriatique, parce qu'on le croyait formé d'oxigène et d'acide muriatique. Mais MM. Gay-Lussac et Thénard furent conduits par leurs travaux à considérer le chlore comme un corps simple auquel ils donnèrent un nom tiré de sa couleur (xopos, vert), et bientôt Davy adopta exclusivement cette hypothèse. Le chlore est un gaz jaune verdâtre dont la saveur et l'odeur sont désagréables, fortes et tellement caractérisées qu'elles permettent toujours de le reconnaître avec facilité. Lorsqu'on le respire mêlé avec beaucoup d'air, il provoque la toux, cause un sentiment de strangulation, resserre la poitrine et produit un véritable rhume de cerveau. Si on le respirait en trop grande quantité, il déterminerait un crachement de sang, et finirait par faire périr au milieu de douleurs très vives. Le chlore, dissous dans l'eau, sert à blanchir les toiles de coton, de lin et de chanvre, les estampes, la pâte du papier. On l'emploie également pour enlever les taches d'encre, etc.; pour désinfecter l'air corrompu par des miasmes de nature végétale ou animale. C'est enfin le meilleur moyen à mettre en usage pour rappeler à la vie les personnes asphyxiées par les gaz qui s'échappent des fosses d'aisance. L'acide chlorique est une combinaison du chlore et de l'oxigène; il contient en poids 100 parties du premier, et 111,68 du second, ou en volume un de chlore et deux et demi d'oxigène. C'est M. Gay-Lussac qui est parvenu le premier à l'isoler des chlorates dont la découverte est due à Berthollet, célèbre chimiste, qui avait bien observé que ces sels devaient contenir un acide particulier; mais il ne l'avait point séparé des bases auxquelles il est uni dans sortes de composés. Get acide

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ma cacao; la culture en fut pratiquée pour la première fois à la Martinique, en 1660, par le juif Benjamin d'Acosta.

CHOEUR, du grecxopós, danse, et chorus, en latin. Le choeur était, chez les Grecs et chez les Latins, une troupe d'hommes ou de femmes, de jeunes garçons ou de jeunes filles, qui dansaient en chantant les louanges des dieux au son des instrumens de musique : cette cérémonie faisait une partie considérable du culte divin dans toutes les fêtes qu'ils célébraient.

n'existe ni libre ni combiné dans la nature. Il se forme toutes les fois qu'on met le chlore en contact avec une dissolution de potasse, etc. Il est toujours liquide, sans odeur, sans couleur; mais sa saveur est très acide. L'acide chlorique oxigéné a été découvert, il ya quelques années, par M. le comte Frédéric Hadion. Il est formé d'un volume de chlore et de trois volumes et demi d'oxigène, ou de 100 parties de chlore et de 159,79 d'oxigène. L'acide hydro-chlorique, connu successivement sous les noms d'esprit de sel, d'acide marin, d'acide muriatique, paraît avoir été obtenu d'abord par Glauber. Il est composé de parties égales en volume d'hydrogène et de chlore. Il est employé pour faire en grand l'hydrochorate d'étain. Mêlé à l'acide nitrique, il forme l'eau régale qui sert à dissoudre l'or et le platine.

CHOCOLAT. « Le luxe et la sensualité, est-il dit dans le Dict. de l'Industrie, nous out procuré une espèce d'aliment qui joint à un goût suave des propriétés salutaires. Les Mexicains nous ont les premiers donné l'idée de cette préparation nutritive, sur laquelle nous avons différens traités indiqués dans le Journal des Savans et autres. Personne n'ignore qu'elle se fait avec les amandes de cacao, 'mondées, perlées, grillées, pilées, réduites en pâte, sucrées, et jetées dans des moules. » C'est du Mexique que les Espagnols ont apporté le premier chocolat en Europe, vers l'an 1520; il n'a guère été connu en France, suivant M. l'abbé Grégoire, que vers l'an 1661; et il est à remarquer que le cardinal archevêque de Lyon, Alphonse, frère du cardinal de Richelieu, est le premier, en France, qui ait fait usage du chocolat; il en prenait pour modérer les vapeurs de sa rate, et il tenait ce secret de quelques moines espagnols qui l'avaient apporté en France. Si nous en croyons l'auteur des Amusemens philologiques, on consomme maintenant par an en Europe vingt-trois millions de livres de cacao. C'est le fruit d'un arbre nommé theobro

CHOEUR (poésie dramatique ). Chez les anciens le choeur était une partie essentielle des pièces dramatiques; avant Eschyle, il faisait même seul, ou presque seul, une tragédie, qui n'était autre chose, dans l'origine, que des hymnes et des danses en l'honneur de Bacchus. Thepsis joignit le premier au chœur un personnage qui déclamait.

<< Thepsis fut le premier qui, barbouillé de lie, » Promena par les bourgs cette heureuse folie; » Et d'acteurs mal ornés chargeant un tombereau, » Amusa les passans d'un spectacle nouveau. >>

Jusqu'à lui le choeur avait formé un personnage principal ou plutôt unique, occupant continuellement la scène. Thepsis joignit un personnage dont le rôle accessoire n'avait d'abord pour but que de laisser au chœur le temps de reprendre haleine; mais l'accessoire devint bientôt le principal : les chanteurs furent réduits au second rôle, et la tragédie prit naissance. Eschyle parut, et le théâtre d'Athènes s'éleva sur une base éternelle. Il ajouta un second personnage; mais Sophocle et Euripide en ajoutérent autant qu'ils jugèrent convenable pour donner à la tragédie le degré de perfection dont elle était susceptible. Les choeurs ne chantèrent plus que par intervalle, et devinrent partie intéressée dans l'action, quoique d'une manière plus éloignée que les personnages qui y concouraient. Le chœur, ainsi incorporé à l'action, parlait quelquefois dans les scènes par la bouche de son chef, qu'on appelait coryphée. « Ön

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ignore, dit M. Furgault, si les premières tragédies latines eurent des choeurs comme celles des Grecs; on sait seulement qu'il y avait des danses et des chants dans les intermèdes.» Chez les Italiens, le Tasse et Guarini introduisirent le choeur dans leurs pastorales. Il y joue le même personnage que sur le théâtre ancien. Il dialogue parfois avec les acteurs, et remplit toujours les intermèdes. En France, Garnier, Jodèle, et Hardi, allongeaient chacun de leurs actes de tirades sentencieuses et de lieux communs de morale rédigés en forme de choeurs. Dans les pièces connues sous le nom de Mystères, les choeurs étaient chantés et le Père éternel parlait à trois voix, un dessus, une haute-contre et unc basse à l'unisson. Hardi réduisit le choeur eur à ne parler que par l'entremise du coryphée. Racine introduisit des choeurs dans Esther et Athalie; mais une tentative de ce genre essayée par Voltaire pour son OEdipe, ne réussit point: à la représentation de cette tragédie, il fallut supprimer les chœurs dont on a depuis vainement cherché à ramener la mode antique. Nos théâtres sont trop petits pour avoir besoin d'une pompe étrangère. Nos tragédies ne peuvent vivre que d'action, de mouvement et de passions. L'effet des choeurs serait de tout refroidir et de tout suspendre. D'ailleurs en liant ainsi les actes d'une tragédic, on fatigue l'attention par la monotonie d'un plaisir sans paix ni sans trève.

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CHOEUR. Dans l'origine, c'est-à-dire, lorsqu'on construisit les premières égli

ses, le chœur était un terrain élevé ou

une espèce de théâtre pratiqué derrière l'autel où l'on exécutait, dans les fêtes solennelles, des choeurs de chant et de danse. On voit encore de ces sortes de chœurs à Rome, dans les églises de Saint-Clément et de Saint-Pancrace. Le choeur est actuellement le lieu dans lequel est placé le clergé pour chanter l'office divin.

CHOLERA-MORBUS. Selon le cé lèbre docteur Broussais, la dénomina

tion de cette maladie est née dans le temps où régnait la médecine humorale, où la maladie en général était attribuée à l'humeur dont l'évaluation était la plus apparente ou semblait déterminer la solution du mal. Dans le choléra sporadique, il y a toujours en effet une abondante secrétion de bile, de là le nom de cholera-morbus. Son étymologie vient de deux mots, l'un latin qui significmaladie, et l'autre grec, qui équivaut à bile, c'est-à-dire maladie de la bile, maladie bilieuse. Ce nom a été transporté, à raison de sa similitude de symptômes, à une épidémie qui s'est développée depuis long-temps dans les régions équatoriales et qui est celle qui a moissonné tant de personnes en 1832 à Paris et dans une grande partie de la France. Cette épidémie avait sans doute

autres époques; il est probable que paru à plusieurs c'est cette peste noire qui parcourut, au XIV. siècle, presque tout le monde, et enleva, au rapport de Villoni, les deux tiers des hommes existantà cette époque: cette peste noire a les plus grands rapports avec le choléra asiatique. Quoiqu'il en soit, on l'avait totalement oubliée, lorsqu'en 1817, elle reparut dans un district de l'Inde, à Zilla Jessore, ville située à cent milles au nord-ouest de Calcuta. Le 28 août de la même année, vingt à trente personnes y périssaient chaque jour, et les habitans cherchaient dans la fuite le seul moyen d'échapper à la mort. Six mille personnes succombèrent dans l'espace de quelques semaines. « L'on sut bientôt que le choléra exerçait ses ravages sur toute l'étendue qui sépare Silhet de Monghir et même depuis le Delta du Gange jusqu'à la réunion de ce fleuve avec le Jamna. Cette vaste épidémie a rapidement gagné toute l'Inde comme une traînée de poudre. Dès l'année 1818, la plus grande partie des possessions britanniques est en proie au fléau, et bientôt il rayonne au-delà de son foyer primitif. Il suit deux directions principales, l'une à l'ouest, l'autre à l'est. Le premier rayon gagne la Perse, l'Arabie; il enya

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hit Mascate et Bassora, et s'élance à travers l'Océan, jusqu'aux îles de France et de Bourbon. De Buschir et de Bassora, il se divise pour se porter, d'une part, au nord-ouest sur Schiras; de l'autre, à l'ouest, le long de l'Euphrate. Ainsi le voilà s'approchant de l'Europe par deux voies : il menace d'un côté la Syrie, de l'autre, par la Perse, il se porte sur les provinces caucasiques de la Russie. En 1822 il envahit la Syrie et la ville d'Alep, toute la Perse et la ville russe d'Astrackhan sur le Wolga. Mais là il s'arrête, sans qu'on puisse imputer cette suspension ni aux cordons, ni aux quarantaines. Il ne franchit pas les limites de la Syrie, il ne remonte pas le Wolga: il s'éteint et l'Europe menacée se rassure. Il arrive bien jusqu'à elle quelques bruits d'épidémies meurtrières dans les steppes immenses de la Tartarie, mais là le fléau semble s'égarer dans ces solitudes et s'y engloutir. Son rayon porté vers l'est eut le même sort. Après avoir envahi l'Inde au-delà du Gange, ravagé le royaume de Siam et Bankok, où il enleva, dit-on, quarante mille àmes, il gagna la Chine, où il fut très meurtrier; il se propage à travers les îles nombreuses de l'Océan indien; on le retrouve à Macassar, dans l'île des Célèbes, mais bientôt il se perd dans les déserts de l'Océan, comme il s'était perdu dans les solitudes de la haute Asie; seulement il renaît d'intervalle en intervalle, dans l'Inde, son foyer primitif, et il y garde son funeste caractère. Tels sont les premiers mouvemens du choléra. Quelle cause a rallumé l'incendie qui paraissait près de s'éteindre et lui a donné assez de force pour franchir les limites sur lesquelles il était venu mourir une pre

mière fo fois? Soit qu'une nouvelle propagation se soit faite du foyer de l'Inde, soit que le mal se soit reproduit de luimême, toujours est-il certain qu'en 1829 il paraît en Perse, et que de là il gagne les provinces du Caucase, franchit les monts, se porte au nord le long de la mer Caspienne et reparaît à Astrackhan le 30 juillet 1830. Mais ce n'était pas là

le seul point par lequel il entamait la Russie. A Orembourg sur l'Oural, aux limites de l'Europe et de l'Asie, il éclate avec violence, importé, dit-on, par ces caravanes qui arrivent de la Bukharic et du Kirvan. Alors le mal parut plus menaçant que jamais : le choléra gagne l'Ukraine, la Crimée, la Volhynie; d'une autre part il marche sur Moscou: en 1830 cette ville est envahie. Vient la guerre de Pologne en 1831, et bientôt la traînée fatale atteint Varsovie et toute la Pologne, et pénètre en Gallicie; dès lors le fléau marche en Europe par deux voies bien dictinctes: par l'une, il se porte sur Berlin, par l'autre sur Vienne. Les cordons se multiplient: on ferme la Prusse et la Hongrie; on garnit l'Oder et le Theiss. Vains efforts! Dantzig est pris comme Bude, l'Oder franchi comme le Theiss, et le 1er. septembre 1831, les deux grandes capitales de l'Allemagne sont frappées : l'Elbe luimême est franchi, et l'Europe occidentale reste ouverte par deux grandes voies au fléau voyageur. Mais pendant qu'il faisait ces larges trouées, il n'en avait pas moins suivi une autre direction vers le nord. Archangel et Saint-Pétersbourg avaient été envahis et la Finlande aussi a été attaquée à son tour. Puis de Hambourg, il a traversé la mer d'Allemagne et est allé se fixer à Sunderland; de là il se propage en Angleterre de la même manière qu'il s'est répandu dans les autres pays.» (Extrait du cholera oriental, par M. Littré.) Tout-à-coup le choléra vient inopinément sur Paris avant de marquer sa présence sur d'autres parties de la France. C'est à l'hôpital du Gros-Caillou que se sont manifestés les premiers cas de choléra, chez des malades atteints d'autres affections, dans la nuit du 24 au 25 mars 1832. Le 26 des malades cholériques furent apportés à l'Hôtel-Dieu. C'est pendant le mois d'avril qu'il a exercé le plus de ravages dans la capitale. Il y a eu recrudescence au mois d'août, mais le fléau s'est sensiblement affaibli presque aussitôt et avait pour ainsi dire dis

paru de Paris avant la fin de l'année. CHORÉGRAPHIE, du grec xopos, danse, ypȧpav, écrire. Cet art de décrire la danse a été ignoré des anciens, ou, s'ils en ont eu quelques connaissances, elles ne sont point parvenues jusqu'à nous. Aucun auteur ne fait mention de cet art avant Furetière. Il est parlé dans son dictionnaire du traité curieux fait par Thoinet Arbeau, chanoine de Langres, et imprimé à Langres, en 1588, sous le titre d'Orchesographie; il écrivait au-dessous de chaque note de l'air les mouvemens et les pas de danse qui lui paraissaient convenables; mais il ne donne pas de signes pour la figure et les autres élémens de la danse. Beauchamps donna ensuite une forme nouvelle à la chorégraphie, et perfectionna l'ébauche ingénieuse de Thoinet Arbeau ; il trouva le moyen d'écrire les pas par des signes auxquels il attacha une signification et une valeur différentes, et il fut déclaré l'inventeur de cet art par arrêt du parlement. Feuillet, maître de danse à Paris, s'en occupa aussi; il publia un ouvrage intitulé Chorégraphie, ou l'art d'écrire la danse par caractères, figures et signes démonstratifs, etc. La deuxième édition de cet ouvrage parut en 1701. Feuillet s'y attribue exclusivement l'invention de cet art; mais d'autres l'accusent d'avoir volé cette idée à Beauchamps. Voyez DANSE, BAL, BALLET.

CHOU. Ce légume est originaire de Chypre ; cependant il croît naturellement en Europe et même en France sur les côtes maritimes. Les anciens attribuaient au chou des propriétés médicales fort étendues. En 1520 l'Angleterre reçut de la Flandre diverses variétés du chou.

CHOUFLEUR. Cette variété du chou due à la culture, fut cultivée en Angleterre pour la première fois en 1603. Apportée à la fin du XVIo. siècle du Levant en Italie, elle fut introduite en Allemagne le siècle suivant.

CHRÊME. Le chrême est une huile consacrée par l'évêque, qui sert à administrer les sacremens du baptême, de

confirmation, d'ordre et d'extrême-onction. On fait le saint-chrême le jeudi saint. Cette cérémonie est fort ancienne et même d'institution apostolique. Les protestans rejettent l'usage du chrême et toutes les cérémonies qui s'y rattachent Ç'a été long-temps l'opinion du petit peuple dans le Périgord, qu'anciennement la substance du chrême se prenait dans l'oreille d'un dragon qu'un chevalier de la maison de Bourdeville allait chercher et combattre au-delà de Jérusalem, où il apportait ensuite cette substance, laquelle, sanctifiée par les prélats du lieu, était ensuite distribuée dans les églises de la chrétienté pour le vrai chrême. (Brantôme, Hommes ill. fr., tome iv, p. 153. )

CHRÉTIEN. Bernard Thesaurius (De acquisitione terræ sanctæ, cap. 27) nous apprend que ce fut à Antioche, vers l'an 41 de l'ère vulgaire, que les fidèles furent d'abord appelés chrẻtiens. On les appelait auparavant Nazaréens, de la ville de Nazareth, que saint Pierre convertit d'abord à la foi. « Ibi primùm, dit notre auteur, fideles vocati sunt christiani, priùs dicti Nazaræi, a Nazareth civitate, quàm primùm suá predicatione apostolorum claviger convertit ad fidem.» (Muratori, Rerum italicarum scriptores, tom. VII, pag. 688.) L'origine du titre de roi très chrétien, qu'ont porté les rois de France, remonte, dit-on, à Childebert; ce qu'il y a de certain, c'est que Grégoire III donna ce titre à Charles Martel, et le pape Etienne II, à Pepinle-Bref; mais ce n'est que sous le pontificat de Paul II, l'an 1469, que ce titre est devenu une expression de formule dans les bulles et les brefs apostoliques adressés aux rois de France.

CHRIST (ORDRE DU). Cet ordre militaire fut créé en 1318 par Denis Ier., roi de Portugal, pour animer la noblesse contre les Maures, et fut confirmé deux ans après par le pape Jean XXII, sous la règle de saint Benoît. Alexandre VI leur permit de se marier. La grandemaîtrise de l'ordre est maintenant unie à la couronne de Portugal; les officiers

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