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>> bouche pastorale qui puisse prendre le >> temps de le prononcer avec lenteur. » Mais toutefois il entre fort bien encore » dans les plaintes, dans les larmes » amoureuses et dans les naïfs hélas d'un » chevrier. Enfin la nature fait entendre >> cette lettre rurale dans ses bruits, et » une oreille attentive peut la recon» naître diversement accentuée, dans >> les murmures de certains ombrages, » comme dans celui du tremble et du » lierre, dans la première voix ou dans » le finale du bêlement des troupeaux, » et, la nuit, dans les aboiemens du » chien rustique.» (Génie du Christianisme, t. II.)

ou

ABAQUE. Table de nombres, tableau carré divisé en petites cases, dans lesquelles se trouve le produit des différens chiffres ou nombres multipliés les uns par les autres. C'est proprement ce que nous appelons table de multiplication : on en attribue l'invention à Pythagore; c'est pourquoi on la nomme aussi table de Pythagore.

ABATIS ( terme de fortification). Dans l'origine des sociétés, l'homme trouva nécessairement sur le sol qu'il foulait, des pierres pour armes; vaincu, il dut aller se réfugier dans les forêts, et la dépouille des arbres lai donna des armes offensives, telles que la massue, le javelot, l'arc et les flèches; et des armes défensives dans l'écorce, qui lui fournit un bouclier. L'état de sociabilité avançant toujours, et la guerre étendant ses ravages, des peuplades entières se trouvèrent en présence; le 'parti le plus faible se retrancha dans les forêts, et s'en fit un abri capable de suppléer aux forces du parti dominant. Ainsi furent faites les premières fortifications, avec des abatis d'arbres façonnés, aiguisés et fichés en terre de manière à braver les insultes de l'attaquant et à supporter ses efforts avec plus de chance et de sécurité. Toutes les histoires de l'antiquité font mention de ce genre de fortification, qui sert encore dans nos armées. En ne remontant pas au-delà de l'époque historique, nous li

sons dans Hérodote, qu'à Marathon Miltiade, adossant sa poignée de braves à un mont, s'utilisant d'un abatis sur sa droite, couvrant sa gauche d'un marais, déjoua les efforts de Datis, commandant les six mille immortels. Camille, au rapport de Plutarque, venant au secours de l'armée romaine assiégée par les Volsques, trouva ces derniers fortement retranchés derrière des abatis, et ne dut la victoire qu'aux efforts redoublés des Romains. Au siége d'Alésia, César s'er servit lui-même pour couvrir ses lignes de contrevallation, et les mettre hors d'insulte de la part de la nombreuse cavalerie des Gaulois. Germanicus, pénétrant dans la forêt de Cécia, dit Tacite, fortifiait journellement ses camps par des abatis à la manière des Germains. De toutes les fortifications de campagne, les abatis sont, dans un pays couvert, ce qu'il y a de plus prompt, de plus commode et de plus fort. La guerre de la révolution nous én a offert une foule d'exemples, (Encyclopédie moderne, tom. I.)

pas

ABATTOIRS. On désigne sous le nom d'abattoirs les lieux où l'on abat,' où l'on assomme les bœufs, et où l'on égorge les veaux et les moutons. Depuis très long-temps on sentait à Paris la nécessité de cacher à ses habitans des exécutions qui, pour être utiles, n'en étaient moins rebutantes pour la vue, et qui compromettaient toujours la salubrité publique et souvent là sûreté même de la population. En effet, le sang noir et épais qui sortait des différentes boucheries de la capitale et qui coulait dans les ruisseaux, les matières animales qui étaient entassées à côté de ces établissemens, viciaient l'air atmos phérique et déterminaient, surtout lorsque la température était élevée, des maladies endémiques et d'autres affec tions graves; d'un autre côté, le bœuf trop faiblement attaché, ou frappé par un bras mal assuré, rompait ses liens; s'échappait et allait exercer sa furie sur les nombreux habitans qu'il rencontrait dans sa course. Ceux qui n'ont pas

connu la capitale à cette époque trouveront dans la relation de l'ingénieux auteur du Tableau de Paris la description de tous les inconvéniens que présentait cet état de choses. Ce ne fut cependant qu'en 1810 que l'administration muni cipale résolut de fonder des abattoirs. Ces établissemens, au nombre de cinq, sont situés près du mur d'enceinte de la capitale et dans des quartiers différens; on les a isolés de toute habitation. On les désigne sous les noms d'abattoirs de Villejuif, de Grenelle, du Roule, de Ménilmontant et de Montmartre, pour indiquer les quartiers où ils sont placés. On s'est appliqué, 'en formant ces établissemens, à allier l'utile à l'agréable. Le coup-d'oeil qu'ils présentent est à la fois sévère et imposant, et on n'a négligé aucune commodité, aucune précaution pour atteindre le but qu'on se propo sait. L'ensemble de chaque édifice se compose de plusieurs pavillons construits à peu de chose près sur le même plan. L'enceinte est fermée par des grilles qui défendent les issues et préviennent les accidens qui pourraient ré sulter de la fuite des boeufs manqués. La totalité des bâtimens est, d'ailleurs, entourée d'une haute muraille. Les pavillons où l'on tue les bestiaux sont divisés en espaces parfaitement égaux, dont le nombre est en rapport avec celui des bouchers de Paris qui, d'après le réglement, doivent avoir chacun leur échaudoir. Chaque échaudoir a deux portes ouvrant sur deux cours opposées. Un côté sert à faire entrer la bête vivante, l'autre à la sortir pour la porter à la boucherie. On a pratiqué dans les échaudoirs des cuves qui sont destinées à recevoir le sang des animaux, que l'on recueille pour divers usages, et des robinets qui donnent toute l'eau nécessaire pour les lavages, et qu'on alimente à l'aide de machines à vapeur très ingé nieuses. On a établi dans d'autres corps de bâtimens des bergeries en nombre égal à celui des échaudoirs. Il y a égale ment des écuries destinées à renfermer les bœufs et les veaux jusqu'au moment

de leur exécution. D'autres locaux séparés sont assignés pour la fonte des suifs et pour d'autres préparations animales. L'administrateur et les employés attachés à l'abattoir habitent le pavillon principal. Enfin, de vastes greniers bien aérés sont établis au-dessus des bâtimens, afin que les bouchers puissent déposer les peaux pour les faire sécher, et jusqu'à ce qu'ils les aient vendues. Les bouchers n'ont à payer qu'un seul droit à la ville de Paris, pour mettre à mort leurs bestiaux dans les abattoirs. Ce droit a été fixé à 6 fr. par bœuf, 4 fr. par vache, 2 fr. par veau et 50 c. par mouton. Les abattoirs particuliers sont expressément prohibés. On voit par cet exposé que la construction des abattoirs a été un véritable bienfait pour la ville de Paris, sous le double rapport de la santé et de la sûreté des habitans. La facilité avec laquelle on recueille dans les abattoirs les matières animales présente bien des avantages pour les fabriques de produits chimiques, tels que la gélatine, le bleu de Prusse, la colleforte, l'huile de pieds de bœuf. Malgré tout le bien qui est résulté de l'établissement des abattoirs, peu de villes ont suivi, à cet égard, l'exemple de la capitale.

ABBÉ. Supérieur d'un monastère de religieux érigé en abbaye. Ce nom d'abbé, abbas, en latín et en grec, abba, en syrien et en chaldéen, vient de l'hé breu ab, qui veut dire père. C'est en ce sens que ce nom a été donné à JésusChrist, même en notre langue :

Del bon abbé Jésus.

(Anciens poètes franç, MSS., avant 1300, tome IV, page 1317. )

Une dissertation qui se trouve dans l'histoire de l'abbé Suger retrace les diverses significations que ce mot a eues en divers temps, comme titre donné aux personnes constituées en dignités, soit laïques, soit ecclésiastiques. Lorsque les abbés commencèrent à porter la mitre, les évêques se plaignirent que leurs priviléges étaient envahis par les moines. Ils étaient principalement cho

ABDEST. Mot persan composé d'ab, eau, et est, main; purification légale des Persans et des Turcs. Voyez ABLU

TION.

ABDICATION. Les plus célèbres abdications sont celles de Dioclétien et Maximien en 305; de Charles V en 1556; de Christine de Suède en 1654; de Gustave IV en 1809; de Napoléon en 1814; et de Charles X en 1830.

qués de ce que, dans les conciles et dans les synodes,il n'y avait aucune distinction. C'est à cette occasion que le pape Clément IV ordonna que les abbés porteraient seulement la mitre brodée en or, et qu'ils laisseraient les pierres précieuses aux évêques.- ABBÉ est aussi un titre qu'ont porté différens magistrats ou autres personnes laïques. Parmi les Génois, un de leurs premiers magistrats était appelé l'abbé du peuple, nom honorable puisque son véritable sens est père du peuple. A Milan, dans toutes les communautés de marchands ou d'artisans, il y en avait de préposés qu'on appelait abbės; et c'est apparemment de là qu'est venu le jeu de l'abbé, dont la règle est que quand le premier a fait quelque chose, tous ceux qui le suivent doivent l'imiter. En certains lieux de la Provence, on appelle aba, abbé, le chef des danses: c'est celui qui préside aux jeux et qui prie à danser; il indique l'heure et le lieu du bal. Dans le comtat de Venaissin, on le nomme l'abbé de la jouinesse.

ABBESSE. Quoique les communautés de vierges consacrées à Dieu soient plus anciennes dans l'église que celles des moines, néanmoins l'institution des abbesses est postérieure à celle des abbés. Les premières vierges qui se sont consacrées à Dieu demeuraient dans leurs maisons paternelles : au quatrième siècle, elles se rassemblèrent dans des monastères; mais elles n'avaient point d'église particulière; ce ne fut que du temps de saint Grégoire qu'elles commencèrent à en avoir qui faisaient partie de leurs couvens. L'abbesse était autrefois élue par sa communauté: on choisissait ces supérieures parmi les plus anciennes et les plus capables de gouverner; elles recevaient la bénédiction de l'évêque, et leur autorité était perpétuelle. Le père Martène, dans son Traité des rites de l'Église, t. II, p. 39, observe que quelques abbesses confessaient leurs religieuses; il ajoute que leur curiosité excessive les porta si loin qu'on fut obligé de la réprimer,

ABEILLE. Insecte ailé qui produit la cire et le miel. Si l'on en croit Justin, ce fut Aristée, roi d'Arcadie, qui apprit aux Grecs l'art d'élever les abeilles, de les rassembler dans des ruches, et de mettre leur miel à profit. Ceux qui ont écrit sur l'éducation et le gouvernement des abeilles prétendent qu'elles ont une reine qui produit jusqu'à six mille œufs par an. Chaque oeuf est placé séparément dans un alvéole ou petite cellule. La chaleur de la ruche suffit pour faire éclore les œufs. En deux ou trois jours l'œuf est donc éclos, et il en sort un ver qui tombe dans l'alvéole. Le ver, après avoir tapissé de soie son alvéole, quitte sa peau de ver; et à la place de sa première peau, il s'en trouve une bien plus fine: c'est ainsi qu'il se change en nymphe. Enfin, après environ quinze jours, c'est une mouche bien formée, et recouverte d'une peau qu'elle perce pour paraître au jour. Les anciens croyaient que la multiplication des abeilles tenait du prodige. Ils imaginaient qu'on pouvait en produire d'un taureau mort, comme ils pensaient que la moelle allongée d'un homme en putréfaction produisait des serpens, et la chair de l'âne des limaçons. Ce qui a pu donner lieu à de telles fables, c'est quelque essaim arrêté sur le cadavre d'un taureau, ou trouvé, dit-on, par Samson, dans la gueule d'un lion. Les abeilles étaient consacrées à Apollon. On prétend que le second temple de Delphes fut leur ouvrage. Il est vrai que ce temple était portatif, mais on ne devine guère ce que les anciens ont voulu faire entendre par cette fable. Les Ephésiens se disaient descendus d'une colonie d'Athé

mène de l'aberration est une des plus grandes preuves du mouvement annuel de la terre autour du soleil.

niens, conduite par les Muses sous la forme d'abeilles. De là, les figures d'abeilles qu'on trouvait dans les anciennes médailles d'Ephèse. La Grèce produisait et produit encore un miel exquis, d'une saveur délicieuse et d'une odeur embaumée. On conçoit aussi combien avant l'usage du sucre, cet aliment devait être précieux.

ABÉLONIENS OU ABÉLOITES. Secte d'hérétiques qui s'était formée en Afrique près d'Hippone ; ils défendaient d'avoir aucun commerce avec sa propre femme, tout en ordonnant le mariage, s'appuyant sur l'exemple d'Abel mort sans postérité. Cette secte n'existait déjà plus du temps de saint Augustin. i

ABERRATION. Mouvement apparent qu'on observe dans les étoiles fixes, et dont la cause et les circonstances ont été découvertes par Bradley, membre de la société royale de Londres. Par l'effet de l'aberration, toutes les étoiles paraissent décrire annuellement de petites ellipses plus ou moins allongées. Ce mouvement, disent les auteurs de l'Encyclopédie, n'ayant pu être expliqué pendant cinquante ans, Bradley découvrit enfin, en 1727, qu'il était causé par le mouvement successif de la lumière, combiné avec le mouvement de la terre. C'est par le retard des éclipses des satellites de Jupiter qu'on a reconnu après lui que la lumière, qui émane du soleil dans sa distance moyenne à la terre, emploie 8' 13" pour parvenir jusqu'à nous; dans cet intervalle de temps notre planète parcourt un arc de 20", 25 de son orbite; ainsi la vitesse de la lumière est à celle de la terre comme le rayon de cette orbite est à cet arc. Clairaut a donné une règle fort simple pour évaluer l'effet de ce phénomène sur la position des astres rapportée à l'équateur ou à l'écliptique, et divers savans ont publié des tables d'aberration pour un grand nombre d'étoiles; telles sont celles de Dezach (1812) et de M. Baily (tom. II des Mémoires de la société astronomique de Londres.) Voyez aussi les derniers vol. de la Connaissance des temps. Le phéno

ABLUTION. Mot tiré du latin, qui signifie l'action de laver, de purifier. Il paraît que les ablutions étaient connues chez les Hébreux dans les temps les plus reculés, puisque Moïse nous apprend que ce fut des miroirs offerts par les femmes qui veillaient à la porte du tabernacle qu'on fit le bassin d'airain destiné aux ablutions. Les Romains empruntèrent probablement des juifs cette cérémonie religieuse, et la regardaient comme une sorte de purification pour laver le corps, ou quelque partie du corps, avant le sacrifice. Dans les idées de l'antiquité, la vertu expiatoire de l'eau suivait une espèce d'échelle graduée. Celle de la mer, comme salée, passait pour plus efficace: d'où vient le proverbe, clavo purior'; à son défaut, on employait celle des fleuves. De simples lotions suffisaient aux péchés véniels. « Les juifs modernes commencent par se laver le visage et les mains aussitôt qu'ils sont levés. Avant cette ablution', ils n'oseraient toucher à quoi que ce soit. Certains rabbins prétendent qu'on ne doit point jeter à terre l'eau dont on s'est servi pour se laver, de peur que, si quelqu'un marchait sur cette eau impure, il ne contractât par là même quelque souillure. D'autres, plus scrupuleux encore, ont étendu si loin la nécessité des ablutions, qu'ils ont décidé que c'était un aussi grand crime de manger son pain sans s'être lavé les mains, que d'avoir commerce avec une femme débauchée. » (Noël, Dict. de la Fable.) Ces sortes de purifications, en usage chez plusieurs peuples méridionaux, sont très fréquens chez les mahométans, qui distinguent trois espèces d'ablutions : l'une, qui est une immersion; l'autre, qui concerne particulièrement les pieds et les mains; la troisième enfin, où, au lieu d'eau, on emploie du sable ou de la terre. Les Persans, dit Oléarius, passent la main mouillée deux fois sur leur tête depuis le cou jusqu'au front, et en

suite sur les pieds jusqu'aux chevilles ; mais les Turcs versent de l'eau sur leur tête, et se lavent les pieds trois fois. Si néanmoins ils se sont lavés les pieds le matin, avant de mettre leur chaussure, ils se contentent de mouiller la main et de la passer par-dessus cette chaussure depuis les orteils jusqu'à la cheville du pied. On pourrait citer encore divers peuples modernes qui emploient l'eau dans leur purification : les Parsis et les Indiens croient se purifier avec de l'urine de vache. D'autres sont convaincus du pouvoir magique d'une pièce d'or trempée dans l'eau : il est probable que les législateurs hébreux et orientaux ont rattaché à des principes de religion, un acte de propreté personnelle : sous des climats brûlans, une telle précaution devenait indispensable; mais quels peuvent être les motifs qui ont fait adopter le même usage chez le Lapon et le Russe, qui vivent au milieu de leurs glaces éternelles ? Dans tous les temps et chez tous les peuples, les ablutions religieuses ont été pratiquées; l'église chrétienne n'a point cru devoir abolir un rit qui remonte au berceau du monde.

ABRACADABRA. Parole magique qui, étant répétée dans une certaine forme et un certain nombre de fois, est supposée avoir la vertu d'un charme pour guérir les fièvres et prévenir d'au tres maladies. Voici la manière dont ce mot mystérieux doit être écrit pour avoir la prétendue vertu qu'on lui suppose:

ABRACADABRA
ABRACADABR
ABRACADAB
ABRACADA
ABRACAD
ABRACA
ABRAC
ABRA
A BR
A B
A

Cette figure, étant principalement composée des lettres du nom Abraca, le

même qu'Abracax ou Abraxas, que l'on croyait le plus ancien des dieux, était elle-même révérée comme une espèce de divinité chez les Syriens. Quant aux vertus attribuées à cette amulette, disent les auteurs de l'Encyclopédie, le siècle où nous vivons est trop éclairé pour 'qu'il soit nécessaire d'avertir que tout cela est une chimère.

ABRICOTIER. Cet arbre, dont on ignore la première patrie, a été apporté d'Arménie en Grèce, et delà en Italie et dans le reste de l'Europe. Il aime les pays chauds, et il y produit des fruits d'un parfum et d'un goût plus exquis que dans les climats tempérés et froids; L'abricot parfumé sortit de l'Arménie.

ROSSET.

aussi est-il appelé dans les auteurs latins, malum armeniacum. Il est si hien naturalisé dans nos climats, que son fruit est un des premiers que l'on sert sur nos tables.

ABSTINENCE. L'action de s'abstenir de quelque chose, principalement dans la vue de conserver sa santé ou de la recouvrer, ou bien par motif de religion. Orphée, après avoir adouci les mœurs des hommes, établit une sorte de vie qu'on nomma depuis orphique ; et une des pratiques des hommes qui embrassaient cet état, était de ne point manger de la chair des animaux. On sait que les pythagoriciens, par suite du système de la métempsycose, s'abstenaient de tout ce qui avait eu vie. Les juifs s'abstiennent de plusieurs sortes d'animaux, dont on trouve le détail dans le Lévitique et le Deuteronome. Entre les premiers chrétiens, les uns observaient l'abstinence des viandes défendues par la loi et des chairs immolées aux idoles ; d'autres méprisaient ces observances comme inutiles, et usaient de la liberté que Jésus-Christ a procurée à ses fidèles. L'abstinence religieuse, accompagnée de deuil et de macérations, s'appelle jeûne. (Voir ce mot.) Il est aussi une époque d'abstinence, de pénitence forcée, pendant laquelle chacun est tenu de jeûner qua

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