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cercle capable d'embrasser une côte. —AIGUILLE AIMANTÉE. Voyez AIMANT, BOUSSOLE.

AIGUILLON. Petite ville de l'Agé nois. Cette ville, qui a un châteaui remarquable, soutint quatorze jours de siége en 1346, contre Jean, duc de Normandie, depuis roi de France, qui fut obligé de le lever. On prétend que ce fut à ce siége qu'on se servit du canon pour la première fois.

AIL. Tout le monde connaît l'all commun dont on fait un si grand usage dans les cuisines et que les habitans du Midi aiment avec tant de passion. Il était dieu chez les Egyptiens, très estimé des Romains et en horreur chez les Grecs. Ce légume est, dit-on, originaire du Le vant; mais il croît partout avec une grande facilité. Il est três commun dans les Indes, où les lois l'interdisent à certaines classes. Le Brahme qui a mangé volontairement de l'ail et des oignons, est puni du bannissement.

AILES. Les statues de Jupiter, de Diane, de Minerve, de Vénus et des nymphes portaient des ailes dans les monumens des Etrusques; ces peuples,à l'exemple des anciens Grecs, en mettaient aussi à la tête de quelques divinités; à l'Amour, à Proserpine, à Méduse, aux furies et aux chars des dieux. Les Grecs ornaient d'ailes le pétase, les épaules et les talons de Mercure; mais ordinairement ils ne donnaient de grandes ailes qu'à la Victoire: celles des divinités égyptiennes ressemblaient aux ailes des Chérubins. Enfin, selon l'Ecriture, les Séraphins, les Anges sont ailés.— AILES artificielles pour s'élever et se soutenir en l'air. Voyez VOLER.- AILES. Les deux extrémités d'une armée rangée en bataille. Pan, l'un des capitaines de Bacchus, en est regardé comme le premier inventeur; et c'est pour cela, dit-on, que les anciens qui nommaient cornua će qu'on appelle aujourd'hui ailes, représentaient Pan avec des cornes à la tête. Ce qu'il y a de certain, c'est que cette manière de ranger les armées est très ancienne. On sait que les Romains don

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naient le nom d'ailes à deux corps de troupes de leurs armées placés l'un à droite et l'autre à gauche, et qui consistaient chacun en 400 chevaux et 4200 fantassins. Ces ailes étaient ordinairement de troupes alliées, et leur usage était de couvrir l'armée romaine, comme les ailes d'un oiseau servent à lui couvrír le corps. Les troupes des ailes étaient appelées alares et alares copiæ. AILE DE SAINT-MICHEL. Ordre de chevalerie. Alphonse Henri, premier roi de Portugal, institua cet ordre en 1174, en mémoire d'une victoire qu'il remporta sur le roi de Séville et les Sarrasins, et dont il crut être redevable à saint Michel, qu'il avait invoqué dans cette guerre. L'insigne des chevaliers était une aile, où demi-vol de pourpre, le bout en bas, sur un cercle à huit pointes, quatre droites en croix, quatre ondées et aiguisées en sautoir; le tout d'or en forme d'étoile rayonnante. Ils portaient cet insigne sur l'estomac, et leur devise était ces trois ·mots latins: Quis est Deus, qui répondent au sens du mot hébreu Michel.

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AIMANT. L'aimant à été regardé pendant long-temps comme une simple pierre qui avait la propriété d'attirer le fer, etlatrace de cette opinion s'est conservée dans le langage vulgaire qui désigne encore par le nom de pierre d'aimant, la mine de fer naturellement pourvue de la propriété dont il s'agit : on aura jugé de cette substance par les particules pierreuses dont elle est souvent mêlée et qui lui sont purement accidentelles. Les anciens ont connu la vertu attractive que l'aimant exerce sur le fer. Ils avaient même remarqué qu'il communiquaît au fer la vertu d'attirer un autre fer. Platon en donne un exemple dans l'Ion, où il décrit cette fameuse chaîne d'anneaux de fer suspendus les uns aux autres, et dont le premier tient à l'aimant; Lucrèce fait de plus mention de la propagation de la vertu magnétique au travers des corps les plus durs. D'après une erreur populaire qui existe encore, le tombeau de Mahomet est un coffre de fer suspendu à la voûte de la grande mosquée de Mé

dine, par une pierre d'aimant. Plusieurs opinions ont été hasardées sur les propriétés de l'aimant. Descartes et ses disciples ont prétendu que cette pierre mé tallique a deux pôles comme la terre, et qu'une matière magnétique qui circule autour et sort d'un des pôles de cette pierre pour rentrer par l'autre, cause cette impulsion qui unit le fer à l'aimant; que les corpuscules particuliers qui circulent sans cesse autour et au travers de l'aimant ont une analogie avec les pores du fer, analogie qui leur donne sur ce corps la prise que leur peu d'affinité avec les pores des autres corps ne leur permet pas d'avoir. Æpinus est le premier qui, pour expliquer les phénomènes du magnétisme, ait employé de simples forces soumises au calcul. Ce fut en tenant une tourmaline qu'il conçut l'idée qui a servi de base à sa théorie. Il venait de découvrir que les effets de cette pierre étaient dus à l'électricité, et il avait remarqué qu'elle repoussait par un côté et attirait par l'autre un petit corps électrisé. Il vit dans la tourmaline un petit aimant électrique, et comparant les phénomènes des vrais aimans avec ceux des corps isolans, il trouva que les actions des deux fluides pouvaient être ramenées aux mêmes lois. Si la direction que prend naturellement vers le pôle nord une aiguille aimantée posée sur un pivot (direction qui, au milieu même des ténèbres, nous trace des routes certaines sur l'immense Océan ) a été connue des anciens, comme le pensent quelques auteurs, il est certain que cette découverte avait été perdue, et qu'elle n'a été retrouvée que dans le douzième siècle. (Voyez BOUSSOLE.) Un phénomène qui, depuis long-temps, a excité l'attention des physiciens, c'est sa déclinaison du point nord, et son inclinaison sur le plan de l'horizon, l'une et l'autre variables selon les temps et les lieux. Le 4 mars 1832, sa déclinaison occidentale était à Paris de vingt-deux degrés trois minutes, et le 12 novembre 1831, son inclinaison était de soixante-sept degrés quarante minutes. (Voyez Boussole.)

L'homme, souvent rival de la nature, a essayé de communiquer au fer et à l'acier les propriétés de l'aimant, et il y a réussi : c'est ce qu'on nomme aimant artificiel. M. Knight, à Oxford, est un des premiers qui aient tenté cette opération, qui a été perfectionnée par MM. Baradelle, l'abbé Lenoble et Mitchell. Aétius, qui vivait l'an 500, est le plus ancien auteur qui désigne l'application extérieure de l'aimant comme utile dans certaines maladies : « Tradunt magnetem detentum manu chiragrorum ac podagricorum dolores ipsorum sedare; æquè convulsis opitulatur.»(On dit que l'aimant tenu dans la main des goutteux les soulage, et qu'il est utile aussi dans les maladies convulsives.) Aétius cite Marcellus et Léonard Camille comme affirmant les bons effets de l'application de l'aimant pour calmer les maux de dents; mais, dans le fait, ces auteurs n'ont parlé que du mal de tête et de la goutte.

AINESSE (Droit d'). Ce droit, en vigueur chez les Hébreux, était inconnu chez les Romains; ils croyaient, avec raison, que la nature appelait les enfans au partage égal de la succession de leurs pères. Il a été introduit en France pour perpétuer le lustre des familles nobles en même temps que leurs noms. «C'est, dit Montesquieu, un esprit de vanité qui a établi chez les Européens l'injuste droit d'aînesse, si défavorable à la propagation, en ce qu'il porte l'attention d'un père sur un seul de ses enfans, et détourne ses yeux de tous les autres; en ce qu'il l'oblige, pour rendre solide la fortune d'un seul, de s'opposer à l'établissement de plusieurs; enfin, en ce qu'il détruit l'égalité des citoyens, qui en fait toute l'opulence. » Le droit d'aînesse a été aboli à la révolution; les tentatives législatives faites en 1826 pour le rétablir, ont été infructueuses. Depuis l'abolition de l'hérédité de la pairie, iln'existe plus que dans les lois qui régissent la transmission du trône.

AIR. Corps léger, fluide, transpȧrent, capable de compression et de dilatation, qui couvre le globe terrestre

jusqu'à une hauteur d'environ 15 à 16 lieues. Les anciens croyaient que l'air était un corps simple, un des quatre élémens. Ce furent les expériences publiées en 1630, par Jean Rey, médecin, né à Bugue, en Périgord, qui mirent sur la voie de sa décomposition. Brun, apothicaire à Bergerac, ayant trouvé que l'étain augmentait de poids dans la calcination, en demanda la cause à Jean Rey. Celui-ci répondit que cette augmentation de poids était due à une absorption d'air : cependant ce ne fut qu'un siècle et demi plus tard que Bayen tira cette découverte de l'oubli, et prépara les travaux du célèbre Lavoisier et autres savans chimistes qui découvrirent que l'air est composé de deux corps qui paraissent simples, et les expériences les plus positives ont démontré qu'il est composé, sur tous les points du globe, et à quelque hauteur que ce soit, de vingt-une parties d'oxigène, de soixantedix-neuf parties d'azote, et de quelques atômes d'acide carbonique et d'hydrogène.-Pesanteur de l'air. Voyez PESANTEUR.-Condensation et raréfaction de l'air. Voyez CONDENSATION. C'est en 1773 que Guyton-Morveau fit voir que le gaz acide muriatique avait la propriété de désinfecter l'air. Jusque-là aucun principe de physique n'avait guidé ceux qui cherchaient à combattre l'influence de l'air infecté dans les hôpitaux, dans les lazazets et dans les circonstances accidentelles où elle produisait ses funestes effets. L'expérience que Guyton fit dans une église de Dijon, était la plus concluante que l'on pût désirer : l'église était vaste, l'infection extrême ; un seul appareil, dans lequel le muriate de soude fut décomposé par l'acide sulfurique, fit disparaître toute l'infection par une seule opération. Dans la même année, les prisons de Dijon éprouvèrent les ravages de cette fièvre qui naît de l'accumulation des malades; on fit la même opération qui fut également efficace. Il fut prouvé dès-lors que le gaz acide muriatique détruisait les effets de la putréfaction, et ceux qui sont dus à la trop

grande accumulation des malades, et qui rendent funestes les maladies les plus simples, en en changeant la nature. Cette méthode de désinfecter l'air a été adoptée dans les pays étrangers, et particulièrement en Angleterre, où le docteur Smith a employé les vapeurs de l'acide nitrique; ce qui indique que la propriété de désinfecter appartient à tous les acides. (Dictionn. des découvertes en France, de 1789 à la fin de 1820, tom. I, pag. 227.) - AIR. En termes de musique. « Saumaise croit que ce » mot vient du latin æra, et Burette est » de son sentiment, quoique Ménage le » combatte dans ses étymologies de la » langue française... Ara, c'est-à-dire, » nombre ou la marque du nombre, nu» meri nola, dit Nonnius Marcellus. » C'est en ce sens que le mot æra se >> trouve employé dans ce vers de Lu» cile

Hæc est ratio? perversa æra! summa subducta improbè! » et Sextus Rufus s'en est servi de mê>> me. Or, quoique ce mot ne se prît ori» ginairement que pour le nombre ou » la mesure du chant, dans la suite, on » en fit le même usage qu'on avait fait » du mot numerus, et l'on se servit du » mot æra pour désigner le chant même ; >> d'où est venu, selon les deux auteurs » cités, le mot français air, et l'italien Rousseau, Dictionn. de musique.) » aria pris dans le même sens.» (J.-J.

AIRAIN. Alliage de cent parties de cuivre et huit à douze d'étain. Avant que le fer fût connu, les hommes faisaient un usage très fréquent de ce métal; ils en faisaient des vases, des armes, des coutres de charrues, des faucilles, des haches, des couteaux et même des miroirs. L'airain de Corinthe, qui a eu tant de réputation dans l'antiquité, était, à ce qu'on prétend, le résultat de la fusion et du mélange de l'or, de l'argent et du cuivre, qui se trouvèrent en abondance à Corinthe, lorsqué le consul Mummius réduisit cette ville en cendres, tienne. Les statues, les vases et autres cent quarante-six ans avant l'ère chréobjets qui étaient faits de ce métal,

étaient d'un prix inestimable. Il y a pourtant une difficulté au sujet du cuivre de Corinthe; c'est que quelques auteurs disent que ce métal était fort recherché avant le sac de cette ville par les Romains; ce qui prouverait que le cuivre de Corinthe n'était pas le produit des métaux fondus confusément dans l'in cendie de cette ville, et que les Corinthiens avaient possédé particulièrement l'art de composer un métal où le cuivre dominait, et qu'on nommait pour cela cuivre de Corinthe, Voyez BRONZE. →→ AGE D'AIRAIN, L'âge d'airain est le temps qui suivit le règne de Saturne; il vit commencer l'injustice et les désordres, sans cependant que la perversité se dé clarât aussi ouvertement que dans le siècle suivant. C'est dans cet âge que les lois de la propriété sont fixées, que l'homme parcourt les contrées les plus éloignées, et qu'il pénètre les entrailles de la terre, pour en arracher l'aliment de tous les vices.

L'âge d'airain vit naître une race nouvelle,
Farouche, belliqueuse, et non pas criminelle.
1. Ce fut au sièclé affreux nommé siècle de fer
Que triompha le crime échappé de l'enfer.
La vérité s'enfuit, la pudeur, la justice.
A leur place ont régné la fraude, l'artifice,
Et l'envie et l'orgueil, la soif de posséder,
Et plus coupable encor la soif de commander.
Le hardi nautonnier, sur la foi des étoiles,

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A des vents mal connus osa livrer ses voiles; Et la mer vit les pins, avec orgueil flottans, Insulter la tempêté et braver les autans.

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La terre, ainsi que l'air, long-temps libre et com

mune,

Connut de l'arpenteur la limite importune. Un long sillon traça la borne des enclos. Ce ne fut point assez des biens pour nous éclos, Des tributs exigés de ses plaines fécondes; On osa déchirer ses entrailles profondes, Des veines de ses flancs arracher ces métaux, Ces trésors corrupteurs, alimens de nos maux. (DE SAINT-ANGE, trad, des Métamorph., liv. I.) AIX-LA-CHAPELLE. Charlemagne avait tous les ans coutume de venir passer quelques mois aux environs des lieux où cette ville est située maintenant, et d'y prendre le plaisir de la chasse. Un jour qu'il s'y était livré avec plus d'ardeur qu'à l'ordinaire, il s'éloigna de sa suite, et finit par s'égarer. Incertain de la route qu'il devait choisir, il s'a

bandonna à son cheval; mais ne trouvant que des bois et des montagnes sans aucune habitation, il s'arrêta sur un coteau, pour tâcher de découvrir la route la plus sûre, Il aperçut de la fumée dans le fond d'un vallon prochain, et croyant y trouver quelque maison, il piqua son cheval vers cet endroit au fort de sa course, l'animal enfonça dans un ruisseau d'eau chaude et fumante. L'empe reur effrayé mit pied à terre, dégagea sa monture, suivit le ruisseau jusqu'à sa source, et trouva les débris d'un palais antique et les restes d'un bain superbe. Une découverte si peu attendue fut regardée par ce prince religieux comme une attention singulière de la Providence à sa conservation. Un bain d'eau chaude lui parut propre à le remettre de la fa tigue dont il était accablé ; il y entra, se sentit entièrement délassé, et après être remonté à cheval, il erra quelque temps, jusqu'à ce qu'il eût rejoint toute sa suite. Voulant rendre à jamais célèbre l'endroit où il s'était égaré, Charlemagne résolut d'y établir sa demeure et d'y fonder une ville.

ALAMBIC. Vase en cuivre étamé ou en étain, et quelquefois en verre, qui sert à la distillation, L'assemblage de l'alambic se compose de trois pièces distinctes, savoir, la chaudière ou cucur bite, le chapiteau et le réfrigérant où condensateur. Il paraît que c'est dans les écrits des Arabes que l'on trouve pour la première fois le mot d'alambic, qui dés rive de leur propre langue, et qu'ils le connaissaient avant le dixième siècle. Quoi qu'il en soit, cet instrument est resté bien imparfait jusqu'à la fin du dernier siècle, malgré plusieurs tentas tives faites en divers temps pour perfectionner l'appareil distillatoire. En 1801, Edouard Adour, perfectionna le mode de distillation des eaux-de vie et des esprits, et changea la forme de l'appareil qui servait à cette opération importante. Il plaça entre le chapiteau et le réfrigérant une série de vases remplis de vin; il fit traverser par la vapeur qui sortait de la chaudière tout

le liquide contenu dans ces vases. La de stalactites qu'elle a formée, et l'alseule chaudière était exposée au feu du bâtre paraît y être tenu en dissolution fourneau, et toute la masse du liquide, par du gaz hydrogène sulfuré, qui se entrait en ébullition. Presque en même dégage dès que l'eau à le contact de l'air. temps, Solimani et Isaac Bérard, se On a tiré parti de cette propriété pour fondant sur d'autres principes, se bor- faire des bas-reliefs d'un très beau blanc, nèrent à placer entre la chaudière et le à l'aide de moules de soufre qu'on place réfrigérant un vase particulier, qu'ils obliquement contre les parois de pluappelèrent condensateur, immergé dans sieurs cuves de bois ouvertes par les deux, l'eau plus ou moins chaude. La fonction fonds. L'opération dure de trois à quatre de ce vase consiste à séparer, par la dif- mois. On est parvenu ainsi à mouler des férence de température, les vapeurs vases, des figures et autres objets en reaqueuses des vapeurs alcooliques, en lief de toutes formes. «Quiconque sait, transmettant seulement ces dernières à dit Winkelmann, comment l'albâtre se la condensation. Par ce moyen ingé- forme dans les entrailles de la terre, par nieux, ils ont beaucoup hâté la distilla- un suc pétrifié, et a entendu parler de tion, et obtenu par une seule chauffe des grands vases d'albâtre qui se voient dans produits plus parfaits et plus purs. En la ville Albani, dont quelques-uns ont fin, en 1813, M. Cellier Blumenthal ob- dix palmes de diamètre, peut bien se tint un brevet d'invention pour un ap- faire une idée de morceaux plus grands pareil propre à opérer la distillation à opérer la distillation encore.» Il se forme de l'albâtre dans les continue. M. Charles Derosne, aujour- aqueducs de Rome. Il y a quelques an d'hui propriétaire de ce brevet, a beau-nées que l'on nettoya un aqueduc conscoup perfectionné cet appareil dont la description exigerait trop d'espace.

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ALBATRE. Dépôt calcaire qui s'est formé, à la manière des stalactites, dans les cavernes des montagnes de marbre. Cet albâtre se nomme calcaire; il est d'une couleur ordinairement rembrunie. L'albâtre agate et l'albâtre onix sont les plus estimés. On donne aussi le nom d'albátre à un dépôt gypseux qui se forme dans les carrières de pierre à plâtre; il est au gypse ordinaire ce qu'est au marbre l'albâtre calcaire : cet albâtre gyp seux est ordinairement d'un beau blanc, d'où vient le mot trivial blanc comme l'albatre. L'albâtre servait autrefois si généralement à faire des vases pour les parfums, que tous les vases destinés à cet usage s'appelaient rases d'albâtre (alabastra). Les vertus que les médecins attribuent à cette matière, avaient déjà été

reconnues par Dioscoride. L'albâtre se forme naturellement dans certaines fontaines qui donnent un dépôt d'un blanc jaunâtre. La plus remarquable est celle des Bains Saint-Philippe en Toscane. L'eau de cette source, presque bouillante, coule sur une masse

truit depuis plusieurs siècles par les soins d'un pape; il s'y trouva un tartre formé, qui est un véritable albâtre, et le cardinal Girolamo Colonna en a fait scier des ais de table. On voit aussi l'albâtre se former aux voûtes des bains de Titus. L'art de travailler l'albâtre était inconnu à Paris en 1806; nous devons l'importation de cette industrie au sieur Gozzoli, qui, le premier, en établit une fabrique dont les produits ont fait partie de l'exposition de 1819, et ont été honorablement mentionnés.

ALBIGEOIS, Nom sous lequel on comprenait, dans le treizième siècle, tous ceux qui prêchaient la liberté de conscience, et refusaient de reconnaître l'autorité des papes en matière de foi Ce mot n'avait jamais été pris auparavant dans cette signification, qui d'ailleurs resta toujours vague, parce qu'il désignait non seulement des hérétiques de sectes très différentes, mais encore ceux qui ne faisaient que favoriser leurs progrès, ou même qui prirent leur dé fense, lorsqu'on leur fit une guerre ou verte. La Gascogne, le Languedoc, et surtout le comté d'Albi, étaient le siége

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