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ce ballet à Paris, on y introduisit des danseuses, ce qu'on n'avait encore jamais vu sur aucun théâtre.

DARD. Les dards, autrefois en usage chez les anciens peuples, si connus des Gaulois et des premiers Français, ne sont aujourd'hui généralement employés que par les sauvages. Quelques peuples encore, et notamment les Maures, s'en servent quelquefois; ils lui donnent le nom de aguaie. Le plus ancien dard dont on ait fait usage se nommait cælicles, haut d'une coudée et demie, à double pointe; il s'attachait au poignet avec une courroie que l'on tirait aussitôt que l'on avait frappé son ennemi. L'ancile, les ansatæ et le spara, étaient aussi des dards dont les Romains firent usage. Voyez JAVELOT, FLÈCHE.

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DARIQUE. Cette ancienne monnaie d'or des Perses fut frappée vers l'an 538 avant l'ère chrétienne, sous Darius Medus, que l'Écriture appelle Cyaxare II, roi des Mèdes. Darius le Mède fit battre ces pièces d'or, que leur titre et leur beauté firent préférer, pendant plusieurs siècles, à toutes les autres monnaies de l'Asie, de l'immense quantité de ce métal accumulée dans son trésor, provenant du butin qu'il avait fait avec Cyrus pendant le cours de la longue guerre où ils s'engagèrent. On les frappa pour la première fois à Babylone, d'où elles se répandirent dans tout l'Orient, et jusque dans la Grèce. «Les dariques, dit le Dictionnaire de Trévoux, étaient marquées d'un archer ou tireur d'arc: car Plutarque, dans les Apophthegmes ou bons mots d'Agésilas, rapporte que ce Grec se plaignait d'avoir été chassé d'Asie par trente mille archers du roi de Perse, entendant par là des dariques marquées d'un archer. >>

DASYMETRE ou mesure de densité. Instrument communiqué à l'académie des sciences en 1780, par Fouchy, et qui sert à mesurer la pesanteur de chaque couche de l'atmosphère.

DATTIER. Le dattier, arbre très anciennement célèbre, croît naturellement et est cultivé dans les terrains sa

blonneux de l'Inde, de l'Arabie, de l'Afrique septentrionale, dans la partie méridionale de l'Espagne et daus les îles méridionales de la Méditerranée. Mais c'est principalement dans l'Arabie et dans les pays au-delà de l'Atlas qu'il croît le mieux, et qu'il produit les meil leurs fruits. Il se plaît dans les lieux chauds et humides, et surtout sur les rives des mers et des ruisseaux. Les dattes de Tunis et de Salé sont de meilleure qualité que celles dites de Provence et qui viennent du Levant à Marseille.

DAUPHIN. Titre qu'on a donné, depuis le XII. siècle, aux princes qui possédaient le Viennois. Guigue IV est le premier prince Viennois qui prit le titre de dauphin, que ses descendans ont continué de porter; il mourut en 1142. Guigue VII, le premier, prit pour ses armoiries un dauphin; il mourut en 1270. La plupart de ceux qui ont cherché l'origine de ce titre ont donné trop l'essor à leur imagination. Il est plus naturel de croire, d'après quelques historiens, que le nom de dauphin, que Guigue porta le premier, plut assez à ses successeurs pour l'ajouter à leur nom et pour s'en faire un titre, qui s'est conservé ensuite parmi ses descendans. Rien n'était plus commun dans ces temps-là que de voir des noms propres devenir des noms de famille ou de dignité. Les dauphins d'Auvergne n'ont eu

ce nom qu'après les dauphins de Viennois, et l'ont même reçu d'eux. L'usurpation du comté d'Auvergne, faite par Guillaume VIII sur son neveu, fut la cause de l'établissement de ce titre en Auvergne. Ce prince, nommé Robert, n'ayant conservé qu'une petite partie de son pays, donna à son fils le nom de dauphin, à cause de Guy VIII, dauphin de Viennois, dont il avait épousé la fille Béatrix. Depuis lui, ses successeurs, qui possédaient cette partie de l'Auvergne, se sont qualifiés dauphins d'Auvergne, et ont porté un dauphin dans leurs armes. Sous le règne de Philippe-de-Valois, Humbert, dernier dauphin de Viennois, ayant vu malheureu

sement périr son fils qu'il laissa tomber d'une fenêtre, donna la province du Dauphiné au roi de France, à la charge que les fils aînés porteraient leurs armes écartelées de France et de Dauphiné, et s'appelleraient dauphins. « L'an mil trois cent quarante-neuf, dit Gilles Corrozet (Trésor des histoires de France, tit. 29), le roi Philippe de Valois acquit de Humbert, dauphin, le pays de Dauphiné, moyennant la somme de quarante mille écus pour une fois, et dix mille florins chacun an, sa vie durant, sous telle condition, que les rois de France ne le pourroient aliéner, et que l'aîné des fils de France, sitôt qu'il se roit né, en prendroit le nom et le titre.» En 1426, Charles VII céda la province du Dauphiné au dauphin son fils, quoiqu'il n'eût alors que trois ans, et il confirma cette cession en 1440. « C'est, dit le président Hénault, la dernière cession que l'on trouve qui en ait été faite par nos rois à leurs fils aînés, s'étant contentés depuis de leur en faire porter le

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DAUPHIN. Les anciens Grecs avaient en grande vénération ce poisson, et l'associèrent au culte de plusieurs dieux. Presque toutes les villes de la Grèce, de l'Italie et de l'Espagne admirent le dauphin sur leurs monnaies et leurs médaillés. Sous les premiers empereurs romains, cette vénération se maintint dans toute sa force. Constantin même, regardait ce poisson comme un signe mystique d'espérance, et les premiers chrétiens se plurent également à lui attribuer des actions merveilleuses. Ce poisson, loin d'avoir la tête grosse et ronde, l'a au contraire pointue et allongée; sa queue n'est point relevée comme dans les monumens de l'antiquité : il est d'une voracité étonnante, et les naturalistes qui l'ont étudié ne lui ont reconnu aucun des caractères décrits par les anciens.

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DAUPHINÉ. Les pays qui formaient le Dauphiné étaient anciennement habités par les Allobroges, peuple puissant et guerrier, que les Romains ne soumirent qu'après de longues et sanglantes

guerres. Après être devenu province romaine, le Dauphiné fit successivement partie des trois royaumes de Bourgogne. Vers 1040, Guy, comte d'Albon, s'étant rendu indépendant, commença la domination des princes qui, du surnom de son quatrième successeur Guy IV, se sont nommés dauphins. Humbert II, dernier prince de la maison de Latour-du-Pin, étant sans enfans, céda, en 1343, ses états à Philippe de Valois, à la condition que les fils aînés de nos rois porteraient le nom de dauphin, Charles V fut le premier qui porta ce titre, et Louis XI le dernier qui en ait réellement possédé les droits. Réuni à la monarchie française, le Dauphiné ne conserva que les formules de son ancienne indépendance. Voy. DAUPHIN.

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DAVIS (Quart de). Instrument astronomique pour prendre les hauteurs inventé, sur la fin du XVI. siècle, par Jean Davis, célèbre navigateur anglais.

DAVIS (Detroit de). Ce bras de mer qui sépare le Groënland de la terre de Cumberland et qui unit la mer de Baffin à l'océan Atlantique, porte le nom du navigateur anglais qui le découvrit en 1585.

DÉ (Jeu de). Sorte de jeu de hasard, fort en vogue chez les Grecs et chez les Romains. L'origine en est très ancienne, si l'on en croit Sophocle, Pausanias et Suidas, qui en attribuent l'invention å Palamède. Hérodote la rapporte aux Lydiens, qu'il fait auteurs de tous les jeux de hasard. Si l'on en croit Hyde, les dés ont été inventés dans l'intervalle de temps qui s'est écoulé entre Homère et Aristophane; mais l'auteur anonyme du livre anglais intitulé An Inquiry into the ancient greek game, etc., in-4o. (` Recherche sur l'ancien jeu grec, etc.), fixe l'époque de cette invention à 600 ans avant Jésus-Christ, et il trouve, dans Hérodote, que les Lydiens en furent les inventeurs. Les dés antiques étaient des cubes, de même que les nôtres; ils avaient par conséquent six faces, comme l'épigramme 17 du liv. 14 de Martial le prouve:

Hic mihi bis seno numeratur tessera puncto.

́(Le tour des dés m'apporte deux fois six points.)

Ce qui s'entend des deux dés avec lesquels on jouait quelquefois. Le jeu plus ordinaire était à trois dés, suivant le proverbe grec: Trois, six ou trois as, tout ou rien. Les Grecs avaient donné les premiers les noms des dieux, des héros, des hommes illustres, et même des courtisanes fameuses, à tous les coups différens des dés. Le plus beau coup, comme parmi nous, était trois fois six; on le nommait Vénus, qui désignait, dans les jeux de hasard, le coup le plus favorable. Le plus mauvais était trois as. Comme le jeu s'accrut à Rome avec la décadence de la république, celui de dés prit d'autant plus faveur, que les empereurs en donnèrent l'exemple. Quand les Romains virent Néron risquer jusqu'à quatre mille sesterces dans un seul coup, ils mirent bientôt une partie de leurs biens à la merci des dés. Il est parlé des dés sous Philippe-Auguste; mais il paraît que leur figure n'était pas carrée comme celle des nôtres. DÉS FOSSILES. On trouve quelquefois, aux environs de Bade, en Suisse, de tits corps cubiques de trois à quatre lignes de diamètre, enfoncés à peu de profondeur en terre, qui paraissent être des dés à jouer; mais on ignore leur origine. Il est probable qu'il en existait là jadis quelque manufacture, qui fut renversée par une inondation ou par quelque autre catastrophe. <«< Ceux que j'ai vus dit M. Patrin (Dict. d'hist. naturelle ), m'ont paru faits d'argile cuite. » DÉ A COUDRE. Jusqu'en 1819 les plus beaux dés étaient tirés d'Allemagne ou d'Angleterre l'importation en France s'élevait chaque année à plus de huit cent mille francs. A cette époque MM. Rouy et Berthier imaginèrent un moyen extrêmement ingénieux, d'après lequel ils parvinrent à fabriquer des des d'une perfection et d'une solidité inconnues jusqu'alors. Ce nouveau genre d'industrie nous dispense d'un tribut énorme

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que nous avions payé jusqu'ici à l'étran

ger.

DÉCALOGUE. Collection des dix commandemens de Dieu qui furent donnés aux Hébreux sur le mont Sinaï

par le ministère de Moïse, 1500 ans avant Jésus-Christ, et 1000 ans avant la naissance de la philosophie chez les Grecs. C'est en dix paroles un excellent abrégé du droit naturel et de la morale, c'est la base fondamentale de tout le gouverneloi religieuse des Juifs, des Chrétiens ment judaïque, c'est le sommaire de la et même des Musulmans. Le décalogue a précédé toutes les autres lois des Juifs; c'est la loi primitive des hommes; elle doit subsister, comme l'Evangile, aussi long-temps que l'espèce humaine.

DÉCEMBRE. C'était le dixième mois de l'année romaine, puisque le mois de mars était le premier; c'est le douzième de la nôtre, depuis qu'elle commence en janvier, c'est-à-dire depuis l'édit donné par Charles IX en 1564.

DÉCIMALES (FRACTIONS). L'art de calculer par les fractions décimales a été inventé par Regiomontanus, célèbre

astronome du XV. siècle. Il s'en servit dans la construction des tables des sinus. «Nous devons à la révolution, a dit un auteur de nos jours, le calcul décimal dans la monnaie; il a d'autant plus de peine à prendre, ajoute-t-il, qu'il est plus exact, plus simple, et beaucoup mieux raisonné, Fontenelle l'a dit avant nous : une idée nouvelle est un coin qui semble n'entrer que par gros bout. » Voyez CALCUL.

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DÉCLAMATION. La déclamation des anciens était une espèce de chant ; elle était notée comme la musique, de sorte qu'elle exigeait peut-être plus d'étude que de talent. Les Romains partageaient la déclamation théâtrale entre deux acteurs : l'un récitait, tandis que l'autre faisait les gestes. Le moindre inconvénient de cette pratique était de diviser l'attention du spectateur. Notre déclamation tragique est bien supérieure à la leur, depuis surtout que Baron, l'élève de Molière, a raníené l'art

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à la nature, l'a forcé à l'imiter, et en a fait voir la perfection dans la simplicité et la noblesse réunies, dans un jeu tranquille sans froideur, un jeu véhément, impétueux avec décence, dans des nuances fines et délicates, sans qué l'esprit s'y fit apercevoir. L'enthousiasme de l'art montait les ressorts de l'âme de ce grand acteur au ton des sentimens qu'il avait à exprimer. Il paraissait, on oubliait l'acteur et le poète; il parlait, c'était Mithridate ou César ni ton, ni geste, ni mouvement qui ne fût celui de la nature; aussi la déclamation de Baron causa-t-elle une surprise mêlée de ravissement. Ce prodige fit oublier tout ce qui l'avait précédé, et fut le digne modèle de tout ce qui devait le suivre. Quant à la déclamation comique, ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on voit à Paris, sur le Théâtre-Français, la peinture fidèle du ton et de l'extérieur des personnages dont la comédie imite les

mœurs.

DÉCORATIONS THÉATRALES. En Grèce, les décorations dont la scène était embellie sont attribuées à un artiste nommé Agatharchus : il en conçut l'idée du temps d'Eschyle, et dans un savant commentaire, il développa les principes qui avaient dirigé son travail. Ces premiers essais furent ensuite perfectionnés, soit par les efforts du suceesseur d'Eschyle, soit par les ouvrages qu'Anaxagore et Démocrite publièrent sur les règles de la perspective. La première invention des toiles peintes pour le changement de scène est attribuée à l'architecte Inigo Jones, qui, dit-on, les imagina à Oxford, en 1605. Les Italiens, qui ont un goût national très marqué pour les fêtes, les sepctacles, les décorations, comptent un assez grand nombre d'artistes qui se sont distingués en ce genre. Servandoni peut être cité comme un de ceux qui ont le plus illus→ tré parmi nous le double talent de peintre décorateur et d'architecte déco

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gislatifs, administratifs ou judiciaires. Dans le moyen âge, on a connu les décrets de la cour d'amour. L'on a encore appelé décret une compilation de canons, faite par Burchard de Worms, par Yves de Chartres, par Gratius. Pendant la révolution française, on donnait ce nom aux actes du corps légis latif. Sous l'empire, il fut consacré à désigner lés actes émanés du conseil privé du souverain.

DÉDICACE. L'usage des dédicaces est fort ancien. Les Juifs célébraient chaque année la dédicace du temple faite par Judas Macchabée, cent soixantequatre ans avant l'ère chrétienne. Nabuchodonosor fit faire une dédicace solennelle de sa statue. Pilate dédia à Jérusalem des boucliers d'or en l'honneur de Tibère; et Tacite parle de la dédicace du Capitole, après que Vespasient l'eut fait reconstruire. Dans le christianisme, la dédicace des églises a commencé à se faire avec solennité du temps de Constantin. Les chrétiens se voyant en liberté sous son empire, élevaient partout de nouvelles églises à la place de celles qui avaient été ruinées. Leurs dédicaces étaient des fêtes magnifiques : les évêques s'y assemblaient en grand nombre, les peuples y accouraient en foule. Nous avons, dans Eusèbe, la description de celles des églises de Jérusalem et de Tyr, sous Constantin, et beaucoup d'autres dans les auteurs postérieurs. C'est depuis ce temps-là que les

dédicaces des églises sont des fêtes solennelles parmi les chrétiens.

DEGRÉS dans les Universités. L'opinion la plus vraisemblable sur l'origine des degrés, en France, est qu'ils ont commencé par l'université de Paris, et que de là ils ont été introduits dans tou tes les autres. Cet usage nous vint d'Italie, vers le XII. siècle. Pierre Lombard et Gilbert de la Porée, qui étaient alors les principaux théologiens de l'université de Paris, passent pour y avoir établi les premiers les différens degrés scolastiques de bachelier, de licencié et de docteur

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DÉLUGE. L'examen des livres sacrés des peuples anciens fait apercevoir entre eux un singulier accord, en ce qu'ils admettent tous un déluge, une ir ruption subite des eaux qui aurait eu lieu cinq mille ans avant l'époque présente, et qui aurait opéré un renouvellement presqu'entier de l'espèce humaine. Les Grecs ont rapporté à des époques très éloignées les déluges d'Ogygès, de Deucalion, d'Inachus, etc.; mais les recherches de M. Cuvier, sur les diverses traditions connues, méritent un tout autre crédit que les fables de l'antiquité, à l'égard de cette grande catastrophe. Lorsque Moïse et son peuple sortaient de l'Égypte, il y a lieu de croire, dit il, que l'on n'avait alors, dans ce pays, d'autres idées sur l'antiquité des peuples existans, que ceux que la Genèse présente. Or, Moïse fait remonter l'époque du déluge à quinze ou seize siècles seulement avant lui, par conséquent à moins de cinq mille ans avant nous... Les mê mes idées paraissent avoir régné en Chaldée, puisque Bérose, qui écrivait à Babylone au temps d'Alexandre, parlait du déluge à-peu-près comme Moïse, et qu'il le plaçait immédiatement avant Bélus, père de Ninus... La mythologie égyptienne, au défaut de l'histoire, semble encore rappeler ces grands évé nemens, dans les aventures de Typhon et d'Osiris. Les prêtres de Saïs même, s'il faut en croire Critias, avaient conservé des notions plus précises d'une grande révolution, quoiqu'ils en fissent remonter l'époque plus haut que Moise. D'un autre côté, les livres sacrés des Indiens, dont la civilisation est très ancienne, remontent au plus au temps dé Moise; ils consacrent les destructions successives que la surface du globe a déjà essuyées et doit essuyer encore, et ce n'est qu'à un peu moins de cinq mille ans qu'ils font remonter la dernière. L'une de ces révolutions est même décrite dans des termes presque corres¬ pondans à ceux de la Genèse... Les Gue bres, aujourd'hui seuls dépositaires de la doctrine de Zoroastre et des auciens

Perses, placent aussi un déluge universel avant Cayou Marata, dont ils font leur premier roi... Le Chouking, le plus ancien livre des Chinois, rédigé, dit-on, par Confucius, avec des lambeaux d'ouvrages antérieurs, il y a environ deux mille deux cent cinquante ans, commence l'histoire de la Chine, par un empereur nommé Yao, qu'il nous représente occupé à faire écouler les eaux qui, s'étant élevées jusqu'au ciel, baignaient encore le pied de la plus haute montagne, couvraient les collines moins élevées et rendaient les plaines impraticables. Ce Yao date, selon les uns, de quatre mille cent cinquante, selon les autres, de trois mille neuf cent trente ans avant le temps actuel; mais, selon d'autres historiens plus modernes, cet empereur aurait été précédé de quelques autres... Les Américains, dont les traditions ne remontaient qu'à quelques siècles avant l'arrivée des Espagnols, présentaient cependant les traces d'un déluge dans leurs grossiers hiéroglyphes. La plus dégradée des races humaines, celle des nègres, n'a conservé nulle part d'annales ni de tradition: elle ne peut donc nous instruire sur ce que nous cherchons; quoique tous ces caractères nous montrent clairement qu'elle a échappé à la grande catastrophe sur un autre point que les races caucasiques et altaïques dont elle était peut-être séparée depuis long-temps quand cette grande catastrophe arriva... Ainsi toutes les nations, qui peuvent nous parler, nous attestent qu'elles ont été récemment renouvelées après une grande révolution de la nature. (Cuvier, Recherches sur les ossemens fossiles, discours préliminaire. )

DÉMARCATION (Ligne de). «<Lorsque les Espagnols commençaient à s'établir dans l'Amérique, le pape Alexandre VI divisa les deux nouveaux mondes, l'américain et l'asiatique, en deux parties: tout ce qui était à l'orient des îles Açores devait appartenir au Portugal; tout ce qui était à l'occident fut donné à l'Espagne. On traça une ligne sur le globe, qui marqua les limites de

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