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île, depuis 1819 jusqu'en 1821, de 4,257 à 7,185 individus. Cette île offre généralement peu de ressources aux colons, dont la position est peu satisfaisante. La misère est grande dans cette colonie, et les crimes qui en sout la suite, y sont très fréquens.

DIFFÉRENTIEL. Voyez CALCUL, DIFFRACTION. Grimaldi est le premier physicien qui ait reconnu et étudié les modifications qu'éprouve la lumière en passant près des extrémités des corps. Si l'on introduit un faisceau de lumière dans une chambre où règne l'obscurité, par une très petite ouverture circulaire, et qu'on lui présente un corps dont l'ombre se projette sur le mur opposé, on remarque que cette ombre au lieu d'être nettement terminée, comme cela devrait être si la lumière n'avait pas été déviée de sa route primitive, est au contraire bordée de trois franges colorées très distinctes et d'inégales largeurs : c'est en cela que consiste la diffraction de la lumière. Quand le corps interposé est assez étroit, comme un fil de fer très fin, on aperçoit même des franges dans son ombre, qu'on nomme pour cette raison franges interieures. Fresnel a fait des expériences précises qui prouvent que des bandes diffractées ont le même éclat et les mêmes dispositions, soit qu'elles aient été produites sur le dos ou sur le tranchant d'un rasoir; et Young a démontré qu'il fallait pour la formation des franges intérieures le concours de deux faisceaux de lumière. Ce même physicien a aussi démontré l'influence mutuelle de deux rayons lumineux. (Voy. InterféRENCE.) Ne pouvant ici citer toutes les découvertes qui ont été faites de nos jours dans cette partie intéressante de la physique (Voyez LUMIÈRE), nous nous bornerons à rappeler qu'il résulte d'expériences très concluantes de MM. Fresnel et Arago, que la lumière se propage plus vite dans l'air que dans le verre et les corps plus réfringens que l'air; résultat opposé à la théorie de Newton, d'après laquelle les molécules lumi

neuses sont d'autant plus attirées que les corps attirans sont plus denses. (Annales de chimie et de physique, tomes I et II.)

DIGESTE. Recueil de jurisprudence romaine, composé par ordre de Justinien, et publié en 533. Le digeste a été observé en France depuis le règne de Louis-le-Jeune, du moins dans les provinces de droit écrit. Cujas dit que ce mot signifie des livres distribués dans un bel ordre, et c'est dans ce sens que Tertullien appelle digeste l'évangile de saint Luc.

que

DILATATION. Les changemens de température amènent nécessairement ceux du volume des corps; leur connaissance exacte est une des plus importantes de la physique: aussi les physiciens modernes ont-ils fait une étude particulière des dilatations; ils ont, par exemple, reconnu que tous les gaz se dilatent de la même manière et de la même quantité. Par des expériences très précises, M. Gay-Lussac a trouvé cette dilatation de 0,00375, c'est-à-dire, qu'un volume de gaz, pris pour unité, se dilate de cette quantité pour un degré du thermomètre centigrade, laquelle est un peu plus forte celle que M. Dalton, en Angleterre, a trouvée; mais elle est précisément la même que l'astronome Mayer avait donnée pour l'air: on l'appelle en général le coefficient de la dilatation; elle a été confirmée par les recherches de MM. Dulong et Petit, lesquels se sont assurés que l'uniformité de dilatation des gaz se maintient dans des limites fort étendues. Il n'en est pas de même de la dilatation absolue des liquides; car chacun d'eux a une dilatation particulière, et le nombre qui l'exprime croît avec la température, ainsi que ces célèbres physiciens l'ont constaté (Annales de chimie et de physique, tome vII), en faisant usage d'un thermomètre à air, d'un thermomètre à mercure. Il résulte de leurs expériences, qui ne laissent rien à désirer, que la dilatation du mercure est de 1/2550 pour un degré centigrade. Deluc, dans ses Recherches

et

sur les modifications de l'atmosphère, page 271, rapporte ses propres expériences sur les dégrés marqués par des thermomètres construits avec différens liquides; mais il ne donne pas les autres élémens qui eussent servi à en déduire les dilatations absolues. Les dilatations des solides étant très petites, elles demandent, pour être déterminées avec une grande précision, des procédés particuliers, et Ramsden en á imaginé un aussi simple qu'exact (Philosop. Transact., vol. LXXV, page 480) dont Laplace et Lavoisier ont fait usage pour mesurer les dilatations linéaires de plusieurs métaux. La recherche des dilatations cubiques des solides a aussi été l'objet des travaux de ces deux savans, plus récemment de ceux de MM. GayLussac, Dulong, etc. Voyez PYROME

TRE.

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les allèguent. La constitution de Clotaire dit seulement qu'on ne leverait point de certaines dîmes sur les biens de l'église; bien loin donc que l'église levât des dîmes dans ces temps-là, toute sa prétention était de s'en faire exempter. Le second concile de Mâcon, tenu l'an 585, qui ordonne que l'on paie les dîmes, dit, à la vérité, qu'on les avait payées dans les temps anciens; mais il dit aussi que de son temps, on ne les payait plus. Qui ne doute qu'avant Charlemagne on n'eût ouvert la Bible, et prêché la dîme et les offrandes du lévitique? Mais je dis qu'avant ce prince les dîmes pouvaient être prêchées; mais qu'elles n'étaient point établies. J'ai dit que les règlemens faits sous le roi Pépin avaient soumis au paiement des dîmes et aux réparations des églises, ceux qui possédaient en fief les biens ecclésiastiques. C'était beaucoup d'obliger, par une loi dont on ne pouvait disputer la justice, les principaux de la nation à donner l'exemple. Charlemagne fit plus, et on voit par le capitulaire de Villis, qu'il obligea ses propres fonds au paiement des dîmes; c'était encore un grand exemple; mais le bas peuple n'est guère capable d'abandonner ses intérêts par des exemples. Le synode de Francfort lui présenta un motif plus pressant pour payer les dîmès. On y fit un capitulaire dans lequel il est dit que dans la dernière famine on avait trouvé les épis de blé vides, qu'ils avaient été dévorés par les démons, et qu'on avait entendu leurs voix qui reprochaient de n'avoir pas payé la dîme, et, en conséquence, il fut ordonné à tous ceux qui tenaient les biens ecclésiastiques de payer la dîme; et, en conséquence encore, on l'ordonna à tous. Le projet de Charlemagne ne réussit pas d'abord : cette charge parut accablante. Le paiement des dîmes, chez les Juifs, était entré dans le plan de la fondation de leur république; mais ici le paiement des dîmes était une charge indépendante de celles de l'établissement de la monarchie. On peut voir, dans les dispositions

DIMANCHE du latin dominica, sous-entendu dies, jour du Seigneur. Considéré comme fête particulièrement consacrée au service de Dieu, ce jour correspond au sabbat des Juifs, avec cette différence que le sabbat avait lieu le samedi. Les premiers chrétiens remirent au jour suivant à célébrer le dimanche, à cause de la résurrection de Jésus-Christ qui a été manifestée ce jour-là. Ce fut Constantin qui ordonna que tout travail cesserait le dimanche. « Lorsque Constantin établit que l'on chômerait le dimanche, dit Montesquieu, il fit-cette ordonnance pour les villes et non pour les peuples de la campagne. Il sentait que dans les villes étaient les travaux utiles, et dans les campagnes les travaux nécessaires. » Voyez CALENDRIER, SEMAINE.

DIMES. Ce fut Charlemagne qui établit les dîmes : «nouveau genre de bien, dit Montesquieu, qui eut cet avantage pour le clergé, qu'étant singulièrement donné à l'église, il fut plus aisé dans la suite d'en reconnaître les usurpations. On a voulu donner à cet établissement des dates bien plus reculées; mais les autorités que l'on cite me semblent être des témoins contre ceux qui

TOME I.

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ajoutées à la loi des Lombards, la difficulté qu'il y eut à faire recevoir les dîmes par les lois civiles: on peut juger, par les différens canons des conciles, de celle qu'il y eut à les faire recevoir par les lois ecclésiastiques. Le peuple consentit enfin à payer les dîmes, à condition qu'il pourrait les racheter. La constitution de Louis-le-Débonnaire, et celle de l'empereur Lothaire, son fils, ne le permirent pas. Les lois de Charlemagne sur l'établissement des dîmes étaient l'ouvrage de la nécessité; la religion seule y eut part, et la superstition n'en eut aucune. La fameuse division qu'il fit des dîmes en quatre parties, pour la fabrique des églises, pour les pauvres, pour l'évêque, pour les clercs, prouve bien qu'il voulait donner à l'église cet état fixe et permanent qu'elle avait perdu.» (Esprit des Lois, livre xxxi, chap. 12.)

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répandus dans tout le royaume, et multipliés au point qu'en 1585 ils fournis saient déjà un plat dans les festins à la campagne. Différens auteurs certifient que les coqs d'Inde étaient introduits en Allemagne dès l'an 1,530, Ils furent apportés cette même année de la Bohème en Silésie. Comme ces oiseaux se trouvent actuellement en Asie et en Afrique, il est intéressant de découvrir l'époque à laquelle ils y ont été importés, d'autant que quelques personnes ont prétendu qu'ils étaient originaires de ces deux parties du monde. De Kalde dit expressément qu'il ne se trouve en Chine d'autres dindons que ceux qui y ont été apportés d'ailleurs. Ce sont les Arméniens qui les ont fait connaître à la Perse, au rapport de Bell. Chardin nous apprend qu'ils étaient si rares dans ce pays, qu'on les conservait à la ménagerie de l'empereur. On ne trouve au Congo et sur la Côte-d'Or, que ceux qu'on élève dans les comptoirs européens. Prosper Albin dit qu'ils n'existent ni dans la Nubie, ni en Egypte,

DINER. Voyez REPAS.

DINDON. Bouche, historien de Provence, veut que nous soyons redeva bles du dindon au roi Réné, mort en 1480. D'autres écrivains assurent que le dindon fut introduit, sous François Ier., par l'amiral Chabot. La Bruyère-Champier parle de cette acquisition comme d'une chose récente, et Beckmann réfute ceux qui la croient plus ancienne en France que le XVI. siècle; il prouve que, de l'état sauvage dans les forêts de l'Amérique, cet animal passa à la domesticité en Europe. C'est aux jésuites, dit-on, qu'on en doit l'importation, Cependant malgré toutes les recherches faites assez récemment, on n'a rien pu trouver qui démontrât que les jésuites eussent introduit les dindons en France. Si l'on en croit Hurtaut (Dictionnaire historique de la ville de Paris, tome iv, page 417), ce ne fut que vers le règne de Charles IX que les dindons parurent en France. «On dit, ajoute cet auteur, qu'aux noces de ce prince on servit le premier dindon, ce que l'on admira comme une chose fort extraordinaire.» Ils furent introduits en Angleterre en 1525, la quinzième année du règne de Henri VIII; ils furent bientôt page 32.)

DINERS DU VAUDEVILLE, depuis Réunions du caveau moderne, et ensuite Soupers de Momus (an V). MM. Piis, Barré, Desfontaines, Radet, Ségur, Bourgueil, Deschamps, et quelques autres poètes, fondateurs du théâtre appelé le Vaudeville, se réunissaient une fois par mois. Des sujets de chansons, sous la désignation de mots donnés, étaient distribués par le sort à chacun des convives, et de jolis couplets, tissus sur ce canevas léger, étaient le tribut exigé pour la réunion suivante. Tel fut l'objet d'une institution qui rappelle le bon temps de la gaîté française : c'est ainsi que Piron, Panard, Gallet et Collé fondèrent au cabaret (1) une académie bachique qui, dans ses écarts même, n'était pas étrangère au bon

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(1) Il n'y avait point alors de cafés; la meilleure société se réunissait au cabaret; mais les cabarets n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui. (Dictionnaire des découvertes en France, de 1789 à la fin de 1820, tomne V,

dèle du gouvernement civil, et le pape Denys le divisa en diocèses vers l'an 266.... DIONYSIAQUES. La découverte de ce poëme de Nonnus est due à Jean Sambucus, l'un des savans les plus. laborieux du XVI. siècle, mort en 1584, et qui, pendant ses longs voya ges, avec une fortune bornée, ne fiti pas moins pour les lettres, dit M. de Thou (Éloges des savans, par Tessier, I), que les princes dont on vante le plus la générosité.

goût. Laujon, poète agréable, qui, à l'exemple de Saint-Evremont, conserva jusqu'à l'âge le plus avancé une douce philosophie, une spirituelle hilarité, présida long-temps les réunions des chansonniers dont nous parlons. A la mort de cet académicien, M. Désaugiers fut mis en possession du sceptre, ou plutôt du thyrse auquel les joyeux convives se soumettaient. Mais si la discorde se glisse souvent parmi les sages, à plus forte raison devait-elle, tôt ou tard, désunir des hommes qui ne recevaient de loi que de la folie. Vers 1814, des discussions s'élevèrent, dit-on, sous les voûtes du Caveau moderne, qui jusqu'alors n'avaient retenti que des ac cens d'une franche gaîté; nos épicu riens, qu'on avait vus traverser la révolution en chantant, se séparèrent aux approches de la paix. Quelques membres de l'ancienne société essayèrent bientôt d'en former une nouvelle sous le titre de Soupers de Momus; mais maintenant que nous sommes habitués à d'autres repas, les soupers sont parfois indigestes: peut-être s'en aperçut-on aux productions des transfuges du Caveau Quoi qu'il en soit, leurs réunions ont cessé, ou si elles ont encore lieu rien n'en révèle le but au public. On doit regretter ces assemblées où, sous l'empire de Bacchus et de la Folie, on ne laissait pas de consulter les Grâces, et de se livrer à une critique utile. DIOCÈSE. Ce mot, grec d'origine, signifiait, chez les Grecs et chez les Ro mains, une certaine étendue de pays, soumise à la juridiction d'un même juge. Dès le temps de Strabon, les Romains avaient divisé l'Asie en diocèses ou juridictions. Dans la suite, Constantin divisa l'empire en quatorze grands diocèses, dont chacun contenait plusieurs provinces. Chaque province avait un proconsul qui demeurait dans la capitale ou métropole, et chaque diocèse était gouverné par un vicaire de l'empire, qui résidait dans la principale ville de son département. Le gouvernement ecclésiastique fut réglé sur le mo

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DIORAMA. Ce spectacle d'un nou!! veau genre, inventé et établi par deux peintres distingués, MM. Bouton et Daguerre, présente à la vue du spectateur, placé au centre d'une salle en forme de rotonde, l'image des grands. phénomènes de la nature, de l'ensemble d'une ville, d'un site pittoresque, de l'intérieur d'un édifice gothique. Au moyen de divers artifices, et par les effets de la perspective et du clair obscur, traités par une main habile, l'illusion est complète. La salle est mobile sur sa charpente, comme un moulin à vent, de sorte qu'au lieu que ce soient les tableaux qui se déroulent successivement aux yeux des spectateurs, ce sont ceux-ci qui se sentent transportés d'un tableau à l'autre. L'ouverture a eu lieu à Paris, le 11 juillet 1822, par l'exposition du tableau de l'intérieur de la cathédrale de Cantorbéry, peint par Bouton, et de la vallée de Sarnen, par M. Daguerre. Depuis, ces deux peintres ont offert à nos yeux un grand nombre de vues parmi lesquelles on a remarqué surtout: le port de Brest; l'intérieur de l'église de Chartres; l'intérieur de la chapelle d'Holy-Rood; l'intérieur de la chapelle de Roslyn; le mont Saint-Gothard; Venise; Édimbourg; la Forêt noire; etc.

DISCIPLINE. Dupin observe que, parmi toutes les austérités que pratiquaient les anciens moines et solitaires, il n'est point parlé de discipline; il ne paraît pas même qu'elle ait été en usage dans l'antiquité, excepté pour punir les moines qui avaient péché. On croit communément que c'est saint Domini

que l'encuirassé et Pierre Damien, qui ont introduit les premiers l'usage de la discipline. Mais, comme l'a remarqué D. Mabillon, Gui, abbé de Pomposie ou de Pompose, et d'autres encore, le pratiquaient avant eux. Cet usage s'établit dans le XI. siècle, pour rachetér' les pénitences que les canons imposaient aux péchés; et on les rachetait, non seulement pour soi, mais pour les autres. «En 1584, est-il dit dans les Essais historiques sur Paris, on vit le roi Henri III, le chancelier, les courtisans et les ministres, marchant deux à deux dans les rues de Paris, couverts d'un grand sac de toile depuis le haut de la tête jusqu'aux pieds, ceints d'une grosse corde, et tenant chacun une discipline à la main pour se flageller les épaules. >>>

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[DISCIPLINES MILITAIRE. Le règne de Sésostris est l'époque de la gloire mili taire des Egyptiens. Ce prince, qui ne se proposa rien moins que la conquête du monde entier, entretint toujours sur pied une milice nombreuse, partagée en deux corps. Les soldats n'avaient point de paie, et il leur était défendu d'exercer aucun art mécanique; mais l'état avait pourvu abondamment à leur entretien. On avait assigné à chaque soldat douze arures de terre, exemptes de toutes sortes de charges et d'impositions. Ils les affermaient à des laboureurs qui les faisaient valoir, et qui leur en rendaient une certaine redevance. Le soldat qui avait abandonné son rang ou qui désobéissait à ses généraux était noté d'infamie; il pouvait cependant s'en relever, en réparant sa faute par quelque action d'éclat. L'art de diviser une armée en différens corps, et de les faire manoeuvrer un jour d'action, a été inconnu aux Asiatiques jusqu'au règne de Cyaxare. Hérodote assure que ce prince fut le premier qui imagina de séparer les piquiers, les cavaliers et les archers les uns d'avec les autres; car auparavant, dit cet historien, tous ces différens corps marchaient confusément et pêle-mêle dans les ar

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mées. Cyaxare régnait environ 630 ans avant Jésus-Christ. La discipline militaire n'a donc été introduite dans les armées des Asiatiques que depuis cette époque. Il faut excepter cependant les Hébreux de cette proposition générale. Dès le temps de Moïse ils étaient divisés en tribus qui formaient chacune une troupe séparée, ayant son étendard particulier. Aussi voyons-nous, dans le second livre des Rois, chap. xviii, vers. 1,2 et 4, que l'armée de David était distribuée en différens corps de cent hommes et de mille hommes ; qu'elle formait trois divisions principales, commandées chacune par un officier général qui avait sous lui des tribuns et des centeniers. Mnesthée, qui commandait les Athéniens devant Troie, passait, chez les Grecs, pour avoir le premier imaginé l'art de former les troupes en bataillons et en escadrons. Par rapport à la levée des troupes, on sait qu'à Lacédémone tous les citoyens étaient obligés de porter les armes depuis trente ans jusqu'à soixante. Il en était de même à Athènes, où les jeunes gens se faisaient inscrire dans un registre public à l'âge de dixhuit ans, et s'engageaient à servir la république jusqu'à l'âge de soixante ans. Les autres états de la Grèce observaient à cet égard la même discipline que Sparte et Athènes. Chez tous ces peuples, les déserteurs étaient punis de mort, et l'on notait d'infamie ceux qui, dans la mêlée, avaient abandonné leurs boucliers. Dans les premiers temps de la Grèce, les soldats n'avaient point de paie; ils servaient à leurs frais et dépens; le seul dédommagement qu'ils pussent espérer était leur part au butin, alors il n'était pas permis de piller pour son propre compte. Chez les Romains, les soldats, au commencement de la république, ne recevaient point de paie; chacun servait à ses dépens. Ce ne fut que plus de 350 ans après la fondation de Rome, que le sénat, à l'occasion du siége de Veïes, qui dura dix ans, ordonna que la république paierait aux soldats une somme réglée. Les Romains,

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