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sixièmes sous la zône tempérée, et un dix-huitième sous la zône glaciale. Cette partie du monde présente quatre expositions ou versans principaux : l'un au nord, vers l'Océan glacial; l'autre à l'es', vers le grand Océan; le troisième au sud, vers l'Océan Indien; et le quatrième à l'ouest, vers la mer Noire et la mer Caspienne. Entre les arètes de ces grands versans se trouve l'immense plateau central qui se subdivise en bassins secondaires déterminés par les montagnes qui entrecoupent ce plateau dont la hauteur au-dessus des mers et celles des principales montagnes sont considérables. La description physique des montagnes, des fleuves et des lacs, celle des richesses minérales, des productions animales et végétales, etc; celle enfin des langues, des mœurs, des religions de l'Asie, ne pouvant faire partie de cet article, nous renverrons le lecteur au dictionnaire géographique universe! que publie M. C. Picquet, dans lequel ces différens sujets sont présentés sous un point de vue nouveau et avec tout l'intérêt qu'ils inspirent. Pour nous borner à la partie purement historique, nous observerons d'abord que le nom d'Asie est très ancien. Homère, Hérodote et Euripide ont employé ce nom pour désigner une contrée de la Lybie; et selon l'érudit Maltebrun, il est naturel de penser que les Grecs aient ensuite étendu successivement cette dénomination d'une seule province à l'Asie mineure et ensuite aux autres contrées orientales, à mesure qu'elles leur ont été connues. Selon Hérodote, les Grecs qui trouvaient dans leur mythologie des origines de tous les noms géographiques, dérivaient le nom d'Asie de celui d'Asia, femme de Japet et mère de Prométhée. De ce qu'on a beaucoup disserté sur l'origine de ce mot, sans être parvenu à l'assigner exactement, l'on doit en conclure que cette origine est incertaine. Quoique l'histoire de la fondation des premiers empires soit à-peu-près aussi obscure, voici cependant ce que l'on sait à cet égard. Le chasseur Nemrod fonda, dit-on,

il y a plus de 4000 ans, sur les bords de l'Euphrate et du Tigre, le premier' empire qui ait existé sur la terre, celui des Assyriens devenus si fameux par le nom de Sémiramis. Après quatorze siècles d'existence, cet empire fut renversé, et de ses débris se formèrent les états des Mèdes, des Babyloniens et des Ninivites qui, au bout de 250 ans ne firent plus qu'un seul empire sous Cyrus, le fondateur de la monarchie perse. Celle-ci succomba sous Alexandre, dont presque toutes les conquêtes d'Asie furent, après sa mort, le partage de Séleucus et de ses descendans. Sous cette dynastie qui se fixa à Antioche, près de la mer, la Haute-Asie fonda la monarchie des Parthes qui fut renversée en l'an 226 par les Perses. Cependant les Séleucides avaient été vaincus par les Romains, qui étendirent leurs conquêtes jusqu'à l'Euphrate et au Tigre. Enfin, vers l'an 600, un peuple nouveau effectua une révolution complète dans la religion et les états de l'Asie. Les Arabes ou Sarrasins, surgis de l'Arabie, sous l'étendard de Mahomet, s'emparèrent, sous la conduite de leurs califes, de presque tout l'empire d'Orient, détruisirent la monarchie perse, ́et s'établirent à Bagdad qu'ils firent la capitale de leur empire et le séjour des sciences et des arts. Mais leurs mœurs s'étant amollies, les Turcs, de leurs mercenaires, devinrent leurs rivaux et bientôt leurs maîtres. A l'occident, les croisades les troublèrent; à l'orient, ils furent écrasés par Gengis-Kan qui s'empara de l'Asie. A sa mort, ses quatre enfans partagèrent son immense héritage, qui, cent ans plus tard, devint la conquête de Tamerlan. Les principales divisions de cette vaste partie de l'ancien continent, sont : à l'ouest, la Turquie et la Perse; au sud-ouest, l'Arabie; au sud, l'Inde; à l'est, la Chine; au centre et au nord la Tartarie. (Voir ces noms.) On répartit de la manière suivante les habitans de l'Asie d'après leurs croyances religieuses :

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Total.

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4,500,000

2,000,000 1,000.000 1,000,000 650,000 300,000

à un

295,000,000 veaux sur la géographie et l'histoire na-
80,000,000 turelle de l'Asie. Ptolémée-Philadelphe
70,000,000
contribua aussi aux progrès de la géo-
17,000,000
8,550,000 graphie, en envoyant dans cette contrée
des géographes chargés de la décrire.
Sous le règne de Ptolémée Physcon (de
146 à 116), Eudoxe de Cyrique voyagea
par mer, et se rendit du golfe Arabique
à la mer de l'Inde : il est probablement
le premier qui ait apporté des diamans
de ce pays. Sous Auguste, Ælius Gallus
visita l'intérieur de l'Arabie, et Strabon,
vers l'origine de l'ère chrétienne, enri-
chit sa géographie de toutes les connais-
sances acquises de son temps sur l'Asie.
Par suite de l'irruption des barbares dans
l'empire romain (Vo. siècle), l'étude des
sciences fut long-temps abandonnée, et
durant le moyen-âge, on ne peut guère
citer que le célèbre voyageur Marco-
Polo. (Voyez GÉOGRAPHIE.) Pendant les
XIV. et XVa. siècles, la religion, la
politique et le commerce continuèrent à
diriger l'attention des Européens vers
l'Asie centrale. On doit à François Pe-
goletti des renseignemens sur la route
d'Azof à la Chine, qu'il fit vers 1335.
Les relations géographiques du XV.
siècle offrent plus d'intérêt et de vérité
que celles du XIV. Ruy Gonzales de
Clavijo, envoyé en 1405 à Tamerlan,
par Henri III, roi de Castille, décrivit
son voyage en Asie, jusqu'à Samarcan ;
et la relation de Josaphat Barbaro, qui
visita Tana (Azof) en 1456, et la
Perse en 1471, est fort instructive. En-
fin des découvertes postérieures, et non
moins intéressantes, sont dues aux Por-
tugais et à d'autres nations de l'Eu-
rope; il en sera parlé en lieux conve-
nables.

480,000,000 Les premiers détails géographiques, sur l'Asie occidentale sont renfermés dans les livres de Moïse et dans d'autres parties de la Bible. Ils nous apprennent que, dans les temps les plus reculés, cette contrée était parcourue par des caravanes de marchands que l'appât des richesses faisait pays voyager d'un autre. Homère, dans sa sublime poésie, a décrit avec exactitude le royaume de Troie et d'autres parties de l'Asie-Mineure. Hérodote agrandit le domaine de la géographie; mais il n'eut qu'une idée confuse de l'Inde. Il parle, sous le nom de Scythes, des peuples nomades de l'Asie centrale, décrit assez bien la mer Caspienne, et cite les déserts à l'est de l'Inde. En 399 (avant Jésus-Christ), la retraite des dix mille, dont Xénophon nous a laissé l'histoire, procura aux Grecs des aperçus nouveaux sur les pays qui comprennent aujourd'hui le Kourdistan et l'Arménie, et sur ceux qui bordent la mer Noire au sud. Vers cette époque, Ctésias, qui avait vécu à la cour des rois de Perse, publia sur l'Inde divers détails, les uns fabuleux, les autres reconnus exacts. Dans sa glorieuse expédition de 331 à 324, Alexandre étendit la connaissance de l'Asie. Cet illustre conquérant pénétra au-delà de la Bactriane (Grande-Boukbarie), jusque dans le pays des Scythes, près de la Steppe des Kirghiz; traversa une chaîne de montagnes, passa l'Indus, parcourut le Pendj-ab et repassa l'Indus près de son embouchure, enfin, suivit la côte de la mer Erythrée (mer d'Oman). Cette mémorable campagne apprit aux Grecs une foule de faits nou

ASILE. Les temples, les autels, les statues et les tombeaux des héros étaient autrefois la retraite ordinaire de ceux qui étaient accablés par la rigueur des lois, ou opprimés par la violence des tyrans; mais de tous ces asiles les temples étaient les plus sûrs et les plus inviolables. Le privilége attaché à certains lieux, de mettre les meurtriers à couvert de toutes poursuites, était très ancien

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chez les Grecs; on croyait que l'asile de Samothrace avait été établi par Cybèle. Un des plus anciens est celui que Cadmus ouvrit dans la Béotie. « Mais la faveur des asiles, dit Goguet, n'avait été établie originairement que pour les meurtriers involontaires. » Dans Thucydide, les Athéniens donnent à entendre très clairement que les autels des dieux ne servaient d'asile qu'à ceux qui avaient eu le malheur de commettre involontairement un homicide. On voit aussi dans Tite-Live le meurtrier du roi Euménès obligé d'abandonner l'asile du temple de Samothrace, comme indigne d'en · jouir. Moïse, en établissant des villes de refuge pour les meurtriers involontaires, exclut formellement de ce privilége ceux qui se sont rendus coupables d'assassinat. Afin d'augmenter la population de sa nouvelle cité, Romulus ouvrit, comme on sait, un asile à Rome dès le commencement de son règne. Le nombre de ces lieux de refuge augmenta dans la suite par la construction des temples et des autels qui jouirent de ce privilége. Les Francs eurent aussi leurs asiles. Sous la première race de nos rois, le droit d'asile dans les églises était un droit sacré; ce droit s'étendait jusqu'aux parvis des églises et aux maisons des évêques. On ne lit qu'avec peine les désordres commis dans les XIII, XIV et XVe siècles, d'autant plus impunément, que leurs auteurs trouvaient des retraites assurées dans presque toutes les églises et dans presque tous les monastères; mais enfin les tribunaux séculiers, secondes de l'autorité royale, sont venus à bout de supprimer ces priviléges, qui ne servaient qu'à rendre la licence plus hardie.

ASPERGE. L'asperge nous est venue d'Asie. Cependant l'asperge sauvage croît naturellement dans certains terrains sablonneux: on en trouve dans les îles du Rhône et de la Loire. L'asperge a été citée par les agronomes anciens. Elle était très estimée chez les Grecs et chez les Romains. Pline, Martial et Suétone en parlent comme d'un mets

très friand. L'asperge a été cultivéë pour la première fois en France, en 1608, et environ 30 ans plus tard en Russie.

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ASSAINISSEMENT (Technologie). L'art de détruire l'effet des émanations insalubres et pernicieuses, dans les ateliers de certaines professions industrielles, est un des plus utiles pour l'humanité : il ne date guère que de nos jours. Les ouvriers qui travaillent le plomb, le cuivre, le mercure, ne tardent pas à éprouver un dépérissement qui se manifeste par un teint pâle et livide, une maigreur et une morosité constantes. Les doreurs et ceux qui emploient le mercure, sont presque tous affectés d'une maladie terrible qu'on nomme tremblement mercuriel. Les chimistes se sont occupés des moyens de détruire ou d'annuler l'effet des exhalaisons nuisibles, soit par des courans d'air convenablement établis, soit en employant des réactifs chimiques, appropriés à la nature des vapeurs délétères. Le ventilateur de Hales, nommé aussi Tarare, est un des plus simples pour renouveler l'air. Les cheminées ou les fourneaux d'appel sont également employés avec succès pour purifier les ateliers insalubres. M. d'Arcet, membre de l'Académie des Sciences, rend, chaque jour, d'importans services aux arts industriels, en améliorant les procédés usités pour assainir tous les genres de travaux sur lesquels il porte son attention. M. Smith, en Angleterre, a indiqué l'acide nitrique comme un puissant anti-putride. Cette substance agit, en effet, avec une bien plus grande éner gie que le vinaigre. On doit, depuis 1802, aux pressantes sollicitations de M. Cadet de Gassicourt, l'établissement, à Paris, d'un conseil de salubrité, dont les travaux ont essentiellement contribué aux progrès de l'art de l'assainisse= ment, et à la disparition d'un grand nombre de causes d'insalubrité.

ASSASSIN. Les auteurs ne sont pas d'accord sur l'étymologie de ce mot. Vertot, dans son Histoire de Malte, le

fait venir d'assissin, nom qu'un malheureux petit peuple de montagnards, habitant dans des cavernes vers le chemin de Damas, et dont nous allons parler, donnait aux poignards qu'il portait. Les historiens des croisades ont donné le nom d'assassins aux Ismaéliens, sujets du prince des Montagues, appelé par quelques auteurs le Vieux de la Montagne, dont les sectaires étaient embrasés d'un tel esprit de fanatisme, que, sur son ordre, ils allaient, sans crainte de la mort et des tourmens, poignarder les princes qui leur étaient désignés. Ce mot, en passant dans l'Occident avec une légère altération, nous a fourni un terme qui exprime celui qui commet un meurtre de propos délibéré. M. Sylvestre de Sacy (Mémoire sur la dynastie des assassins et sur l'origine de leur nom, lu à la séance de l'Institut, le 7 juillet 1809), ne doute point que cette dénomination n'ait été donnée aux Ismaéliens, à cause de l'usage qu'ils faisaient d'une liqueur ou préparation enivrante, connue encore dans tout l'Orient sous le nom de haschisch, composée principalement de feuilles de chanvre et quelquefois d'autres parties de ce végétal. Ceux qui font usage de cette boisson sont en-core appelés aujourd'hui haschschin et hachaschin, et ces deux expressions différentes font voir pourquoi les Ismaéliens ont été nommés par les historiens des croisades tantôt assissini et tantôt assassini. « M. R***, ancien résident au Levant, dans une lettre écrite de Marseille, le 16 décembre 1809, présente une autre étymologie que celle de M. de Sacy, pour l'épithèté d'assassins, donnée à la secte des Ismaéliens. Ce dernier attribue cette épithète au mot haschisch, signifiant herbe en général, et par acception particulière, chanvre. Or, parce que les Arabes ont su depuis long-temps retirer du chanvre un breuvage qui enivre et rend furieux, comme l'opium, et que ce breuvage a quelquefois servi à préparer des fanatiques à l'acte que les musulmans nomment le combat sacré, c'est-à-dire, le

meurtre de dessein prémédité, M. de Sacy veut que l'on ait appelé haschichi ou hachichi, c'est-à-dire les gens à l'herbe, toute la secte des Ismaéliens, qui a fourni beaucoup de fanatiques de ce genre, Mais, pour établir cette assertion, il faudrait prouver d'abord que l'emploi de ce breuvage ait été habituel et général chez cette secte, au point de la distinguer de tous les autres Arabes qui s'en servaient, sans tuer également, L'histoire n'apprend rien de semblable. Le mot haschisch diffère trop réellement du mot assassin, heisseissein et haussaci (Joinville l'écrit de cette dernière manière), pour avoir dû leur servir de type original. Il faut donc chercher un mot plus ressemblant; on le trouve dans le substantif hassas, au pluriel hassassio, qui est employé par le peuple de Syrie et même de la Basse-Egypte, pour désigner un voleur de nuit, un homme de guet-à-pens. Ce mot hassas est un dérivé du verbe hass, que Golius cite, avec les sens divers de tuer, détruirė, écouter aux portes, parler à voix basse (comme les gens qui se cachent), avoir de méchantes inclinations; et tous ces caractères se trouvent réunis dans la secte entière des Ismaéliens. Il est donc naturel de croire que, parlant souvent d'eux et de leurs actions, on les aura appelés Hassassin (les gens de guet-àpens), plutôt que Haschischi (les gens de l'herbe), dont n'usaient que quelques-uns de leurs dévoués. » (Dict. des découvertes en France, de 1789 à la fin de 1820, t. I, pag. 447.)

ASSEMBLÉE NATIONALE. Calonne convoqua une assemblée des notables, qui ouvrit ses séances à Versailles, en février 1787. Elle exista peu de temps, et se retirá après avoir approuvé la suppression des corvées et un nouvel impôt sur le timbre. Ce fut le 5 mai 1789 que se fit à Versailles l'ouverture des états-généraux, et, le 17 juin suivant, que les députés du tiers-état se constituèrent en assemblée nationale. « L'Assemblée Nationale, dit M. Mignet, dans son Histoire de la révo

célèbre cette fête tous les ans, le 15 août, en mémoire de la mort, de la résurrection et de l'enlèvement au ciel de la sainte Vierge. Elle prit un caractère de solennité plus grande en 1638 lors que Louis XIII choisit ce jour pour

mettre sa personne et son royaume sous la protection de la Vierge. Ce vœu a été renouvelé en 1738 par Louis XV.

lution française, tome 1, p. 132 (Paris, 1826), composée de l'élite de la nation, était pleine de lumières, d'intentions pures et de vues de bien public. » Cette assemblée fit la clôture de ses séances, le 29 septembre 1791, après avoir donné la première constitution, dite la constitution de 91 ; ce qui lui fit donner aussi le nom d'assemblée constituante. L'assemblée qui succéda à l'assemblée nationale, autrement appelée assemblée constituante, ouvrit ses séances, le 1er. octobre 1791, et se déclara sur-le-champ assemblée nationale législative. A cette assemblée succéda la convention nationale, qui se constitua le 20 septembre 1792. ASSIGNATS. Voy. PAPIER-MONNAIE. ASSOLEMENS (Agriculture) résultent de l'art de connaître les conditions les plus favorables à la végétation des diverses productions naturelles. En étudiant avec soin l'influence des climats et des saisons, et les propriétés des engrais, sur le développement des espèces végétales, l'homme parvient à recueillir du sol qu'il cultive tout ce qui est conforme à ses besoins et à ses goûts. Les principaux faits de la science assolaire étaient connus des Egyptiens, des Grecs et des Romains. Ces derniers surtout faisaient succéder les récoltes conformément aux principes pratiques que les progrès de notre agriculture moderne n'ont point effacés et n'effaceront jamais, parce qu'ils sont indiqués par les opérations mêmes de la nature. Les expériences de MM. Ingenhousz, Sennebier, Saussure, Bérard et autres, prouvent que les végétaux tirent leurs alimens du sol et de l'air. Ils les tirent du sol, à l'état de sève, et de l'air, en s'emparant du carbone qui y est répandu en combinaison avec l'oxigène, par la respiration animale. Les sociétés d'agriculture, établies dans toutes les contrées agricoles de la France, parviendront sans doute à détruire les anciennes pratiques qui nuisent encore, en quelques lieux, aux applications du meilleur système des assolemens.

ASSOMPTION (Fête de l'). L'église

ASSURANCE. Cette manière de diviser le risque des entreprises de commerce maritime paraît avoir été connue des anciens; du moins, c'est l'avis de Puffendorf et d'Anderson, qui se fondent sur certains passages de Tite-Live, de Suétone et de Cicéron. Nous appelons aujourd'hui assurance, police d'assurance, une convention ou contrat par lequel un particulier ou une compagnie d'assurance se charge des risques d'un commerce ou d'une entreprise maritime, en s'obligeant de payer aux propriétaires du vaisseau et des marchandises les pertes et dommages qu'ils peuvent éprouver, et cela moyennant une somme proportionnée aux risques qu'il y a à courir. Les assurances ont aussi lieu pour faire passer par terre d'un pays à un autre, particulièrement en temps de guerre, des marchandises défendues, de contrebande, ou en fraude des droits du prince. L'origine des assurances vient des Juifs; ils en furent les inventeurs, lorsqu'ils furent chassés de France, en l'année 1182, sous le règne de Philippe-Auguste. Ils s'en servirent alors pour faciliter le transport de leurs effets. Ils en renouvelèrent l'usage en 1321, quand, sous Philippe-le-Long, ils furent encore chassés de France. Dès le milieu du dernier siècle environ, l'Allemagne et l'Angleterre avaient formé des associations où, moyennant une garantie réciproque ou une rétribution annuelle, les propriétaires étaient dédommagés des pertes que pouvaient leur causer les incendies. Dès-lors on pouvait même, en Angleterre, faire assurer ses meubles et effets. Quelque sages que fussent ces établissemens, ils n'ont commencé à être en usage en France que

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