Manuscrit venu de St. Hélène d'une manière inconnue

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John Murray, 1817 - France - 151 pages
An account of Napoleon's life supposedly written by Napoleon or a close friend.

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Page 45 - Ils redoutaient que je ne remontasse une vieille royauté à l'aide de mon armée. Les royalistes fomentaient ce bruit, et se plaisaient à me présenter comme un singe des anciens monarques : d'autres royalistes, plus adroits, répandaient sourdement que je m'étais enthousiasmé du rôle de...
Page 48 - L'Italie et l'Espagne étaient entrées, à peu de choses près, dans mon système; le continent faisait halte. Faute de mieux, je mis en avant un projet de descente en Angleterre, je n'ai jamais pensé à le réaliser, car il aurait échoué, non que le matériel du débarquement ne fût possible, mais la retraite ne l'était pas.
Page 54 - Ces intérêts étaient ceux de l'immense majorité, parce qu'avant tout les institutions de l'empire garantissaient l'égalité. La démocratie y existait de fait et de droit. La liberté seule y avait été restreinte, parce qu'elle ne vaut rien pour les temps de crise. Mais la liberté n'est à l'usage que de la classe éclairée de la nation : l'égalité sert à tout le monde. C'est pourquoi mon pouvoir est resté populaire , même dans les revers qui ont écrasé la France. • Mon autorité...
Page 113 - L'administration s'améliorait. J'organisais les institutions qui devaient assurer la force de l'empire , en relevant une génération pour devenir son appui. L'obligation de maintenir le système continental amenait seule des difficultés avec les gouvernemens dont le littoral facilitait la contrebande.
Page 29 - Pitt la refusa et jamais homme d'Etat n'a fait une plus lourde faute; car ce moment a été le seul où les Alliés auraient pu la conclure avec sécurité: car la France en demandant la paix, se reconnaissait vaincue; et les peuples se relèvent de tous les revers, si ce n'est de consentir à leur opprobre. M. Pitt la refusa.
Page 26 - Sieyes ne pouvait les rassurer. Il s'était chargé de faire une constitution; mais les jacobins redoutaient plus mon .épée qu'ils ne se fiaient à la plume de leur vieux abbé. Tous les partis se rangèrent alors sous deux bannières : d'un côté se trouvaient les républicains qui s'opposaient à mon élévation : de l'autre était toute la France qui la demandait. Elle était donc inévitable à cette époque , parce que la majorité finit toujours par l'emporter.
Page 15 - L'armée d'Italie était au rebut (7), parce qu'on ne l'avait destinée à rien. Je pensai à la mettre en mouvement pour attaquer l'Autriche sur le point où elle avait plus de sécurité , c'està-dire en Italie.
Page 139 - C'était un contre-sens qui devait amener des froissemens continuels. On voulait refaire le clergé; mais on choisit un évêque défroqué pour relever le trône et l'autel. On voulait passer l'éponge sur la révolution: , mais on exhumait ses cadavres. On voulait faire marcher la révolution de 8f) avec les royalistes , et la contre-révolution du 3i mars avec des ex-conventionnels.
Page 3 - J'ai été par ma nature toujours isolé. Je n'ai jamais compris quel serait le parti que je pourrais tirer des études, et dans le fait elles ne m'ont servi qu'à m'apprendre des méthodes. Je n'ai retiré quelque fruit que des mathématiques. Le reste ne m'a été utile à rien; mais j'étudiais par amour-propre. Mes facultés intellectuelles prenaient cependant leur essor, sans que je m'en mélasse.
Page 131 - Une émeute générale allait en finir. Il ne fallait plus qu'un moment. Mais ma perte était décidée. Un courrier, que j'avais imprudemment adressé à l'impératrice, tomba dans les mains des alliés. Il leur fit voir qu'ils étaient perdus. Un Corse , qui se trouvait dans leur conseil , leur apprit que la prudence était plus dangereuse que l'audace. Ils prirent le seul parti que je n'avais pas prévu, parce que c'était le seul bon. Ils gagnèrent l'avance , et marchèrent sur Paris.

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