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vantage dans son intérieur. Les rayons de lumière, soit les violets, soit les désoxigénans, qui le frappent sans cesse, doivent donc le mettre dans un état habituel de magnétisme.

M. Morichini a aussi prouvé, que ces mêmes rayons violets paraissent produire de l'électricité; et ces rayons frappant continuellement le globe terrestre, pourront donc coopérer à son état électrique, comme à son état magnétique.

Le fluide magnétique, quel qu'il soit, a des mouvemens de rayonnement, ou d'attraction et de répulsion, analogues à ceux du fluide électrique, comme on le voit dans des masses de limaille de fer exposées à l'action d'un puissant aimant ; ses molécules ont par conséquent des mouvemens de rotation ou d'oscillation autour de leur axe. Elles, communiquent ce mouvement aux corps magnétisés; donc leurs molécules ont également des mouvemens d'ondulation ou de vibration. (Rapport de M. DELAMÉTHERIE sur les progrès des sciences en 1813, inséré dans le Journal de Physique. Janvier 1814.)

Des vents.

M. Walker a publié sur les vents de nouvelles vues et de nouvelles observations fondées sur la théorie de Lahire, qui admet pour causes des vents, la dilatation et la condensation de l'air atmosphérique par la chaleur, ou l'absence des rayons du soleil, et les mouvemens produits dans l'atmosphère par une suite de ceux du globe.

Les expériences de Lahire prouvent que la dilatation par la chaleur d'un air atmosphérique est beau→ coup plus considérable lorsqu'il est humide que lorsqu'il est sec, et que l'humidité ou la sécheresse de l'air sont un des élémens qu'on ne doit point négliger dans la théorie du vent. Aussi les coups de vent sont beaucoup plus violens dans les temps humides. que dans les temps secs. (Même rapport.) ·

Recherches sur le mouvement des ondes ; par M. N. TH. BREMONTIER, inspecteur-général des ponts et chaussées.

M. Bremontier a publié sous ce titre un ouvrage (1) dont le but est de prouver, que le mouvement des ondes se fait sentir à des profondeurs très-considé rables, tandis qu'on était généralement persuadé qu'il n'agissait effectivement qu'à quelques mètres de la superficie de la mer.

Dans un Mémoire précédent, sur les dunes du golfe de Gascogne, il a prouvé que la masse énorme de sable, dont ces monticules sont composés, provenait des côtes d'Espagne et de ceux des Pyrénées, et qu'il. faut nécessairement que ces matières soient transportées par les eaux, et qu'elles traversent, au-dessous des pertuis, des gorges, ou de l'embouchure des rivières de l'Adour, de Saint-Jean-de-Luz, de la

(1) Recherches sur le mouvement des ondes, vol. in-8, Paris, chez mad. Courcier.

Bidassoa, etc. et qu'elles soient enfin roulées sur le lit de la mer à des profondeurs très-considérables, c'est-à-dire, quelquefois à plus de 70 ou 80 pieds au-dessous de sa surface; ce qui avait toujours été contesté.

L'ouvrage cité plus haut contient les détails des expériences faites par l'auteur, et dont le dessein est de prouver :

1°. Que les grands talus, que l'on croit les plus propres à résister à la fureur des ondes, peuvent au contraire, dans bien des cas, causer la destruction des ouvrages auxquels on les applique ;

2°. Que les sables et les graviers peuvent être remués, transportés, charriés ou roulés dans le lit de la mer à de grandes profondeurs, et que, par conséquent, le mouvement des eaux se fait sentir assez puissamment à ces profondeurs;

3°. De chercher s'il ne serait pas possible de déterminer le point où ce mouvement cesse.

Les détails qu'il donne sur ces trois points ne sau❤ raient être présentés dans cet extrait ; nous nous contenterons de citer ici l'explication que l'auteur donne de quelques phénomènes très-ordinaires dans le mouvement des ondes, et des effets qu'elles produisent lorsqu'elles trouvent de la résistance, ou quelque obstacle dans leur développement.

« Ces effets se remarquent partout. Ces plages char» gées de sables et de galets, ces déchirures et ces baies » enfoncées à plusieurs lieues dans les terres, ces fa» laises coupées à pic, ces grottes profondes, ces cavi

»tés énormes que l'on trouve sur ses bords, sont » nécessairement l'ouvrage de cette mer en fureur. >> Les montagnes les plus hautes, sapées par le pied, » n'ayant plus de soutien, tombent sur ses rives, et » leurs débris formant des masses énormes, dispa» raissent le plus souvent dans un assez court inter>> valle, et sont anéantis par cet élément destructeur.

>> Continuellement froissées par le mouvement des >> galets, elles diminuent successivement de volume ; >> les terres molles, les argiles, les craies, sont réduites » en molécules impalpables, se combinent, ou du >> moins se trouvent dans un équilibre parfait avec le >> fluide qui les emporte, et dont elles ne peuvent se >> séparer que lorsqu'il cesse d'être agité, ou que lors>> qu'il approche le plus du repos auquel il ne cesse » de tendre.

» Ce calme plus ou moins parfait, mais qui n'est » jamais absolu, ne peut se trouver sans doute que >> dans les baies et les parties de la mer les mieux abri»tées, ou dans ses abîmes les plus profonds.

>> Les corps durs, au contraire, les pierres, par >> exemple, sont roulées, arrondies et atténuées sur ses >> bords.

» Tels sont les moyens que la nature emploie pour >> renouveler la surface de la terre, vieillie ou endur>>cie par le temps; de là ces couches de terres, d'ar» giles, de vases, ces bancs de galets et de graviers de >> toutes grosseurs, et entremêlés de matières diverses; » de là, enfin, ces immenses quantités de sables arra>> chés du rivage par les vents, et qui, transportés par

> eux au loin dans les terres, y forment ces collines, >> ces montagnes arides, connues sous le nom de >> Dunes.

» Les sels susceptibles de se dissoudre, se combinent >> avec les eaux, et ne les abandonnent plus; chacune >> des autres matières, réduites en particules d'une >> finesse extrême, et presque en équilibre avec elles, >> vont occuper dans le lit de la mer les diverses >> places que leur pesanteur spécifique leur assigne, » et jusqu'à ce que l'agitation de ces eaux cesse d'être >> assez forte pour les mettre en mouvement, les rou» ler ou les tenir en suspension.

» Abstraction faite des circonstances qui peuvent >> et qui doivent même nécessairement y apporter des >> changemens, on doft admettre en principe général » que ces dépôts se forment par ordre successif, et » que le volume ou le poids des matières déposées » est toujours en raison de la grosseur des ondes ou » de la force des courans.

» Ce qui arrive dans le vaste sein des mers, se re>> trouve encore dans les lits des fleuves et dans ceux >> des ruisseaux et des rivières, après les grandes crues. >> Les vases sont d'abord déposées dans les marais, dans » les terres qui ont été submergées, mais où les cou»rans ont été les moins rapides, puis les sables, les >> bancs de graviers, etc.

» Les vagues éprouvent des obstacles de différens » genres avant d'arriver sur la plage ou sur la côte. » Tantôt le lit de la mer descend par une pente uni» forme et douce, et tantôt par une pente plus ou

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