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« J'ai vu réussir dans la gravelle l'usage de l'alcali >> pur. Voici comment on l'emploie. On met quelques >> gouttes de lessive de soude bien caustique dans une >> chopine d'eau de graine de lin très-légère. On boit >> cette solution dans la matinée. On continue cette >> boisson en augmentant peu à peu la dose d'alcali >> pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que l'on cesse » de rendre des graviers. On essaye, pendant l'usage, >> l'urine de celui qui prend le remède. Elle rougit » d'abord les couleurs bleues, et elle finit par les ver>> dir. Ce changement est une preuve de l'action du

>> remède ».

Le malade à qui M. Parmentier communiqua cette note, lui remit, dix mois après, les lignes sui

vantes :

>>

« J'ai fait usage, pendant trois mois environ, de la >> solution conseillée par Fourcroy; je n'ai pas passé » à peu près dix gouttes, autant qu'il est possible de » les compter pour un fluide huileux. Je m'en suis » fort bien trouvé ». (Extrait des Annales de Chimie. Janvier 1814.)

Extrait de deux rapports à la Société de Médecine de Paris, sur les trois procédés nouveaux pour le traitement de la gale, proposés par MM. JADELOT, HELMERICK et DUPUYTREN, et mis en usage à l'hôpital militaire de l'Oursine, par MM. GENOUVILLE et DELAPORTE, chirurgiens attachés à cet hôpital.

Ces rapports ont été adressés à M. le baron Percy,

inspecteur-général du service de santé, qui les a communiqués à la Société.

Le procédé de M. Helmerick consiste dans une espèce de pommade soufrée, composée de quatre parties de graisse de porc, d'une partie de soufre sublimé, et d'une demi-partie de carbonate de potasse. Avant de commencer les frictions, on fait prendre au malade un bain dans lequel on a dissous du savon vert : on le frictionne ensuite trois fois par jour avec une once de la pommade chaque fois. Sur dix-sept galeux soumis à ce traitement, dix ont guéri avec un bain savonneux el trois jours de frictions; un autre s'est frictionné quatre jours seulement, et a pris trois bains; le douzième a éprouvé un retour de la gale après six frictions; les autres ont eu besoin de douze, dix-huit et vingt frictions pour obtenir une guérison complète. Chez plusieurs de ces malades, surtout chez ceux qui avaient des gales anciennes, il est resté, après la disparition de l'éruption psorique, des rugosités croûteuses ressemblant à des dartres, qui se sont dissipées assez difficilement par les bains ordinaires.

M. Dupuytren a proposé une solution de sulfate de potasse chargée de soufre, et surtout d'hydrogène sulfuré, principalement au moment de la préparation du remède. A cet effet, on dissout quatre onces de sulfure de potasse dans une livre d'eau, à laquelle on ajoute environ une once d'acide sulfurique; les galeux se frottent deux fois par jour à douze heures de' disfance, avec quatre onces environ chaque fois de la solution. Après quatre frictions, on leur fait prendre

un bain tiêde, en continuant ainsi de suite suivant l'opiniâtreté de la gale. Vingt-six galeux ont été guéris par ce traitement; quatre ont été délivrés de leurs maladies avec deux frictions seulement, et un bain ; six autres n'ont eu besoin que de quatre frictions et d'un bain : les autres n'ont pu guérir qu'après huit, douze, seize, vingt, vingt-deux frictions, et trois, six et huit bains. Ce mode de traitement a été emploié avec succès à l'hôpital de l'Oursine, pour des gales qui avaient même résisté au traitement ordinaire, et il n'est arrivé aucun accident ni pendant, ni après l'usage de ce remède. Cependant il a l'inconvénient d'irriter fortement la peau, ce qui oblige souvent à suspendre les frictions, ou à étendre la solution et à l'adoucir, en y ajoutant une plus grande quantité d'eau. Il laisse d'ailleurs des taches et une odeur désagréable aux linges qui ont servi aux malades.

Les procédés qui sont principalement recommandés par M. Jadelot, sont des bains de sulfure de potasse, et un liniment savonneux hydro-sulfuré; les succès multipliés qu'on a déjà obtenus par ces deux moyens, sont maintenant bien connus, et sont de nouveau constatés par le rapport de M. Genouville; mais le liniment a surtout le précieux avantage de ne point exiger les bains qui sont nécessaires dans tous les autres traitemens, et de ne point tacher les linges, comme le fait la solution de soufre et d'hydrogène sulfuré; c'est, au contraire, counne l'ont prouvé les expériences faites par l'économe de l'hôpital de l'Oursine, une espèce de savon naturel qui facilite beaucoup le blanchiment.

Le rapport de M. Genouville est terminé par quelques réflexions de M. Delaporte, sur la nécessité d'apporter la plus grande attention à modérer en général toutes les espèces de frictions, suivant le degré de sensibilité de la peau, et à bien distinguer les éruptions qui sont souvent l'effet même du traitement, d'avec les véritables éruptions psoriques.

Nouveau remède antipsorique de M. ASTIER, pharmacien principal de la grande armée.

M. Astier, pharmacien principal, et auparavant major à l'hôpital d'Alexandrie, propose l'emploi d'une infusion de menthe poivrée, en lotions, contre la gale; et les expériences faites dans cet hôpital ont eu le plus heureux succès, d'après le témoignage de M. Villars, chirurgien - major du même établis

sement.

On prend une quantité suffisante de menthe poivrée, qu'on incise et qu'on met dans un tonneau ; ensuite on verse dessus de l'eau chaude, et on laisse infuser pendant plusieurs jours, en agitant de temps en temps le tonneau fermé. Plus l'infusion sera chargée, plus elle aura d'effet.

Quatre onces de cette infusion s'emploient journellement pour lotions dans les articulations et tous les endroits où l'éruption de la gale se multiplie. Ce traitement, qu'on peut répéter deux fois par jour, dissipe d'ordinaire la maladie en quinze jours au plus, sans inconvéniens. On doit user d'ailleurs de bains et

ARCH. DES DÉCOUV. DE 1814,

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d'autres remèdes internes, comme dans les traitemens par des méthodes différentes.

On n'a point à craindre de rétropulsion. Si la maladie était rebelle ou compliquée, on pourrait dissoudre quelques grains de sublimé corrosif dans cette infusion, pour la rendre plus active.

M. Astier s'est assuré, par des expériences précises, que l'insecte de la gale, espèce de ciron (sarcoptos scabiei de Latreille), périt dans la simple infusion de menthe poivrée. (Bulletin de Pharmacie. Août 1814.)

Poison emploié intérieurement dans l'Inde contre la morsure des chiens enragés et des

nimeux.

serpens ve

Cette composition est connue aux Indes sous le nom de tanjor pills, ou pilules de tanjore. On l'emploie avec succès contre la morsure des chiens enragés, et celle des serpens les plus venimeux, tels que le serpent à sonnettes, et plusieurs espèces de vipères dont le venin est extrêmement funeste.

Il est fâcheux seulement que la nature de plusieurs ingrédiens de ces pilules ne soit pas bien connue; mais comme ceci peut engager à de nouvelles recherches, à une époque surtout où l'on s'occupe d'expériences sur le venin de la rage, nous donnerons ici la formule de ce remède, telle qu'elle est consignée dans l'Histoire des serpens de la côte de Coromandel, publiée en anglais par RUSSEL.

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