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1730.

Amniftie &

pes.

pêcher la guerre : mais fes lettres, lues les Février, marquoient que ce Prince ne refpiroit que la guerre, & craignoit, même que l'Empereur ne voulût l'éviter. Celles de Vienne, du 20 Janvier, difoient que le Prince Eugene avoit déclaré hautement que l'Empereur ne fouffriroit pas les garnifons Efpagnoles, & que fui Prince Eugene iroit commander les armées d'Italie. On voyoit déjà la lifte des régimens Impériaux qui devoient y paffer, faifant trente mille hommes; ce qui n'étonnoit pas le Roi d'Espagne, toujours déterminé à la guerre.

L'amniftie aux déferteurs a été ré

changement folue & publiée. On change la forme dans les trou- des efcadrons on met à quarante les compagnies de cavalerie & de dragons, qui étoient à quarante-cinq : on fait les efcadrons de quatre compagnies, & on fait des compagnies noul'on que velles de cinquante maîtres tire des anciennes. On a auflì réfolu de faire camper la cavalerie.

Forces pour la guerre 8 Février.

Le Miniftere d'Angleterre, comme on l'apprend par les lettres du Comte de Broglio, lues au Confeil le 8, fait toujours des difficultés pour payer fa

portion des fubfides néceffaires à la conclufion des traités avec les Electeurs de la Maison Palatine; mais il offre vingt mille nationaux, pour compofer une armée fur le Rhin. » Il faut, ai-je dit, ne leur plus de»mander ces fubfides, qu'ils ont tant » de peine à donner; qu'ils faffent marcher leurs vingt mille hommes; mais qu'on fe fouvienne bien de ce que j'ai toujours dit fur cette » guerre, que celui qui fe levera le plus matin aara beau jeu «. On difoit que la tête des troupes deftinées par les Impériaux pour l'Italie, avoit dû commencer à marcher le premier Février.

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1730.

Traité de

Dans le Confeil d'Etat du 12, on a appris par les lettres de Brancas, Séville déque le Roi & la Reine d'Espagne font 12 Février. très-mécontens de la maniere dont les Miniftres de France & d'Angleterre ont déclaré à ceux de l'Empereur le traité de Séville. Le Pere Afcanio l'a annoncé à Florence avec infolence, par une lettre qu'il a répandue par& dans laquelle il dit que les Etats de Florence & de Parme appartiennent par toutes les loix à l'Infant

tout,

1730.

Dom Carlos, puifque les plus grandes Puiffances de l'Europe l'ont ainfi réglé.

Pruffe & On a appris encore que les Rois de Pologne. Pruffe & de Pologne doivent fe voir, & que le Général Sequendorf fera préfent à leur entrevue. J'ai dit au Confeil Cela mérite attention. Le Cardinal de Fleury & le Garde des Sceaux ont dit non; & j'en ai conclu avec les autres Miniftres, qu'ils font affurés qu'il n'y aura pas de guerre.

Mouvemens

des troupes

:

Enfin le régiment de Philippi des palliés. troupes de l'Empereur, marche en 15 Février. Italie, & les autres régimens fuivront celui-là, qui a dû partir le 10: c'est un courrier envoyé exprès de Vienne, qui nous a appris la marche de ces troupes. On en a encore parlé dans le Confeil du 15; mais le Garde des Sceaux tâche de pallier tout cela: il appréhende de rien dire qui donne idée de guerre, de crainte de faire de la peine au Cardinal.

Londres.

Duc de Lorraine.

Les lettres de Londres ne font men tion que des démêlés ordinaires dans le Parlement, où le parti de la Cour eft toujours le plus fort d'un tiers.

Le Duc de Lorraine eft parti le 15:

il m'a fait beaucoup d'honnêtetés, & devoit dîner chez moi à Marly, ce que le Garde des Sceaux a empêché, & l'a obligé, malgré lui, d'aller dîner chez le Cardinal. Celui-ci l'a aufli empêché de faire aucune vifite, même à la Reine d'Efpagne fa coufine-germaine, qui l'a trouvé très-mauvais.

1719.

Le Cardinal eft venu dîner chez Le Cardinal. moi à Marly, & à propos de rien il a dit que fa Charge étoit à vendre

دو

entendant celle d'Adminiftrateur du Royaume. Madame la Maréchale a répondu qu'il ne fe trouveroit pas d'acheteurs. " Pourquoi? ai-je répli qué l'Empire Romain a bien été » mis à prix, & vendu «. Ce difcours a furpris la compagnie, dont étoit le Duc de Noailles. Mais depuis quelque temps il en échappoit de cette efpece au Cardinal, qui marquoient de la foibleffe.

a

Vienne & fes Allié.

Une dépêche de Buffy, lue dans le Confeil du 19, nous à enfin appris ce 19 Févier. qui s'eft paffé entre les Miniftres de Florence à Vienne, & les Miniftres de l'Empereur: on devine entre ces Princes une intelligence fecrete, mais entiere. L'Empereur a déclaré qu'il ne

fouffrira jamais de garnifons Efpa 1730. gnoles. Les ordres font donnés & exécutés pour la marche des troupes Impériales par la Baviere & le Tirol en Italie, & toutes les mefures prifes pour la guerre, conjointement avec le Czar, les Rois de Pruffe & de Pologne; & le Comte Louveftein a été envoyé par l'Empereur aux Electeurs & Princes de l'Empire, pour les déterminer à la guerre. Enfin les nouvelles de la Haye ne donnent pas grande efpérance que les Hollandois veuillent férieufement y entrer.

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Mort du

Czar.

Villeneuve, Ambaffadeur à Conftantinople, confirme dans fes dépêches les avantages de Cha-Thamas fils du Sophi. Efrek demande du fecours à la Porte; mais elle ne veut pas lui en donner. Le Pacha d'Egypte révolté a été battu par Coprogli; mais il eft encore maître de la ville du Caire. L'état actuel de l'Empire Ottoman ne lui permet pas de rompre avec la Chré

tienté.

On a appris, dans le Confeil du 22, 22 Février. par un courrier dépêché de Berlin, la mort du Czar, de la petite vérole. Il devoit fe marier le 22. Au retour

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