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Nous ne pourrions que répéter ce que M. Charles Périn a dit de ce beau livre. Nous engageons tous nos amis à le lire et à en tirer les conséquences. Ils verront qu'il y a loin de ces constatations si sûres, de ces appréciations basées sur une expérience certaine, de ces conclusions toujours en harmonie avec un inaltérable bon sens et conformes aux lois de l'Eglise, aux théories humanitaires des socialistes et aux rêveries creuses qui voudraient associer le socialisme au gouvernement des peuples ou à la religion du Christ.

JÉSUS-CHRIST, ROI ETERNEL, par M" FAVA.

Deux volumes in-8°, librairie de l'Œuvre de Saint-Paul, 6, rue Cassette, Paris, 1889.

Nous avons parlé de ce grand ouvrage avant sa publication, au mois de janvier dernier. Nous n'avions pu connaître encore sa dernière partie. Le livre de l'éminent prélat a paru en février dernier. Nous voulons en dire un mot aux lecteurs de la Revue.

Le tome II est l'exposé de l'établissement de l'Eglise et le résumé de ses combats depuis saint Pierre jusqu'à Léon XIII. Tels sont les titres des deux parties qui composent le second volume.

Nous avons parlé de l'histoire de Simon le Magicien. Nous ne saurions trop louer la façon dont M" Fava a suivi les pas de ce premier ennemi de l'Eglise. Cette histoire, peu connue, est singulièrement instructive. Que de traits de ressemblance avec beaucoup de docteurs modernes ! Les gnostiques sont les précurseurs de nos savants ou prétendus savants actuels, et leurs noms viennent d'eux-mêmes, quand on lit ce que prétendaient enseigner ces docteurs du premier siècle.

Les apôtres et les premiers papes, en mourant pour la vérité, assurèrent le premier triomphe de l'Eglise sur la gnose. Très intéressante est la carte géographique de la dispersion et des voyages des apôtres, laquelle est jointe au deuxième volume.

Le deuxième combat de l'Eglise fut la persécution; commencée par Néron elle dura plusieurs siècles. Me Fava résume les actes persécuteurs de Vespasien, de Domitien, de Trajan, d'Adrien, de MarcAurèle, de Septime-Sévère, de Maximin, de Dèce, de Valérien, d'Aurélien, de Dioclétien. Il rapporte les principaux martyres, et ensuite fait connaître les apologistes, qui ont exposé au monde romain la religion du Christ, victorieuse des persécutions impériales. L'Eglise, à peine délivrée des persécutions eut à combattre les hérésies. Le manichéisme et l'arianisme sont les principales. L'histoire de Manès et d'Arius est des plus instructives, dans le livre de Mr Fava. Le concile de Nicée, cette grande assemblée de l'an 325, qui condamna Arius, est résumé avec soin. Vinrent ensuite le pélagianisme, le nestorianisme, l'eutychianisme; mais vinrent aussi les grands défenseurs de l'Eglise, les Athanase, les Hilaire, les Grégoire

de Nazianze, les Basile de Césarée, les Martin de Tours, les Ambroise, les Augustin, les Jean Chrysostôme, les Jérôme.

Le mahométisme marque le quatrième combat de l'Eglise. Cette hérésie, qui était fille des précédentes, a tenu et tient toujours trop de place dans l'histoire du monde, pour ne pas constituer un danger spécial pour la catholicité. Le livre de M" Fava contient des pages singulièrement instructives sur le Coran et les musulmans.

Vient ensuite cette autre lutte, qui dure encore, le schisme d'Orient. L'histoire de Photius, comme celle de tous les hérésiarques, semble faite pour éloigner les peuples de l'erreur. Pourquoi donc leurs scandales, souvent leurs crimes, n'empêchent-ils pas ces hommes d'égarer les nations? On dirait que les hérésies et les schismes ont choisi pour révélateurs et chefs les hommes les moins dignes du respect et de l'estime du monde.

Le sixième combat de l'Eglise est la renaissance du paganisme dans les doctrines des Albigeois et Vaudois.

Le septième est livré par le protestantisme et les sectes accessoires, le jansénisme et la franc-maçonnerie. Mr Fava résume ce grand combat et rappelle les exploits des grands défenseurs de l'Eglise, les conciles, les ordres, les saints. La Révolution de 1789 et le libéralisme sont issus du septième grand ennemi de l'Eglise, comme le jansénisme et la franc-maçonnerie, avec lesquels elles se confondent si souvent.

Enfin, M Fava conclut, après sa magnifique exposition de l'histoire du Christ et de l'Eglise. Résumons ces conclusions.

Jésus-Christ était hier, il est, il sera toujours le souverain roi et maître du monde.

L'Eglise, partie de Jérusalem, avec le Pape établi par le Christ, ont marché depuis dix-neuf siècles à la conquête pacifique de l'univers. Le Pape et l'Eglise, toujours combattus et persécutés, triomphent toujours. Le Pape n'est-il pas plus grand aujourd'hui, malgré la spoliation et la prison, que depuis des siècles?

L'Eglise sera-t-elle renversée ?

Jamais! Elle survivra à toutes les erreurs et à toutes les persécutions, dans l'avenir, comme depuis dix-neuf siècles.

Mais l'erreur et la persécution détruisent toujours les nations et les gouvernements dont elles sont les conseillères écoutées.

Nous ne comprenons pas que les nations catholiques soient assez aveugles pour ne pas voir quelle force, qnelle puissance irrésistibles elles acquerraient en s'alliant d'une façon indissoluble à l'Eglise.

Avec l'Eglise et le Pape, elles seraient les arbitres du monde. Mais les unes ou les autres, combattant le Pape et l'Eglise, tomberont, comme la Rome impériale, comme toutes les erreurs et toutes les puissances persécutrices, tandis que Pierre et l'Eglise sortiront, toujours plus grands, toujours plus invincibles, des catacombes, des prisons et des massacres où on aura cru les faire disparaître.

On comprendra cette vérité en lisant le bel ouvrage de M" Fava. A. D.

LE BRÉVIAIRE ROMAIN COMMENTÉ, un fort vol. in-12 de XXII-571 p., 3 fr.; 3 fr. 50 franco, et NOTIONS GÉNÉRALES SUR LA LÍTURGIE, un vol. in-12 de 368 p., 2 fr.; 2 fr. 50 franco. Les deux volumes ensemble 5 fr. franco, chez Varney-Verniot, libraire à Langres, rue Diderot, 22.

S'il est un ouvrage qui doive se trouver entre les mains de tous les prêtres, c'est assurément le Bréviaire.

Jusqu'à présent aucun ouvrage important n'avait été fait sur cette grave matière. Cette lacune vient d'être comblée par M. le chanoine Maugère, docteur en théologie, professeur de liturgie au Grand Séminaire de Langres.

Il vient de publier un travail intitulé: Le Bréviaire romain commenté.

Nous n'en ferons pas l'éloge. Il suffit de rappeler qu'il a reçu un accueil admirable de la part des ecclésiastiques les plus éminents et les plus compétents.

Le vicaire de Sa Sainteté Léon XIII, le cardinal Parocchi, a écrit à l'auteur une lettre des plus élogieuses et l'a invité chaleureusement à collaborer à la très savante Revue qu'Elle a fondée : les Ephémérides liturgiques.

Son Eminence le Cardinal-Archevêque de Rennes écrit à l'auteur qu'il le recommande vivement à ses prêtres.

Son Eminence le Cardinal-Archevêque de Toulouse félicite l'auteur d'avoir fait « un Commentaire aussi complet, aussi exact et aussi bien ordonné. »

Tous les autres Cardinaux français et beaucoup d'Archevêques et Evêques tiennent le même langage.

Les Revues et Semaines religieuses sont unanimes à reconnaître le mérite supérieur de cet ouvrage.

Citons en particulier : la Revue des Sciences ecclésiastiques; la Nouvelle Revue théologique; l'Enseignement chrétien; le Messager des Fidèles Revue bénédictine); l'Eco del Clero; l'Ami du Clergé; le Manuel des questions actuelles; le Dimanche paroissial, etc., etc. Cet ouvrage se traduit actuellement en italien.

Le même auteur a traité aussi les questions fondamentales de la Liturgie dans un autre ouvrage intitulé: Notions générales sur la liturgie.

Ce second livre n'est pas moins nécessaire que le premier.

Les Ephémérides liturgiques, fondées à Rome par le cardinal Parrocchi, ont consacré sept pages à résumer ces deux livres et elles terminent en disant :

<< L'auteur a traité tout ce qui regarde le Bréviaire avec une telle science et une telle compétence que nous osons affirmer que jusqu'aujourd'hui il n'a paru aucun ouvrage liturgique aussi concis, aussi clair, aussi achevé, aussi utile pour le clergé. »

Ajoutons. que le Conseil d'académie liturgique de Rome, présidé

par l'Eminentissime cardinal Parrocchi, vient de nommer, à l'unanimité, M. le chanoine Maugère, censeur honoraire de l'Académie liturgique.

LE CERVEAU, par le docteur Georges SURBLED, lauréat de de l'Académie de médecine, membre de la Société de SaintLuc. Un volume in-18 jésus, 2 fr. 50, chez Retaux-Bray, éditeur, 82, rue Bonaparte, Paris.

On accorde, de nos jours, à la science un rôle de plus en plus important et qui menace de devenir exclusif; aussi, tous ceux qui se réclament d'elle sont-ils écoutés, même quand ils empruntent audacieusement son nom pour couvrir des théories hasardées qu'elle ignore et réprouve. C'est ainsi que la question du cerveau est devenue l'un des champs de bataille sur lesquels le matérialisme prétend triompher, sans que jusqu'ici peut-être on ait suffisamment lutté sur ce point contre lui d'une manière en même temps scientifique et philosophique. Le livre du docteur Surbled aborde résolument la question en face, et, à l'aide des documents empruntés à nos adversaires, institue une réfutation serrée, complète, et, croyons-nous, décisive, du matérialisme sur cette question capitale. Beaucoup de philosophes spiritualistes seront étonnés de constater combien euxmêmes se sont laissé gagner par les afffrmations gratuites de la fausse science, et ont accepté de confiance des conclusions que l'expérience a démontrées absolument erronées. On lira, avec le plus vif intérêt, ce livre plein de faits, ces raisonnements d'une clarté et d'une vigueur remarquables, ces réflexions souvent spirituelles, toujours marquées au coin du bon sens et de la droite raison. Disons en terminant que l'auteur, aprés avoir détruit, sait édifier, talent rare! et qu'il fait sienne et montre en parfaite harmonie avec les résultats certains de la physiologie et de la clinique, la doctrine philosophique traditionnelle, la seule vraie, à notre avis, nous voulons dire la doctrine de saint Thomas, si hautement recommandée par Léon XIII.

Le Gérant, J. BARATIER.

1350

Grenoble, imprimerie Baratier et Dardelet.

-7684

DES

INSTITUTIONS ET DU DROIT.

(18 Année.)

LE SOCIALISME D'ÉTAT

Conférence faite au pensionnat des Frères des Ecoles chrétiennes de Lyon, le 23 mars 1890 (1).

Mes amis,

Je vais vous entretenir aujourd'hui, sans autre préambule, d'un sujet bien aride, bien froid, bien complexe, que je n'oserais guère proposer, comme objet d'études, à vos jeunes inteliigences, si les entretiens précédents ne les y avaient en quelque sorte préparées et si je n'avais d'ailleurs la confiance qu'avec de l'attention et des ménagements elles sont aptes à tout comprendre, car il y a pour vous moins de difficultés à saisir certaines théories économiques qu'il n'y en a pour moi à vous les présenter clairement.

Je veux parler du socialisme d'Etat, un sujet à la mode d'ailleurs, non dans les classes, il est vrai, mais dans le monde des hommes politiques et des économistes, un sujet

(1) Les Unions de la paix sociale de Lyon ont organisé depuis quelques années des conférences familières dans divers établissements libres d'éducation, notamment à l'école industrielle de La Salle et au pensionnat des Frères de la montée SaintBarthélemy, ainsi qu'à Saint-Etienne, afin de répandre dans la jeunesse de saines notions d'économie politique et sociale. Le président de ces Unions, M. Henri Beaune, ancien Procureur général à Lyon, aujourd'hui professeur à la Faculté catholique de droit, a terminé en 1890 la serie de ces conférences annuelles, qui ont eu le plus grand succés, par l'entretien que nous sommes heureux de reproduire aujourd'hui.

18 ANN. 1 SEM. 5 LIV. MAI 1890.

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