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stallation de l'Académic dans l'hôtel Colbert. Son transfert à la Bibliothèque du roi. La nomination des premiers membres de l'Académie. Organisation des travaux. Les premières dépenses de l'Académie dans la maison de Colbert et à la Bibliothèque du roi. - Louis XIV se constitue le protecteur de la Compagnie. - Médaille frappée à l'occasion de son institution. Projet de transfert à l'Observatoire de Paris.

Note de Cassini à ce sujet. Ce qu'en a dit Sauval. - La réunion tenue à l'Observatoire en présence de Jacques II, le 20 août 1690. — Procèsverbal de cette réunion. La séance du 5 décembre 1681, à laquelle assiste Louis XIV. Procès-verbal de cette séance. Ce qu'en pense Leprince. Les publications de l'Académie. Opinion de Martin Lister sur leur valeur.

Il existe encore aujourd'hui bien des obscurités relativement à la création de l'Académie des sciences et aux premières années de son existence.

Avant 1666, époque à laquelle les procès-verbaux des séances de la Compagnie ont été dressés d'une manière régulière et suivie, elle n'était à proprement parler qu'une Société de savants qui se réunissaient, depuis longtemps déjà, à des jours fixés d'avance, chez le père Mersenne, puis chez le maître des requêtes Montmort, et plus tard chez Melchisédec Thévenot.

C'est à cette Société, sur les travaux de laquelle on ne possède d'autres documents que les ouvrages dus à ses membres, qu'ont appartenu successivement Roberval, le père Mersenne, Descartes, Blondel, Blaise Pascal et Étienne Pascal son père, Gassendi, Melchisédec Thévenot et Montmort.

E. MAINDRON.

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« Ces premières assemblées, dit Lavoisier dans la notice qu'il a publiée sur la nouvelle constitution de l'Académie en 1785 (1), furent le berceau de l'Académie des sciences; elles acquirent assez de célébrité pour fixer l'attention du souverain. Louis XIV venait de conclure la paix des Pyrénées, sa puissance venait d'être affermie par ses conquêtes, et son royaume n'avait plus besoin que d'être fortifié par les sciences et par l'industrie, embelli par les arts, et il chargeait Colbert de travailler à leur avancement.

« Ce ministre avait d'abord formé le projet d'un corps littéraire, qui devait réunir toutes les parties des sciences et des lettres. La Bibliothèque du roi était destinée à en être le rendez-vous commun. Ceux qui s'appliquaient à l'histoire devaient s'assembler les lundis et les jeudis; ceux qui cultivaient les lettres, les mardis et les vendredis; les mathématiciens et les physiciens, les mercredis et les samedis. Chaque partie devait avoir son secrétaire particulier, et, afin de lier ces Compagnies entre elles, il devait se tenir, les premiers jeudis de chaque mois, une assemblée commune qui aurait, en quelque façon, présenté les États généraux de la littérature et des sciences.

« Ce vaste plan, digne du génie de Colbert, n'eut qu'une exécution partielle; on laissa subsister l'Académie française et celle des inscriptions et médailles, qui avaient été précédemment établies. On créa une Académie particulière composée de mathématiciens et de physiciens, qui commença ses assemblées à la Bibliothèque du roi au mois de décembre 1666. Le roi y attacha quelques pensions et quelques fonds pour les expériences. >>

Il reste donc acquis que l'Académie des sciences n'eut pas d'existence qui lui fût propre jusqu'au moment où Colbert, pressentant l'avenir qui lui était réservé, donnait à la Compagnie les moyens de se réunir dans sa bibliothèque particulière et consacrait ainsi sa fondation. C'était beaucoup déjà, mais ce n'était pas encore assez, et Colbert le comprit si bien que, transférant la Bibliothèque du roi de la rue de la Harpe à la rue Vivienne, dans une maison qui lui appartenait et qui avoisinait l'hôtel dont il avait fait sa résidence, il y réservait, avec l'appro bation de Louis XIV, un local spécial dans lequel, pour la pre

(1) OEuvres de Lavoisier, t. IV.

l'emplacement qu'occupe aujourd'hui l'immeuble portant le l'hôtel Colbert, en bordure sur la rue Vivienne, bien près de la Bibliothèque du roi était située à l'extrémité du jardin de

n° 8.

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Le Palais Mazarin, l'Hôtel Colbert et la Bibliothèque du Roy, à la fin du XVII° siècle.

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Laborde donne un plan précieux qui permet de constater que Dans son ouvrage sur le Palais Mazarin, M. le comte de mière fois, l'Académie pouvait se considérer comme chez elle.

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C'est là, le 22 décembre 1666, sans qu'aucun acte public fût dressé de cette prise de possession, sans qu'aucune forme légale fût attribuée à la fondation de la nouvelle Académie ni qu'aucun règlement lui fût donné, que Carcavi, bibliothécaire, procédait à son installation.

Quelle voie fut suivie pour la nomination des membres de la Compagnie, quelles influences firent élire les savants qui allaient y prendre place, quels sont ceux qui déterminèrent la marche de ses travaux ? Nous l'ignorons. Sauval, il est vrai, attribue à Duclos et à Amable de Bourzeis le choix des académiciens, mais aucun document ne vient appuyer son affirmation. Ce qu'on sait, c'est que l'Académie des sciences, en 1666, était composée ainsi qu'il suit :

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Jean-Baptiste Duhamel fut choisi par le roi pour exercer les fonctions de secrétaire perpétuel.

Le premier volume des procès-verbaux rédigés par lui s'ouvre de la manière suivante :

Ce 22 décembre 1666, il a esté arresté dans la Compagnie qu'elle s'assemblera deux fois la semaine, le mercredy et le samedy.

2. Que l'un de ces deux jours, sçavoir le mercredy, on traitera des mathématiques; le samedy, on travaillera à la physique.

3. Comme il y a une grande liaison entre ces deux sciences, on a jugé à propos que la Compagnie ne se partage point, et que tous se trouvent à l'assemblée les mesmes jours.

Il eût été intéressant de fixer d'une manière précise l'emplacement qu'occupait l'Académie des sciences à la Bibliothèque, mais nous le constatons à regret : après avoir parcouru tous les ouvrages qui pouvaient apporter quelque éclaircissement à la solution de ce problème, nous avouons n'avoir trouvé aucune trace ni de la salle d'assemblée ni du laboratoire de l'Académie ; l'édifice qui leur donnait asile a disparu, et son plan intérieur ne paraît pas avoir été conservé.

Les Comptes des bâtiments du roi sous le règne de Louis XIV, publiés par M. Guiffrey (1), mentionnent quelques dépenses effectuées au nom de la savante Compagnie, du 24 août 1666 au 28 janvier 1667. Ce sont là, croyons-nous, les seuls renseignements qu'on possède sur les frais occasionnés par le séjour de l'Académie dans la maison de Colbert et sur ceux qui résultent de son établissement définitif dans la Bibliothèque du roi; malheureusement la nature de ces frais est restée inconnue :

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24 août 1666. A Nicolas Clérambaut, pour le payement de menues dépenses de l'Académie royale des sciences, 2500 livres.

(1) Paris, Imprimerie nationale, 1881, in-4, t. Ier, p.

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