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aussi pensé que Napoléon eût mieux fait de ne pas se jeter entre les deux armées alliées, ce qui laissait à chacune d'elles la possibilité de se réunir entièrement; ils croient qu'il aurait dû tomber, soit sur le centre de Blücher, par Namur, soit sur celui de Wellington, par Ath ou Mons. Il est certain que, par ce moyen, il aurait pu entamer

l'une ou l'autre de ces armées s'il eût bien battu le centre et la gauche des cantonnements de Wellington, la droite se fût retirée dans la direction d'Ostende ou d'Anvers; s'il eût accablé le centre des cantonnements de Blücher, la gauche aurait été forcée de se jeter sur Liége, et dès lors Ja jonction de ces parties morcelées eût été à peu près impossible. Mais l'un et l'autre de ces projets offrait des difficultés pour : tomber par Florette entre Charleroi et Namur, c'est-à-dire, entre les corps de Ziethen et de Pirch, on avait contre soi le terrain assez difficile situé à l'embouchure de la Sambre; d'ailleurs les troupes venant de la Flandre française auraient dû défiler durant un jour de plus devant le front des cantonnements ennemis. En tombant sur Braine ou Ath, au centre des cantonnements anglais, on n'eût pas empêché le corps du prince d'Orange de se rallier à Blücher avec tout ce qui se trouvait à la gauche; or, les 120 mille Prussiens portés à 180 mille par la moitié de l'armée de Wellington, et

une portion du corps de Kleist, eussent encore été en mesure de disputer la Meuse à 120 mille Français. Les chances se multiplient à l'infini quand on s'abandonne dans le champ des suppositions gratuites. Le plan d'opérations adopté était si bien le plus convenable, que sans le temps perdu le 16 et 17 juin au matin, il eût complétement réussi, et que même cette perte de temps eût été réparée le 18, si l'aile droite avait pris la direction de Moustier.

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