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de génics et trois sophistes inintelligibles, puisse donner la préférence à des espèces d'inconnus de son auditoire, qui n'ont marqué dans le monde que par des singularités et des travers; à peu près comme le fou d'Ephèse par son incendie du temple de Diane.

B.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

écouté ses leçons et sa manière d'éclaircir le matérialisme de Plotin et de Spinosa, nous défions toute autre intelligence humaine que celle de M. Lerminier d'y rien comprendre. C'est en vain, cette fois, qu'il se pose en habile acteur dramatique dans sa chaire, vis-à-vis de ce qu'il appelle la nature, pour l'interroger des yeux, du geste et de la voix ; c'est en vain qu'il cherche à nous expliquer comment Plotin s'y posoit lui-même pour sucer, pour aspirer à lui la substance immatérielle de la matière; pour extraire, séparer et s'approprier ce qu'il de divin dans cette matière; pour la remuer, la fouiller et dégager Dieu de ce mélange d'esprit et de limon; nous nous perdons à vouloir sui-cueilli des dons et des aumônes et se vre M. Lerminier dans son chaos et ses brouillards; et si nous osions nous exprimer ainsi, nous voyons que nous n'y voyons rien.

y

a

ROME. Des dames pieuses et illustres de la paroisse de Saint-Charles ai Catinari, excitées par le zèle de leur curé, M. Petrini, ont donné un exemple qui n'a pas tardé à être imité par beaucoup de dames vervisiter et soulager les malades pautueuses. Elles se sont offertes pour vres de leur paroisse. Elles ont re

sont procuré du linge, des lits, des remèdes et d'autres objets à distribuer. Le dimanche 8 janvier, elles ont été reconnues et établies, par M. le cardinal Odescalchi, vicaire do Sa Sainteté, qui leur a adressé un discours propre à exciter leur zèlo et leur charité. On lut la formule d'aggrégation, et toutes les dames s'offrirent à Dieu pour le soulagement des pauvres infirmes, Son Eminence entonna le Te Deum, et donna à la réunion sa bénédiction épiscopale.

Mais si, de ces ténèbres, de ces autorités obscures et nébuleuses, nous passons à des autorités de notre connoissance, comme celles de la Raison du Christianisme, par exemple; oh! alors au milieu des centaines de génies puissans et lumineux que M. de Genoude a su réunir et entasser dans sa brillante galerie, nous nous sentons parfaitement à l'aise; nous entendons sans peine et sans effort ce qui nous est expliqué d'une manière simple, lucide et uniforme par les Bossuet, les Bourdalcue, les Fénelon, les Descartes, les Malebranche, les Galilée, les Leibnitz, les Rollin, et par toutes les autres lumières de cette savante et glorieuse école. Aussi avonsous quelque peine à comprendre qu'un homme aussi distingué que M. Lerminier par la culture de l'esprit et le talent de la parole, ayant à On a abattu, il y a deux ans, l'anchoisir entre ce brillant assemblage | cienne église Saint-Côme, au coin de

PARIS. - Le mardi 31 janvier, à deux heures, il y aura une assembled de charité dans la nouvelle église do Notre-Dame de Lorette, en faveur des jeunes filles pauvres placées en apprentissage par les dames de l'association de Sainte-Anne. Le discours sera prononcé par M. l'abbé Annat, curé de Saint-Merry. La quête sera faite par mesdames Després, marquise de Montagu, et de Loygne. Les enfans de l'association seront pré

sentes.

la rue de la Harpe et de la rue de
l'Ecole-de-Médecine, et on a ouvert à
la place une nouvelle rue qui va abou-
tir à la rue des Fossés-Monsieur-le-
Prince. Nous avons parlé de la dé-
molition de cette église numéro du 4
décembre 1834. Aujourd'hui un jour-
nal, l'Univers, dénonce les profana-
tions de sépultures qui se commet-
tent sur le même terrein. En creusant
les fondations des maisons que l'on
élève dans la nouvelle rue,
les ou-
vriers découvrent des ossemens qu'ils
jettent et dispersent sans honneur.
On les charge dans des tombereaux
avec de la terre et des débris, et on
va les jeter au loin dans des bas-
fonds. La police n'est point instruite
de cette violation de sépultures; il est
à souhaiter qu'elle se hâte de faire
cesser cet outrage fait à la cendre des
morts. L'église Saint-Côme étoit une
paroisse ancienne de ce quartier;
cette paroisse sans être très considé-
rable contenoit avant la révolution
environ 3,000 communians. Autre-
fois on enterroit souvent dans les

églises, et chaque paroisse avoit à
côté de l'église son cimetière parti-
culier. Il n'est donc pas étonnant
qu'on trouve autour de Saint-Côme
beaucoup d'ossemens; ce sont ceux
de tant de générations qui se sont
succedé dans nos quartiers. Hono-
rons leurs restes, si nous voulons que
les nôtres soient honorés un jour.

mente. Cette idée fixe, c'est qu'il faut faire rendre compte à M. l'Archevêque du pillage de l'Archevêché, c'est qu'il faut l'obliger à restituer ce qu'on lui a volé. Tout Paris a cru qu'on avoit dévasté l'Archevêché ; tout Paris a eu la berlue. M. Paganel seul a vu clair dans cette affaire. Personne n'a pillé, et c'est peut-être M. l'Archevêque qui a jeté ses livres et ses meubles à la rivière. En conséquence, il faut le forcer à restituer environ deux millions, à quoi M.Paganel évalue le dommage. Mais cela ne suffit pas, il faudroit faire un procès à M. l'Archevêque pour justifier le bon peuple. M. Paganel s'offre à faire les frais du procès. Il y a des absurdités qu'il suffit d'exposer.

Le discours prononcé à Saint-Thomas-d'Aquin par M. l'abbé Dupanloup, en faveur de l'église de Vevey, a été suivi d'une quête qui a produit 5,000 fr. M. Sublet, curé de Vevey, nous prie d'insérer à ce sujet la note suivante, par laquelle il témoigne sa reconnoissance pour la charité des fidèles qui ont pourvu aux besoins de son église :

«La charité infatigable dont les fidèles de Paris ont donné des preuves si éclatantes, en faveur des églises catholiques de Lausanne et d'Yverdun, dans le canton de Vaud, en Suisse, ne s'est point démentie, lorsqu'il s'est agi de venir au secours de celle de Vevey. La quête que l'on a faite dans ce but à Saint Thomas-d'Aquin a été très-avantageuse; elle sauve cet établissement de sa ruine, et laisse espérer que l'on trouvera dans les cœurs bienfaisans ce qu'il manque encore pour l'acquittement intégral des dettes qu'il a occasionnées, ainsi que pour la fondation d'une école catholique si indispensable, si on considère la triste obligation qui pèse sur les enfans, de fréquenter en attendant l'école protestante.

On diroit qu'il y a des gens qui prennent à tâche de rendre le droit de pétition ridicule, tant ils envoient à la chambre de pétitions niaises et absurdes. On en a eu un échantillon samedi dernier, où les rapporteurs ont eu à rendre compte des demandes les plus impertinentes. Il y en a d'autres qui viendront à leur tour et qu'on pourroit justement appeler des traits de folie. Ainsi l'éternel abbé Paganel vient tous les ans étourdir la chambre de l'i- » La somme recueillie a été immédia dée fixe qui le poursuit et le tour-tement envoyée à Vevey, où elle excitera

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pour l'instruction du clergé et pour l'édification des fidèles.

Un curé a dans sa paroisse une

parmi les catholiques, je n'en doute point, les sentimens de la plus vive reconnoissance, envers les personnes disdisguées et pieuses, au zèle actif desquelles ils sont redevables de secours aussi gé-école communale; mais il y a des ennéreux qu'opportuns. Qu'il me soit permis de joindre ma profonde gratitude à celle de mes ouailles; c'est un tribut qu'il m'est bien doux de payer au dévoue ment sans borne des protecteurs magnanimes de l'œuvre dont je suis chargé, comme ils le sont en général de toutes celles qui concernent la gloire de Dieu et de la religion.

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M. l'évêque de Périgueux vient d'établir les conférences ecclésiastidans son diocèse. Dans une letques

fans qui en sont fort éloignés, et dans l'hiver surtout les mauvais chemins rendent les communications difficiles. Le bon curé n'écoute que les mouvemens de sa charité et de son zèle; il croit qu'il n'a pas besoin d'autorisation pour instruire quelques enfans. Il les reçoit gratuitement, mais il est dénoncé par des gens officieux, traduit en police correctionnelle, et condamné en vertu de l'art. 4 de la

un pauvre curé qui n'a pas le strict nécessaire, c'est-là sans doute un jugement bien rigoureux. On nous dit pourtant que le tribunal a cherché dans les considérans du jugement à tempérer les rigueurs de la loi, en faisant remarquer ce qu'avoit d'honorable et de méritoire la conduite du bon curé, toute illégale qu'elle étoit. Ainsi, on le loue, et il paiera l'amende! Voilà la justice de notre système de légalité.

loi sur l'enseignement primaire. Et ce n'est point là une fiction. Ce curé est du diocèse d'Auch ; il a été traduit au tre pastorale du 6 janvier dernier, le tribunal correctionnel de Condom, prélat se félicite de l'empressement et condamné à 50 fr. d'amende et aux de son clergé pour se rendre aux re-frais. Cinquante francs d'amende pour traites, et des momens qu'il a passés au milieu de ses prêtres. Il lui a suffi d'émettre le vœu du rétablissement des conférences, pour qu'on se hâtât d'y concourir. Les anciens du sacerdoce et les jeunes prètres ont montré également de la bonne volonté. M. l'é. veque a communiqué à tous le projet de réglement des conférences, en les engageant à faire leurs observations. Ce projet a été accueilli avec confiance, et le prélat l'a définitivement arreté et le publie. Il y aura une conférence ecclésiastique dans chaque canton. Elle roulera sur les questions qui seront proposées à la fin du Bref. Les conférences commenceront la quatrième semaine après Pâque, et continueront jusqu'à la fin d'octobre. M. l'évêque règle l'ordre et la tenue des conférences. Il veut qu'au dîner qui suivra, et qui doit être modeste, on s'abstienne de parler de théologie, et que l'on s'interdise toute discussion politique. On ne doit point admettre de laïque au repas, et la conférence doit reprendre ensuite. Le prélat se promet d'heureux résultats de l'établissement de ces conférences

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Le grand conseil du canton de Fribourg, plus sage que d'autres grands conseils des cantons de Suisse,avoit rejeté, le 31 mai de l'année dernière, les articles de la conférence de Baden. M. l'évêque de Lausanne, résident à Fribourg, en a remercié le grand conseil et lui a transmis un bref du Saint-Père en date du 6 juillet, qui félicite les magistrats du canton de Fribourg de leur résolution. Le grand conseil a fait insérer le bref et la lettre dans ses procès verbaux, et a prié M. l'évêque de transmettre au Saint-Père l'expression de leurs sentimens de respect.

C'est par erreur qu'un journal, | de la vérité de nos dogmes, et fit son après avoir rapporté ce fait, ajoute abjuration en 1790, entre les mains que M. l'évêque de Fribourg a des- du Père O'Leary. titué M. Cuttat, curé de Porrentruy. La juridiction de M. l'évêque de Lausanne, résident à Fribourg, ne s'étend que sur les cantons de Fribourg, de Vaud, de Genève et de Neuchâtel. Le Jura dépend de M. l'évêque de Bâle, résident à Soleure.

ni

M. Bramston avoit alors vingt-sept ans, et cette démarche ne pouvoit être attribuée ni à la légèreté de l'âge, an défaut de réflexion. Sa conversion no le brouilla point avec sa famille on avec ses amis. Tous ceux qui le connoissoient rendirent justice aux Les catholiques anglais ont perdu nobles motifs qui l'avoient dirigé.Son cette année deux de leurs évêques, désir étoit d'entrer immédiatement M. Penswick, évêque d'Europe et vi- dans l'état ecclésiastique, mais son caire apostolique du district du Nord, père voulut qu'il éprouvât sa vocaet M. Bramston, évêque d'Usula, et tion au moins pendant un an. Ce vicaire apostolique du district de Lon- terme expiré, le fils partit pour Lisdres. M. Thomas Penswick est mort bonne, et y entra au college anglais. le 28 janvier à Liverpool, où il rési- Il passa quatre ans dans cette maison. doit. Il avoit succédé à M. Thomas sans vouloir jouir des priviléges auxSmith, évêque de Bolina, coadjuteur quels son âge lui eût peut-être donné de M. Gibson en 1810, et vicaire droit de prétendre. Ordonné prètre, apostolique en 1821. M. Penswick futil resta encore quatre années en Porfait en 1824 coadjuteur de M. Smith, tugal, y exerçant son ininistère, suret devint vicaire apostolique par la tout envers les soldats anglais qui y mort de ce prélat, arrivée le 30 juil-tenoient garnison. Il montra son délet 1831. Il desservoit précédemment vouement dans une épidémie qui faila congrégation de Saint-Nicolas à soit de grands ravages parmi eux, et Liverpool. se lia d'amitié avec quelques PortuNous trouvons dans le Laity's Di-gais de distinction, avec lesquels il rectory pour 1837, une notice sur continua toujours d'entretenir des reM. Bramston, dont lations. nous avons déjà annoncé la mort. Jacques Yorke De retour en Angleterre en 1801, Bramston étoit né le 18 mars 1763, il se présenta au vicaire apostolicue d'une famille protestante, à Oundle, du district de Londres, et demanda à dans le comté du Northampton. It être placé dans la chapelle de Saintcommença ses études dans sa patrie, Georges Fields, la plus pauvre des conet les termina à Cambridge. On l'a- grégations de Londres et des envivoit destiné d'abord à un riche em- rons, et qui, de son temps, devint la ploi dans l'Inde, puis à la marine; plus nombreuse. Son zèle y recueillit inais la providence mit des obstacles d'abondantes bénédictions; les soins à ces arrangemens. Il s'appliqua à de son troupeau l'occupoient jour et l'étude des lois, sous la direction du nuit; il aimoit surtout à visiter les célèbre Charles Butler, et se distin- pauvres, à assister les malades, à conguoit déjà dans cette carrière par sa soler les malheureux. La mort d'un pénétration, lorsque ses entretiens sur frère aîné, en augmentant sa fortune, la religion avec M. Butler, et son voi- lui donna plus de moyens de soulasinage de la chapelle de Sardaigne, ger l'indigence. Il possédoit toute la où il alloit d'abord par curiosité, confiance de l'évêque Poynter, l'acmais où ensuite il assistoit aux in- compagna à Rome en 1814, et l'asstructions, l'amenèrent peu à peu à sista de ses conseils. En 1823, M.Poynmodifier ses idées. Il se convainquitter le demanda pour coadjuteur;

M. Bramston résista long-tems. Il al- ques assistèrent à la cérémonie. léguoit qu'il avoit été protestant; il M. Hearne prononça dans cette occafaisoit valoir sa mauvaise santé. En- sion l'éloge funèbre du prélat. A la fin, son évêque triompha de ses répu- notice dont nous donnons un extrait, gnances, et M. Bramston fut sacré le le Laity's Directory a joint une très29 juin 1823, an college de Saint-Ed-bonne gravure représentant le vénémond, sous le titre d'évêque d'Usula.rable évêque.

Peu de mois après, il quitta Saint- Celui qui trace cet extrait a en pluGeorges Fields, après vingt-trois ans sieurs fois l'honneur de voir M. Bramde résidence; les catholiques de ceston, dans les voyages qu'il faisoit à quartier lui offrirent en témoignage Paris, soit seul, soit avec son évêque, de reconnoissance une pièce d'argen- pour les affaires de sa mission, enterie d'église. tr'autres pour réclamer les biens des La mort du docteur Poynter en catholiques anglais. C'est dans un de 1827 laissa à M. Bramston tout le ces voyages, en 1820, que M. Brampoids de la charge épiscopale. Il se ston nous remit, de la part de M. Poyndonna l'année suivante un coadjuter, les Mémoires de M. Challoner, teur, le docteur Gradwell, et le per-sur les missionnaires anglais mis à dit en 1833. Son zèle pour la régula-mort pendant la persécution, sous rité de son clergé, son assiduité à ses | Elisabeth, et dans les règnes suivans. fonctions, son empressement à con- Cet ouvrage, fort rare en France, courir à toutes les oeuvres de charité, nous étoit envoyé en don par M. Poyuson savoir, son aptitude aux affaires, ter, et nous le conservons comme un un grand fond de bienveillance, tout témoignage de sa bienveillance, et avoit contribué à lui concilier l'escomme un monument historique time et l'affection. Les ministres d'é- d'un grand intérêt. 1at eux-mêmes lui témoignoient des égards.

Une cruelle infirmité l'avoit tourmenté une partie de sa vie. En 1834,

000

POLITIQUE.

Il paroît que le dernier bal des Tuileil perdit l'appétit et s'affoiblit sensi-ries a mis le monde officiel tout en émoblement. Le printemps dernier, un tion, par suite de l'inexorable étiquette érésipele lui survint. Sa résignation et sa piété le soutenoient au milieu qui a surgi à l'improviste, pour nous sortir des mœurs bourgeoises de juillet. Les de ses souffrances. Au mois de juin, il désira changer d'air, et partit le 30 journaux du Palais nous apprennent que la magistrature elle-même se voit obligée de ce mois pour Southampton, où il se rendit à petites journées. Mais la de délibérer sur les moyens de se mettre chaleur et la fatigue du voyage l'af- à la hauteur de ce progrès subit de l'étifoiblirent encore. Il mourut le lundiquette et du costume. Un de ses princi 11 juillet, à trois heures du matin, après avoir reçu avec foi les derniers secours de la religion, qui lui furent administrés le missionnaire par M. Hunt, chez lequel il étoit descendu. Il étoit dans sa 74e année. Son corps fut reporté à Londres, et ses obsèques eurent lieu dans la chapelle de Moorfields. M. Griffiths, évêque d'Oléna, et son successeur, officia. Des parens du défunt, un nombreux Tout ceci ne laisse pas que de paroître clergé et grand nombre de catholi-nous éloigner un peu de l'ère modeste du

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paux membres s'étant présenté aux Tuileries, vêtu à l'ancienne mode de 1836, s'est vu éconduit, consigné au bas d'un escalier, et presque mis en état de suspicion; et il a fallu que des rép ondans connus vinssent le réclamer, à peu près de la même manière que lui, magistrat, exige, dans l'exercice de ses fonctions, que les gens sans aveu soient réclamés auprès de la police correction nelle.

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