Page images
PDF
EPUB

mer autant que possible au vœu de la com. mission de la chambre, qui la dernière session désiroit voir diminuer le chiffre annuel des subsides.

velles sommes à solliciter, et de se confor- supplémentaire. (Rumeur au centre.) L'o rateur pense que personne ne s'y opposera. (Plusieurs membres du centre: Nous ne sommes point de cet avis.) M, Mauguin continue: «Est-ce que vous êtes libres de faire autrement? est-ce que vous n'avez, pas un devoir sacré à remplir envers les réfugiés, celui de l'hospitalité? Est-ce que Vous n'êtes pas obligés de leur accorder des subsides? (Bruit continuel.) Pouviezvous savoir que les troubles de la Pénin-, sule rejeteroient sur vous des réfugiés d'une autre couleur, d'une autre opinion, qui out également droit à des secours ?(Au centre: Non! non!)

Après avoir dit que le total des dépenses nécessitées par l'émigration depuis six années s'élève à 19 millions 680 mille francs, | le ministre ajoute : Indépendamment de ces secours, le gouvernement a accordé des secours extraordinaires aux réfugiés | polonais, pour les engager à entrer dans la grande famille française; ces secours extraordinaires ont été donnés comme il suit M. le ministre de l'instruction publique a accordé des dispenses à ceux qui vouloient prendre des grades dans les facultés; M. le ministre de la guerre leur a ouvert l'Ecole Polytechnique, l'école d'artillerie, l'école de Metz; il leur a accordé des emplois dans l'administration des ponts et chaussées et des mines; l'école forestière, l'école des métiers, l'école des beaux-arts se sont ouvertes aussi aux réfugiés polonais.

M. Gasparin rend compte de la situation des réfugiés en France; un grand nombre ont pris des professions; beaucoup d'autres servent comme domestiques des compatriotes qui jouissent d'une certaine aisance. C'est généralement sur ceux qui peuvent exister avec leur fortune ou leur industrie qu'on a fait porter les réductions. Le ministre, en terminant, annonce qu'on ne demandera pas une augmentation de subsides.

M. de Tracy appuie la pétition des Polonais.

M. Guizot dit que les deux millions 500 mille francs accordés pour 1836, étoient insuffisans, à cause de l'augmentation du nombre des réfugiés en France, et que, pour ne pas venir demander un crédit supplémentaire de 700 mille francs, on avoit pris la mesure que critiquent les, pétitionnaires.

Maintenant, ajoute M. Guizot, si la chambre pense qu'il y ait lieu à accorder un supplément de crédit, elle peut manifester ce désir par le vote sur la pétition qui lui est soumise.

M. Mauguin s'étonne de la réflexion du ministre, et dit que, puisque le nombre des réfugiés est plus élevé qu'au moment où la chambre a accordé des subsides, il va sans dire qu'elle doit voter un crédit

[ocr errors]

Vous n'avez pas à examiner leur opinion, vous leur devez des secours comme

aux autres. »

M. Fulchiron ne demande pas qu'on diminue les secours accordés aux réfu giés, mais il voudroit qu'on pensât aussi qu'il y a à Lyon 30 mille ouvriers sans ouvrage (sensation). Le ministère, dit-il, n'a pu leur accorder que 20 mille francs, c'est-à-dire 70 centimes par individu.

On entend encore quelques orateurs, et le président consulte la chambre sur l'ordre du jour demandé par MM. Guizot et Gasparin. Les ministres et une partie des centres se lèvent pour l'ordre du jour. La gauche, le centre gauche et l'extrême droite se lèvent contre. L'ordre du jour est rejeté. La chambre ordonne ensuite le renvoi de la pétition au président du conseil.

M. Muleau, autre rapporteur, rend compte de deux pétitions; l'une du sieur Armand à Toulon, qui propose, pour faire cesser les attentats, de proclamer LouisPhilippe empereur des Français et roi d'Algérie ( rire général); l'autre du sieur Nuquez à Besançon, qui, pour arriver au même but, demande l'établissement de la censure pour les journaux qui rendent compte des débats dans les procès déférés à la cour des pairs. (Ordre du jour.) La chambre passe également à l'ordre du jour sur la pétition du sieur Gellie à Boury, qui sollicite une loi prononçant contre les régicides une peine qui entraîneroit plus de souffrances que la peine de mort.

M. Moreau, troisième rapporteur, fait passer à l'ordre du jour sur la pétition du sieur Andrey, à Sainte-Colombe, pour ce qui se rapporte à un impôt de 5 fr. sur

chaque chien, qui, d'après le pétition- | parle des travaux politiques du saint

naire, produiroit 7 millions, et remplace. roit la ferme des jeux. Le surplus de la pétition, qui dénonce des abus dont les permis de port d'armes seroient l'objet,

est renvoyé au ministre de l'intérieur. MM. Tesnières et Vuitry font successivement quelques rapports de pétitions sans intérêt, pendant que MM. les députés quillent la salle. Lorsque M. Vuitry descend de la tribune, il n'y a pas trente membres présens.

Séance du 30 janvier.

La discussion continue sur les attributions municipales. En cas de réunion de deux communes, la plus populeuse emportera les biens et les édifices publics de l'autre. La jouissance des biens dont les fruits étoient perçus en nature sera conservée à la commune réunie.

M. le président annonce que le rapporteur, M. Vivien, est retenu chez lui par la maladie régnante.

L'ordre du jour de demain fixe à midi la réunion dans les bureaux pour l'examen de divers projets de loi et du budget. Ensuite discussion de la loi sur les attributions municipales.

2006

Deux fautes graves se sont glissées dans l'article sur saint François de Sales, dans notre dernier numéro, page 175. On y

évêque; il faut lire polémiques. Plus bás, il est dit que ses opuscules et ses entretiens spirituels sont de nobles el touchantes réveries d'une belle ame. L'auteur n'a pu vouloir qualifier de rêveries les pieux sentimens et les effusions de cœur du saint prélat. Au lieu de rêveries, lisez pensées. Le Gérant, Adrien Le Clere.

BOURSE DE PARIS DU 30 JANVIER.
CINQ p. 979, j. du 22 sept. 109f. 10
QUATRE p. 070 j. de sept.-101 tr. 00
TROIS p. 010, j. de juin. — 79 f. 75
Quatre 172 p. 070, j. de sept. oco fr, vo
Act. de la Banque. 2405 1. 00
Empr. national. 000 1.00
Sons du Trésor. 3 ojo

Rente de la Ville de Paris. 000 00
obl. de la Ville de Paris. 1175 t. 00
Emp. 1832, j. du 22 mars 000f.ou

Quatre Can., 1220 f. oo
Caisse Hypotb So5ir.00
R. de Napl. 98.50
Emp. rom. 102 f 112
Cortès, 00tr. c10
R. d'Esp. oo f. co.

R. d'Esp. oof.
Empr. r. d'Esp.oofoo
R. p. d'Esp. 25 f. 34
Empr. Belge. 102f.
Empr. d'Haïti. 000f.
Empr. grec.. 00 00

PARIS.-IMPRIMERIE D'AD. LECLERE ET COMP. Quai des Augustins, n. 35.

CHEZ SAPIA,

Rue du Doyenné, 12, et rue de Sèvres, 16,

ET AU BUREAU DE CE JOURNAL.

LA RAISON DU CRRISTIANISME, ou Preuves de la vérité de la religion, tirées des écrits des plus grands hommes de la France, de l'Angleterre et de l'Allemagne; ouvrage publié par M. de Genoude. 3 vol. grand in-8°, à deux colonnes, sur jésus vélin sati̇né, imprimé sur aractères neufs fondus par MM. Didot. - Les trois volumes sont en vente. Prix: 39 fr. L'IMITATION DE JÉSUS-CHRIST, traduction nouvelle par M. de Genoude (édition de luxe). Un magnifique volume

grand in-8°, sur jésus vélin, enrichi d'encadremens, lettres ornées, fleurons, et 12 gravures. Le vol., pris à Paris, 8 fr.; franco par la poste. 10 fr. DE LA RESTAURATION DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE, par M. de Lourdoueix, augmentée d'une préface de l'auteur; troisième édition. 1 vol. in-8°, 5 fr. ABRÉGÉ DE LA VIE DE JÉSUS-CHRIST, DE SES DOCTRINES ET DE SES MIRACLES; par A. J. Delage. 1 vol. in-12. avec 8 belles gravures en taille-douce, 1 fr. 50 c.

paroît les Mardi, Jendi el Samedi.

On peut s'abonner des et 15 de chaque mois.!

DU

JEUDI 2 FÉVRIER 1837.

DERNIER ÉCRIT DE M. DE LA MENNAIS, PAR M. L'ABBÉ GERBET.

Il vient de paroître, dans la livraison de janvier de l'Université catholique, le commencement de réflexions de M. l'abbé Gerbet sur le dernier écrit de M. de La Mennais. M. l'abbé Gerbet a cru ètre obligé, plus que tout autre, de s'élever contre les erreurs de cet écrit, et nous somines entièrement de son avis. Nous applaudissons à son zèle, et pour concourir à la publicité qu'il veut donner à l'expression de ses sentimens sur un écrit si étrange, nous insérons ici quelques fragmens de ses observations, en regrettant que la forme de notre journal ne nous permette pas de nous étendre autant que M. l'abbé Gerbet a pu le faire dans la livraison de l'Université catholique. Ce que nous allons citer de M. l'abbé Gerbet est le préambule

de son travail :

« Ces dernières années ont vu un fait bien rare dans les annales de l'Eglise. En s'exilant loin d'elle. M. de La Menuais n'a été accompagné par aucun de ceux qui avoient partagé ses travaux. Tous se sont rangés à la droite du vicaire de Dieu, et ils n'ont suivi que de leurs regards tristes celui qui s'engageoit à gauche, dans une route qui conduit on ne peut dire où. Estce là comme une scène du jugement dernier? Nous devons garder, nous gardons avec amour, une espérance meilleure. Dieu voit, dans le passé, des mérites qui montent vers lui comme une prière, et la mémoire de Dieu est miséricordieuse. Rien ne nous est aussi consolant que cette Tome XCII L'Ami de la Religion.

[ocr errors]
[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

pensée, rien si ce n'est le désir, lit aussi dans le fond de notre ame, dé donner, s'il le falloit, tout notre sang pour obtenir à Tertullien tombé la grâce d'une seule larme.

[ocr errors]

Nous devions accorder à notre dou

leur particulière les premiers mots de cet écrit, mais nous sentons qu'elle ne doit pas se répandre ici en de longs discours. et qu'il lui sied bien de s'ensevelir dans une douleur plus sainte, dans la commune douleur de l'Eglise. Les gémissemens de cette mère divine sont grands, toutefois ce n'est point sur elle qu'elle gé.' mit. Depuis dix-huît siècles, l'épouse de Jésus-Christ est endurcie aux persécutions et aux apostasies, et elle use, avec ses genoux, la pierre du scandale, à force de s'y prosterner pour prier en faveur de ses ennemis. Depuis le renoncement de saint Pierre, nulle défection, nulle chute ne l'étonne. Elle sait qu'à toutes les époques de tribulations, il se rencontrera des disciples infidèles qui diront aussi : Je ne l'ai pas connue, non novi, et qu'ils la renieront à la voix d'une servante passionnée et turbulente, qui prend presque tou jours le nom de liberté. Celui qui, dans son zèle emporté, aura tiré l'épée pour en frapper Malchus, celui qui aura souvent blessé de sa dure et sanglante parole le front de ses adversaires. tombera ; il tom bera sous le coup de ses propres malédictions, afin que tous comprennent que la charité est la meilleure sauve-garde de la foi. A l'aspect de cette chute, une douleur profonde consterne les cœurs fidè les, mais ils n'en sont point troublés. Plus cet esprit sera tombé de haut, plus vivement ils sentiront que leur foi a d'antres bases qu'un respect superstitieux pour la changeante et chétive chose qu'on appelle le génie de l'homme; dans les ames catholiques, il n'y a point de fétichisme envers le talent. Si une étoile s'éteignoit 14

dans le ciel, aurions-nous besoin pour | non serviam ! En général, on croit peu cela d'être rassurés dans notre foi à l'or- | aux aveugles qui n'auroient commencé à dre du monde? voir clair qu'à l'instant même où la fou dre les a touchés.

מ

M. de La Mennais déclare aussi que le premier et principal mobile de sa résistance a été son attachement à des idées politiques incompatibles avec la doc.

» Lorsque ces grands scandales viennent contrister l'Eglise, il arrive presque toujours que l'apostasie présente certains caractères qui, indépendamment du fond des choses, établissent des préjugés légi times contre elle et prémunissent les foi-trine proclamée par Rome. C'est pour rebles contre la séduction. Dieu force la nouvelle hérésie à imprimer elle même sur son front et sur ses mains, suivant l'expression de l'Ecriture, le signe de l'aveuglement et de la chute.

[ocr errors]

tenir ces idées qui aboutissent, en dernière analyse, à présenter la république comme le seul gouvernement légitime, c'est pour cela qu'il s'est décidé à rompre avec l'Eglise catholique. Sa propre expérience auroit dû lui apprendre pourtant à ne pas s'appuyer, avec une confiance aussi absolue. sur ses opinions politiques du moment. Je ne dis point ceci pour le blesser, Dieu m'en est témoin; je le dis, parce que, dans un aussi grand scandale. il faut tout dire. M. de La Mennais a été le juif errant de la politique. Il a été tour à tour monarchique comme M. de Bonald et la chambre de 1815, bourbonnien comme M. de Châteaubriand, ut

Ainsi, d'abord, M. de La Mennais déclare que jusqu'au dernier moment, il n'avoit pas compris ce que c'étoit que le catholicisme. Il avoit passé sa vie à l'étudier; il avoit écrit un livre sur la tradition de l'Eglise; il avoit traité dans d'autres écrits les questions les plus fondamentales sur l'origine, les caractères et l'éten- | due du pouvoir spirituel; et il avoit fait tout cela sans se douter au fond de quoi il parloit, sans savoir à quoi l'engageoit la profession de la foi catholique. Il di-tra-royaliste comme le Drapeau Blanc, soit pourtant alors que la doctrine ca- | tholique étoit un fait palpable, éclatant comme le soleil, que rien n'étoit plus facile que de la connoître, qu'un catéchisme et du bon sens suffisoient pour cela. Eh bien! ce fait palpable lui avoit échappé ; ce soleil, il ne l'avoit pas vu; ce catéchisme, il ne l'avoit pas compris. Si cela est, quel aveuglement inoui dans sa vie passée ! Si cela n'est pas, quel aveuglement plus prodigieux que de se persuader à faux qu'il a été aveugle! Aveuglement pour aveuglement, lequel des deux est le plus probable? Est-ce lorsqu'il confioit à ses notes sur l'Imitation de Jésus-Christ de si humbles et de si touchantes prières pour être préservé de l'orgueil, père des ténèbres, est-ce alors que Dieu le frappoit de cécité ? ou bien les écailles ne sont-elles tombées de ses yeux que lors qu'au moment de sa condamnation, dans ce terrible combat intérieur entre l'humilité ea révolte, il a laissé entrer dans son q celte parole: Je n'obéirai pas,

ligueur comme le duc de Guise et démocrate comme Carrel. Il n'y a pas, sur le terrain des questions sociales, une pierre solide ou un vain tas de poussière, sur lequel il ne soit monté successivement en criant à haute voix : Voici le fondement du monde! Et, chaque fois, c'étoit avec la même confiance dans son opinion, le même ton tranchant, le même mépris pour ses adversaires assez stupides ou assez vils pour ne pas répéter avec lui: Voilà le fondement du monde! Après tant d'inconstances, il lui siéroit bien, ce semble, d'être moins hautain envers ce qui n'a jamais varié : les vagabonds doivent être humbles. Dieu avoit permis tout cela afin que, le jour où M. de La Mennais renieroit l'Eglise au nom d'une théorie politique, il fût dépouillé de toute autorité personnelle précisément en celle matière même, et que ses convictions nouvelles fussent décréditées d'avance par ses perpétuelles variations.

› Dieu a permis aussi qu'une autre mar

que, qui attriste tous les regards de son sinistre éclat, rendit visible à tous l'excès de son aveuglement. Quand j'entends dire que le prêtre d'un Dieu de paix vénère, dans les insurgés de l'anarchie, les martyrs du dix-neuvième siècle, ou que le traducteur de l'Imitation fraternise avec la femme qui a écrit Lélia, je vois le bandeau sur ses yeux, et sur son front le signe de l'ange déchu. En parlant de ceux qui se sont soumis d'esprit et de cœur à tous les jugemens du vicaire de JésusChrist, M. de La Mennais a dit qu'ils ressemblent à des statues vivantes. Mais quand même cela seroit, j'aimerois toujours mieux être une statue vivante qu'une ruine.

[ocr errors]

On sent tout ce que ces paroles me coûtent. Celui qui déclare une guerre ouverte à l'Eglise, qui prophétise sa ruine, qui, dans les dernières pages de l'écrit qu'il vient de publier, n'a pas craint d'outrager, par le plus brutal sarcasme, l'auguste vieillard que la chrétienté salue du nom de Père, a eu en moi un ancien ami, qui l'aimoit d'une amitié née au pied des autels, et qui avoit pour lui autant de dévouement, je crois, qu'aucun des amis nouveaux qui sont venus courtiser sa révolle. A ce souvenir, je tombe à genoux, offrant pour lui à Dieu des prières dans lesquelles il n'a plus foi, et je ne me relève que pour combattre, dans l'ami de ma jeunesse, l'ennemi de tout ce que j'aime d'un éternel amour. »

Dans le second chapitre, M. l'abbé Gerbet expose le système de M. de La Mennais. Il montre que son Nouveau christianisme est une hérésie, et la plus audacieuse qui ait paru; il la définit : un déisme révolutionnaire. Il termine ainsi ce chapitre :

On voit en quel sens nous avons pu dire que nous avions à signaler une hérésie gigantesque. Elle est la plus grande des négations religieuses qui se soient produites sous un nom chrétien et avec des formes chrétiennes; mais sa taille n'est pas la mesure de la puissance qu'il

lui sera donné d'exercer comme secle chrétienne, elle a tout à la fois la haute stature et l'inanité d'un fantôme.

. Nous l'envisagerons, dans cet écrit, sous ses deux faces, l'une théologique, l'autre politique. Sous le premier point de vue, l'essentiel est de montrer à quoi elle aboutit et comment elle y arrive. Une fois que ce dernier terme, qui est le déisme, est bien signalé, la question est finie pour les chrétiens, et elle rentre, pour ceux qui ne le sont pas, dans la question générale de la révélation. Or, la nouvelle hérésie arrive à ce dernier terme par trois erreurs, qui constituent en quelque sorte les phases de son évolution.

Premièremen!, on suppose que l'Eglise, lors même qu'elle seroit d'institution divine, n'a, comme la Synagogue, qu'une durée limitéc. Nous verrons que ce preinier pas hors de la croyance catholique, en entraîne forcément un second, et conduit à admettre que l'Eglise n'est qu'une institution purement humaine.

[ocr errors]

Mais on ne peut s'arrêter là. Nous prou. verons que le système d'attaques dirigé contre la hiérarchie ébranle tout symbole de la foi chrétienne. De là la nécessité de faire un troisième pas, en cherchant au-delà et en dehors des dogmes un christianisme réduit au seul précepte de la charité.

» Ce troisième pas étant fait, il est impossible de voir dans le christianisme une religion révélée, il n'est plus qu'un système de philosophie qui a exercé une grande influence sur les destinées de l'humanité. On arrive, en un mot, au déisme, et la nouvelle hérésie perdant tout caractère chrétien, n'apparoît plus que coinme une continuation de l'Emile de Rousseau.

» Nous sentons le besoin de redire que la discussion où nous allons entrer, si pénible pour tout cœur catholique, est particulièrement douloureuse pour le nôtre, où elle va remuer tant de souvenirs brisés et d'espérances éteintes. Nous offrons à la foi une holocauste qu'elle bénira, nous l'espérons, car elle seule pouvoit le

« PreviousContinue »