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donc de M. Laverdet, ordonné par contribuant aux frais d'un culte qu'il Chatel, et dont l'ordination est par ne professe point. Le maire lui a obconséquent plus que douteuse; de jecté qu'il devoit obéir aux lois du M. Firmin Prud'homme qui est ma-pays, que des milliers de dissidens rié, et qui n'est pas prêtre, et de payoient la taxe, et que lui-même, MM. Hugot et Picot, qui sont aspi-lord- maire, à Pétersbourg, payoit pirans au sacerdoce. Voilà cette puis- pour les frais de l'église grecque, sans sante hiérarchie qui entreprend de croire à cette église. On a reproché au réfornier l'Eglise. Pour commencer quaker de faire tant de difficultés, l'œuvre sous des auspices favorables, puisqu'il étoit fort riche. Il a fini par ces messieurs ont célébré le jeudi 17 dire qu'il paieroit, et qu'il n'avoit un service pour Molière, et M. Auzou qu'à se louer de la bienveillance des a prononcé deux fois ce jour-là l'orai- officiers de la paroisse. son funèbre du même. Il appartenoit à M. Auzou qui a joué, dit-on, la comédie, de célébrer un comédien ; mais cet honneur auroit pu être revendiqué par M. Firmin Prud'homme, qui a paru long-temps sur divers théâtres à Paris, dans les provinces, et même à la Nouvelle-Orléans.

On ne peut que s'étonner de la déplorable foiblesse qui tolère ces profanations scandaleuses.

Le dimanche 12, l'œuvre dite de la Providence des pauvres Filles, à Marseille, a été installée dans sa nouvelle maison du quartier SaintCharles. La bénédiction de la chapelle et de la maison a été faite par M. l'évêque d'Icosie. Grand nombre de dames de l'œuvre, et d'autres fidèles, assistoient à la céréinonie.

M. l'abbé Guyon, qui prêche le Carême dans l'église de la Trinité, à Marseille, donne le soir, à 7 heures, des conférences particulières pour les hommes. Les conférences qui se faisoient dans la chapelle de la société dite de l'Instruction religieuse seront suspendues jusqu'après Pâque.

Un quaker, Joseph Cooper, a été cité dernièrement à l'audience du lord-maire de Londres, pour son refus de contribuer à la taxe pour l'entretien des églises anglicanes. Il a allégué que sa conscience seroit blessée en

Cette affaire de la taxe des églises occupe beaucoup les esprits en Angleterre. Plus de huit cents dissidens se sont dernièrement rendus processionnellement sur quatre de front aux bu reaux de la trésorerie, et ils ont ob tenu audience de loid Melbourne et de lord Russell, qui leur ont promis de proposer au parlement une mesure pour concilier les intérêts de l'église établie avec les motifs de conscience des dissidens.

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La pétition anuuelle du sieur Paganel contre M. l'Archevêque de Paris commence à s'adoucir un peu. De même que, dans le meurtre pår imprudence, le code pénal admet des circonstances atténuantes, de même aussi le pétitionnaire ne paroît pas éloigné d'admettre dans le pillage de l'Archevêché, la circonstance atténuante du vol par impru dence. En sorte que M. l'Archevêque ne seroit plus l'auteur du vol de sa caisse diocésaine que pour avoir négligé de la retirer à temps de dessous la main des héros de juillet.

Mais c'est ici que le pétitionnaire s'embarrasse; car il persiste à dire et à soutenir qu'il n'y avoit pas le moindre danger à se fier aux bonnes intentions et à la probité de cette même révolution de juillet qui entendoit rester pure et agir en tout bien tout houneur. Or, il est évident que, dans ce cas, les précautions qu'on auroit prises eussent été une injure pour clie; é

que toute la faute de M. l'Archevêque | Marseille, contre M. le général Rigny, se dans cette affaire auroit été de partager | ressentira aussi de ce revirement de for

la confiance et l'estime du sieur Paganel pour les auteurs de la dévastation de son palais et du vol de sa caisse diocésaine. Comment le pétitionnaire ne s'aperçoit-il pas que ce qui forme ici en faveur de son accusé la circonstance atténuante du vol par imprudence, forme nécessairement une circonstance aggravante à la charge des auteurs du pillage, qui auroient si mal répondu à la marque d'estime et de confiance réclamée pour eux par le sieur Paganel, et qui leur fut en effet donnée par des causes de force majeure?

tune, de celte grande diminution d'influence. De ce côté-là encore, on verra probablement combien il y a de différence pour un accusé à se voir poursuivi à la requête d'un maréchal de France disgracié. plutôt qu'à celle d'un maréchal de France en crédit et en activité de service. Réellement, les révolutions sont singulières pour cela, selon qu'elles mettent les gens en haut ou en bas.

M. le président Dupin se trouve vivement attaqué par les journaux du ministère à l'occasion d'un mot qui est échappé l'autre jour à sa grande habitude de par. ler à tout propos. Il s'agissoit à la cham

Quoi qu'il en soit, ce n'est plus pour M. l'Archevêque qu'il est important que le scandale de cette pétition annuelle cesse de se reproduire; c'est pour ceuxbre des députés d'une pétition par laqui ont intérêt à ce que cette honteuse plaie ne se rouvre pas tous les ans, et à ce qu'un imprudent ami ne vienne pas continuellement leur replacer sur la poitrine le poids d'un souvenir comme ce. lui-là.

M. le maréchal Clausel nous offre dans ce moment un graud exemple de ce que lés variations de la fortune peuvent donner ou retirer de crédit et de force à un homme politique. L'année dernière, per sonne n'osa faire attention aux plaintes qui arrivèrent d'Alger contre lui. Cette année, on accueille tout ; on admet avec bienveillance les pétitions et les doléances des Arabes, on fait traduire et imprimer leurs réclamations; et celle même chambre des députés qui passoit là-dessus à l'ordre du jour dans sa précédente session, sans rien vouloir entendre ni écouter; celle même chambre reprend aujourd'hui en sous-œuvre les vieux péchés, et leur retire ses absolutions. Enfin, nous devenons presque arabes pour M. le maréchal Clausel. et sa disgrâce a produit un changement complet dans notre manière de voir et d'apprécier son gouvernement d'Alger.

Tout porte à croire que le procès qui s'instruit devant le conseil de guerre de

quelle un zélé citoyen provoquoit la peine de mort contre les membres des familles déchues de la restauration et de l'empire, qui viendroient à rompre leur ban. Comme le rapporteur de la commission proposoit l'ordre du jour en se fondant sur ce que les lois existantes suffisoient, M. Dupin crut devoir y joindre son mot en disant : Oui, les lois exécutées.

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Quoique M. le président de la chambre ait beaucoup d'esprit, nous croyons qu'il a manqué l'occasion de faire ici une réflexion plus judicieusc que celle-là; c'étoit de dire que quand les lois ne sont pas exécutées, cela vient ordinairement de ce qu'elles ne sont pas exécutables, et que la même chose arrivera toujours à celles qui auront été faites dans des momens de passion révolutionnaire, pour des cas de colère et de violence que le temps change et modifie nécessairement. Il auroit pu ajouter que c'est par cette raison qu'on devroit s'abstenir d'en faire de semblabies, et se souvenir de cette femme de Macédoine qui en appeloit de Philippe ivre à Philippe à jeun. Car il est certain que si l'on imitoit cette prudence, et qu'on at tendît aussi que l'ivresse des révolutions fût passée pour s'occuper de certaines lois, la plupart de celles dont il s'agit resteroient à faire. Par là, on s'épargneroit la

peine de venir ensuite, par de misérables | dans une petite chambre. sous la surveil

chicanes, ergoter sur ce qu'elles ne seroient pas exécutées. Si vous voulez ne jamais ressembler à Philippe à jeun, dites le une fois, et arrangez-vous pour qu'on soit averti du moins que vous entendez rester toujours ivres.

PARIS, 20 FÉVRIER.

Nous l'sons dans le Moniteur que la police étoit depuis plusieurs jours sur les traces d'un nouveau projet d'attentat contre la vie du roi des Français, dont l'auteur étoit un nommé Champion, ouvrier mécanicien. Des révélations ayant conduit à reconnoître qu'il projetoit la con. struction d'une machine infernale destinée à accomplir son dessein, il a été arrêté hier. Des pièces de conviction ont été saisies chez lui, et des dépositions importantes n'ont pas laissé de doute sur son projet. Cet homme qui a avoué ses

criminelles intentions avec des circonstances d'une extrême gravité, a profité, dit la feuille officielle, de quelques in stans d'absence de son surveillant pour se pendre dans sa prison, au moyen de sa cravate.

pas

lance d'un gardien. On avoit négligé de lui mettre la camisole de force. Pendant toute la journée, il manifesta la plus vive agitation, et exprimoit hautement le regret de n'avoir point accompli son pro jet. Son gardien qui te visitoit souventessayoit de le calmer. Champion une fois s'écria Laissez moi ! j'irai en place Saint-Jacques, mais si l'on ne m'avoit pas arrêté, je n'aurois pas manqué mon coup; j'aurois mieux combiné mon affaire que Fieschi, et j'aurois' réussi, moi! » A six heures, le surveillant sortit et revint au bout de quelques minutes; Champion avoit eu le temps de se pendre à un barreau de la fenêtre avec sa cravate.

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Le lieutenant-général Despans Cubières est nommé directeur-général du personnel et des opérations militaires, en remplacement du lieutenant - général Schramm, appelé à d'autres fonctions.

M. le comte Malher a été nommé sous-préfet de Mantes (Seine-et-Oise), en remplacement de M. Cassan, décédé.

M. Frederic Desaubicz, avocat, vient d'être nommé conseiller de préfecture à Versailles.

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La commission chargée par la cour des pairs de l'examen du projet de loi relatif à la non-révélation ne s'est encore

Le journal ministériel du soir donne de nouveaux détails sur l'attentat projeté par Champion. Il n'avoit médité seul le crime qu'il se préparoit à commettre. Plusieurs individus ont été arrêtés comme inculpés de complicité dans ses odieux projets. Les papiers saisis chez l'un d'eux prouvent qu'ils étoient en rap-réunie qu'une fois. On dit que M. Barthe en sera nommé le rapporteur. port l'un et l'autre avec les sociétés sccrètes. La mort de Champion, dit la Charte de 1830, ne suspendra donc pas l'instruction commencée. Les premiers indices donnés à l'autorité, il y a quinze jours environ, ajoute cette fenille, étoient consignés dans une lettre anonyme, et, Le lieutenant-général de Damréaprès bien des démarches, la police put mont n'est pas encore parti pour remarrêter les inculpés, sans qu'ils soupçon-placer en Afrique le maréchal Clansel nassent que leurs démarches étoient dont nous avons annoncé la destitution. Le maréchal Clausel se propose de épices. publier prochainement une brochure explicative de ́sa conduite en Afrique.

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- Arrêté hier matin, Champion avoit été enfermé à la Préfecture de police

La commission des crédits supplćmentaires a appelé pour l'éclairer MM. de Mortemart ct Baude, récemment arrivés de Bone, après avoir suivi la triste expédition de Constantine.

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Pendant que les journaux de Paris | sa Lettre sur l'apanage du duc de Nemours. Cette lettre adressée au duc de Nemours lui-même, fait suite aux Lettres sur la listę civile, publiées par ce député. Nous en donnerons quelques extraits dans notre prochain numéro.

annonçoient la disgrâce du maréchal Clausel, le Moniteur Algérien publivit que le duc de Nemours avoit envoyé son portrait enrichi de diamans au maréchal. C'est un pêle-mêle qui n'étonne personne par le temps où nous vivons.

Le vicomte d'Uzer, maréchal-decamp, qui commandoit à Bone, est arrivé à Paris.

- Le Journal des Débats avoit annoncé que tous les préparatifs qu'on faisoit à Toulon pour la nouvelle expédition de Constantine se trouvoient suspendus par un ordre du ministre de la guerre. Le Moniteur dément cette nouvelle. Les préparatifs de l'expédition de Constan line, dit la feuille officielle, loin d'être contremandés, sont poussés avec activité. Le Moniteur ajoute que gouvernement va bien'ôt présenter aux chambres un plan définitif sur l'occupation d'Alger.

Les détails que donne le gouverne: ment sur le malheureux événement de Bone sont tristes. Trois officiers ont été tués, ce sont MM. Bernard, capitaine, commandant la Casba, qui a péri dans son logement avec sa femme; Perraud, Reutenant à la 4 compagnie de gardescôtes; et Rossolin. sous-lieutenant à la 5" compagnie des voltigeurs du 17° léger. Quatre officiers ont été blessés; mais, dit-on, non pas dangereusement. Ce sont MM. Delacroix-Louvrais, capitaine au 17o léger; Reynaud, capitaine au même régiment; Ferradou, sous-lieutenant au même régiment, et Delanoue, sous-lieutenant au 62 de ligne.

Le 17° léger a eu 66 homines tués, 108 blessés; 59 de ligne, 1 tué, 2 blessés; 62° de ligue, 1 tué, 13 blessés; 63a de ligne, 2 tués, 3 blessés; 2o léger, 3 tués, 1 blessé ; 1er bataillon d'Afrique, 21 tués, 41 blessés; 2 idem, 2 blessés ; 3° idem, 1 tué; 4a compagnie des gardes-côles, 9 tués, 17 blessés; 2° régiment, ni tués, ni blessés ; 3° régiment de chasseurs d'Afrique, 1 tué, o blessés: ce qui fait en tout 105 hommes tués et 188 blessés.

M. de Cormenin vient de publier

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M. le général Bugeaud est de retour à Paris.

Le Messager avoit annoncé que le comte de Ham venoit d'être nommé receveur-général, et cette nouvelle fut répétée. Le comte de Ham n'a qu'un fils à peine âgé de seize ans.

Le nommé, Rédarès, étudiant en médecine, arrêté dernièrement à Uzès (Gard), paroît définitivement impliqué dans l'affaire Meunier. On l'amène à Paris, sur un ordre de la cour des pairs, pour le confronter avec l'assassin.

- Lesieur Rédarès, confié à deux gendarmes, étoit avec ses gardiens dans la diligence de Ninses à Lyon, lorsqu'elle a versé le 15, au Péage (Isère). Les gendarmes et les autres voyageurs ont été bles sés plus ou moins grièvement; le sieur Rédarès s'est trouvé seul épargné.

- C'est à tort que le journal ministériel du soir a annoncé vendredi la mort de M. Voysin de Gartempe, conseiller à la cour de cassation. Ce magistrat, atteint de la maladie régnante. est mainte nant en pleine convalescence.

- M. Audry de Puyraveau, député, fut condamné, il y a quelque temps, par le tribunal de commerce, à payer 170,000 francs à MM. Branger et Perreau, reliquat de plus fortes sommes fournies par ces derniers à MM. Audry de Fuyraveau et André Gallot, lorsqu'ils formèrent un établissement de roulage. Le tribunal prononça aussi la contrainte par corps. La cour royale, jugeant sur l'appel formé par M. Audry de Puyraveau, a confirmé la sentence du tribunal de commerce.

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Le commerce de Nantes est dans un grand état de souffrance.

La Gazette du Limousin vient encore d'être condamnée, par le tribunal cor⚫ rectionnel de Limoges, à 1,500 fr. d'amende, pour son compte rendu d'une audience relative à l'affaire de M. Charreyron.

A sa séance du 12, le conseil muni cipal de Marseille a voté un emprunt de Jo millions pour les travaux du canal de cette ville.

deaux.

chambre des communes, par 197 vois contre 92. Cette motion avoit été appuyée par MM. Hume, Ewart et Buller.

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La grippe règne å Francfort, à Leip. sig, à Bamberg, à Brunswick, à Hanovre, à Hambourg, à Cassel et dans un grand nombre d'autres villes.

-La grippe qui d'abord ne s'étoit montrée qu'à Berlin, a gagné depuis, avec une rapidité extrême, un grand nombre de villes prussiennes.

La première chambre des états de Saxe vient d'adopter un projet de loi contre le duel. Ce projet établit la peine de l'emprisonnement ou de la réclusion, suivant la gravité des circonstances. La peine d'un emprisonnement plus ou moins long pourra aussi être appliquée aux témoins.

-L'empereur de Russie vient d'ordon ner une levée d'un homme sur cinq. On dit aussi que S. M. a passé un marché avec la Suède, qui devra lui fournir un nombre considérable de canons en fonte.

L'arsenal des Etats-Unis à Watertown (Massachusetts), où étoient déposés 70,000 fusils, a été entièrement détruit par un incendie le 14 janvier dernier,

-La plus belle partie de la ville de Saint-John (Etats-Unis) a été dévorée aussi par un incendie.

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M. le duc de Broglie, vice-président, occupe le fauteuil. Le garde des sceaux et La grippe s'est déclarée à Bor-le ministre de l'intérieur sont au banc des

EXTÉRIEUR.

Une motion de M. Lushington, ten dant à éloigner les évêques de la chambre des lords, a été rejetée, le 16, à la

ministres.

Le comte Molé présente, au nom du ministre des finances, le projet de loi adopté il y a peu de jours par la chambre des députés, et relatif au crédit de cent cinquante mille francs, destiné à fortifier le service des douanes sur la frontière des

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