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M. Maubant, missionnaire destiné
pour la Corée, et qui jusqu'ici n'avoit
pu y pénétrer, y est entré à la fin. Sans
doute les prières de M. l'évêque de
Capse auront applani les obstacles.
On dit même que l'autre missionnaire
destiné pour la Corée, M. Chastan,
y est aussi entré. M. Maubant étoit
parti de France en 1832, et M. Chas-
tan en 1827. Il a été plusieurs fois
question d'eux dans ce Journal. Leur
entrée en Corée est un grand événe
ment pour ce pays. Si la foi s'y étoit
conservée malgré le manque de prê-
tres, que sera-ce quand elle sera piê-
chée par
de courageux ouvriers
toliques?

apos

Cormenin contre l'apanage de M. le duc de Nemours ait pu rester sans poursuites et sans vengeance de la part de l'autorité. De tout cela elles concluent que la so¡ ciété est en pleine dissolution, desarmée par l'insouciance ou par le mauvais vouloir de la justice du pays, et enfin comme abandonnée des médecins.

Heureusement pour les écrivans que ce déplorable état de choses affecte si vivement, les mauvais verdicts se trou vent compensés par les bons. Autant l'indulgence délétère dont ils se plaignent est en effet remarquable à l'égard des délinquans que leur esprit révolutionnaire recommande par quelque côté; autant la Eafin on a appris la mort de M. Louis. sévérité du jury se soutient admirableCharles-Auguste Hébert,évêque d'Ha- ment bien en général, toutes les fois que lycarnasse, et supérieur de la mission l'occasion se présente de la deployer condans l'Inde. Ce prélat étoit en mission tre cette autre partie de la presse en fadepuis 1792, et étoit depuis long-veur de laquelle les souvenirs de juillet temps infirme. Il résidoit à Pondichéry, et sa juridiction s'étendoit sur la côte de Coromandel. Il avoit un coadjuteur, M. Bonnand, évêque de Drusipare, missionnaire depuis 1824. Nous avons donné, Numéro du 21 fevrier, quelques détails sur cette mission, où il y a treize missionnaires Européens et trois prêtres du pays.

POLITIQUE.

Les organes de la presse ministérielle paroissent attacher une très-sérieuse gravité au verdict d'acquittement par lequel le jury de la Seine vient de renvoyer absous un petit journal moqueur qui avoit cru pouvoir amuser ses lecteurs, de la manière la plus libre et la plus mordante, au sujet de l'apanage de M. le duc de Nemours et de la dot de la reine des Belges. Les feuilles dont il s'agit prennent de là occasion de résumer toutes les impunités de ce genre qui les scandalisent, et elles vont jusqu'à comprendre dans le nombre ce qu'elles appellent le verdict de la chambre des députés, par lequel le projet de loi de disjonction a été repoussé. Il leur paroît également énorme que la broc ure satirique lancée par l'honorable M. de

ne se présentent point pour plaider. Alors il n'y a plus de raisons ni d'éloquence qui tiennent, et la parole de M. Berryer lui-même n'y peut pas plus, si même elle n'y peut pas moins," que celle du dernier apprenti de la Basoche. Elle s'émousse et glisse sur toute cuirasse de juré, et il est rare qu'elle n'en rebondisse pas avec des verdicts de l'espèce de ceux que les journaux du ministère se plaignent de ne pouvoir obtenir de l'antre Thémis. Ainsi tout n'est pas perdu, comme vous voyez; et ce qui peut manquer d'un côté de la balance se retrouve de l'autre dans la pesée des verdicts.

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Plusieurs journaux assurent de nonveau que la chambre sera cassée après le vote du budget.

M. Lebon, ministre belge à Paris. est parti pour Bruxelles, où il restera un mois.

--On dit que M. de Bourgoing, actuellement ambassadeur en Bavière, va remplacer, en Suisse, M. de Montebello.

Les journaux parlent encore d'un mariage pour le duc d'Orléans. Cette fois, l'héritier présomptif seroit au moment d'épouser la princesse de Mecklembourg-Schwerin.

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-

M. Simon, gérant du Charivari, a comparu lundi devant la cour d'assises de la Seine, pour un article relatif à l'apanage projeté du duc de Nemours, ainsi qu'à la dot de la reine des Belges. M. FlouLes aides de camp du général Dam goulm, chargé de soutenir l'accusation, a rémont sont partis lundi dernier pour al- donné lecture de cet article, intitulé: Un ler s'embarquer à Marseille. M. Damré-million s'il vous plaît. «... 500,000 fr. pour mont est parti aussi hier avec le général

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Perregaux.

La dernière demeure du dernier des Condé, le château de Saint Leu, vient de passer dans les mains de M. Fontanil, an cien horloger, qui l'a payée 600,000 fr. à madame de Feuchères; il est des gens pour qui les souvenirs ne sont rien, si tant est qu'ils ne leur soient pas à chargé ;1 il est aussi des époques qui tendent, pour cause, à tout avilir.

et

M. Bernard, père du ministre de la guerre, est mort à Dôle, le 2 de ce mois, à l'âge de 85 ans.

Les élections des officiers et sousofficiers de la garde naționale du département de la Seine commenceront si multanément le 25 mars dans les douze légions de Paris et dans les quatre légions de la banlieue.

Nous.lisons dans un journal de la révolution: Depuis quatre mois le nombre des faillites à Paris est triple de celui de la même période pendant les années précédentes, hormis pendant la fin de 1830 el le commencement de 1831..

le duc de Nemours! pour un jeune hom
me qui possède sa part de 200 millions
chef de famille à qui l'état paie, en argent
de fortune patrimoniale! pour le fils d'un
ou châteaux, vingt millions par au! Ah
c'est trop fort! Si le pays y consentoil, la
Ce seroit Charenton.
capitale de la France ne seroit plus Paris.

Un ministre oser dire à la tribune: Cinq cent mille francs pour le duc de Nemours, s'il vous plaît! Et cela quand nous avons des lois contre la mendicité! Mais ces lois ne punissent donc que irs mendians pauvres ? Elles sont impuissan

tes contre les riches mendians?

D

C'est pis encore pour le million de la reine des Belges. Il y a là de l'ignominieux sous tons les aspects.

» Et d'abord, rappelons-nous que la liste civile actuelle est dans une position toute exceptionnelle vis-à-vis les listes civiles qui l'ont précédée. Ces listes civiles avoient toutes fait abandon à l'état de la fortune personnelle des monarques. On comprend, en ce cas, que l'état dût apanager les fils et doter les filles du monarque qui

ne s'étoit rien réservé. Mais la liste civile actuelle a fait faire donation aux enfang du roi des immenses biens de la famille d'Orléans, la veille même du jour où le

Ainsi chaque jour les journaux qui ont prêché l'insurrection sont obligés d'enregistrer des faits qui condamnent la con- ¦ duite qu'ils ont inconsidérément tenue. ; chef de cette familie devoit monter sur le Après avoir publié que la liberté n'a rich trône. La fortune des d'Orléans appartient gagné au changement, ils viennent ane donc maintenant, non à l'état, mais à ces

|

fils pour qui on nous demande des apanages, à ces filles pour qui on sollicite

des dots. C'est honteux !

> Un million! comment M. de Montalivet, intendant de la liste civile, a-t il pu stipuler une dot si médiocre pour une fille de si riche maison? Je connois cent banquiers, cent propriétaires, des marchands de bois, et même des charcutiers. qui donnent en dot à leurs filles plus d'un million; et pourtant ils ont vingt fois moins de fortune que la famille d'Orléaus. M. de Montalivet a donc marié la fille du roi au rabais? Qui sait? par soumissions cachetées, peut-être... »

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Le gérant du Charivari a été acquitté.

M. le comte de Lostanges, gérant de la Quotidienne, étoit assigné hier directement devant les assises, pour an article

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du 6, relatif aux fonds secrets. M. Plougoulm a encore soutenu l'accusation. M. de Lostanges a prononcé un discours pour sa défense. Ma Berryer, avocat de la Quotidienne, a pris ensuite la parole, et s'est allaché à démontrer que l'auteur de l'article n'avoit fait qu'user du droitde critiquer les acles de l'administration. Constamment écoulé avec attention, l'éloquent orateur s'est ainsi exprimé en terminant : Eh bien, Qui, la Quotidienne a dit que par ces moyens M. Persil vouloit conduire la France par la corruption à la servitude. Oui, la Quo tidienne a dit que les ministres qui n'ont pas d'autres moyens d'administrer le pays devoient le perdre, et si la Quotidienne est condamnée pour l'avoir dit, elle faura été | pour s'être occupée trop vivement de l'honneur et de la dignité du pays; ccla n'est pas possible. et je m'en rapporte à la justice du jury.

M. de Lostanges, déclaré coupable par le jury à la simple majorité de 7 voix contre 5. a été condamné à deux mois de prison et 2.000 fr. d'amende.

NOUVELLES DES PROVINCES.

M. Ysabeau de Villiers, chevalier de Saint-Louis et ancien conseiller à la cour royale d'Amiens, vient de mourir. M. de

Villiers avoit donné sa démission aussitôt après la révolution de juillet.

- M. Claveau, avocat à la cour royale de Paris, vient de mourir à Avise, près Epernay.

On écrit de Chatillon-sur-Seine (Côte-d'Or), que la sucrerie de M. de Ro chechouard a été incendiée dans la nuit

du 8 au 9. Des marchandises considérables sont devenues la proie des flammes.

Le Libéral du Nord est cité devant les prochaines assises pour un article qu'il a publié sur la loi relative aux caisses d'épargne.

Le treizième procès de la Gazette du Berri a été appelé, le 8, devant le tribunal correctionnel de Bourges. Le tribu nal, sur les conclusions du parquet qui reprochoit au gérant une contravention aux lois de septembre en ce qui touche les souscriptions, l'a condamné aux frais et à l'insertion du jugement.

Les ouvriers tailleurs arrêtés dernièrement à Nantes, comme prévenus de coalition, ont été amenés samedi devant la police correctionnelle, qui les a condamnés, les uns à un mois de prison, et les autres à deux mois de la même peine. L'autorité de Nantes avoit mis des forces sur pied.

M. Cellerier, sous-préfet de Murat (Cantal), est mort le 5 mars.

On va construire à Avignon un hôtel-de-ville qui coûtera, dit-on, 500,000 francs.

Les journaux de Toulon annoncent que les lieux élevés des environs de cette ville se sont couverts de neige dans la nuit du 7 au 8 mars. On craint beaucoup pour les oliviers.

Une femme à été condamnée, le 6, par la cour d'assises d'Agen, à deux ans de prison, comme ayant volé du blé dans un grenier. Un juré ne sachant pas écrire avoit demandé à un autre juré de fairė son bulletin dans le sens de celui qu'il venoit d'écrire pour son propre comple, el ce dernier, sans lui faire connoître s'il

*voit voté pour ou contre la culpabilité. lui avoit remis un bulletin, qui déclaroit l'accusée coupable. Ce fait révélé après l'arrêt, par l'un des jurés, a donné lieu au défenseur de faire des réserves tendant à se pourvoir contre la décision du jury et le jugement.

EXTÉRIEUR.

NOUVELLES D'ESPAGNE.

autés commises par les christinos, a demandé si l'on parviendroit jamais à établir un gouvernement solide et une sage liberté dans la Péninsule, et si la présencc des troupes anglaises n'étoit pas nuisible au gouvernement qu'on vouloit protéger, à cause de la jalousie qu'en prennent les soldats christinos. La discussion a été fermée après un discours très-violent de M. O'Connell contre don Carlos, Le Moniteur, qui garde aujourd'hui le dont il a dit que la cause n'avoit rien de silence sur les affaires d'Espagne, a donné commun avec celle du catholicisme. hier une fraction d'une dépêche télégra; Amalgamant ensemble des royautés de phique datée de Bayonne, le 15, à trois nature diverse, M. O'Connell a ensuite heures et demie: «Le général Evans a prononcé des injures contre le roi des attaqué le 10 au matin et s'est emparé Français, à la politique duquel il attribue successivement des hauteurs d'Ameza- la prolongation de la guerre en Espagne. gona et de tous les retranchemens des On écrit de Carlsruhe, grand duché carlistes. Il a fait ensuite quelques dé-de Bade, que S. A. R. le grand duc a monstrations, en attendant les mouve- ouvert le 9 l'assemblée des Etats, et anmens des généraux Saarsfield et Espar- noncé dans le discours qu'il a prononcé, tero. Les pertes sont égales de part et que le bien-être étoit général, et la pros d'autre. périté au comble.

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CHAMBRE DES PAIRS.
Séance du 14 mars,

M. Portalis préside la séance. L'ordre du jour est la continuation du vote des articles du projet de lui relatif aux attributions des conseils de département et de ceux d'arrondissement. Ayant successivement adopté et sans débats impor tans les articles 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41 el 42. la chambre passe au scrutin sur l'ensemble de la loi. Il a pour rêsultat l'adoption du projet à l'unanimité.

Séance du 15.

M. le duc de Broglie, l'un des viceprésidens, ouvre la séance à deux heures et demie. L'ordre du jour appelle la discussion du projet de loi tendant à accorder un crédit de 150,000 fr. pour le service des douanes sur la frontière des Pyré nées. M. de Dreux Brézé a la parole. L'éloquent orateur prononce contre le projet un discours qui produit une vive imchatel, cherchant à justifier le traité de la pression. Après avoir entendu M. Du

Le traité de la quadruple alliance a occupé la séance des communes du 10. Lord Palmerston a cherché à en faire ressortir tous les avantages à l'égard de l'Espagne, que lord Mahon et M. GrovePrice venoient de contester fortement. Sir Robert Peel a pris la parole après le ministre dont il a combattu les argu-quadruple alliance et la conduite tenue mens. L'orateur ayant rappelé le meurtre par le gouvernement français en Espa de la mère de Cabrera et toutes les cru- gne, la chambre adopte les deux articles

de la loi. Le scrutin sur l'ensemble du projet est renvoyé à demain parce que MM. les pairs ne se trouvent plus en nombre. La séance est levée à trois heures et demie.

CHAMBRE DES DÉPUTÉS.

(Présidence de M. Dupin.)

Séance du 14 mars.

La séance commence à deux heures. La chambre procède au scrutin sur l'ensemble de la loi relative aux routes royales de la Corse, dont les articles ont été volés à, la fin de la dernière séance. Il a pour résultat l'adoption par 224 boules blanches

contre 13 boules noires.

Deux membres déposent des rapports concernant des lois d'intérêt local. L'or. dre du jour appelle la discussion de la loi conférant au gouvernement le monopole des transmissions télégraphiques.

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quent, c'est une faculté qui, dans la généralité, peut être considérée comme beaucoup de celles que la loi doit garantir. Comme faculté, elle est une puissance, je le reconnois; elle peut faire du bien et du mal comme toutes les puissances dont nous jouissons. C'est donc à favoriser le bien et à empêcher le mal que la législation doit s'attacher d'une ma nière tout à la fois sage et libérale.

M. de Tracy critique ensuite le projet de loi qu'il semble considérer plutôt comme un asservissement que comme un acte de liberté. On veut. d'après l'orateur, s'emparer des classes moyennes. Remontant à la révolution de 1789, qu'il proclame le triomphe de la cause de l'hu manité, il n'y voit rien qui autorise les prétentions de la révolution de 1830. Pour Napoléon, qui a rétabli l'ancienne Université détruite, il faut le mettre de côté; car il fut, dit M. de Tracy, le restaurateur de tous les priviléges, et il voulut rétablir la monarchie de Charlemagne.

M. Merlin (de l'Aveyron), lit en faveur du projet et au milieu des conversations, un discours dont on n'entend pas un mot.

M. Virey combat la loi. Il s'élève contre les études classiques; selon lui, il y a assez d'hommes de lettres; il veut que la loi tende à produire non de beaux es, prits, mais des citoyens utiles, des industriels éclairés.

La chambre adopte sans débat l'article unique du projet. Le voici : « Quiconque transmettra, sans autorisation, des si gnaux d'un lien à un autre, soit à l'aide de machines télégraphiques, soit par tout autre moyen, sera puni d'un emprisonnement d'un mois à un an, et d'une amende de 1,000 à 10,000 fr. L'article 463 du code pénal est applicable aux dispositions de la présente loi. 1.e tribunal ordonnera la destruction des postes, des machines ou moyens de transmission.» M. de Sade désireroit que le projet fût Après avoir rejeté un article addition-plus complet; cependant il se félicite nel proposé par M. Delespaul, et qui ten- des améliorations que ce projet introdoit à accorder des indemnités à ceux que duit dans l'instruction; l'orateur ne parva atteindre le projet, la chambre pro- tage pas les préventions des préopicède au scrulin secret, et la loi se trouve nans contre l'université et les études clas adoptée par 212 boules blanches, contre siques; il voudroit que la direction de 37 boules noires. l'enseignement fût confiée à un homme qui, étranger aux agitations politiques, présidât saus mutation, sans secousses, au développement de l'instruction publique.

La suite de l'ordre du jour est la discussion de la loi sur l'instruction secondaire.

La liberté de l'enseignement, dil M. de Tracy, est une liberté semblable à beaucoup d'autres. C'est une manière particulière d'user de ses facultés; en un mot, je lui trouve beaucoup de rapports avec la liberté de la presse. En effet, enseigner ou publier un livre, c'est le même but, c'est le même résultat qu'on veut atteindre; on cherche dans les deux cas à faire pénétrer sa conviction dans les esprits, soit à distance, soit de près. Par consé

1

M. de Sade, qui pense que le discrédit dans lequel est tombée l'étude des langues anciennes en France, a amené les égaremens de la littérature actuelle qui a secoué toutes les règles du bon sens et du bon goût, ajoute : « Les plus grands écrivains ne cherchent que l'effet: semblables à ces acteurs qui, sans conviction, rendent les caractères les plus opposés, sûrs qu'ils sont d'être applaudis, pourvu qu'ils plaisent à une multitude dont le

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